J’ai publié cette étude en décembre 2013, elle est extraite d’un chapitre de mon livre : Silo ou Siloé (épuisé) publié en 2001. Entretemps, le monde a basculé. Ma vision s’est aussi transformée. Je n’ai pas changé d’avis sur le sujet, mais pris conscience que c’est l’ordre divin même qui avait été tellement inversé que cela avait des répercussions directes sur le rôle des femmes dans la société, dans la famille et dans l’Église.

Qui n’est pas choqué que le ministre actuel des armées en France soit une femme (Florence Parly) ? Qui n’a pas été choquée que la concubine d’un Président de France (F. Hollande), fasse la revue des armées un 14 juillet ? Choquée, je l’ai été et je le reste. Qui n’est pas fortement interpelé par le fait que ce soit trois femmes qui sont actuellement en compétition pour la Mairie de Paris, alors que c’est, là encore, une femme qui est présidente du Conseil Régional d’Île de France ? Ça m’interpelle et cela me dérange. Pas vous ?

Mais où sont donc passés les vrais hommes, ceux qui ont un puissant charisme de dirigeants, de responsables politiques, de pères des nations ou des régions, de décideurs animés par le souci des autres et non par leur profit ou leur ambition personnels ?

Oui, où sont-ils ? Certes pas dans notre Gouvernement actuel, et de moins en moins à la tête des villes, des groupes, des familles, et même pas à la tête de nombreuses assemblées chrétiennes. Mais ce dernier cas est un mauvais exemple, car il n’y a qu’une seule tête pour l’Église de Christ : JÉSUS ! Et là, le problème est d’une tout autre ampleur : quantité d’hommes ont, comme Diotrèphe (3 Jean) qui voulait « être le premier », intrigué pour se mettre à la tête des communautés chrétiennes, usurpant ainsi la place de Christ, et conduisant ces communautés dans l’égarement et, souvent, dans la mort.

J’en reparlerai en fin d’article.

Mais l’interdiction ou non à la femme d’enseigner est, de fait, un débat aussi vieux que les épîtres de Paul ! L’apôtre Pierre avait prophétisé que les écrits de Paul seraient déformés. Prophétie, hélas, réalisé à 100 %, et pas seulement sur ce sujet, évidemment.

2 Pierre 3:16 C’est ce qu’il (Paul) fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Ecritures, pour leur propre ruine.

Le débat revient sans cesse sur ce blog ou dans des mails ou dans les commentaires sur FB… Vingt-sept ans qu’on me bombarde des mêmes bouts de versets pour m’ordonner de me taire, ce « on » étant quasiment toujours ceux qui ne portent aucun fruit dans l’Eglise du Seigneur, et qui ne servent jamais les autres ! Mais ce « on » comporte aussi de braves chrétiens abreuvés depuis des siècles à un dogme mensonger, dogme aux effets d’autant plus néfastes qu’il est propagé au plus haut niveau du système ecclésial, toutes dénominations confondues… ou presque.

J’espère que les opposants ne vont pas me lancer des tomates ! Surtout, quand c’est une femme qui a l’audace de parler ! Mais justement, je n’ai pas reçu un esprit de timidité, mais un esprit d’audace, de force et de sagesse… (en tout cas, ce n’est pas réservé dans la Bible aux seuls messieurs !).

Revenons au dogme soit-disant formulé par l’apôtre Paul.

« J’interdis à la femme d’enseigner…. »

Cet interdit qui pèse sur les femmes, a pour fondement la première partie de 1Tim 2:12, le verset entier étant, dans une traduction relativement juste : « J’interdis à la femme d’enseigner en prenant une autorité sur son mari (autorité abusive, le verbe utilisé par Paul en grec étant autentheo, qui a un sens très particulier); qu’elle garde plutôt une attitude paisible ». Je ne vais pas entrer dans le détail de cette lettre : d’autres ont démontré le contexte historique très spécial de cette injonction à l’Église d’Éphèse. Le contexte de ce chapitre démontre que Paul parle essentiellement de la position d’autorité de chaque conjoint au sein du couple. Le seul fait que ce verset comporte en grec un mot qui n’est utilisé nulle part ailleurs dans la Bible doit inciter à  la prudence ceux qui veulent faire de ce seul verset un dogme absolu, d’origine divine. Car ce qui a été traduit par « prendre autorité » vient du mot authenthéo, qui signifie au sens littéral: « tuer de ses mains ». Tout le contexte s’inscrit dans le cadre des rapports anormaux au sein d’un couple, en comparaison avec l’ordre établi par Dieu dès le commencement.

1 Tim 2:12 s’applique-t-il par extension à toutes les femmes, non au sein d’un couple, mais dans « l’assemblée des frères » ?

Si Dieu fait une seule exception à une loi qu’il aurait Lui-même établie, si cette exception se répète et est démontrée par des exemples flagrants dans les Écritures, c’est qu’il ne s’agit pas d’un principe rigide mais qui peut s’adapter en fonction des circonstances, toujours précisées dans la Bible. Quand les hommes en font un dogme, donc une loi divine perpétuelle et immuable, c’est une torsion des Écritures.

Prenons un exemple de la manière dont on pourrait manipuler la Parole de Dieu en isolant certains versets, sans les mettre à la lumière d’autres passages qui démontrent le contraire. C’est ce qu’a fait Satan dans le désert pour tenter Jésus, déclarant: « Il est écrit… » (Mt 4:6). Jésus a répondu: « d’autre part, il est écrit… » (4:7).

« …J’apprends que vous vous assemblez non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires. » (1Cor 11:17)

Conclusion évidente : il ne faut pas s’assembler entre chrétiens. On va en faire un dogme. Est-ce ou non la Parole de Dieu?

Voici un autre verset, même pas tronqué celui-là, à qui on peut faire dire, si on l’isole, le contraire de ce qu’annonce le Nouveau Testament: « De plus, ceux qui sont morts unis au Christ sont à jamais perdus » (1Cor 15:18).

Conclusion: il ne faut pas mourir en Christ, mais athée, pour être sauvé!

Ces deux versets, je ne les cite que pour les femmes écrabouillées par des « enseignements qui ne sont que des règles inventées par les hommes » (Marc 7:7), au nom de : « C’est écrit » !

Satan aussi sait dire: « Il est écrit » ! Nous l’avons vu.

Parlons de Déborah. Elle a occupé les fonctions les plus importantes qui soient dans le peuple de Dieu, et si son chant prophétique consigné en Juges 5 n’est pas un enseignement majeur, nous n’avons plus qu’à faire des confettis de l’ensemble de notre Bible.

La prophétie est le plus haut degré de l’enseignement, puisqu’il s’agit de la transmission directe d’une parole inspirée par l’Esprit Saint. Les prophéties de Marie, d’Anne, de Myriam, et de bien d’autres, nous enseignent-elles ou non*? Nous est-il oui ou non rapporté des paroles édifiantes dans la Bible exprimées par des femmes ? Pourquoi Dieu ne les a-t-Il pas fait taire, au lieu de les inspirer, s’Il ne voulait pas que les femmes puissent aussi parler à son peuple ou aux païens? Paul a-t-il empêché Priscille d’enseigner (Act 18:26) ? Faut-il arracher des pages entières de la Bible pour conforter ceux qui interdisent à la femme d’enseigner, mais pas de prophétiser ? On pourrait gloser longtemps là dessus, mais je préfère affirmer que cette doctrine est une doctrine de démons, puisqu’elle empêche les femmes d’être des disciples de Christ à part entière, vu l’ordre donné par Jésus à tous ses disciples d’enseigner tout ce qu’il a prescrit, en Matthieu 28, passage sur lequel nous reviendrons.

L’utilisation abusive d’une partie du verset en 1Tim 2:12 a permis d’écarter les femmes d’un rôle majeur où, par la grâce de Dieu, elles excellent souvent. Ce sont peut-être des millions d’âmes que ces ouvrières, mises d’office au chômage ecclésial, auraient pu sauver et qui ont été perdues !

Déborah siégeait sous son propre palmier, et « les Israëlites se rendaient auprès d’elle pour régler leurs litiges » (Jg 3:5). Cela signifiait qu’ils reconnaissaient l’autorité qui lui venait de Dieu, avec les sentences de justice qu’elle prononçait. Une autorité suprême en Israël car la fonction de juge était alors la plus haute autorité du pays. En Juges 3: 5 à  9, elle fait venir le chef de l’armée, Baraq, et lui donne ses ordres. C’est Baraq qui va la supplier de l’accompagner pour battre l’ennemi, car il sait qu’elle a reçu de Dieu une force spirituelle particulière. Dieu donne son onction à qui Il veut, et quand Il veut. S’Il a prévu que les postes d’autorité et de responsabilités soient davantage l’apanage des hommes, Dieu lève des femmes quand les hommes font faillite devant leurs responsabilités. C’était le cas du temps de Déborah, l’idolâtrie ayant rendu les hommes d’Israël pusillanimes (Jg 5:7,8).

« Debout, Eveille-toi ! Débora, interviens ! Debout ! Eveille-toi ! Entonne un chant de guerre… » (Jg 5:12).

Si c’est Dieu qui lève les femmes, tout va pour le mieux. Si ce sont les femmes qui se mettent d’office à la place des hommes pour compenser leurs faiblesses, comme du temps de Jézabel et d’Achab, les résultats sont désastreux. (à noter que, côté hommes, l’auto-proclammation dans des ministères non attribués par Dieu, et ainsi d’usurpation d’autorité, est nettement plus répandue que chez les femmes, et est tout aussi désastreuse !). Cette usurpation se traduit toujours par un esprit de contrôle. Quand l’autorité ne vient pas d’En-Haut, elle vient de la chair. Elle ouvre toujours la porte à l’esprit de Jézabel, que l’on trouve ainsi bien d’avantage, dans un monde ecclésial d’une misogynie séculaire, chez les hommes que chez les femmes !

De nos jours, une grande majorité d’hommes a fait faillite devant ses responsabilités. Les femmes, trop longtemps écrabouillées, se sont rebiffées. Les Jézabel pullulent donc, dans les familles, dans les entreprises, en politique et dans les églises, côté hommes, comme côté femmes. Et l’esprit d’Achab – esprit démissionnaire et esprit de fuite face aux responsabilités – va de pair !

Dieu lève aujourd’hui partout des femmes, non seulement à des postes de haute responsabilité dans les entreprises, dans la politique et dans le monde, mais aussi dans son Église, et pour toutes sortes de services et de ministères. Elle reçoivent parfois des dons époustouflants pour diriger, prêcher, guérir les malades, chasser les démons, etc… Elles sont toujours combattues par l’Establishment religieux, même si leurs fruits, et les signes et prodiges qui accompagnent leurs prédications, authentifient magistralement l’appel de Dieu. Ce fut le cas de Kathryn Kuhlman qui fut longtemps dénigrée et persécutée par les églises officielles, malgré des fruits formidables.

Bien des chrétiens ont les yeux et les oreilles qui se bouchent quand des évidences s’opposent à leurs convictions viscérales.

Tous mes ouvrages sont des enseignements. Je les soumets toujours à des théologiens solides avant de les publier, tant j’ai la crainte de transmettre un message qui ne serait pas conforme à la Bible. Je sais que ceux qui enseignent seront jugés plus sévèrement. Je comprends pourquoi car, par expérience, je sais qu’une fois une certaine notoriété acquise, ce que l’on écrit est considéré par ceux qui vous font confiance comme « parole d’évangile ». De livre en livre*, d’article en article**, j’ai donc de plus en plus peur d’écrire des choses qui pourraient entraîner des frères et soeurs en Christ dans des fausses voies. J’exhorte ceux qui me lisent à  faire comme ceux de Bérée : vérifier dans les Écritures ce que j’écris. Il y a toujours certaines erreurs que l’on ne voit que lorsque le livre est imprimé, même si on l’a relu cent fois à l’état de manuscrit et même s’il a été relu par de multiples théologiens. Si on était parfait, on ne serait pas des hommes. Encore moins, selon la légende, des femmes  !

  • * en 2020, dix-sept livres – ** plusieurs centaines d’articles, sur mon blog ou dans des journaux comme Dreuz.info.

L’humour veut que beaucoup de ceux qui interdisent à la femme d’enseigner lisent mes livres, parfois en cachette – j’en ai eu plusieurs fois la confirmation ! Ce sont les mêmes qui, par simple bon sens, ou parce qu’elles, elles sont souvent disponibles pour ce faire, font enseigner leurs enfants par des femmes à l’école du dimanche. Donc à l’âge où un bon ou un mauvais enseignement peut avoir des répercussions d’une portée bien plus grande que lorsqu’on enseigne des adultes.

Ceux qui se livrent à cette flagrante contradiction sont-ils des hypocrites ou des fous-furieux ? Je préférerai penser qu’ils sont convaincus que la femme ne doit pas enseigner parce que c’est ce qu’on leur a toujours enseigné, et qu’ils se refusent à le remettre en cause. Malheureusement, l’expérience m’a démontré que la grande majorité des opposants à l’enseignement de la Parole de Dieu par des femmes suscite des réactions viscérales chez tous les hommes qui ont un gros problème d’identité, et des réactions de jalousie destructrices et même haineuses, quand ces femmes reçoivent en sus du Seigneur un ministère de puissance ! Leur problème, au final, n’est pas que la femme enseigne mais qu’elle soit légitimement sur le podium à leur place ! Mais cela, ils ne se l’avoueront jamais !

Ils ne voient même pas que leur réaction est comme celle de Caïn: de la jalousie spirituelle, qui camoufle de la colère contre Dieu qui ne les a pas choisis, EUX !

Dieu a dit à Satan: « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t’écrasera la tête et tu lui écraseras le talon » (Gen 3:13).

En l’occurrence, Dieu n’a pas parlé de la descendance du couple, mais uniquement de la descendance de la femme ! Ce n’est pas le talon de Jésus qui a écrasé le tête du serpent, ni son talon qui a été écrasé, même si c’est Lui qui a vaincu Satan à  Golgotha. Donc la descendance dangereuse pour Satan, ne provient pas de l’homme adamique, mais de la femme dont le nom, « Eve », signifiait « porteuse de vie ». Des précurseurs femmes ont démontré cet appel particulier au combat qu’ont reçu beaucoup de femmes, comme Yaël, écrasant la tête de Siséra (Jg 4:21). Siséra opprimait Israël depuis vingt ans.

Les femmes sont souvent très efficaces dans le combat spirituel et dans la délivrance. En sus, elles apportent la vie. Satan déteste…

Mesdames ! Prêtes ? Partez !

Je vais insister sur ce sujet, car j’ai la conviction que l’interprétation tordue de 1Tim 2:12 est une des raisons de la misère de nos églises, et par extrapolation de la misère spirituelle de nos contrées et nations. Car peu de femmes ont le cran de briser les tabous religieux, même lorsqu’elles ont reçu un appel sans équivoque du Seigneur Jésus. Toutes mes soeurs en Christ qui ont osé le faire sont passées par le rouleau compresseur de l’intimidation, de la condamnation et de la persécution. Le Saint-Esprit serait-Il moins efficace dans une femme que dans un homme ? Dieu a-t-Il une seule fois écrit dans les Écritures que les femmes ne pouvaient avoir de ministère ? Il a dit le contraire, et de manière flagrante, par la plume de Paul : « Il n’y a plus ni homme ni femme en Jésus-Christ« , ou celle de David: « Les messagères de bonne nouvelle sont une grande armée » (Ps 68:12), ou à  travers bien d’autres passages où Dieu a rappelé qu’Il ne faisait acception de personne.

Junias, citée comme apôtre par Paul, était une femme. Les apôtres n’enseignaient-ils pas ? Peut-on poser les bons fondements de l’assemblée locale, régionale ou internationale en veillant pour qu’elle ne dévie pas dans de fausses doctrines, comme le faisait Paul, sans enseigner la parole de Dieu ? Une évangéliste ou une missionnaire peut-elle convertir des gens sans prêcher la Parole de Dieu ? Peut-on à fortiori faire des disciples sans enseigner la Parole de Dieu ? Y a-t-il une différence entre enseigner deux ou trois personnes en privé, ou enseigner des centaines ou milliers – voire des centaines de milliers comme cela a pu m’arriver – en public ? La différence, bien sûr, c’est le ministère que Dieu peut donner à l’un, et qui lui donne l’autorité pour prêcher aux foules, alors que l’autre a pour mission de semer la bonne Parole dans un cercle plus restreint. Mais c’est le même service : répandre la connaissance de Dieu et amener toute pensée captive à l’obéissance à  Christ.

Dieu nous a demandé de détruire « les hauteurs qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu », pas d’en édifier !

N’était-ce pas à propos de ces questions litigieuses que Pierre déclare, parlant de la sagesse des enseignements de Paul:

« C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine » (2P 3:16)?

Le problème des femmes dans le ministère, je l’ai connu et je l’ai toujours entendu dire par mes consœurs, c’est qu’alors que toutes souhaiteraient avoir le soutien et les conseils d’autres ministères, bien peu parviennent à les trouver, sauf, par la grâce de Dieu, souvent après des années de recherche et généralement bien loin de leur église locale. Le sexisme religieux les fragilise et les mettrait vraiment en danger, si Dieu ne les couvrait pas puissamment : « Le Seigneur est mon berger, …c’est lui qui me conduit au bord des eaux calmes… ta houlette me conduit et ton bâton me protège… »

Quand Jésus ôte le bâillon des femmes.

Je vais continuer à encourager mes soeurs, car elles peuvent devenir des auxiliaires précieuses pour le Royaume lorsqu’elles font la volonté de Dieu sans se laisser bâillonner.

Rappelons des faits bibliques. Lorsqu’un « jeune homme vêtu de blanc » a ordonné aux femmes d’aller annoncer aux disciples, « mais aussi à Pierre« , qu’Il était vivant et qu’Il les précédait en Galilée, « elle ne dirent rien à  personne, tant elles étaient effrayées » (Mc 16:11). Pas effrayées par ce qu’elles avaient vu de leurs yeux, mais effrayées par la perspective de devoir le dire. Elles savaient avec quel mépris les hommes, même les disciples de Christ, même un apôtre comme Pierre, pourraient les traiter si elles se mêlaient de répandre la bonne nouvelle. Jésus le savait aussi, mais Il voulait manifestement mettre les hommes face à un de leur problème majeur : l’incrédulité, une incrédulité quasi chronique – on lr voit tout au long des évangiles. Il a fallu le baptême de feu pour que leur nature change radicalement. Mais on peut parler aussi du machisme ecclésial des apôtres, avant la Pentecôte. Marie-Madeleine en a fait l’expérience juste après, elle qui fut la première à  proclamer que le Messie était ressuscité: « Mais eux, en l’entendant dire qu’il était vivant et qu’il lui était apparu, ne la crurent pas » (Mc 16:16).

Jésus l’avait ordonné à Marie de Magdala :

« Va plutôt trouver mes frères et dis-leur de ma part: Je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu » (Jn 20:17).

« Va plutôt trouver mes frères et dis-leur de ma part…« .

Marie-Madeleine a obéi et a déclaré: « J’ai vu le Seigneur et voici ce qu’il m’a dit » (v 18).

Combien de femmes, si elles osent proclamer dans leur église: « J’ai vu le Seigneur et voici ce qu’il m’a dit… » s’entendraient-elles répliquer: « Tais-toi, la femme ne doit pas enseigner »!

Elles se tairont « tant elles sont effrayées ». Des millénaires d’infériorisation et d’intimidation quelque peu méprisante leur ont appris à être prudentes !

Jésus a choisi d’utiliser le plus grand évènement de toute l’histoire de l’humanité pour démontrer que les femmes pouvaient, dans certaines circonstances, avoir une foi plus solide que celle de leurs frères, et donc être, dans ces moments-là, de meilleures évangélistes ! La cucifixation, la mise au tombeau et la résurrection en ont été une démonstration flagrante.

Mais n’a-t-il pas choisi les choses faibles pour confondre les fortes  ?

Citons quelques versets qui viennent démentir magistralement le fait que la femme ne doit pas enseigner. Dans les versets que je vais citer, le mot « enseigner » ou « instruire » ou « apprenez-leur » est toujours traduit du même mot grec: « Didaskô ».

Mt 5:1: « … Celui qui les observera (les commandements), et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. »

À qui Jésus déclare-il cela ? À tous les disciples (Mt 5:1). Cela concerne-il ou non les femmes? Il a dit cela lors du sermon sur la montagne, donc devant une foule composée d’hommes et de femmes. Pas en comité restreint !

Prenons un autre verset dont j’ai déjà parlé. Ce passage est reconnu comme étant la grande mission de l’Église. Les femmes font-elles oui ou non partie de l’Eglise (la véritable, celle qui est composée de disciples  fidèles)

Mt 28:20: « … Enseignez-leur (aux nations) à observer tout ce que je vous ai prescrit ».

Ce que Jésus a prescrit, cela commence au premier verset de la Bible et cela se termine au dernier ! Il est l’Alpha et l’Oméga… C’est une des dernières paroles de Jésus et elle s’adresse à tous les disciples, même s’ils n’étaient que onze ce jour-là (v 16). Sinon, cela supprime pour tous les chrétiens qui se sont levés par la suite l’ordre de faire des disciples.

Conclusion : ceux qui interdisent à  la femme d’enseigner la Parole de Dieu contraignent les femmes à désobéir à Jésus-Christ.

Paul, rappelant que « chacun de nous a des dons différents » (Rom 12:6) exhorte tous les frères (cela inclut les soeurs ! Rom 12:1): « que celui qui est appelé au ministère s’attache à son ministère; que celui qui enseigne s’attache à son enseignement, que celui qui a le don d’encourager encourage…. » (Rom 12:7).

Ce passage démontre que l’enseignement de la Parole n’est pas l’apanage exclusif des ministères, même si ceux-ci, ENSEMBLE, et selon Ephésiens 4, ont à veiller à ce que la saine doctrine soit retransmise sans déformation. L’Histoire démontre que les fausses doctrines et les hérésies ont toujours été le fait d’hommes d’église. Et c’est encore criant aujourd’hui.

Enseigner droitement la Parole de Dieu est un don particulier qui authentifie les vrais ministères donnés par Dieu, mais comme le dit Romains 12, il peut aussi être octroyé à d’autres. En fait, il suffit qu’une personne ait la passion pour cette Parole, qu’elle connaisse le Seigneur, et qu’elle ait l’amour des âmes, pour être apte à enseigner. Ce n’est même pas une question de diplômes bibliques. Voire le contraire: l’expérience démontre qu’il y a dans les écoles bibliques un formatage repris du catholicisme, avec des dogmes non scripturaires issus de l’enseignement des « père grecs ». Ce qui entraîne et fait perdurer nombre d’hérésies. (J’en ai parlé dans un livret téléchargeable sur ce blog, les hérésies évangéliques)

Donc beaucoup peuvent recevoir la mission d’enseigner « tout ce que Jésus a prescrit », hommes ou femmes. Il y a eu des milliers d’hommes qui ont reçu le don de décourager les femmes d’entrer dans cette mission. Mais ce don apparemment très efficace ne descend pas du ciel  !

Quand Paul en Timothée interdit aux femmes d’enseigner, c’est que ces femmes-là enseignaient des contre-vérités… à leur mari, en voulant leur imposer leur conviction par des moyens qui relevaient de la manipulation, voire de la sorcellerie, avec menace (de mort !) associée (autenthéo = tuer de ses mains). Élémentaire, mon cher Watson. Jean écrit quelque chose de parallèle en Apocalypse 2 : « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à  la débauche et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles ». Ce qui offusque le Seigneur, ce n’est pas qu’elle enseigne, mais CE qu’elle enseigne ! Élémentaire….

Dans le contexte de l’Apocalypse, « la femme Jézabel » qui enseigne, représente, à l’évidence, une organisation ecclésiale, plutôt qu’une personne déterminée (Jézabel est d’ailleurs, dans ce contexte, une principauté démoniaque !). Bien peu de femmes, en effet, dans l’Histoire, ont eu l’opportunité d’enseigner des serviteurs de Dieu. Le Nouveau Testament ne parle pas de faits exceptionnels, mais de la chrétienté de tous les temps. L’Église est souvent comparée à l’épouse, à la fiancée, à la femme, à une vierge sage ou folle, ou à une prostituée. Jézabel campe en Apocalypse une Église qui se veut hégémonique et qui n’a pas envie de partager le pouvoir religieux. Elle pervertit les serviteurs de Dieu par l’idolâtrie, pour leur ôter leur autorité spirituelle et les soumettre (à elle).

Mais Dieu parle toujours sur plusieurs plans en même temps, y compris sur un plan prophétique. Il y a eu aussi dans l’Histoire des femmes qui ont fait basculer la chrétienté dans l’idolâtrie (des hommes aussi !). L’impératrice d’Orient Irène (797-802) a fait rétablir dans l’Église le culte aux images. L’impératrice Théodora, quelques cinquante ans plus tard, achevait d’installer cette hérésie. Les deux ont fait entériner ces abominations par des conciles. Il s’agissait d’impératrices qui disposaient d’un pouvoir absolu. Ce sont donc bien, en l’occurrence, des femmes « qui ont poussé des serviteurs de Dieu à manger de la viande sacrifiée aux idoles ». Jean prophétisait ainsi que certaines femmes politiques (Jézabel était Reine et avait le pouvoir, en 1R 17 et suite) s’ingèreraient dans les affaires de l’Église, la polluant par l’idolâtrie. Pourtant ce ne sont pas ces impératrices qui ont commencé à polluer la chrétienté : elles n’ont fait que rétablir ce que des loups déguisés en apôtres avaient déjà introduit depuis plus de trois siècles, et surtout un empereur païen, Constantin.

Le problème du rôle des femmes au sein de l’Église n’est qu’une partie d’un problème global. Car la véritable question est : Pourquoi le peuple chrétien-né-de-nouveau, nanti de l’Esprit Saint, s’est-il longtemps laissé voler sa mission et a-t-il accepté les mêmes jougs que le peuple d’Israël du temps des Pharisiens  ?

Si Dieu lève beaucoup de femmes aujourd’hui, il lève aussi une armée de jeunes déterminés à obéir à Dieu, car les temps s’accélèrent. Mais le diable y sème aussi son ivraie : si certains jeunes marchent selon l’Esprit de Dieu, d’autres, sous prétexte de briser les jougs, et conformément à 2 Timothée 3, tombent dans l’indépendance, l’insoumission, la rébellion, et deviennent un véritable poil à gratter pour les pasteurs.

Euh ! Si j’ose le dire, pour les pasteures aussi  !

Après avoir dit tout cela, je veux rappeler que, OUI, Dieu donne de préférence les poste d’autorité aux hommes, car c’est l’ordre naturel qu’Il a établi. De même, dans les familles et dans le monde, Dieu appelle EN PREMIER les hommes à des postes d’autorité, car qui dit autorité inclut RESPONSABILITÉ, VOLONTÉ DE FAIRE GRANDIR AUTRUI (enfants, subordonnés, citoyens) et DEVOIR DE PROTECTION. Pas de domination : cela, c’est la malédiction prononcée par Dieu à la chute: « Tes désirs se porteront vers ton mari MAIS il dominera sur toi. ». Cette malédiction a été clouée à la croix de Golgotha et ne devrait donc pas sévir dans l’Eglise de Christ. Ce qui ne change rien à l’ordre naturel du Seigneur: « Car Adam a été créé le premier… » – 1 Tim 2:13-

Chaque fois que les hommes font faillite dans leur mission de responsabilité et de protection, Dieu lève des femmes. C’est une constante biblique. Et nous sommes justement dans un temps où l’homme, dans une écrasante majorité, a fait faillite dans toutes les missions d’autorité que Dieu lui avait dévolues : politiques, familiales, ecclésiales. J’en ai démontré les causes – elles sont dramatiques – dans mon livre « Pilule, IVG, … l’électrochoc »

Alors on assiste depuis quelques décennies à un phénomène qui ne s’était jamais encore vu sur terre : des femmes se lèvent partout et s’emparent de tous les postes d’autorité en politique, dans le monde des affaires et de l’entreprise, dans les familles où d’ailleurs elles se retrouvent souvent seules pour assumer tout, sans personne pour les épauler, et c’est la même chose dans l’Eglise. Les résultats sont parfois catastrophiques ! Mais dans de nombreux cas elles font montre de plus de sens des responsabilités que les hommes, elles démontrent de plus en plus les mêmes compétences dans des domaines auxquels elles n’avaient pas accès auparavant, ET CELA VIENT DE DIEU. Il pallie à la faillite des « pères », des « rois », des « dirigeants », des « entrepreneurs », des « créateurs »… Il en est de même dans l’Eglise où bien peu de responsables hommes ont encore des coeurs de pères, avec un sens aigü de leur mission et de leurs responsabilités. Le fait même d’adopter le nom de leader « celui qui guide » ou « qui dirige » contient une forme de perversion venue du monde. C’est celui qui se met AU-DESSUS, alors que Jésus a rappelé que le plus grand était celui qui était serviteur de tous, alors que Paul a déclaré qu’il fallait aspirer aux tâches les plus humbles, et donc que vouloir se faire un nom relève de l’esprit de Babel, pas de l’Esprit de Dieu !

Nous devons aussi nous souvenir que pour bien des femmes, endosser un rôle auquel elles n’étaient pas naturellement appelées pour pallier à la carence de ceux qui étaient appelés mais n’y sont pas allés, est souvent quelque chose de très lourd, surtout quand elles doivent cumuler ce rôle avec leurs propres tâches et responsabilités (éducation des enfants, foyer …). Raison pour laquelle Dieu appelle souvent des femmes déjà libérées de toutes ces tâches. Ce fut mon cas. Mais Il appelle aussi aujourd’hui beaucoup de jeunes femmes (et des jeunes gens, heureusement !), qui renoncent à tout pour le suivre, parce que c’est par eux que Dieu se glorifie le plus.

Retenons une prophétie qui est inscrite dans la Bible, une prophétie très étrange mais que nous voyons se réaliser sous nos yeux et nous en comprenons désormais le sens:

Jér 31:22 Jusques à quand tourneras-tu dans tous les sens, fille rebelle ? L’Eternel va créer du nouveau sur la terre : maintenant, c’est la femme qui entourera le Héros. »

En l’occurence, la fille rebelle, c’était Israël mais cela s’inscrit dans un contexte incroyablement actuel:

8 Je les ramènerai de la terre du nord, je les rassemblerai des confins de la terre ; et il y aura parmi eux : l’aveugle et le boiteux, la femme encore enceinte et celle qui enfante ; c’est une foule immense qui reviendra ici. 9 Ils reviendront en pleurs avec des supplications, je les ramènerai et je les conduirai vers les cours d’eau par un chemin bien aplani où ils ne trébucheront pas. Car je serai un père pour Israël, et Ephraïm sera mon premier-né.

En l’occurrence, le mot « entourer » peut avoir une connotation protectionniste, mais bien d’avantage celui de « rechercher ». Le mot « Geber », traduit souvent par « homme », dans Le Semeur par « Héros », implique un sens d’homme vigoureux, puissant, charismatique, d’un guerrier. Oui, les femmes souffrent de plus en plus de la carence d’hommes qui soit des hommes, d’hommes qui ont un charisme, venant de Dieu, de dirigeants et de responsables qui ont le sens de leur mission, et qui savent entrer dans leur appel, leur vocation et leur élection.

Dieu a fait dans le même chapitre une promesse qui s’accomplira:

 

Jér 31: 13 Alors les jeunes filles danseront dans la joie, de même que les jeunes gens et les vieillards. Et je transformerai leur deuil en allégresse, je les consolerai de leurs chagrins, oui, je les réjouirai…

 

 33 Mais voici quelle alliance je vais conclure avec le peuple d’Israël : Après ces jours, déclare l’Eternel, je placerai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes, je la graverai dans leur coeur ; moi, je serai leur Dieu, eux, ils seront mon peuple. 34 Ils n’auront plus besoin de s’enseigner l’un l’autre, en répétant chacun à son compagnon ou son frère : “Il faut que tu connaisses l’Eternel !” Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands, l’Eternel le déclare, car je pardonnerai leurs fautes, je ne tiendrai plus compte de leur péché.

 

Et là, nous sommes directement concernés, sous réserve que nous soyons greffés sur l’olivier franc