Note MAV: Je rappelle que j’ai écrit ceci en 2013. J’alertais alors très fortement contre les déviances écclésiales, et je criais dans le désert ! Aujourd’hui, fin novembre 2020, je ne peux que constater le désastre. Tout ce système inique est par terre. Que de souffrances auraient pu être évitées si certains avaient su entendre, à temps !

Suite de : https://michelledastier.com/les-marchands-dillusions-dans-leglise-et-leurs-clients/, et https://michelledastier.com/les-marchands-dillusions-dans-leglise-et-leurs-clients-2eme-partie-par-michelle-dastier-de-la-vigerie/

LES MARCHANDS D’ILLUSION : Motivations, ruses et moyens  

L’illusion, pour être crédible, doit ressembler à s’y méprendre à la vérité !

Si vous faites de la fausse monnaie qui diffère sensiblement de la vraie, elle ne trompera personne ! Donc les marchands d’illusions dans l’Église sont quasiment toujours des gens qui connaissent très bien la Bible, et qui ne vont utiliser que la Bible. Cela aura la saveur, l’odeur et l’apparence de la vérité biblique, mais il y manquera l’élément essentiel  : l’Esprit de vérité… Il n’est pas là   !

Dans l’Eglise de Laodicée (la dernière avant la grande Prostituée), tout le monde est réuni au nom de Jésus, pourtant Jésus est dehors (Apoc 3  :20), le Saint-Esprit aussi, obligatoirement, mais l’illusion à  l’intérieur est parfaite.

Cette Église se croit riche, enrichie et n’avoir besoin de rien…

Ses prédicateurs LE LUI FONT CROIRE, ET ELLE, ELLE AIME CROIRE CELA  !

Ce système ne pouvant être vraiment béni financièrement par Dieu, il lui faut trouver ses fonds par la manipulation de la Parole de Dieu  ! D’autant plus que le système est très gourmand  : salaires confortables pour les dirigeants, locaux les plus grands possible et les plus luxueux possible, haute technicité de son et lumière pour les  »  effets spéciaux  « , frais annexes très lourds, entre autres pour faire venir des célébrités ecclésiales de l’autre bout du monde – uniquement celles qui accréditent votre propre système doctrinal- , et tout est orienté vers la séduction pour attirer les « clients », ces consommateurs de fables,  qui seront aussi ceux qui vont être rapidement tondus pour alimenter le système.

J’exagère  ?

Quel est le véritable objectif de ces marchands d’illusion : sauver des âmes ou s’en servir pour se bâtir un empire terrestre ? Servir Dieu ou se servir de Dieu et de sa Parole pour se servir soi-même  ?

Oh, bien sûr, le prétexte est toujours de sauver les âmes, et tout le monde, à  l’intérieur, y croit  ! D’ailleurs, ces marchands d’illusion ont souvent commencé par être d’authentiques bergers, mais le système les a dévorés lentement, quasiment à  leur insu (Voir partie 2)

Le prétexte est aussi de glorifier Dieu, mais cela ne glorifie au final que l’homme  : ils bâtissent des cathédrales modernes, en imitation de celles qui ont coûté si cher durant des siècles aux malheureux fidèles que l’on convainquait que c’était pour la gloire de Dieu. Aujourd’hui, on en fait tout autant, en occultant ce que dit clairement la   Parole à  ce sujet.  Le seul fait de baptiser un bâtiment de pierres, de brique de béton ou de bois  »  église   » relève du blasphème ! Un bâtiment baptisé « église », c’est le meilleur moyen pour mettre les fidèles sous tutelle, en leur faisant croire que c’est là  où Dieu réside, donc là  seulement qu’ils peuvent prier, communier, recevoir la nourriture spirituelle et être bénis, guéris, délivrés….

Actes 7:48 Mais le Très Haut n’habite pas dans ce qui est fait de main d’homme, comme dit le prophète : 7:49 Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, Ou quel sera le lieu de mon repos ? 7:50 N’est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses ?…

1 Co 6:19 Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à  vous-mêmes ?

 Et pourtant, c’est tellement ancré dans les esprits depuis des siècles que cela fonctionne toujours. Les gens vont  »  à  l’église  « , le  »  dimanche  « , point final  ! Les habitudes, c’est ce qui donne le mieux l’illusion de la sécurité et d’être dans la norme  !  C’est cette hérésie autour du mot  »  église   » qui permet, en grande partie, aux marchands d’illusion de jeter leur filet sur les fidèles, pour les mettre sous leur emprise et sous leur contrôle. Le bâtiment n’est plus un outil plus ou moins nécessaire, mais une finalité en soi et une condition incontournable pour que l’Église soit reconnue comme  »  église  « 

LA MANIPULATION DE LA PAROLE POUR FINANCER LE SYSTÈME

Comme j’en ai fait tout un livre*, je ne vais pas détailler les quelques versets toujours utilisés pour extorquer au gens le plus d’argent possible, en les convainquant que c’est la volonté de Dieu pour eux que de donner beaucoup pour une œuvre bien déterminée, pour des  »  serviteurs   » clairement désignés, faisant partie, bien entendu, du système.

On prend des versets du style  :  »  Semez et vous recevrez  une pleine mesure serrée, secouée et qui déborde » (2Co  : 9) qui devient  :

« Semez dans MON ministère, dans MON œuvre, et vous recevez de l‘argent au centuple …. »

ILS TORDENT LA PAROLE DU DIEU VIVANT. Car ils savent que ce que les gens espèrent, c’est un  »  retour sur investissement » en espèces sonnantes. Mais ce n’est pas ce que la Parole promet. Ce que la Parole promet à  ceux qui donnent par amour (en non par cupidité ou amour de l’argent), et là  où le Seigneur les pousse à  donner, c’est ce dont ils ont vraiment besoin  ! … un conjoint, un travail, une réconciliation, de l’amour, des amis, une porte fermée qui s’ouvre, éventuellement les moyens financiers nécessaires pour vivre ou pour une mission, etc…  et c’est soumis à  une condition qui, elle, n’est jamais évoquée  :

Mc 10:29 Jésus répondit : Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à  cause de moi et à  cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses soeurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, 10:30 ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des soeurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à  venir, la vie éternelle.

Tiens donc ! Pourquoi omet-on toujours, dans l’évangile de prospérité, que le préalable pour être qualifié de disciples, c’est de tout quitter pour suivre Jésus  (et non suivre des hommes ou un système humain babylonien)!

 

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Parlons donc  d’une perversion qui a pénétré l’Église depuis des siècles, jusqu’à  la transformer en une pyramide rigide avec une caste quasi-intouchable  : « LE CORPS PASTORAL »

LA CASTE DES INTOUCHABLES

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Nouveau Testament ne fait pas du ministère pastoral la tête de l’Église. IL N’EN PARLE MÊME PAS, sauf une fois, pour citer le pasteur comme faisant partie des cinq ministères donnés par Dieu à  son Église en Eph 4, et pour rappeler qu’ils doivent travailler en étroite collaboration les uns avec les autres, notamment avec les deux ministères dont le NT parle le plus: Apôtres et prophètes. Ailleurs, dans la Parole ou dans les Évangiles, quand on parle de pasteurs ou de bergers, c’est essentiellement pour dénoncer leur accaparement de toute l’autorité spirituelle, du droit à  être seuls détenteurs de la vérité, et de leur propension à  mettre tout le monde sous leur férule souvent rigide et inspirant la crainte de l’homme (et non la crainte de Dieu).

C’est cette position qu’avait prise les Pharisiens et les scribes (= théologiens) et qui a eu des conséquences dramatiques pour détourner quasiment tout le peuple juif de la Vérité qu’était Jésus, Parole de Dieu venue au milieu des hommes:

« QUI A CRU À CE QUI NOUS AVAIT ÉTÉ ANNONCÉ... » (Es 53).

La Bible souligne qu’il se cache au milieu des pasteurs bien des mercenaires (Jn 10) – on pourrait aussi dire des « fonctionnaires ecclésiaux appointés » dans certains courants traditionnels. Elle dénonce les loups qui, dans ce corps, se parent de titres ronflants (essentiellement « docteurs », « prophètes », « apôtres », sans avoir été appelés par Dieu dans de tels ministères -2Co 11): elle insiste beaucoup pour dire que dans les derniers temps, ils foisonneront, avec de multiples doctrines séduisantes. La Bible alerte également sur leur prise de pouvoir abusive par l’esprit de contrôle (3 Jn ), ou par la présence de l’esprit de Jézabel « qui se dit prophétesse » (Apoc 2:20), esprit, oh combien ! omniprésent aujourd’hui, qui kidnappe la vérité, comme la Jézabel du temps d’Achab avait exterminé les prophètes, pour mettre en lieu et place sa propre vérité, soi-disant d’origine divine. De fait, des fables séduisantes mais qui émanent d’une « autre évangile », qui proposent un « autre Jésus, et qui amènent un « autre esprit » que le Saint-Esprit (2Co 11:4). Et tous, dit Paul, de supporter cela très bien !

Normal, ce faux évangile escamote la Croix, celle que chacun doit porter, et celle par laquelle chacun doit passer pour pouvoir se dire « chrétien » (= comme Christ)!

Jamais on ne voit dans le NT le Seigneur ou les apôtres s’adresser aux pasteurs, ou en faire les porte-parole de Dieu, une sorte de sas obligatoire par lequel tous les Chrétiens devraient passer pour avoir accès au trône de grâce et à la compréhension de la Parole de Dieu.

Tout simplement parce qu’à partir de la Pentecôte, l’« Esprit a été répandu sur toute chair ». Dans la Bible, Dieu parle à son Église, soit via les apôtres ou soit directement (notamment dans les lettres à  l’ange des sept Églises en Apocalypse). Bien sûr Dieu lève des ministères pour enseigner la parole et l’éclairer, mais  tout chrétien peut entendre la voix de Dieu… et être enseigné en direct par l’Esprit de Dieu.

Mais le consolateur, l’Esprit  Saint, que le Père enverra en mon nom, vous  enseignera  toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.[…]

Ce silence tonitruant sur le rôle pastoral dans le Nouveau Testament est mieux compris à la lumière de l’Ancien Testament, notamment en Jérémie 23 et Ezéchiel 34 (passages que nous avons déjà  cités), qui démontrent que dès qu’une caste veut se mettre au-dessus du peuple de Dieu, sa tendance naturelle est de le dominer, de l’exploiter, et, particulièrement dans le NT,  d’étouffer les dons et appels individuels.

La sacralisation du ministère pastoral a eu des conséquences dramatiques pour toute l’Église.

La plus grave est l’aveuglement qui se produit dès que quelqu’un dit : «  Je suis pasteur « . Dans la pensée de beaucoup, cela veut dire :  »  PAS TOUCHE ! »,  sous peine de malédiction. Le titre provoque une sorte de respect craintif, même quand on se trouve en face d’un mercenaire, d’un auto proclamé, d’un loup, d’un marchand du temple, ou d’un forban de la pire espèce : il y en a beaucoup, forcément, puisque le titre à lui seul promet une sorte d’immunité d’office, donc d’impunité, quoi qu’on fasse…

Cela  se traduit d’ailleurs souvent, dans les faits, par une omerta consensuelle. Comme pour les prêtres pédophiles : on étouffe le scandale… et on les laisse continuer à sévir, ailleurs  !

Les premiers contre qui tout cela se retourne, ce sont, bien sûr, les vrais pasteurs, assimilés à tous ces renards qui se sont emparés de la vigne de Dieu !

On entend des horreurs de toutes sortes : des « pasteurs » voleurs, violeurs, incestueux, et bien sûr abusifs… Mais les victimes se voient toujours ordonner  : «   Tais-toi, il ne faut pas toucher aux oints de Dieu   »  !

 » Ne touchez pas à mes oints  « ….

Oints par qui, au fait ? Car ce sont les faux oints qui sont les plus féroces contre les vrais oints de Dieu, pour les empêcher de parler ! Souvent cette férocité s’exerce contre les plus fragiles : vous savez, tous ces « petits », ceux qui ont leur coeur scotché au coeur du Seigneur, et qui aiment tant écouter battre le coeur de Jésus qu’ils n’ont même pas le temps de s’occuper des calomnies: ils ne les entendent pas… mais ils perçoivent vite les contrefaçons de l’évangile: forcément, le Saint-Esprit les habite…

Eux, on les condamne sans pitié comme rebelles, et on laisse des forbans impunis alors qu’ils méritent d’être traités en païens, selon la Parole (Mt 18), et qu’il faudrait souvent les faire passer devant la justice des hommes (selon Roms  13), au lieu de les laisser continuer à  faire des victimes.

Quelle inconséquence  !

Beaucoup, même parmi  les vrais oints, se prennent à  ce jeu, à  force d’être mis sur un piédestal et traités comme des petits papes, infaillibles par nature  !

Ils se sacralisent entre eux  !

À trois mois d’intervalle, j’ai été interpellée, cette année, en apprenant le pourquoi de boycotts que j’avais subis dans certains endroits et qui perduraient depuis quinze ou vingt ans. Des paroles dites un jour contre moi par deux pasteurs, un en France, un en Suisse, les deux pasteurs en question ayant été ensuite démis de leur fonction pastorale pour « faute grave » (adultère, entre autres).

Pourtant, les paroles qu’ils avaient dites contre moi, et que j’ai pu vérifier comme étant l’inverse de la vérité, continuaient à se propager sans entrave et sans être remises en question par quiconque.

Paroles pastorales = paroles d’évangile = paroles éternelles = infaillibilité pontificale  !

LES FATWAS ÉVANGÉLIQUES

Effarée de voir l’autorité incontestable  que l’on donnait à la parole d’un pasteur, même s’il s’avérait par la suite être un « méchant », je m’en suis ouverte à des pasteurs amis, pour apprendre qu’eux-mêmes, lorsqu’ils avaient choisi de quitter leur mouvance parce qu’ils n’adhéraient plus à des « doctrines maison » quand ils avaient compris qu’elles étaient fausses, avaient été eux-aussi une fois pour toutes  »  étiquetés   » avec des qualificatifs virulents et censés faire fuir tout chrétien qui tenterait de se rapprocher d’eux… et l’étiquette continuait son propre chemin, vingt ans, trente ans après, ou plus, alors que les fruits de ces amis pasteurs, entretemps avaient largement démontré que c’étaient eux qui étaient dans la vérité et que le Seigneur les approuvait ! Tandis que leurs accusateurs avaient souvent eux-mêmes été, entretemps, démasqués comme faux chrétiens, démis, et  avaient laissé un empreinte malsaine plutôt éloquente !

Malgré ces faits,  les  » paroles de pasteurs  « , même de loups auto-proclammés, fonctionnaient comme des fatwas :

Elles poursuivent à  vie celui qui en est marqué, même quand il est avéré que le lanceur de la fatwa évangélique était un menteur, un faux serviteur ou pire (sorciers déguisés). C’est une véritable sacralisation de cette parole, simplement parce qu’elle émane de quelqu’un qui se fait appeler pasteur, qu’il le soit ou non  !

Le « corps pastoral », inexistant dans la première Église, agit comme un corps indépendant dans le corps de Christ, comme s’il en était la tête.

J’avais déjà  dénoncé fortement cette hérésie dans mon livre :  » Les renards dans la vigne  » en rappelant qu’un corps indépendant dans un corps est un cancer : il peut détruire tout le corps de l’intérieur, insidieusement au départ, silencieusement, et puis, soudain, ce sont des métastases partout et le corps ne sait plus et ne peut plus se défendre  !

C’est ce qui se passe aujourd’hui  : ce corps indépendant, QUELLE QUE SOIT LA VALEUR DE CHAQUE PASTEUR PRIS ISOLÉMENT, ET SON ENGAGEMENT PERSONNEL, détruit l’Église de l’intérieur. C’est un étouffement des dons et des appels, une marginalisation des ministères  »  bâtisseurs   » tels les apôtres ou des porteurs de la vision de Christ pour son Eglise que sont les prophètes, des chercheurs d’âmes que sont les évangélistes, des formateurs de disciples que sont les docteurs…

On est confronté à une nuée de chefs d’orchestre – hommes à  tout faire – qui se prennent au jeu d’être l’élite de l’Église, alors qu’ils sont en compétition les uns avec les autres – même s’ils s’en défendent -, mais  qui se soudent en se couvrant les uns les autres quand le système est mis en danger, pour défendre leur pré-carré  et  leur territoire : leur clocher et ceux qui s’y rassemblent.

Ils se soudent notamment pour défendre le statut privilégié que leur confère leur titre ! Ce titre qui permet de se mettre au-dessus des fidèles, de museler tout contradicteur et de traiter en rebelle tous ceux qui ne se soumettent pas à  eux, alors qu’eux mêmes ne se soumettent à  personne  !

Il y a bien des années, alors que je partageais avec une amie mon désespoir face à ce constat, elle me dit  :

–             Le problème des pasteurs, c‘est qu‘ils sont tous des orphelins qui veulent jouer à  être des pères alors qu‘eux-mêmes n‘ont pas eu de père  !

ÉVIDENT  !

Ceux à qui Dieu donne des cœurs de père, ce sont, avant tout, les apôtres, qui PORTENT l’Église dans leur sein (C’est eux les vrais apôtres, et non pas qui bâtissent trois ou quatre bâtiments nommés églises  : ceux-là , ce sont  des promoteurs immobiliers, pas des apôtres !)

Ecoutons Paul  :

Gal 4:19 Mes enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous,

 Voici le cœur d’un apôtre, et Paul parle pour les Chrétiens de toute une région !

Ou 1Co 5:4 Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus,

Même de loin, Paul était proche par l’esprit de tous ceux qu’il avait à  charge… Je pourrais citer bien d’autres versets du même type… Quel repos, quel richesse, quelle sécurité pour toutes les communautés, sans doute des centaines disséminées dans chaque ville et dans les maisons, qu’il avait contribué à faire naître, puis à faire croître, et au milieu desquelles il désignait souvent, parce qu’il avait reçu le don de les discerner, ceux qui seraient aptes à  enseigner, diriger, prêcher, qu’ils portent ou non le titre de pasteur, titre d’ailleurs jamais proposé ni prononcé dans le NT, rappelons-le, sauf une seule fois, en Eph 4 et noyé dans les cinq missions ministérielles et certainement pas en premier.

Il n’est même pas mentionné en Roms 12  :

12:4 Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction,  12:5 ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres.  12:6 Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l’exerce selon l’analogie de la foi ;  12:7 que celui qui est appelé au ministère s’attache à  son ministère ; que celui qui enseigne s’attache à  son enseignement,  12:8 et celui qui exhorte à  l’exhortation. Que celui qui donne le fasse avec libéralité ; que celui qui préside le fasse avec zèle ; que celui qui pratique la miséricorde le fasse avec joie.

Bref, les pasteurs sont dans un piège, mais un piège qu’ils aiment, car, hormis quelques cas, et surtout ailleurs que dans les pays où les chrétiens sont persécutés, le titre de pasteur assure déférence particulière, l’immunité à  vie,  et une quasi certitude de la prise en charge par d’autres de leurs besoins matériels. J’avais été particulièrement frappée par ce fait en Afrique où il n’est pas rare de voir dans les hôtels 4 étoiles des soi-disant pasteurs, qui ne sont que des beaux parleurs, entourés d’une cour de gens crédules à  qui ils prêchent un évangile plus ou moins basique mais toujours frelaté, et qui recueillent chaque jour ainsi de quoi subvenir à  leurs besoins et au-delà .

Leur seul passeport est de se parer du titre de  pasteur !

N’oublions pas au passage qu’il est aussi des vrais pasteurs qui travaillent 60 ou 70 heures par semaine pour un salaire de misère, et qui ont un réel amour des brebis que Dieu leur confie  : pas de doute que leur prière peut  déménager le ciel et leur bénédiction est une vraie bénédiction  !

Ce qui est mis en cause, ici, ce ne sont pas les personnes à  titre individuel, mais le système pastoral, qui détruit la puissance de l’Église et détruit au passage quantité de ministères, dont le vrai ministère pastoral, en l’accablant de tâches et de responsabilités que Dieu n’a jamais prévues pour ces  »  anciens  « .

Les plus grands complices de cette idolâtrie des pasteurs, ce sont les « Chrétiens »  que ce système arrange, parce que faire quelque chose pour autrui ou pour la communauté est le cadet de leur souci. Ce sont les mêmes  qui courent toujours après les ministères pour prier pour eux en pensant que la prière d’un  »  pasteur   » (ou autre ministère) est mieux entendue du ciel que la leur !

Ce sont des « Chrétiens » qui ont mis leur foi dans les « hommes de Dieu », mais pas en Dieu !

De leur côté, bien des pasteurs se conduisent comme si leurs prières et leur bénédiction avaient un poids infiniment plus grand que celui d’un chrétien lambda.

J’ai même connu des évangélistes (car ce qui est dit des pasteurs se retrouve aussi dans d’autres ministères) envoyer des feuilles de requêtes de prières à remplir, par milliers, en arguant du fait qu’ils allaient prier pour tous les sujets de prière qu’on leur soumettait (des milliers par mois ? Combien de millièmes de seconde pour chaque requête ? Ou tout en vrac ?). Et bien sûr, au bas de ses courriers, en bien gros, les coordonnées bancaires pour ceux qui souhaiteraient verser une offrande  ! Beaucoup de chrétiens crédules (ou plutôt incrédules et flemmards! ) pensent que s’ils mettent une grosse offrande, le  »  prieur   » va s’occuper plus particulièrement d’eux  !

Mais où est donc leur foi, s’ils ne croient même pas en leur propre prière ? Comment seraient-ils exaucés  ?

Les ministères seraient-ils détenteurs d’une ligne directe avec le ciel, Dieu étant à  l’affût de leurs paroles pour pouvoir les exaucer, eux, derechef  ?

Je lis dans ma Bible : « priez les uns pour les autres afin d’être guéris « … ou APPELEZ LES ANCIENS (les Chrétiens matures, qui connaissent Dieu et qui ont une communion quotidienne avec Lui) pour prier pour le malade …

Je n’ai vu nulle part écrit  :  » Appelez le pasteur en toutes circonstances et pour n’importe quoi  « 

Attention, je ne voudrai pas dire que certains n’ont pas plus d’onction de puissance que d’autres : Dieu donne à ses oints des dons de puissance, en fait, à tout disciple, mais aussi parfois des dons particuliers à certains ministères: guérison, miracle, etc.. Mais un enfant converti peut avoir un don de guérison que son pasteur n’aura pas, ni aucun ancien de l’église.

Etienne était juste un  »  diacre qui servait aux tables  « . Pourtant il se faisait beaucoup de guérisons et de miracles par ses mains, et c’est lui que Dieu a choisi pour faire un discours magistral et oint, devant le Sanhédrin, discours qui a commencé à  labourer le cœur du   futur Paul.   C’est Etienne qui a été le premier martyr… On peut dire que l’obéissance d’Etienne et son sacrifice, bien qu’il n’ait pas un ministère « reconnu », a fortement contribué à  lever, pour l’Église, le plus grand ministère de tous les temps  : Paul  !

Le pire c’est que les véritables pasteurs sont contraints de fonctionner dans ce  »  système pastoral  « , ce système de castes, et d’être ainsi corvéables à merci, faute de quoi ils ne sont plus considérés comme pasteurs par leurs ouailles sans cesse demanderesses (pour ne pas s’impliquer elles-mêmes !).

Alors, forcément, beaucoup de pasteurs en profitent, et pas seulement les pasteurs  : tous les ministères peuvent tomber dans ce piège  !

J’ai connu personnellement un évangéliste qui s’est adonné à ce sport douteux (envoyer une circulaire mensuelle, à des milliers d’exemplaires, pour recueillir les demandes de prières des uns et des autres), dans le seul but de soutirer de l’argent. L’étonnant était qu’il en était fier et ne voyait même pas le mal. Il ne lui a pas fallu trois ans pour être entièrement ruiné, atteint d’un cancer, et voir son ministère capoter  : on ne se moque pas de Dieu  !

Parlons aussi de la manipulation de la «  bénédiction « , manipulation qui n’est d’ailleurs pas pratiquée seulement les pasteurs….

Attention, je ne parle pas de la bénédiction que nous devons avoir naturellement à la bouche, pour autrui. Bénir, c’est dire du bien, prononcer des paroles encourageantes, des paroles qui peuvent être inspirées et prophétiques et avoir ainsi un très grand poids. Comme la bénédiction d’un père sur ses enfants, ce qu’avaient bien compris les pères dans le peuple hébreu  :

Genèse 49:26  Les bénédictions de ton père s’élèvent Au-dessus des bénédictions de mes pères Jusqu’à  la cime des collines éternelles : Qu’elles soient sur la tête de Joseph, Sur le sommet de la tête du prince de ses frères !

Je veux parler de la manipulation qui est pratiquée par ceux qui pensent détenir par décret céleste une  »  onction de bénédiction spéciale   » dès qu’ils portent un titre de pasteur ou autre, alors même qu’ils peuvent  » accorder leur bénédiction » avec un cœur indifférent, voire hostile  !

Si,  de  grand  matin, quelqu’un vient bénir son ami à voix forte, ce sera pris comme une malédiction.

Cela signifie qu’il faut se méfier de ces bénédictions lancées à la cantonade,  uniquement pour démonter qu’on est « un père », ou « un frère », alors que le fond du coeur est indifférent, voire fielleux…

Ça court sur internet, ces internautes masqués derrière des pseudos, qui après avoir lancés quelque flèches empoisonnées finissent par: « Je te bénis » ! Donc ce n’est pas l’apanage des pasteurs, mais combien courent après les bénédictions pastorales », censées être des paroles magiques pour ouvrir les écluses des cieux !

Quel piège pour un homme d’être adulé et considéré par tous comme  »  le représentant de Dieu sur terre  « , bref comme un petit pape. En fait, quasiment personne ne résiste à  l’adulation et l’idolâtrie  : c’est enivrant et on les prend vite comme un DÛ ! D’où toutes les dérives de contrôle et manipulation qui s’ensuivent, car beaucoup finissent réellement par croire que leur prière ou leur bénédiction a plus de poids que celle de n’importe quel autre Chrétien, et c’est de là  d’ailleurs qu’a surgi un jour la notion de «  couverture spirituelle  « , qui est un vol de ce qui n’appartient qu’à  Dieu  : c’est Dieu qui couvre et protège.  J’ai beau chercher dans ma bible, je n’ai pas vu que la bénédiction pastorale était une couverture spirituelle ! L’imposition des mains faite par des anciens qui reconnaissent un ministère à  ses fruits est certainement précieuse. Mais je lis dans ma Bible que l’imposition des mains était pour recevoir le Saint-Esprit (Ac 8  :18), pour transmettre un don spirituel (1tim 4  :14), ou pour guérir les malades.

On la voit aussi pratiquée pour envoyer Paul et Barnabas en mission, une mission dangereuse, qui demandait le soutien de la communauté qui les envoyait : ce sont les docteurs et les prophètes qui en ont été chargés, et ils savaient la gravité de cet acte  :

Actes 13:2 Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint Esprit dit : Mettez-moi à  part Barnabas et Saul pour l’oeuvre à  laquelle je les ai appelés.  13:3 Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir.

Waouh ! APRÈS AVOIR JEÛNÉ ET PRIÉ ! Les Anciens, dans la première Église, n’imposaient pas les mains avec précipitation, quand il s’agissait d’envoyer ! Ils avaient conscience de leur responsabilité quand ils s’agissait de bénir une mission commandée par Christ !

 

Paul dira plus tard  à Timothée  :

 »  n’impose pas les mains avec précipitation  « …

On pense souvent qu’il parle de guérison ou de délivrance, ou tout simplement de prières pour autrui, mais regardons le contexte  :

1Tim 5:20 Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte  5:21 Je te conjure devant Dieu, devant Jésus Christ, et devant les anges élus, d’observer ces choses sans prévention, et de ne rien faire par faveur.  5:22 N’impose les mains à personne avec précipitation, et ne participe pas aux péchés d’autrui ; toi-même, conserve-toi pur.

Il s’agit là  encore des Anciens, et Paul souligne qu’il ne faut  » rien faire par faveur  « . Oui, nommer un Ancien ne peut être fait avec légèreté, et Paul rappelle qu’imposer les mains pour le service à des gens dont la vie serait dans le désordre, c’est  » participer au péché  « , car toute la communauté va s’en ressentir

1Timothée 3:2  Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seul femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à  l’enseignement.[…]

Tite 1:7  Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu ; qu’il ne soit ni arrogant, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à  un gain déshonnête ;[…]

 

Évêque signifie  :  »  surveillant   » ou  »  superviseur  « . Il fait partie des Anciens dans le NT, tout comme les pasteurs, bien que ceux-ci soient appelés par Dieu et non désignés par les hommes (ce qui n’est hélas pas toujours vrai, loin de là   !)

… Que peut-on penser de toutes ces  »  ordinations   » de fils de pasteurs ou femmes de pasteurs ou proches, faits avec légèreté, souvent avec imposition des mains de personnes qui vivent dans le péché et qui parfois ne sont même pas converties  ;.. encore moins, bien entendu, appelées par le Seigneur  ?  Ceux qui se livrent à  ces simulacres  »  participent au péché d’autrui   »  !

J’en ai connu qui, pour avoir  »  ordonné   » leur fils ou leur femme (afin que l’entreprise  »  église   » reste dans la famille, avec son immobilier et ses sources de revenus  !) y ont perdu leur propre ministère, ou ont vu l’œuvre de toute leur vie s’écrouler  !

On ne se moque pas de Dieu  !

Une des plus tristes manipulations de la «   bénédiction pastorale  « , c’est le recours à des bénévoles, qui ne sont bénévoles que parce que ceux qui les sollicitent leur promettent en échange de grandes bénédictions célestes ! Parfois même, ces bénévoles se voient menacés de malédictions s’ils n’obtempèrent pas. Je me souviens ainsi d’une femme, rencontrée en Côte d’Ivoire lors d’un séminaire, et qui m’avait demandé  :

–             Est-ce normal que je doive faire tous les jours le ménage, la lessive et les repas à la place de la femme du pasteur, dans sa maison, alors que j‘ai huit enfants et que je suis trop épuisée pour pouvoir m‘en occuper  ?

Et de me dire que le pasteur avait menacé de la maudire si elle arrêtait !

Là, c’est outrancier, généralement c’est beaucoup plus subtil  ! Mais c’est fou ce que, dès que l’on a une compétence de plombier, de peintre ou d’informaticien, ou quelque don manuel ou artistique…, bien des pasteurs vous sollicitent à perte de vue, sans même se soucier de savoir si cela n’aliène pas votre propre travail ou ne vous soustrait pas à vos devoirs familiaux prioritaires ! Et cela fonctionne à grand renfort de promesses de bénédictions célestes, alors que dans les faits, il en est que cela contraint à renoncer à un travail, ou dont la famille se révolte contre Dieu qui leur vole un père ou une mère, toujours fourrés à  faire des travaux pour le pasteur ou pour l’église.

En fait de bénédiction, c’est la malédiction qui va se mettre en route !

Un de mes amis s’était ainsi fait kidnapper pour faire le journal de l’église, car il était infographe. Cela lui prenait quantités d’heures par semaine alors qu’il n’en avait pas les moyens, travaillant à  son compte. Mais il continuait, tant la pression faite sur lui pour qu’il continue était forte. Un jour, il a ouvert les yeux quand son père était gravement malade. Il est allé trouver le pasteur en lui disant  : «   Je dois lâcher le journal, car il faut que je m‘occupe de mon père. Il n‘en a que pour quelques semaines à  vivre  « . Et le pasteur de lui dire  :  »  D‘abord l‘église, la famille après…  « .

Mon ami a quitté l’église, écœuré  : heureusement, il était bien arrimé à  Christ  !  Juste après, il a reçu en rhéma ce verset  :

Jérémie 22:13  Malheur à  celui qui bâtit sa maison par l’injustice, Et ses chambres par l’iniquité ; Qui fait travailler son prochain sans le payer, Sans lui donner son salaire ;

La bénédiction pastorale promise s’est transformée en malédiction  : son entreprise avait tellement pâti de ces centaines d’heures  »  bénies   » mais jamais payées qu’elle s’est écroulée  !

Ce qui ne change évidement rien au fait que Dieu peut bénir des bénévoles, parce qu’ils ont les moyens de l’être, ou l’amour pour le faire, et surtout la conviction que c’est ce que Dieu attend Dieu !

LA BÉNÉDICTION N’EST PAS UNE MONNAIE D’ÉCHANGE !!!!

Rappelons donc  : Le seul dispensateur de bénédiction dans la Bible, c’est Dieu  ! Et elle résulte, avant tout, de l’obéissance à  ses commandements (Deut 28… entre autres  !). Chaque enfant de Dieu a pour mission de bénir, et une bénédiction sincère, émanerait-elle du plus petits des petits (selon les critères du monde) aura infiniment plus de poids qu’une bénédiction utilisée en troc de travail gratuit, baptisé  »  bénévolat   » alors   que, spirituellement, ce n’est pas du bénévolat mais de la manipulation  !!

2Co 8:11 Achevez donc maintenant d’agir, afin que l’accomplissement selon vos moyens réponde à  l’empressement que vous avez mis à  vouloir.  8:12 La bonne volonté, (= bénévolat) quand elle existe, est agréable en raison de ce qu’elle peut avoir à  sa disposition, et non de ce qu’elle n’a pas.

SUITE:

https://michelledastier.com/les-marchands-dillusions-et-leurs-clients-partie-4-par-michelle-dastier-de-la-vigerie/

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« *’LÉVANGILE DE PROSPÉRITÉ, PASSEPORT POUR L’ENFER »