Elle montre ce que de nombreux observateurs ont souligné  : le parti pris évident de certains magistrats qui par conviction ou pour obéir aux ordres, acceptent de compromettre la justice avec la basse cuisine politique.

Il en est de même pour certains journalistes qui n’hésitent pas à  reprendre en boucle, en violation de leurs règles déontologiques, des affirmations non vérifiées qu’ils présentent comme des vérités évidentes, sans recul, sans nuance, sans aucun souci d’objectivité et toujours à  charge.

Ces quelques magistrats comme ces quelques journalistes ne doivent pas faire oublier la réalité  : la grande majorité des magistrats comme des journalistes, fait son travail, dans des conditions souvent difficiles, avec conscience.

Hélas  ! Ces hommes de l’ombre, on ne les entend jamais. Seuls accèdent au premier plan ceux qui marchent avec le pouvoir en place.  

Cependant, pour ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, il faut prendre en considération un fait majeur. En France, les magistrats sont des fonctionnaires faisant partie d’un corps hiérarchisé dont la proximité avec le pouvoir ne peut être contestée.  

Voici ce que tout un chacun peut lire sur le Net  sous la  photo de famille du Parquet National Financier (PNF) dont tous les membres ont été nommés par François Hollande et Christiane Taubira.  :

 »    Une belle promotion pour la Procureure de la République, Eliane Houlette, passée du même coup hors-hiérarchie, le plus haut grade de la magistrature. Elle a été préférée à  Catherine Pignon, plus rodée aux affaires financières mais… jugée trop proche de l’ancienne majorité  [mais le choix n’est pas du tout politique, hein, évidemment].  


Petit détail, la première à  gauche, Ariane Amson, a rejoint l’Elysée en juin 2016 comme conseillère justice de François Hollande.  
[Mais elle ne parle plus jamais à  ses anciens collègues, évidemment].  Son mari, Pierre Heilbronn est directeur adjoint du cabinet de Jean-Pierre Sapin, Ministre de l’Economie et des Finances  « .

Et bien, en dépit des formidables pressions qu’ils subissent, ils sont si rares ces magistrats soumis au pouvoir que ce dernier a créé une justice d’exception pour pouvoir poursuivre qui bon lui semble et quand bon lui semble. La création du  Parquet Général Financier  par François Hollande est en effet la preuve de la méfiance du pouvoir à  l’égard des organes réguliers de la Justice.  

On pourrait citer d’innombrables exemples de la probité des magistrats, dont le dernier en date, celui des magistrats de la XVIIème chambre correctionnelle du TGI de Paris. Il en faut du courage pour prononcer la relaxe de l’historien Georges Bensoussan poursuivi par tous les représentants de la dictature du politiquement correct  : le MRAP, la LICRA, la LDH, SOS RACISME au côté du CCIF  !  

Ne tombons pas dans le piège grossier que nous tendent ceux qui, dans l’Affaire Fillon, sont à  l’origine de ces attaques en règle contre le suffrage universel et le droit du peuple à  choisir librement la personne susceptible de le représenter.


Ce n’est ni la Justice, ni les juges qui agissent ainsi. Mais uniquement quelques juges et quelques journalistes.

Le peuple n’est plus dupe et se détourne de ceux qui orchestrent ce matraquage et cette propagande délirante. Trop c’est trop. Si Fillon est incontestablement éclaboussé par cette campagne, la justice l’est tout autant.  »  De te fabula narratur  « .  (c’est toi qui est représenté dans cette histoire).  

Nul n’ignore qu’il est impossible de rendre la justice dans le tumulte des passions.  

 

Les magistrats qui ont agi dans un tel contexte portent au regard de l’histoire de notre pays une lourde responsabilité. Il est impossible qu’ils n’aient pas mesuré la portée politique de leur acte et il faudra qu’ils soient capables de justifier l’urgence absolue qu’il y avait à  engager, en pleine campagne électorale, une telle procédure de mise en examen.  

La France porte encore les stigmates de ce passé qui ne passe pas.  

Les magistrats doivent éviter l’instrumentalisation de la justice. On se souvient de   cette  »  poignée de misérables et d’indignes, dont l’Etat fait et fera justice  « , pour reprendre l’expression utilisée par le Général de Gaulle à  la Libération pour désigner les fonctionnaires  »  collabos  « , (discours prononcé le 14 octobre 1944  cité dans le livre  »  Une poignée de misérables*   » Marc Olivier Baruch, Ed. Fayard, Le Grand Livre du Mois).

Si j’en juge par mon expérience quotidienne, je puis témoigner que la très grande majorité des magistrats lutte pour rendre ses jugements en toute indépendance  ; elle fait son travail dans des conditions très difficiles. Il en est de même pour les journalistes. Combien sont-ils à  risquer leur vie pour nous informer  ? Combien sont morts pour aller au bout de leur mission  ? Combien croupissent dans les  »  placards   »  ? Combien sont victimes de la censure et de l’autocensure  ?  

Ne confondons pas la masse des journalistes et celle des magistrats avec les adeptes d’une Justice ou d’une information godillot.  

Dans l’intérêt de la démocratie, il faut mettre un terme définitif à  toute forme de justice d’exception. Créer un corps de magistrats non hiérarchisés. Couper définitivement le cordon ombilical qui relie le pouvoir judiciaire au pouvoir politique.  

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Transmis par Elisabeth777