Source :  JForum

Note MAV: cet article est important. J’ai vu hélas venir ici tant de gens se disant chrétiens nés de nouveau et qui proclamaient qu’il n’étaient pas antisémites, juste antisionistes, en arguant que c’était par humanité envers « ces pauvres petits Palestiniens innocents » qu’ils étaient antisionistes, que j’ai appris à  discerner la haine cachée du peuple juif  qui se cache en arrière plan. J’ai d’ailleurs toujours vu, après deux ou trois commentaires ou parfois un échange de mails, que le vernis humaniste craquait bien vite pour faire émerger la  haine meurtrière  viscérale contre les Juifs, qui affleure vite !  Les Juifs sont bien placés pour le savoir et l’ont  constaté depuis longtemps ! Ces faux Chrétiens ne savent même pas que c’est Christ qu’ils crucifient, pour leur part ! J’exhorte ceux qui se disent chrétiens et qui ont mille bonnes raisons pour se déclarer antisionistes à  demander au Seigneur qui habite leur coeur ! Certainement pas Jésus, Juif, né Juif, et qui reviendra régner sur terre à  Jérusalem, au milieu des siens, et avec les Chrétiens qui auront été greffés sur l’olivier franc  !

Par les temps qui courent, il est de bon ton de masquer son antisémitisme derrière le paravent de l’antisionisme, bien plus respectable a priori.

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User habilement de ces deux termes, en s’appuyant sur l’un pour nier l’autre, permet aux antisionistes d’entretenir une double confusion.

La première confusion est propre au terme  »  antisémitisme  « . Pour les antisionistes, l’accusation d’antisémitisme est caduque du fait même qu’étymologiquement, il ne s’applique pas qu’aux juifs mais à  tous les peuples sémites, arabes inclus. Les antisionistes les plus cultivés (il y en a) bottent donc en touche en arguant qu’il serait plus opportun de parler d’antijudaïsme ou de judéophobie. Deux nouveaux termes qui ajoutent à  la confusion et permettent de brouiller encore davantage les pistes.

Le premier de ces termes,  »  antijudaïsme  « , désigne selon Wikipedia une hostilité à  la religion juive. Ce mot ne s’applique donc pas aux antisionistes, qui légitiment leurs discours et leurs actes par le soutien à  leur cause de groupes religieux juifs, ultra-minoritaires certes, à  l’image de Naturei Karta, mais qui ont le tort d’exister. Le terme  »  judéophobie   » désigne quant à  lui une hostilité à  la communauté juive, juifs antisionistes inclus. On se rapproche donc de la notion d’antisionisme sans parvenir à  faire concorder avec précision les deux idées.

La seconde confusion est liée au terme  »  antisionisme  « , et ce grâce à  une manipulation sémantique introduite par les antisionistes eux-mêmes pour justifier leur idéologie. L’antisionisme, selon eux, se résume à  la lutte contre une mainmise supposée d’un pays, Israël, et d’une communauté, les juifs, sur le reste du monde.

Résumons  : l’antisioniste ne peut pas être antisémite puisqu’il ne s’attaque pas aux arabes. Il ne peut pas non plus être antijuif puisqu’il lui est le cas échéant donné d’avoir pour alliés des juifs religieux. Il peut à  la rigueur être judéophobe sans que cela soit systématique.

L’antisioniste n’est donc qu’antisioniste et cela lui donne, croit-il, toute légitimité et respectabilité. Mais il n’en est rien et c’est là  que l’antisioniste commet une lourde erreur.

Les antisionistes définissent leur doctrine comme une opposition au sionisme qui consiste en… en quoi au juste  ? La charte d’Egalité & Réconciliation ne mentionne pas ce mot, que son président et ses militants brandissent pourtant tel un étendard, une sorte d’épouvantail en forme d’hydre capitaliste ultralibérale ou de pieuvre mondialiste aux contours vagues, dont on sait juste que sa tête de pont pour conquérir le globe est l’Etat d’Israël. La charte du parti antisioniste, quant à  elle, parle bien de sionisme, ce qui est logique. D’ailleurs, elle aime tellement ce mot qu’elle le matraque jusqu’à  plus soif, sans en donner clairement la définition.

Donc, il est bon de rappeler que le sionisme est un mouvement politique né au XIXème siècle et ayant pour but d’établir un foyer de peuplement juif, si possible en Palestine. Le premier constat que nous pouvons faire est donc que le sionisme, au sens premier du terme, est mort dès lors que l’État d’Israël a été créé. On peut aisément en déduire que les antisionistes ont deux siècles de retard, mais passons.

Le sionisme, dans son sens moderne, ne peut donc que désigner la volonté de faire perdurer ce foyer de peuplement juif en Palestine. Le sioniste est donc celui, juif ou non, qui reconnaît la légitimité de l’Etat d’Israël, reconnaît à  ce pays le droit d’exister, de faire ses propres choix politiques et sociétaux, de développer ses propres modèles économiques, etc. Et bien entendu, le sionisme reconnaît à  ce pays le droit de se défendre et d’assurer sa sécurité.

A la lumière de ces définitions, qu’en est-il de l’antisionisme  ? Si le préfixe anti- marque l’hostilité ou l’opposition, n’oublions pas qu’il indique également l’idée de neutralisation, voire d’extermination. Un anti poux a pour vocation d’éradiquer les poux. Un antiseptique a pour vocation d’éliminer toutes sortes de bactéries. De même, l’antisionisme a pour vocation d’exterminer l’Etat d’Israël, d’exterminer, de chasser ou de déporter les populations juives qui y vivent, et de faire taire par tous les moyens celles et ceux, juifs ou non, qui reconnaissent à  Israël le droit d’exister.

L’antisionisme est donc loin d’être innocent. Il n’est pas une simple opposition à  la politique d’un pays. Il constitue une idéologie génocidaire qui se pare des atours d’un militantisme humanitaire bon teint. Si l’antisémitisme est abject, comprenons que l’antisionisme l’est tout autant, et il est grand temps que le masque tombe. Que l’on ne prenne plus les antisionistes pour de joyeux agitateurs ou des boyscouts des droits de l’homme. Considérons-les pour ce qu’ils sont, les idéologues du prochain holocauste.

16 avril 2014, Auteur  :  Mark Breddan