Transmis par Françoise Grard, source Dreuz-Info

Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle française du 7 mai, la campagne électorale ressemble, de l’étranger, au cirque triste d’un pays dont les élites ont trahi la démocratie, et dont les médias ont perdu  la vue.

L’élection présidentielle est écœurante de dedans, absurde de dehors.

Mise en examen de Fillon et Hamon,

Multiples affaires de Macron ignorées par une justice armée par la gauche pour harceler la droite,

Soupçons de fraude fiscale de Le Pen et vraie fraude à  l’ISF de Macron,

Fuites illégales et pénalement punies de l’enquête contre Fillon aux médias, dans l’indifférence générale,

Changements de camps, défections et trahisons des politiciens dont l’absence de conviction est  devenue la norme acceptable,

Division trisomique de la droite qui jouit plus à  se joindre à  la meute médiatique de gauche et d’extrême gauche contre Fillon, qu’à  faire  perdre Macron,

Irrespect de la démocratie par les  perdants à  la  primaire de la gauche, qui refusent le choix des électeurs, crachent sur leur parole donnée, en apportant leur vote à  Macron et  tournant le dos au vainqueur Hamon,

Défections des politiques au gré des sondages,

Absence de débat (mais qu’ont-ils  à  dire qu’on n’ait pas déjà  entendu cent fois à  chaque élection !).

Ayant quitté la France il y a bien longtemps en partie parce que les prémisses du désastreux spectacle qui se déroule sous nos yeux germaient déjà , ma vision de l’étranger permet un recul qui ne forme pas un beau tableau.

J’ai eu d’intéressants échanges avec des  lecteurs qui m’écrivent pour dénoncer la lamentable campagne électorale française, et m’ont insulté lorsque j’ai abondé dans leur sens.

Je les  ai approuvés et leur ai apporté des arguments, mais ils ne supportent pas qu’un  »  binational   » critique la France. Ils ne leur viendraient pas à  l’idée que dans ce cas, il pourrait être inconvenant  de leur part de critiquer  mon pays en me renvoyant à  l’élection américaine, ou  à  peu près tous les pays du monde qui les entoure.

Que cela soit dit : l’élection américaine fût un gisement extraordinaire d’idées neuves avancées par Donald Trump et certains des candidats Républicains, et un assèchement total des vieux clichés  recyclés de la gauche.

Si vous saviez ce que des proches des candidats me racontent en privé et que je n’ai pas le droit de répéter  !

Cette élection est l’aboutissement de la disparition  du débat public, de l’idée du public, et de la pensée au public.

Elle est le résultat d’années de  complexe d’infériorité de la droite vis-à -vis de la gauche, d’une  culpabilité qui lui a  fait abandonner la ligne droite pour des voies très gauches dont elle ne s’est pas encore remise.  Problème : la gauche que la droite mimait a sombré,  elle a abandonné ses principes et trahi le peuple au bénéfice  des élites parisiennes à  qui  jadis la droite servait le caviar.

Diabolisation de la droite par la gauche,

Mise à  l’index de l’extrême droite,

Mépris  des dizaines de millions de Français qui ne sont ni fachos ni antisémites ni racistes et qui votent FN, le formatage des cerveaux par l’Education nationale s’est retourné  contre ses maîtres, ils se font tabasser par les enfants d’immigrés qui refusent et Education et Nation.

La disparition des repères politiques fait que plus personne ne comprend plus rien à  la politique.

Personne ne voit, aucun média ne dit que le programme économique de Mélenchon et de Marine Le Pen sont très proche, que Macron est le cheval de Troie socialiste, que Hamon et Macron sont les deux faces d’une même pièce, ni  que Les Républicains sont plus à  gauche que la gauche britannique.

Le sens des mots est  inversé. Plus personne ne comprend rien, mais tout le monde est sûr de soi.

Libéralisme sert à   décrire les étatistes, et les  semi-étatistes sont appelés  ultralibéraux. Le capitalisme est tenu  pour le  mal absolu par ceux  qui sont fiers des  fleurons de l’industrie française – capitaliste.

Tous se réjouissent de disposer de  Google, et de pouvoir aller sur  Facebook et Twitter – entreprises mondialisées  – pour dénoncer  la mondialisation.

La  »  justice sociale  « , un concept totalitaire, injuste et asocial, contraire à  la fois à  la liberté, à  l’égalité et à  la fraternité, et qui a fait faillite là  où il fût imposé, est considérée comme un prérequis à  toute décision.

La haine des patrons est toujours forte, la méfiance  en l’entreprise privée toujours d’actualité, la réussite est suspecte et l’échec est impardonnable.  Le moteur de l’économie et de l’emploi a été inhibé et découragé. L’innovation  et la prise  de risque ont été tuées. Les plus résistants  ont été mis au pas par la taxation démente de l’emploi et du profit.

Et l’islamisation dont il ne faut pas parler au risque de terminer devant un juge  galope…

Les clefs de la liberté d’entreprendre ont été confiées aux syndicats qui continuent la lutte au nom d’un salariat qui les a rejetés.

Et  pour couronner le tout, la  presse a  une pensée unique, et l’audiovisuel d’Etat sert  les idées de la minuscule minorité  des Français les plus à  gauche.

Lorsque les médias, le Pouvoir, la Justice, l’Education nationale, les élites, l’Université, l’Art, l’Académie, le Législateur sont entre les mains de la gauche, qui d’autre porte la responsabilité du désastre ?

La médiocrité des candidats français, non pas vue individuellement selon les lignes partisanes, mais pris comme petit groupe d’hommes et de femmes d’exception censés représenter la quintessence de la pensée politique moderne, échappe largement aux observateurs de la vie politique.

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