EXTRAIT DU LIVRE: Les Renards dans la Vigne, de Michelle d’Astier de la Vigerie.  Le livre a été écrit en 1999. J’ai rafraîchi cet extrait, car, en vingt ans, l’évolution (vers le bas) de l’Eglise intitutionnelle a été vertigineuse, tout autant que la dégringolade morale du monde.

Apocalypse 2:6
Tu as pourtant ceci, c’est que tu hais les oeuvres des Nicolaïtes, oeuvres que je hais aussi.

Apocalypse 2:15
De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes.

Les Nicolaïtes, c’est l’équivalent des Pharisiens, nouvelle mouture. Le pharisaïsme est réapparu très vite, sous une nouvelle forme, dans l’Église. Pourtant, Jésus avait averti ses disciples du danger: « Prenez garde au LEVAIN des Pharisiens… » Cette perversion qui allait contaminer les chrétiens était encore beaucoup plus néfaste dans l’Église que sous l’Ancienne Alliance, car entre-temps était survenu un événement majeur : la Pentecôte, qui aurait dû empêcher à tout jamais qu’une caste se mette au-dessus du peuple de Dieu pour le dominer. Cet événement bouleversait de fond en comble le système religieux de l’Ancien Testament. Non pas que toute autorité doive disparaître de l’Église – Dieu n’a jamais été pour l’anarchie -, mais l’autorité donnée aux ministères et aux Anciens allait devoir s’exercer comme un acte d’amour, qui respectait, encourageait et fortifiait ce que Dieu donnait désormais à chacun.

Car le Saint-Esprit, comme promis par Joël, était répandu sur toute chair.

Désormais, tous les chrétiens nés de Nouveau allaient pouvoir être enseignés directement par le Saint-Esprit, et même les plus simplets (aux yeux des hommes !) pouvaient recevoir la révélation divine. Cela devait s’accompagner, POUR TOUS (1Co 12), de dons spirituels  destinés à appuyer avec force leur témoignage et la prédication de l’Évangile, et à apporter ce que Jésus avait si chèrement payé à la croix de Golgotha : la guérison et la délivrance du peuple de Dieu.

C’était un fantastique bouleversement. Car jusqu’à ce jour, l’essentiel de la révélation était réservé aux scribes et aux Pharisiens, et les dons spirituels à quelques rares hommes oints par Dieu. Mais, au fil du temps, scribes et pharisiens avaient profité de leur position d’autorité pour tordre les Écritures afin de mettre le peuple de Dieu sous leur joug.

Les Nicolaïtes allaient en faire autant  ! Et le peuple de la Nouvelle Alliance allait à  son tour se laisser déposséder de son héritage en Christ.

C’était un héritage de liberté: liberté pour les Chrétiens de dépendre étroitement de leur Maître suprême, et non des hommes. Le corollaire, c’était une très grande responsabilité individuelle devant Dieu, une responsabilité individuelle que n’avait pas le peuple de l’A.T. Libération, aussi, des rituels religieux attachés aux temples de pierres mortes de l’A.T.

Avant la croix, Jésus s’adresse aux responsables du peuple, et c’est aux apôtres, essentiellement, qu’il transmet ses directives. Après la Pentecôte, ce ne sont plus à des leaders et à des « pro » que l’Écriture s’adresse : L’Écriture s’adresse à l’Église avec un grand E, et donc à chacun de ses membres en particulier. Oui, un immense bouleversement  !

Pourtant, dès le premier siècle, on voit apparaître un Nicolaïte, un kidnappeur de liberté, dominateur du nouveau peuple de Dieu : Diotrèphe (Jn 3). Il n’est pas le seul. Paul avertit les Éphésiens, puis toutes les Églises, que vont se glisser parmi elles des hommes qui vont épier la liberté des chrétiens en Christ, pour les remettre sous un joug religieux…

Actes 20:29,30 Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux.

3 Jean 1:9 J’ai écrit quelques mots à  l’Église  ; mais Diotrèphe, qui aime à  être le premier parmi eux, ne nous reçoit point.

Les Nicolaïtes allaient faire une entrée fracassante dans l’Église  !

Les Nicolaïtes.

Il est facile de comprendre, à  première vue, ce dont il s’agit lorsqu’on connaît la signification du mot Nicolaïte: « Qui domine le peuple », ou « destructeur du peuple », ou « conquérant du peuple », ou « victorieux du peuple » selon les dictionnaires bibliques.

Ces diverses traductions sont complémentaires, car quand on met le peuple de Dieu sous un joug, on l’assassine à petit feu. Si on lui ôte son droit à la liberté, on l’amène à retourner dans une Égypte spirituelle, avec une mentalité d’esclave. Cette docilité passive n’a rien à voir avec l’obéissance à des autorités spirituelles établies par Dieu, et dont l’autorité venue d’en haut se manifeste dans la douceur, dans l’amour, dans l’humilité, et dans leur propre soumission aux autres autorités aussi bien qu’à Jésus. Dans toute la parole de Dieu, le mot soumission est utilisé pour indiquer un acte volontaire, destiné à appeler la protection divine, soit directement, soit via les autorités instituées par Lui, dans le monde comme dans l’Église. Jamais pour capituler sans condition et se laisser manipuler et dominer, en renonçant aux responsabilités auxquelles nous sommes tous appelés.

Car nous sommes tous appelés au ministère (dans le sens de service), si nous sommes des disciples. Tous, sans exception. Nous avons tous reçu des dons spirituels pour les mettre au service des autres (1 Pierre 4:10). Ministère ne veut pas dire « siège d’honneur », mais, au contraire, « service », ou « charge ». C’est la croix dont le Père charge, par amour, chacun de ses enfants et dont Jésus a parlé à ses disciples. Car servir Dieu et son Église est une joie, même si ce n’est pas toujours, et même très rarement, une sinécure !

Être un véritable disciple fait souvent peur, car il faut devenir esclave de Christ, renoncer à soi-même, à ses propres ambitions, à tout ce que l’on possède et s’offrir comme un sacrifice vivant à Dieu. Pourtant c’est une source de vie et de joie que le monde est incapable de donner. Le monde procure essentiellement de la peur. Être un disciple, c’est la certitude de recevoir en retour tout ce que Jésus a promis. Entre autres, recevoir cent fois plus des maisons, des frères, des sœurs, et devenir le canal de la puissance de Dieu pour libérer les captifs, guérir les malades, purifier les lépreux et ressusciter les morts.

Il est impossible d’appréhender et de contrer la tactique implacable de Satan pour détruire l’Église, si on n’a pas compris ce qui exerce la plus grande attraction sur l’homme déchu. Ce n’est pas l’argent; ce n’est pas le bonheur; ce n’est pas la sécurité. C’est le pouvoir.

L’homme naturel veut avoir la maîtrise des évènements qui le concernent, parce qu’il ne sait pas s’abandonner à Dieu avec confiance, comme un enfant vis-à-vis de son Papa céleste. Le premier sentiment qu’il a en effet éprouvé dès qu’il s’est rebellé contre Dieu, c’est la peur (Gen 3:10). Maîtriser les évènements implique de contrôler aussi les hommes. On y parvient en inspirant de la crainte, en détenant le contrôle financier, politique, juridique, policier…

Mais le plus grand pouvoir qui soit donné à l’homme d’exercer sur terre, un pouvoir interdit par Dieu mais dont il s’est emparé par le biais de la magie, de la sorcellerie, mais tout autant par le biais religieux, c’est le pouvoir spirituel. Il s’exerce non seulement dans le domaine matériel et physique, mais il donne une emprise sur les âmes. Il exerce un terrible potentiel de séduction sur ceux qui en disposent.

Dans le monde chrétien, même ceux qui veulent gérer ce pouvoir dans l’unique but de faire le bien ont du mal à ne pas tomber sous cette séduction, parce qu’ils sont mis sur un piédestal: les gens aiment vénérer des hommes de la même nature qu’eux, mais qui ont des positions élevées, dans le monde comme dans l’Église. Saül, petit à ses yeux au début, à force d’être plébiscité par un peuple qui préférait un roi terrestre à un roi céleste, en était arrivé à aimer son trône au point de ne plus pouvoir s’en passer.

D’un bout à  l’autre de la Bible, Dieu dénonce les chefs religieux de son peuple qui abusent de leur pouvoir. C’est la seule caste « sociale » vis-à-vis de laquelle Jésus n’a vraiment pas pris de gants, lançant huit fois d’affilée: « Malheur à  vous… » (Mt 23), et les traitant sans ménagement de « race de vipères » et « sépulcres blanchis ».

Dieu ne badine pas avec ça, car derrière ce pouvoir, l’hypocrisie fleurit. Les belles motivations pour justifier une emprise illégitime sur les âmes fourmillent. Comme les Scribes et les Pharisiens du temps de Jésus, c’est en se proclamant dépositaires de la connaissance des Écritures et en les tordant à  son profit qu’il est aisé de mettre un joug sur le peuple de Dieu, sous prétexte de lui montrer la meilleure route vers le paradis. Les Pharisiens et les Scribes n’étaient jamais à  court de textes bibliques et de « nobles causes », pour poursuivre Jésus jusqu’à  la mort.

C’est sur cette propension humaine au contrôle, d’un côté, et à l’idolâtrie de l’autre, que Satan joue avec virtuosité pour ligoter l’Église, afin qu’elle reste dans les bases arrières au lieu d’aller au front.

Le pouvoir spirituel est un domaine où l’on dérape aisément dans l’abus de pouvoir, sans même en avoir conscience, et avec une parfaite bonne conscience.

La doctrine des Nicolaïtes est le premier palier dans l’accaparement du pouvoir religieux par un petit nombre. Il est déjà incroyablement destructeur, parce qu’il s’exerce d’une manière subtile, en donnant toujours l’impression d’agir par amour et pour la gloire de Dieu, alors qu’il revient à détourner la gloire de Dieu vers les oeuvres humaines, à infantiliser le peuple de Dieu et à le démettre de la glorieuse mission à laquelle il est appelé, chacun pour sa part.

L’Église, c’est nous!

La première œuvre sournoise des Nicolaïtes, sournoise mais efficace, a été d’assimiler des lieux, des organisations humaines et des bâtiments faits de main d’homme à l’Église. Dès que deux ou trois sont réunis au nom de Jésus, c’est l’Église, puisque Jésus est au milieu d’eux. Des hommes qui voulaient asservir le peuple de Dieu ont réussi à faire croire qu’on ne pouvait vraiment être en relation avec Dieu que dans des bâtiments prédéterminés, souvent sacralisés, et sous le contrôle de quelques responsables titrés.

Paul a dit que le Seigneur « n’habitait pas dans des temples faits de mains d’hommes » (Act 17.24) et Paul répète que c’est nous, le temple du Saint-Esprit. Une des révélations les plus révolutionnaires de Jésus fut: « … L’heure vient où il ne sera plus question ni de Jérusalem, ni de la montagne pour adorer le Père… mais l’heure vient, et elle est déjà  là  où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car le Père recherche des hommes qui l’adorent ainsi » (Jn 4:21 et 23). Nulle part on ne voit les apôtres se soucier de bâtir des édifices pour rassembler les gens. La synagogue et le Temple étaient des lieux où les chrétiens se rencontraient, mais l’Église se manifestait ensuite dans les maisons, par le partage, l’entraide et l’amour. C’était l’ensemble des chrétiens qui décidaient, « d’un commun accord » (Act 2:46, 5:12), où se retrouver, parce qu’ils n’étaient qu’un cœur et qu’une âme et qu’ils partageaient tout. Parfois c’était dans le temple, parfois « au portique de Salomon », parfois dans un lieu non précisé, mais qui tremblait quand le Saint-Esprit y descendait (Act 4:31). Si les apôtres prêchaient devant de grands rassemblements, ils savaient aussi aller de maison en maison pour apporter la Parole de Dieu (Act 5:42)

Église vient du grec EKKLESIA, issu de EK qui veut dire « Hors de » et KLESIS qui signifie « appel ». Il s’agit de l’assemblée de tous ceux qui ont été appelés hors du monde, en devenant des disciples du Seigneur Jésus et en renonçant à eux-mêmes. Le mot « assemblée » dans nos bibles françaises, est la traduction unique d’une série de mots grecs, qui, selon les versets, parlent de la synagogue, des saints, d’une foule réunie, d’un lieu de rassemblement, ou de groupes de personnes.

Jésus n’est pas venu bâtir des cathédrales ou des temples de pierre. Il est venu pour que ses brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance (Jn 10.10). Et Dieu a donné son Fils pour que ceux qui croient en lui soient sauvés, pour qu’ils reçoivent la vie éternelle, pour qu’ils atteignent la stature parfaite de Christ. Pas pour donner de nouveaux rites et fonder de nouveaux systèmes religieux.

Jésus avait dit à Pierre (petros) que sur cette pierre (Petra= Lui, Jésus, la pierre angulaire) Il bâtirait son Église. C’est-à-dire à partir de pierres vivantes. Il a annoncé plus tard: « Car on vous exclura des synagogues et même l’heure vient où ceux qui vous mettront à mort s’imagineront rendre un culte à  Dieu » (Jn 16:2).

C’est d’églises de pierres mortes que l’on peut être exclu par les hommes. Mais seul Dieu connaît ceux qui appartiennent à SON Église. Avec un grand « É « . Personne ne peut en exclure une pierre vivante.

Cette confusion entre un lieu de rassemblement figé et la véritable Église a contribué à ramener sous la loi une grande partie de la chrétienté. À noter que lorsqu’un courant chrétien, quel qu’il soit, déclare sous une forme ou sous une autre: « Hors de moi point de Salut », il contraint à adorer dans un temple, élargi certes, mais néanmoins dans un champ clos. Aucune organisation ne peut se substituer au Sauveur. Et pourtant, tant l’ont proclamé  !

Même le temple de l’Ancien Testament n’était pas une priorité pour un Dieu que les cieux des cieux ne peuvent contenir (1R 8:27). Quand David a voulu bâtir le Temple, l’Éternel, plein d’humour, lui a annoncé par la bouche de Nathan: « Ce n’est pas toi qui bâtira une maison pour que j’y habite… C’est moi qui bâtirai ta maison » (1Ch 17:4 et 10). C’est toujours Dieu qui bâtit Sa maison. Y compris, lorsqu’Il le désire, des maisons de pierres, car tout lui appartient. Pas parce qu’Il en a besoin, Lui, mais parce que nous, nous en avons besoin: « J’ai donné une demeure à  mon peuple d’Israël, et je l’ai planté pour qu’il y soit fixé et ne soit plus agité, pour que les méchants ne le détruisent plus comme auparavant » (1Ch 17:9). Un lieu de rassemblement, c’est pratique pour se retrouver entre frères. Mais ce n’est pas l’Église. Ni même une église. Car l’ÉGLISE, c’est NOUS ! On ne le répétera jamais assez.

Il y aura toujours un fossé entre ceux qui servent la synagogue, c’est-à-dire l’édifice en tant que lieu de rassemblement, le système en tant qu’organisation fermée, l’œuvre en tant que fin en soi, et ceux qui servent l’Église des saints, corps spirituel dont la tête est Christ. Les premiers s’occupent des pierres mortes, les seconds des pierres vivantes. Cela ne signifie pas que, lorsque le besoin s’en fait ressentir, il ne faut pas se mettre à l’œuvre pour trouver un lieu de rassemblement. Mais ce n’est pas l’objectif de l’Église. La mission essentielle de l’Église, c’est de sauver les perdus. Jacques disait : « La religion authentique et pure aux yeux de Dieu, le Père, consiste à aider les orphelins et les veuves dans leurs détresses et à ne pas se laisser corrompre par ce monde… Car, comme le corps sans l’esprit est mort, la foi sans les actes est morte » (Jc 1:27, 2:26)

Si nous ne sommes chrétiens que lorsque nous sommes avec des chrétiens, c’est que nous ne sommes pas convertis. Nous appartenons à une dénomination, ou à une organisation, mais pas à Jésus. Nous avons du mal à réaliser ce que veut dire: « être le sel de la terre« . Jésus n’a pas dit que des gouttes d’eau sortiraient de notre sein, mais des fleuves de vie.

Lorsque Dieu a donné ses dix commandements, Il a condamné ceux qui le haïssaient (c’est-à-dire ceux qui avaient des idoles et qui se prosternaient devant d’autres dieux: c’est inscrit dans le cadre du second commandement) à être punis jusqu’à trois ou quatre générations. Mais Il a promis de bénir jusqu’à mille générations ceux qui l’aiment et qui lui obéissent (Ex 20:6).

Il y a, selon Luc 3, soixante-dix-sept générations depuis Adam jusqu’à Jésus. Depuis deux mille ans, même en comptant cinq générations par siècle, ce qui est un maximum, cela ferait cent générations. Dieu ne saurait-Il pas compter? Nous devons réaliser que si nous laissons Dieu agir pleinement par nous, nous pouvons être une source de protection et de bénédiction qui s’étend bien au-delà  de tout ce que nous pouvons penser, ou même imaginer. Dieu avait dit à Abraham que s’Il trouvait seulement cinq justes dans la ville de Sodome, Il épargnerait toute la ville. Grâce à  l’intercession de Moïse, après l’idolâtrie du veau d’or, c’est tout le peuple hébreu qui a été épargné. À Jérémie, Dieu avait annoncé que s’il se trouvait un homme qui mette le droit en pratique et qui recherche la fidélité, Il pardonnerait à Jérusalem (Jér 5:1). Il n’y en avait pas un seul au milieu du peuple élu ! Jérusalem a été détruite.

Si les chrétiens savaient quelle est l’immensité de leur héritage, et quelle puissance de protection, de libération et de guérison Dieu peut manifester à travers eux quand ils marchent dans la justice, dans l’humilité, et dans l’obéissance au Seigneur!

Seigneur, tu mets en nous la paix, parce que tout ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous. Es 26:12.

C’est précisément parce que cela le terrorise que Satan déploie toute sa ruse pour les détourner des plans de Dieu, vers une fausse conception de ce qu’est l’Église.

Parlant des hommes de la fin des temps, qui seraient égoïstes, vantards, sans égard pour leurs parents, ingrats, calomniateurs, emportés par leurs passions et enflés d’orgueil, aimant le plaisir plutôt que Dieu…, Paul termine en disant: « Certes, ils resteront attachés aux pratiques extérieures de la religion, mais en réalité, ils ne voudront rien savoir de ce qui en fait la force… » (2Tim 3:5).

C’est de chrétiens qu’il parle, et ça donne la chair de poule.

Qu’est-ce qui fait la force de la religion? Avant tout, la saine doctrine, celle qui apporte la crainte de Dieu et la soif de sainteté. Elle se manifeste par l’amour qui vient du cœur de Dieu, une source inépuisable dès lors qu’il est mis en action. L’amour de Dieu amène à se donner soi-même pour les autres et non à s’installer pour prendre et seulement recevoir. Cet amour ne peut venir de notre chair, mais du Saint-Esprit qui le répand en nous (Rom 5:5).

Il nous faut donc être remplis du Saint-Esprit, et cela dépend uniquement de notre vie de prières et de communion avec Dieu. Sinon, nous ne saurons répandre qu’une comédie d’amour autour de nous: cela fait beaucoup plus de dégâts que de bien, car cela sent l’hypocrisie. Au lieu d’être un témoignage à la gloire de Dieu, c’est un contre témoignage de l’Église. Du moins ce que les gens croient être l’Église. C’est souvent cela qu’ils ont perçu depuis des siècles et c’est ce qui a rejeté les foules vers l’athéisme, la laïcité, l’humanisme, l’occultisme, les religions orientales et même l’Islam.

Ce ne sont pas les perdus qui doivent venir à  l’église pour être sauvés. C’est la véritable Église qui doit aller là où ils sont, pour les arracher à  la mort. Amen!

Les tours de Babel religieuses.

 

À trop servir les pierres mortes, on a fini par servir la mort elle-même. Dès que les préoccupations sont centrées sur l’édifice, le Saint-Esprit est comme muselé. En tout cas, suffisamment attristé pour qu’on n’y reçoive que du goutte-à-goutte, au lieu de fleuves de vie.

Qui dit locaux dit restrictions. Dieu pourvoit quand nécessaire : Il n’est pas limité dans l’espace. Pour ceux qui doutent, il suffit d’aller dans les pays où de vrais réveils ont lieu : des assemblées de milliers de personnes poussent comme des champignons et Dieu pourvoit. Les architectes humains ne pourraient jamais suivre le rythme ! Dieu sait ouvrir les stades, fournir des usines ou entrepôts désaffectés lorsque nécessaire. Avec tout le matériel nécessaire, même dans des pays d’une pauvreté extrême. J’ai eu la possibilité de le constater en Afrique, et cela m’a impressionnée. On pouvait voir organiser de manière impromptue des réunions de dizaines ou centaines de milliers de chrétiens. Et la puissance de Dieu s’y déployait.

Le souci des premiers chrétiens, bien qu’ils soient persécutés, n’était pas, non plus, de créer des organisations pour se réunir sous des appellations contrôlées, afin de les protéger des intempéries du monde. Cela ressort de l’esprit de la tour de Babel.

Quand on travaille pour les pierres mortes, on finit, tôt ou tard, par édifier des tours de Babel pour se préserver des intempéries, qu’elles soient financières, religieuses ou politiques. Les fédérations d’églises sont instaurées, entre autres, pour se protéger contre une persécution étatique baptisée anti-secte, ou pour se regrouper lorsqu’on confesse les mêmes doctrines et protéger les brebis de faux docteurs qui pourraient s’introduire dans le troupeau. C’est parfaitement légitime. Mais, dans la réalité, cela se traduit par des murs de séparation dans le Corps, car ces fédérations servent trop souvent à se démarquer des autres confessions chrétiennes, chacune étant plus ou moins convaincue d’être seule détentrice de la bonne doctrine.

Mais il y a pire que ces divisions fédératives. C’est l’acceptation de graves compromis pour limer artificiellement les divisions. Pour trouver la puissance (temporelle) dans l’union, on parle d’œcuménisme. Il s’agit rarement d’unité selon la parole de Dieu, une unité qui ne peut être réelle que si elle est fondée sur la connaissance de Jésus-Christ (Ep 4:13), grâce à la bonne coordination de ses membres œuvrant chacun à  la place où Dieu les appelle, et avec les dons spirituels que reçoit tout disciple, sans exception (1Cor 12:7 à  13). En particulier par le fonctionnement cohérent des cinq ministères (Ep 4:11 à  16).

L’œcuménisme universel, tel qu’il est préconisé par les grands courants chrétiens, est une séduction humaniste, pour ratisser large et ramener dans le giron de Rome, c’est-à -dire sous sa domination, tous les petits courants indépendants. Il prépare l’arrivée de l’Antéchrist. C’est sur cette unité babylonienne qu’il pourra prendre ses assises et qu’il recevra le jackpot préparé de longue date à son intention ! 

Pourtant, c’est comme si tous les courants se prétendant sola scriptura devenaient sourds et aveugles face à la grande Babylone qui se met en place sous nos yeux, aujourd’hui.

Les premiers chrétiens étaient comme nous. Leur instinct naturel était de rester entre eux, dans la maison mère, Jérusalem, où ils étaient si bien entre frères, tant au temple que dans les maisons. Si Dieu n’était intervenu, jamais l’Évangile ne se serait propagé sur toute la terre comme Jésus l’avait ordonné. Alors, Dieu a envoyé une persécution violente, pour disperser les chrétiens. La persécution, au final, les a sauvés lorsque Titus a envahi Jérusalem, massacré la population et détruit le Temple. Car les vrais chrétiens étaient partis depuis belle lurette, contraints de le faire, non par Satan, mais par Dieu.

Nous attribuons trop souvent à  l’ennemi ce qui est la volonté de Dieu, parce que bien des chrétiens ont un grand Satan et un tout petit Dieu, et qu’ils ont absorbé un Évangile de bien-être et de prospérité, et non un Évangile de combat où l’on doit accepter d’être crucifié avec Jésus. Une armée qui reste dans la caserne n’a comme souci que d’inventer des distractions pour passer le temps. Elle n’apprend à se battre qu’en théorie. Quand ses généraux et ses colonels lui expliquent que c’est cela, être un bon soldat, qui protesterait ? Les généraux de l’armée du Seigneur ont tellement pris le pli de penser que l’Église était un lieu où les gens devaient s’entasser le dimanche qu’ils ne voient plus que cela n’a rien à voir avec la véritable Église. Leurs paroissiens ou fidèles, toutes appellations confondues, trouvent cela très bien. Ils traitent même souvent de rebelles ceux qui ne font pas comme eux, car on leur a appris à dire « Amen » à  tout ce qui venait d’en haut. Pas d’en haut, au ciel, mais du haut de la chaire.

C’est précisément là qu’est le nœud du problème. Les Hébreux aussi avaient préféré écouter des hommes, parce qu’ils ne voulaient pas entendre « celui qui, des cieux, les avertissaient« . La lettre aux Hébreux (12:25) nous annonce qu’il s’agit là de quelque chose qui conduit au châtiment. Bien des chrétiens ont sans doute peur d’entendre Dieu leur dire: « Va par les chemins et le long des haies, contrains les gens d’entrer afin que ma maison soit remplie » (Lc 14:23). Mais peut-être que bien des pasteurs ont tout aussi peur d’entendre Dieu leur dire cela!

Nos assemblées occidentales, toutes appellations confondues, n’ont pas conscience qu’à force de passivité, elles ont laissé l’ennemi depuis longtemps entrer à l’intérieur. Un ennemi qui séduit et qui a au cours des siècles transformé les lieux de rassemblement en mouroirs, avec, heureusement, encore quelques vivants au milieu d’eux. parmi eux, certains, au cours des siècles, lorsque la lampe risquait de s’éteindre à tout jamais, ont, au risque de leur vie, créé de nouveaux courants de vie.

Car Jésus aime trop son Église, l’Église invisible que seul Lui connaît, pour la laisser couler. Alors son Saint-Esprit souffle, chaque fois que nécessaire. Il va souffler de plus en plus fort, parce que nous sommes arrivés à la fin des temps. Il sépare aujourd’hui boucs et brebis, mais compte tenu de l’apostasie ambiante et croissante, c’est un faible reste qui saura persévérer jusqu’au bout, et souvent parce qu’il aura appris une dépendance totale à Jésus dans le désert.

« Leaders » dominateurs d’un côté, peuple enfermé, muselé et démis de l’autre, cela fait partie de l’oeuvre des Nicolaïtes, des oeuvres dont il faut se préserver. C’est surtout vrai en occident où l’Église romaine a installé son emprise depuis des siècles. Par contre, dans tous les pays où les chrétiens sont persécutés, où dans les pays brisés par la pauvreté, une autre Église se lève. Notre seul espoir de connaître un vrai réveil en Occident, c’est triste à dire, mais c’est probablement que nous vivions un effondrement économique ou des chocs de société, en train d’ailleurs de se profiler avec la montée irrépressible de la violence individuelle ou collective, l’invasion islamique, les zones de non-droit et une athmosphère dramatiquement délétère.*

L’Église doit-elle être dehors ou dedans ?

Nous sommes dans un temps particulier, qui ressemble à  celui qui a précédé la sortie d’Égypte par le peuple hébreu. Le Pharaon de l’époque l’écrasait sous les travaux pour qu’il n’ait pas le temps d’aller offrir un sacrifice à son Dieu (Ex 5:8 et 9). Aujourd’hui aussi, ceux qui travaillent sont souvent écrasés par les tâches, sous la pression de la crainte du chômage et d’une société de plus en plus astreignante et déployant les tentations et les distractions. Tout le monde court, et n’a guère le temps de penser à son Salut. Sauf, peut-être, le dimanche. Brusquement, je me suis rendu compte qu’on avait peut-être trouvé un moyen radical d’enfermer tous ensemble les chrétiens, le seul jour de la semaine où ils pourraient évangéliser, d’abord leur famille inconvertie, ou bien le voisinage qui n’est plus en train de courir pour aller au travail, et qui n’a généralement que le samedi pour faire ses courses, son ménage, etc.

Les jeunes brebis ont besoin de passer du temps avec leurs frères en Christ pour être restaurées; elles ont besoin de pasteurs pour être enseignées, pour être guidées dans leur premier pas avec le Seigneur; elles ont besoin d’un temps de guérison, de délivrance et d’affermissement avant d’être envoyées au front. Au final, elles trouvent rarement tout cela dans les églises locales, justement parce que le système pastoral cncentre toutes les tâches spirituelles sur une seule personne, ou presque. Les brebis sont le plus souvent laissées à l’abandon, sans personne pour les soigner. On est dans le temps d’Ézéchiel 34, et de grands jugements vont s’abattre sur ce système où même les rares disciples, qui seraient sans doute plus utiles sur le champ de bataille, sont maintenus immobilisés dans la bergerie, sans qu’ils y soient utilisés autrement que pour entendre, assis, des messages qui ressortent souvent plus du biberon spirituel que de mets consistants destinés à des guerriers.

Ce qui est normal, puisque la bergerie est, avant tout, destinée aux agneaux et brebis ! Pas au lions ! Car quand Jésus nomme des disciples, il les envoie aussitôt (Luc 10), il ne les enferme pas.

Jésus a dit qu’Il était la porte, par laquelle il fallait entrer pour être sauvé. La porte de la bergerie. Il a précisé que les brebis entendent sa voix, Il appelle par leur nom celles qui Lui appartiennent et les mène dehors (Jn 10:3). Quand Jésus convertissait les foules, Il ne leur ordonnait pas d’aller à la synagogue ou au temple : la plupart des habitants d’Israël les fréquentaient déjà avec assiduité. Il leur apprenait comment vivre l’Évangile de vérité.

Satan est ravi de nos églises figées sur place le dimanche matin. Lui et ses sbires s’assoient au premier rang et applaudissent.  Qu’ont fait les 120 juste après avoir reçu le feu de l’Esprit à la Pentecôte? Ils sont SORTIS et se sont mis à évangéliser les foules qui s’étaient amassées dans la rue, attirées par ce qu’elles ressentaient être un événement qui bouleversait le monde. Oui, onze hommes en feu ont bouleversé le monde, c’est écrit ! On est si loin de cela aujourd’hui !

Jésus prêchait le jour du Sabbat dans la synagogue (Lc 4:16). La grande majorité du peuple d’Israël était, ce jour-là, dans les synagogues ou dans le temple. Les rues devaient d’autant plus être désertes que les docteurs de la loi et les Pharisiens avaient multiplié les interdits pour le jour du Sabbat, au point que les gens ne pouvaient rien faire d’autre que de se rendre à la synagogue puis de rentrer chez eux (« Le chemin de Sabbat » Ac 1:12). Il était donc normal que Jésus y aille aussi, tout en dénonçant ces pratiques hypocrites (Mt 12:5 à  8; Mc 2:27; Jn 9:16). Les autres jours, Jésus prêchait dans les rues, et se déplaçait de ville en ville « faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’emprie du malin ». Très vite après le début de son ministère, ce sont les foules qui le cherchaient et qui se rassemblaient autour de lui, où qu’Il soit, pour écouter ses paroles, des paroles toujours accompagnées de délivrances et de guérisons. Les miracles ont presque tous été accomplis à  l’extérieur, au milieu de foules qui accouraient.

Qu’a fait Jésus avec les 70 nouveaux disciples? (Lu 10) Il les a envoyés dans une autre ville prêcher la Parole de Dieu et chasser les démons.

L’ordre de Jésus pour ses disciples, c’est de partir en mission. Nous sommes des soldats, dont le champ de bataille est le monde. Si nous devons être enseignés et nourris par la parole de Dieu, grâce aux ministères que Dieu donne à son Église, c’est pour retransmettre ce que nous avons reçu. En les envoyant, Jésus leur a dit: « Allez, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » (Lc 10:3). Evidemment, si on estime que tous les loups sont à l’intérieur des églises, il est normal d’y passer tout son temps libre  !

Sommes-nous des agneaux au milieu des loups, ou des croyants (en quel Jésus ?) confinés entre eux?

On m’a raconté la manière dont Catherine Booth a contribué à lancer l’Armée du Salut, avec son mari. Alors qu’elle se rendait le dimanche matin à son église, elle pouvait observer sur son chemin des femmes, derrière leurs vitres.

Un jour, le Seigneur lui a dit que sa place était au milieu de ces femmes qui avaient besoin d’entendre la parole. Après avoir résisté, tant elle était convaincue que c’était son devoir de se rendre à l’église, elle a obtempéré, et commencé ainsi à sauver des âmes. L’oeuvre venait d’être lancée. Notre tendance charnelle est de rester entre nous. Les apôtres aussi avaient cette conception avant la Pentecôte. Ils se méfiaient de ceux qui n’étaient pas avec eux, physiquement parlant. Ils l’ont exprimé en disant à Jésus: « Maître, nous avons vu quelqu’un qui chassait les démons en ton nom, et nous lui avons dit de ne plus le faire, parce qu’il ne vient pas avec nous« . Qu’a répondu Jésus?: « Ne l’en empêchez pas, car celui qui n’est pas contre vous est pour vous« …(Lc 9:49, 50)

Nous transportons l’Église avec nous dans notre maison, dans notre voiture, dans notre lieu de travail, chez les amis chez qui nous nous rendons. À nous de semer la bénédiction sur notre passage, en semant l’Évangile. Quand nous prions au téléphone avec des amis chrétiens, nous vivons l’Église: Jésus est au milieu de nous. Quand nous ouvrons notre maison pour prier les uns pour les autres, nous transformons notre maison en Église. Et nous sommes tous les gardiens, les bergers, les pasteurs des frères que le Seigneur met sur notre route.

(Jésus guérit)

La confusion entre le lieu et le Corps a eu et a toujours un effet pervers, puisqu’on a assimilé l’idée qu’il fallait se « rendre » à l’église pour appartenir à l’Église. Certaines assemblées pratiquent la réunionite. Souvent il s’agit d’assemblées dont les membres ont plaisir à se retrouver entre eux. Les réunions se multiplient et tout le monde suit. Ce n’est pas mal en soi. Le problème, c’est qu’il y a parmi eux des gens dont le conjoint est non converti. Des conjoints littéralement abandonnés par leur époux ou épouse, qui délaissent leurs devoirs familiaux et ne partagent presque plus un moment avec eux. Parfois, ce sont les enfants qui doivent subir cet état de choses. Les uns comme les autres ont la sensation que l’église leur vole un membre de la famille. Exactement comme les sectes. Ce qui produit parfois des divorces, ou de la part des « abandonnés » une rébellion contre Dieu et son Église, précisément parce qu’ils croient, eux aussi, que c’est cela, l’Église. Un bien mauvais témoignage, et un comportement antibiblique. Car Jésus nous a demandé d’être ses témoins: « …à  Jérusalem, en Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre« . Jérusalem, « l’habitation de paix », symbolise le foyer, la famille et ceux qui nous sont les plus proches. C’est par là que tout doit commencer.

 » Si quelqu’un n’a pas soin des siens, surtout de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu’un infidèle. » 1Tim 5:8

Pour bien des chrétiens, leur vision du Corps de Christ est restreinte au bâtiment où ils se réunissent : c’est toujours comme cela qu’ils en ont entendu parler. Donc si l’un des membres décide de changer d’église, il est qualifié de perdu ou de rebelle. Certains responsables spirituels diabolisent les assemblées du voisinage, par peur de perdre des membres. Ou ils tordent un verset de la Bible, un verset qui n’est étayé par aucun autre dans le sens qu’on a voulu lui donner:

 » N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns….« .

Généralement, la citation s’arrête là, tandis que la fin du verset est passée sous silence, ce qui est toujours suspect. La deuxième partie apporte en effet un éclairage différent: « ..mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour » (Heb 10:25). Le terme grec episunogoge, traduit par « assemblée », évoque effectivement un lieu de rassemblement. Personne n’a jamais prétendu qu’une église locale, un lieu de réunion, de fait, n’était pas nécessaire, que ce soit dans une maison ou dans un bâtiment plus grand ! Mais le sens profond de ce verset est de ne pas s’éloigner du Corps du Christ, en restant soudés à d’autres frères, ceci d’autant plus que les temps de la fin approchent. Dans ces temps-là-cela nous est répété de multiples manières ailleurs- les séducteurs, les faux docteurs, et les fausses doctrines vont abonder. Nous y sommes. Mais n’oublions pas que ces loups sont aussi reçus dans les églises locales qui manquent de vigilance !  Bien pire aujourd’hui, les loups ont infesté un très grand nombre d’églises locales, et même des courants entiers sont sous l’emprise de faux docteurs qui répandent des doctrines de démons. Ce n’est pas un hasard si c’est dans l’Apocalypse qu’il est écrit:

18:4  Et j’entendis du ciel une autre voix qui disait : Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à  ses péchés, et que vous n’ayez point de part à  ses fléaux.  5  Car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités.  6  Payez-la comme elle a payé, et rendez-lui au double selon ses oeuvres. Dans la coupe où elle a versé, versez-lui au double.  7  Autant elle s’est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu’elle dit en son coeur : Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil !  8  A cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l’a jugée.

On nous parle d’Église babylonienne des derniers temps, celle que rejoignent nombre de courants chrétiens sous couvert d’œcuménisme … Cette tendance s’est fortement accentué avec le pape François qui multiplie les alliances avec l’Islam, les religions orientales, le chamanisme …

Dans certains pays, dont la France, il est des régions entières où il n’existe pas une seule assemblée, parfois à des dizaines de kilomètres à  la ronde, où soit prêché autre chose qu’un faux Évangile. Les vrais disciples sortent par vagues, passent par le désert puis se regroupent, parfois hélas pour recommencer le système ecclésial pyramidal qu’ils croyaient avoir fui. Jésus, Lui, ne s’y trompe pas. Il connaît ceux qui lui appartiennent, qu’ils soient recensés dans une assemblée locale, ou non.

L’omniprésence pastorale.

Nous avons besoin de bergers disponibles pour les agneaux et brebis. Hélas le système ecclésial séculaire hérité du catholicisme, qui fait d’un bâtiment de pierres mortes le cœur de la pratique de la foi, les contraint à consacrer une grande partie de leur temps aux tâches matérielles et administratives qui vont de pair.

Dans l’église locale, quand elle fonctionne à peu près selon les Écritures, les esseulés trouvent une nouvelle famille, on peut réapprendre à aimer l’autre, on peut trouver des disciples qui prient pour vous et avec vous, on peut partager ce qu’on ne peut pas partager avec les gens du monde, et, trop souvent, même pas avec son propre conjoint. Tout authentique serviteur de Dieu, nanti de l’autorité que Dieu accorde à ceux qui le servent, est une des grandes richesses de l’Église.

Mais le ministère pastoral est devenu omniprésent, au détriment des quatre autres ministères, quasiment éradiqués de l’Église durant des siècles.

Aujourd’hui encore, si les églises locales accueille volontiers des ministères venus d’ailleurs, dès lors que l’onction les accompagne, on n’accepte pas, ou rarement, qu’ils s’ingèrent dans les affaires internes ne serait-ce que pour conseiller. Il n’y a pas ou peu de réelle collaboration avec des ministères qualifiés presque dédaigneusement « d’itinérants ». Pourtant les autres ministères ont un champ de vision et un champ d’action beaucoup plus large, nécessaire à la coordination du Corps tout entier. Leur autorité dans l’enseignement des Écritures, liée à l’onction spécifique qui leur a été accordée par Dieu pour la mission à laquelle Il appelle chacun d’entre eux, est complémentaire de l’autorité pastorale. C’est peut-être précisément cela qui n’est pas facilement admis, car il existe une véritable « chasse gardée » de la part des pasteurs, qui considèrent les brebis comme leur appartenant en propre. Ce sont des Diotrèphe, des Nicolaïtes…

Certes, il existe des apôtres, qui ont bâti plusieurs communautés et qui gardent avec chacune des liens. Mais la plupart restent pasteurs à plein temps dans une église locale, précisément parce que c’est pratiquement -pensent-ils !*- leur seul moyen de vivre.

* En fait, c’est une preuve qu’ils n’ont pas foi en Christ qui a déclaré que ceux qui cherchent son royaume et sa justice n’auraient pas à  se préoccuper des moyens matériels pour vivre: Dieu pourvoirait. Jésus traite même de «  aïens »  ceux qui les cherche !… »(Mt 6). Quand on voit le système sophistiqué de salariat  auxquels le corps pastoral actuel a recours pour vivre du pastorat, comme les «  civils » du monde, avec retraite assurée, ce qui les pousse à abuser de manière de la dîme et du véritable usage à laquelle elle est destinée, on peut se demander si ce corps pastoral n’est pas entièrement paganisé !

LE CORPS PASTORAL S’EST LUI-MÊME PIÉGÉ…

Les pasteurs ont un besoin vital des autres ministères. Sinon, tout le Corps est bancal. Le corps pastoral s’est lui-même piégé dans un système dont il n’a su sortir, d’autant qu’ils ont sacralisé leur titre, à l’instar des titres dans la hiérarchie catholique. Puisque Jésus est la tête du Corps de Christ, on peut apparenter les apôtres à la colonne vertébrale, les évangélistes aux jambes et aux pieds, les docteurs, peut-être, aux bras, les prophètes aux oreilles, aux yeux et à  la bouche, tandis que les pasteurs ont peut-être la place du cœur. Mais un cœur sans colonne vertébrale, sans jambes et sans bras, habite un corps de myopathe sourd muet aveugle, donc dans un état vraiment tragique!

Notons que le mot « pasteur » (ou « berger »), dans le nouveau Testament, s’il est utilisé trois fois pour Jésus, le grand pasteur de nos âmes, n’est utilisé qu’une seule fois pour désigner un ministère donné par Dieu, en Éphésiens 4. Les pasteurs n’avaient pas dans la première Église un rôle central, et certainement pas l’autorité dévolue aux apôtres. C’était aux anciens (presbyturos), ou aux responsables d’Eglises, au pluriel, parfois appelés évêques (episcopos), aux diacres (qui vient d’un mot qui signifie « serviteur ») qu’était confié le soin de veiller sur le troupeau (Ac 20:17 et 20:28). La pluralité des fonctions et ministères est un garde-fou contre la prise de contrôle sur un troupeau, petit ou grand, par une seule personne.

L’Église a pour mission de lever une armée de combattants prêts à aller jusqu’aux extrémités de la terre pour faire des nations des disciples. Là, ce sont les quatre autres ministères qui ont l’équipement, la vision, et l’autorité, pour former les disciples aptes à cette mission. Ces autres ministères, étant itinérants, n’auront jamais la tentation de s’approprier les âmes et de les immobiliser pour les garder sous leur contrôle. Parce qu’ils ont une toute autre conception de l’Église.

1Corinthiens 12:28, 29 spécifie:

« Dieu a établi dans l’Église premièrement les apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs; ensuite il y a le don des miracles, puis le don de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses sortes de langues. Tous sont-ils apôtres? tous sont-ils prophètes? Tous sont-ils docteurs? tous ont-ils des dons de guérison? tous parlent-ils en langues? Tous interprêtent-ils? »

Peut-être les versets cités ci-dessus ont-ils été dictés à  Paul par le Saint-Esprit, précisément pour souligner que le don de gouverner, de faire des miracles, de guérir, etc, ne serait l’attribut particulier d’aucun ministère, tout en rappelant qu’il y avait un ordre de Dieu pour bâtir son Église, un ordre dans lequel les évangélistes et les pasteurs n’apparaissaient que lorsque les autres ministères ont déjà  posé les fondements. Ceci est conforme aux Écritures. Il s’agit, non pas d’un ordre hiérarchique et honorifique, mais d’un ordre de bataille! Dans les Actes, ce sont les docteurs et les prophètes de l’Église d’Antioche qui jeûnent et qui prient, afin de recevoir les directives du Seigneur. C’est alors qu’ils vont entendre le Saint-Esprit leur dire: « Mettez-moi à  part Barnabas et Saul pour l’oeuvre à  laquelle je les ai appelés » (Ac 13:2).

À l’époque, tous les anciens étaient considérés comme étant au même niveau. C’est-à -dire « comme les balayures du monde« ! (1 Cor 4:13). C’est cinq ans après la mort de Paul qu’à Antioche, un certain Ignace a déclaré qu’il fallait un ancien au-dessus des autres. Sa proposition a immédiatement été suivie d’effet: le Nicolaïsme venait de faire une entrée fracassante dans l’Église. Peu d’églises locales, en Europe, si elles accueillent volontiers les autres ministères quand ils sont de passage, se soucient de porter spirituellement et financièrement des ministères autres que le ministère pastoral. Dommage: elles en auraient la récompense, selon la parole, et Dieu n’a qu’une parole. Si on accueille le prophète en tant que prophète, on reçoit la récompense du prophète (Mat 10:41). C’est-à -dire des révélations divines d’envergure. Et l’on rentre dans la vision divine préparée par Dieu pour l’époque, pour la région, pour le pays, etc. Faute de quoi, chacun gère son propre clocher en petit pape, seul maître à  bord…

ACCUEILLIR UN PROPHÈTE OU UN APÔTRE…

Accueillir, ce n’est certes pas simplement faire venir un ministère qui passe comme une comète, moyennant une offrande, pour qu’il attire des nouvelles âmes qui désormais chaufferont leur siège le dimanche et rempliront un peu plus la corbeille. C’est soutenir spirituellement et financièrement un serviteur de Dieu, comme Antioche soutenait Paul. En fait, dans nos régions, les ministères itinérants sont si mal soutenus que beaucoup, craintifs de l’avenir, s’installent comme pasteurs. Avec toute la fragilité que cela implique d’endosser une fonction à laquelle on n’est pas appelé par le Seigneur. Quant à ceux qui persistent sans faillir dans leur appel, parce qu’eux ont vraiment la foi, ils sont souvent regardés comme des concurrents potentiels par les ministères sédentaires. Ils sont marginalisés, voire persécutés, surtout si la puissance spirituelle qui accompagne leur ministère attire des foules.

En Europe, les ministères itinérants doivent vraiment vivre par la foi et par la grâce et vivent de manière précaire. Mais ce sont sur ces ministères que la puissance de Dieu se déploie le plus.

LES TROUPEAUX MALMENÉS…

Il y a aussi beaucoup de gens qui s’auto-proclament pasteur sans en avoir le cœur. Parfois on a envie de pleurer, parce qu’on rencontre des troupeaux malmenés, écrasés, privés des fleuves de la vie, par des hommes qui se sont appropriés la vigne et qui la gèrent comme ils géreraient une entreprise industrielle, dont le dieu principal est Mammon.

Ô Seigneur, libère ton peuple!

Chaque ministère a été établi pour se reproduire (Eph 4:12). Les évangélistes ont un coeur pour envoyer les disciples jusqu’aux extrémités de la terre. Les docteurs ont un coeur pour transformer les nouveaux-nés de Dieu en disciples. Les prophètes ont un coeur pour apporter la vision de Dieu, pour encourager Son Église, pour la reprendre lorsqu’elle dévie. Les apôtres ont un coeur pour bâtir le Corps, avec une vue d’ensemble, et la soif de faire avancer l’oeuvre de Dieu dans les nations. Un coeur, et surtout le manteau d’autorité qui va avec. L’apôtre Paul avait, comme « préoccupation quotidienne, le souci de toutes les Églises » (2Cor 11:28). Toutes ses épîtres démontrent ce souci et cet amour des âmes, sa crainte que le troupeau soit égaré par de mauvais enseignements, retourne sous la loi, et soit asservi par de faux apôtres. Il avait vraiment un coeur d’apôtre.

Non seulement chaque ministère est unique, mais chacun reçoit un équipement spirituel unique, indispensable à l’édification de l’ensemble. Comment une Église décapitée de quatre ministères sur cinq ne serait-elle pas morcelée, divisée, gangrénée par les fausses doctrines, et, au final, dénuée de réelle puissance spirituelle ?

Beaucoup de pasteurs, de fait, restent plus ou moins enfermés dans le système de l’Ancien Testament, avec le grand sacrificateur d’un côté, le peuple de l’autre, et un fossé entre les deux. Si cela ne se passe pas ainsi en parole, c’est ainsi que cela se traduit dans les faits et dans l’esprit. Un système de pensée propulsé par le diable à l’intérieur de l’Église, et auquel presque tout le monde a adhéré, par tradition, mais aussi parce que ce système religieux arrange tout le monde.

En Europe, sans doute parce que le catholicisme a profondément imprégné la manière de concevoir l’église locale, même dans les autres mouvances, une partie du corps pastoral a pris en ôtage la chrétienté, comme la caste des Pharisiens avait pris en ôtage le peuple hébreu du temps de Jésus; comme les bergers d’Israël, du temps de Jérémie (Ch 12 et 23) ou d’Ezéchiel (ch 34), avaient fini par dominer le peuple et se paître eux-mêmes. Pourtant, ils étaient absolument convaincus d’agir pour le bien du peuple qui leur était confié. Cela n’avait rien à  voir avec ce que chacun pouvait être à  titre individuel, comme cela n’a rien à  voir avec ce que chaque authentique pasteur peut être aujourd’hui. C’est le fruit du nicolaïsme. Mais si Jésus a jeté l’anathème sur ce système en traitant les Pharisiens d’hypocrites, et en leur annonçant, notamment en Matthieu 23, qu’ils s’attiraient un terrible jugement, c’est qu’au fond d’eux-mêmes, et entre eux, ils savaient bien qu’ils s’étaient appropriés ce qui ne leur appartenait pas, et qu’ils avaient établi un système religieux qui servait leur propre gloire et légitimait leurs privilèges, au lieu de servir, avant tout, le Seigneur. C’est pour cela qu’ils rejetaient haineusement Jésus.

« Les Pharisiens se dirent donc les uns aux autres: vous voyez que vous ne gagnez rien, voici que tout le monde est allé après lui« . Jn 12:19.

L’idole lieu.

La confusion entre lieu et Église permet aux dirigeants atteints de l’esprit de contrôle de manier, soit le chantage à l’exclusion de « leur » église, soit la carotte des positions honorifiques ou hiérarchiques au sein d’elle. Cette confusion a conduit durant des siècles, à  ériger des bâtiments prestigieux, au luxe architectural et artistique parfois extravagant, censés glorifier le Seigneur, alors qu’ils ne glorifiaient que l’homme. Un luxe souvent acquis, historiquement, par des alliances compromettantes avec l’État. Car le prestige coûte cher. Dès le quatrième siècle, l’Église a fait alliance avec le pouvoir politique, pour recevoir des terres et des bâtiments somptueux. C’est ce qui s’est produit avec Constantin le Grand avec lequel l’Église fit un pacte. Elle en reçut en échange l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, les basiliques du Latran et du Vatican à  Rome, et d’autres églises aussi somptueuses et symboliques à Constantinople. Au sixième siècle, la papauté était le plus grand propriétaire terrien de toute l’Italie. Un véritable État dans l’État, exerçant une hégémonie spirituelle d’autant plus pesante qu’elle s’appuyait et s’appuie toujours sur une énorme puissance matérielle, et sur un réseau clérical pyramidal qui fait allégeance, en premier lieu, au Vatican, et non pas à Jésus. En parallèle, on s’est de plus en plus livré à  l’extorsion de fonds du peuple de Dieu par le biais d’un faux Évangile. Quelle débauche!

Certes, les cathédrales, c’est beau. Pour justifier ces incroyables dépenses, il fallait coûte que coûte entretenir l’idée que l’Église, ça ne pouvait être que des lieux consacrés. Par ce tour de passe-passe, étaient fondées les bases de l’idolâtrie qui a progressivement envahi la chrétienté. Lorsque l’on assimile l’Église à  un lieu, on commence à  vénérer le lieu, puis on l’emplit d’oeuvres d’art que l’on sacralise. Statues et icones reviennent. Mais il est d’autres idoles, non matérielles, et qui concernent nos mouvances protestantes ou évangéliques. Car l’homme est fondamentalement idolâtre. On vénère la chorale: on vénère l’école biblique ou celui qui la conduit; on vénère la réputation du lieu qui nous glorifie nous-mêmes; on vénère l’oeuvre de charité qui fait la notoriété de l’assemblée; on vénère les manifestations qui démontrent que c’est un lieu très spirituel et bien plus en pointe que les autres; on vénère le groupe de musiciens qui fait des CD; on vénère le pasteur qui a un charisme éblouissant et dont la notoriété rejaillit sur tous les membres, etc…

On n’adore plus le Seigneur de l’autel, mais l’autel lui-même. C’est-à-dire l’oeuvre de l’homme.

Nous devons réaliser ce qu’est réellement une idole. Idole vient du grec Eidolon, qui signifie « reflet ». Une idole est un reflet dans lequel l’homme en vient à  se contempler lui-même parce qu’il s’y identifie. Si j’ai mis mon identité dans le fait que je suis catholique-romaine, tout le prestige qui touche cette église me remplit de fierté et me conduit à  me « gonfler » moi-même. Par contre, tout ce qui vient ternir son prestige me met hors de moi. Toute attaque, même fondée, contre ses déviations ou ses fausses doctrines m’atteint au plus profond de mes entrailles, ou me remplit de violence meurtrière. On fait exactement pareil avec l’équipe de foot dont on est supporter, ou un leader politique dont on est un fervent adepte. Mais on fait aussi la même chose dans les mouvances protestantes, apostoliques, pentecôtistes, évangéliques. Si nous nous mettons à  mordre, dès que quelqu’un se permet de dire quelque chose contre notre église, c’est qu’elle est peut-être devenue notre Eidolon, le reflet dans lequel nous nous contemplons…

Le hooliganisme chrétien, ça existe!

Une idole, même si nous aimons Dieu et si nous voulons le servir fidèlement, est quelque chose qui partage notre coeur qui n’est plus tout entier à  Christ. Quand Dieu avait interdit les idoles, Il avait précisé en Deut 16:21 qu’il ne fallait pas les installer « à  côté » de l’autel de Dieu.

Les idoles, à  l’époque, commençaient par être fabriquées hors du Temple. Puis tôt ou tard, parce qu’elles étaient trop belles, on les introduisait dans le Temple, croyant sans doute que l’on honorerait encore mieux le Seigneur Dieu. C’est pareil dans l’Église. On croît rajouter à la gloire de Dieu en ajoutant des idoles à côté de l’autel. Les idoles de bois, somme toutes, sont peut-être moins dangereuses que les idoles immatérielles.

Les hiérarchies ecclésiales.

La seconde oeuvre des Nicolaïtes dans l’histoire, liée à la première, a été de réinsérer dans l’Église une hiérarchie copiée du monde, copiée des Pharisiens, et copiée de tous les systèmes religieux antéchrists et hérétiques. Le simple fait de se faire appeler Père, Monseigneur, votre Éminence, malgré les avertissements solennels de Jésus (Mt 23:10), installe une distance entre celui qui porte de tels titres et ceux qui n’en portent pas, et provoque une relation de supérieur à inférieur. On en a fait autant avec le titre de « pasteur ».

Le seul titre de prêtre, repris de l’Ancien Testament, est déjà  antibiblique, puisqu’il dénie aux autres chrétiens le sacerdoce royal (1P 2:9), c’est-à-dire le fait acquis par tout chrétien né-de-nouveau d’être le temple du Saint-Esprit, et d’avoir un accès direct au trône de la grâce. Donc d’être chacun pour sa part un « grand prêtre ». C’était un des immenses changements qu’apportait le Nouveau Testament. On pourrait penser que ce n’est qu’une question de mots et que ce n’est pas si grave. Mais l’histoire prouve le contraire. Dès l’apparition du clergé, les chrétiens ont été mis sous sa tutelle, les laïcs n’ayant pas droit d’officier. Les actes préconisés par le Seigneur Jésus pour tous ses disciples devenaient le domaine réservé de ceux qui portaient un titre religieux.

Les chrétiens amoureux… de la passivité  !

Ne jetons pas la pierre aux autres et regardons dans notre propre jardin. Dans les courants où l’on n’arbore pas de tels titres, beaucoup de responsables se conduisent en directeurs, en monseigneurs, en éminences ou même en papes ! Et s’ils le font, c’est toujours avec la complicité du peuple de Dieu. Car c’est nous, le plus souvent, qui transformons en papes mêe d’humbles vrais bergers. Nous les contraignons à le devenir, parce que nous aimons ça. Les Hébreux, eux aussi, avaient préféré un roi terrestre, pour se soustraire à  l’autorité de Dieu. Nous aussi, nous aimons dire à des hommes comme nous: « Règne sur nous ». La différence d’échelle, entre nos petites églises et le peuple hébreu tout entier, ne fait pas la différence de coeur.

Le peuple de Dieu dans sa majorité aime des chefs qui décident à sa place. Des chefs plébiscités pour tout faire et tout diriger, parce que cela permet de se déresponsabiliser. Tout le monde est content.

Y compris Satan !

Pourtant Paul nous a fortement mis en garde contre cette mentalité, nous enjoignant de ne pas être esclave des hommes, mais esclave de Christ, ce qui est la garantie de la véritable liberté (1Cor 7:22 et 23). Il déclare:

« Vous qui êtes si raisonnables, vous supportez volontiers les insensés! Vous supportez qu’on vous traite en esclave, qu’on vous exploite, qu’on vous dépouille, qu’on vous traite avec arrogance, qu’on vous gifle! Je le dis avec honte: nous nous sommes montrés bien faibles….Ils sont serviteurs du Christ? C’est une folie que je vais dire: je le suis plus qu’eux. Car j’ai travaillé davantage, j’ai été plus souvent en prison. J’ai essuyé infiniment plus de coups; plus souvent j’ai vu la mort de près. Cinq fois, j’ai reçu des juifs quarante coups moins un… » (2Cor 11:19 à  27)

Paul ne parle pas des Pharisiens, ni des païens, mais « des faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Jésus-Christ« . Il explique à  leur sujet que les serviteurs de Satan se déguisent en serviteurs de justice, comme Satan se déguise en ange de lumière (2Cor 11:13 à  15)

De fait, et c’est la faute du peuple de Dieu plus que de ses dirigeants, beaucoup trop d’églises sont centrées sur leur pasteur au lieu d’être centrées sur Jésus. Une forme d’idolâtrie facilitée par le rôle prépondérant que l’on a attribué au seul pasteur. Un titre qui a été sacralisé, au point même d’ouvrir la porte aux « serviteurs de Satan ». Ce n’est pas moi qui le dis. C’est Paul qui l’avait constaté. Qui oserait prétendre que les temps ont changé et que l’Église d’aujourd’hui est certainement meilleure que celle du temps de Paul?

Cette sacralisation fait que, côté chefs, dès que l’on reçoit un siège d’honneur, on est en danger. Les « administrés » n’osent pas vous reprendre dans l’amour si vous vous égarez. Beaucoup n’envisagent même pas que le pasteur puisse faillir. Je me souviens de mon incroyable souffrance, alors que j’étais jeune chrétienne, et qu’un de mes pasteurs à qui je venais de déclarer que j’avais reçu un appel du Seigneur, m’a traitée durant une heure de folle et d’insensée. J’en suis sortie brisée, convaincue que c’était moi qui m’étais fait des illusions, parce que « mon » pasteur ne pouvait pas se tromper. Il avait l’air si sûr de ce qu’il avançait! Il a fallu que le Seigneur m’envoie des confirmations explosives pour que je persévère. Et j’ai dû persévérer dans le rejet, et même la persécution, durant des années. Et ça continue, bien que j’ai pris ems distances avec ce système ecclésial dont je sais qu’il va s’éécrouler car il n’est pas bâti sur le Roc, mais sur le sable.

Le fait pour les pasteurs de devoir porter beaucoup plus que ce à  quoi ils ont été appelés par le Seigneur produit parfois une insécurité intérieure dont ils craignent qu’elle transperce à l’extérieur. Ce qui les fige dans une attitude de fausse confiance en soi. Attitude factice et épuisante, qui rassure peut-être l’entourage, mais qui, à terme, produit de mauvais fruits, voire des burn out. La plupart du temps, l’esprit de contrôle provient précisément de cette insécurité intérieure face à des responsabilités démesurées.

Le danger d’endurcissement est réel, car les chrétiens, en sacralisant la position pastorale, demandent souvent aux pasteurs et à  leurs épouses d’être parfaits en tout point. Lorsqu’ils discernent des faiblesses – tout le monde en a ! -, ils peuvent se montrer très durs. Forcément, c’est leur idole qui les déçoit et, ça, c’est dur à  pardonner.

Mais côté pasteurs, certains finissent par croire légitime la servilité dont ils sont entourés. Le comportement devient paternaliste et autoritariste et derrière une fausse humilité l’orgueil s’installe; on n’a plus la crainte d’égarer le peuple sur lequel on est censé veiller; on ne le sert plus, on se sert de lui. Quand on l’asservit, on le tue.

De nombreux bergers ravagent ma vigne, ils foulent mon champ; Ils réduisent le champ de mes délices en un désert, en une désolation. Jér 12.10

Quand chaque chrétien dans un communauté chrétienne assume ses responsabilités, le réveil est là   !

UN PEUPLE COMPLICE.

Voilà  donc un des fruits du Nicolaïsme. Le peuple chrétien a été berné, mais il a accepté son joug. En Néh 9:16, est inscrit comme une grave désobéissance à  Dieu le fait pour les Hébreux d’être restés dans le désert plutôt que de combattre pour entrer dans le pays promis, un pays de liberté et d’abondance, par manque de foi dans la puissance de Dieu. En Néh 9:17, il est écrit: « Ils raidirent leur nuque, et, dans leur rébellion, ils se donnèrent un chef pour retourner à  leur esclavage« .

C’est ainsi que tous périrent dans le désert aride, sauf deux, Josué et Caleb, parce qu’ils avaient foi dans la promesse de Dieu qu’ils vaincraient les géants.

Les « directeurs » d’églises sont bien moins exigeants que ne l’est Jésus pour ses vrais disciples, tel qu’il a défini ce que devait être un disciple, donc un véritable chrétien (Mt 10; Jn 13; Mt 16:24; Lc 14:33).

Si l’on a accepté de croire que d’être un bon chrétien, c’était d’être fidèlement assis dimanche après dimanche dans l’église locale, en rendant quelques menus services, et en payant régulièrement sa dîme, au lieu de renoncer à soi-même à sa propre vie, et à tout ce que l’on possède, et d’obéir au Seigneur dans tout ce qu’Il peut personnellement nous demander de faire, on fait partie de ceux qui agréent les oeuvres des Nicolaïtes.

Un des signes les plus caractéristiques de cet état d’esprit, c’est pour une grande partie des chrétiens de ne vouloir avoir affaire qu’au pasteur. Seul le pasteur peut prier pour eux (ou l’orateur de passage), comme si sa prière allait être mieux écoutée que celle d’un anonyme de l’assemblée. Seul le pasteur a des chances d’obtenir de Dieu la guérison d’un malade, donc c’est lui qu’il faut déplacer. Seul le pasteur peut entendre de Dieu quel ministère Dieu a préparé pour un tiers ou à quelles tâches il destine chaque membre. Seul le pasteur a le droit de les reprendre s’ils s’égarent. Seul le pasteur a le droit de prêcher et d’enseigner. Seul le pasteur peut les conseiller sur leur vie privée, sur leur futur mariage, etc…

Pauvres pasteurs, contraints de répondre à  des sollicitations de toutes sortes, et censés de surcroît avoir le temps de consulter Dieu sur chaque question ! Mais combien aiment cela, et ne savent jamais, comme l’a fiat l’humble Marie face à un problème, déclarer: Faites ce qu’il (Jésus) vous dira au lieu de dire eux-mêmes aux gens ce qu’ils doivent faire, même quand ils sont impuissants à donner un conseil avisé … Esprit de contrôle et de domination, et infantilisation du peuple de Dieu  !

J’ai envie de lancer aux chrétiens: laissez respirer vos pasteurs et cherchez plutôt ce que Dieu vous demande, à vous, de faire. C’est alors que vous deviendrez efficaces, car le Saint-Esprit œuvrera avec vous. C’est pour cette mission que vous recevrez des dons spirituels appropriés. Cette mission, ce peut être d’aider les responsables spirituels dans leur tâche, et dans l’assemblée locale ou en dehors.

Bien des pasteurs aimeraient que les gens s’engagent davantage, et désespèrent parfois d’avoir si peu de gens disponibles. Là, vous ferez vraiment preuve d’amour pour votre pasteur, mais aussi pour toute la communauté, car vous serez en bénédiction pour elle. Mais votre tâche peut vous conduire dehors, et même très loin. En bref, devenez des disciples.

« Puis il leur dit: Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle à  toute la création….Et ils s’en allèrent prêcher un peu partout. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la parole par les signes qui l’accompagnaient » Mc 16:15 et 20.

La soumission n’est certainement pas de suivre avec une docilité aveugle n’importe qui. Certes, les pasteurs peuvent avoir reçu des instructions de Dieu pour les tâches auxquels certains sont appelés dans leur assemblée, comme les prophètes et docteurs d’Antioche ont entendu le Saint-Esprit leur dire: « Mettez-moi à  part Barnabas et Saul pour l’oeuvre à  laquelle je les ai appelés » (Act 13:2). Mais ils peuvent se tromper sur notre appel, parce que, comme chacun de nous, ils peuvent être trompés par les apparences, ou se fier à l’avis de personnes qu’ils croient dignes de confiance et qui, elles aussi, se trompent. Généralement, Jésus appelle en direct chacun dans la mission à  laquelle Il le destine, puis le fait confirmer par des tiers, qui n’ont pas forcément un ministère officiel. Comme Paul, appelé par Jésus sur le chemin de Damas, et qui recevra ses instructions plus tard d’un obscur chrétien: Ananias (Act 9:10 à  17).

Quelqu’un qui a reçu le Saint-Esprit est censé avoir une autonomie de réflexion et de décision. S’il prend le temps de consulter Dieu, il saura ce qu’il a à faire. Pas besoin de consulter le Seigneur pour faire ce qui est déjà ordonné dans la Bible. Par exemple, prier avec des frères ou pour des frères. Ou exercer la délivrance. Bien des églises interdisent à certains d’opérer des délivrances, sous prétexte qu’ils sont trop jeunes dans la foi, ou qu’ils n’ont pas reçu de formation spécifique. Et c’est vrai que les jeunes convertis, dans leur exaltation, font parfois bien des choses à contretemps, parce qu’ils connaissent encore mal la parole de Dieu et qu’ils peuvent donc manquer de sagesse. Parfois, il ont besoin d’attendre que leur propre vie soit plus en ordre avant de libérer les autres. Mais parfois ces interdits sont systématiques et sont diffusés dans des églises où l’on ne dispense aucune formation sur la délivrance et où, parfois, on ne délivre jamais personne. Elles contraignent donc leurs membres à désobéir à Jésus qui a ordonné, à CHAQUE disciple: « Chassez les démons ».

Nicolaïsme = esprit de contrôle.

On rencontre d’autres aberrations du même type, à  cause de l’esprit de contrôle qui gangrène la majorité des églises. Je me suis vu interdire par un de mes pasteurs de prier chez moi avec d’autres personnes. Des amis proches se sont fait traiter de rebelles parce qu’ils avaient osé monter un groupe de maison malgré le véto de leur pasteur qui leur reprochait d’y admettre des chrétiens d’autres églises ! Sous prétexte de « couverture pastorale », on voit d’un mauvais oeil toute oeuvre qui s’édifie en dehors de l’église locale. On confond protection spirituelle par la prière et conseils d’aînés plus expérimentés avec contrôle et centralisation. Car lorsqu’on est appelé clairement par le Seigneur à créer une oeuvre et que l’on demande la couverture spirituelle de son église, trop souvent on se voit décourager d’agir, et si l’on persiste, on se fait traiter de rebelle  !

L’Église, c’est l’instrument choisi par Dieu pour piller l’enfer et amener les morts à la vie. Quand cette armée est éclopée et assise, si nous sommes complices de ce qui la rend infirme, nous sommes complices de l’ennemi.

LA DÉLÉGATION

1Cor 15: 29: « Et lorsque toutes choses lui seront soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à  celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous« .

Le mot « soumis », répété ici à trois reprises, souligne ce qu’est la soumission dans la relation d’amour. Le mot « soumission » est si souvent utilisé de manière abusive par ceux qui veulent mettre les autres sous leurs pieds! Le véritable amour est toujours associé au respect de la volonté d’autrui. Dieu, Lui, ne nous force jamais la main. Toute utilisation de position dominante pour amener l’autre, en lui forçant quelque peu la main, à servir ses propres intérêts ou pour coopter les tiers dans des projets personnels, relève de l’abus de pouvoir. Quand on se sert de versets bibliques pour faire plier la volonté d’autrui à ses propres fins, c’est de la sorcellerie religieuse.

Cela ne veut pas dire qu’il nous faut agir de manière indépendante. Aujourd’hui se promènent quantité « d’électrons libres », qui ne supportent aucune discipline, qui se font leur propre théologie, et qui justifient leur rejet de toute assemblée par certaines expériences traumatisantes. C’est parfois vrai, mais cela s’appelle L’AMERTUME et c’est une maladie de l’âme qui ronge, détruit, et en contamine beaucoup au passage  ! Cet état de chose est conforme à  ce que Paul avait annoncé comme caractéristique des derniers temps (2Tim 3: 1 à  3).

L’Église est un corps spirituel qui doit être bien coordonné, dans la soumission de TOUS au  Saint-Esprit. Le Seigneur nous appelle souvent à seconder des personnes auxquelles Il a confié des tâches qui requièrent l’aide d’une équipe. S’y dérober relève d’une désobéissance, non à l’homme, mais à Dieu Lui-même. Chaque fois que l’on entre dans les plans de Dieu, on y trouve la paix (Es 26:12), et on reçoit des qualifications pour ce faire, parfois au-delà  de toute mesure (Cf Ex 35:31 à  35). La sagesse est dans le grand nombre des conseillers. Or, par crainte de perdre une miette d’autorité, certains pasteurs ne délèguent rien, ne font confiance à  personne et freinent tout ce qu’ils ne peuvent contrôler. Dans certains pays, c’est le contraire: ce sont les anciens qui imposent leur autorité: les pasteurs n’ont plus grand chose à dire: ils sont les « employés » du Conseil des Anciens. N’oublions pas qu’un authentique pasteur reçoit un manteau d’autorité pour conduire le troupeau. Les anciens ont des rôles de conseillers, ils ont une mission personnelle, avec des dons de l’Esprit, qui « ne les laisseront pas oisifs » (2P 1:8). Mais s’ils n’ont pas reçu un coeur de pasteur, ils ne peuvent se substituer à  lui. Nulle part, ou presque, je n’ai vu être établi ce qui avait été préconisé à Moïse pour « qu’il ne s’épuise pas et qu’il n’épuise pas le peuple »: des chefs de mille, de cent, de cinquante et de dix (Ex 18:21). Il s’agissait pourtant de Moïse, un chef d’une immense envergure, non par ses propres forces, mais par son humilité, sa consécration, et son écoute de Dieu. Jéthro avait dit à Moïse: « Discerne parmi tout le peuple des hommes de valeur, craignant Dieu, des hommes attachés à la vérité et qui haïssent le gain malhonnête« 

Lorsque l’on délègue des responsabilités spirituelles, selon le plan de Dieu et avec sagesse, l’onction que Dieu nous a accordée, et souvent les dons spirituels qui l’accompagnent, se repand sur ceux que l’on mandate. Moïse l’avait constaté alors qu’il avait rassemblé soixante-dix anciens du peuple: tous avaient reçu son don prophétique. Moïse, ne considérant vraiment pas qu’il s’agissait de « concurrence », avait déclaré à  Josué qui protestait:

« Es-tu jaloux pour moi? Puisse tout le peuple de l’Eternel être composé de prophètes, et veuille l’Eternel mettre son Esprit sur eux » (Nb 25 à  29).

Cette prière devrait toujours être la nôtre!

La délégation est le seul moyen de faire croître l’Église, pour que les nouvelles brebis aient des bergers disponibles pour les instruire afin d’être rapidement opérationnelles et devenir, à  leur tour, des bergers, des évangélistes, des combattants, des intercesseurs…

Le levain des pharisiens.

Se soumettre aux autorités désignées par Dieu, qu’elles soient civiles, religieuses ou familiales, c’est se mettre « dessous », pour être protégé, certes pas écrasé. Obéir à ces autorités donne une très grande paix, une très grande sécurité intérieure, dès lors que ces autorités sont elles-mêmes soumises à  Dieu. Si nous pouvons obéir à de telles autorités, au pluriel, c’est qu’elles sont soumises au Saint-Esprit. Si ces autorités sont soumises à leur chair, ce n’est pas la paix qu’elles procurent, c’est la destruction. Même leur unanimité peut recouvrir des motivations cachées qui ne sont pas dans l’intétrêt du peuple de Dieu. Les Pharisiens, unanimement, rejetaient Jésus et son enseignement. Leur unanimité ne leur donnait pas raison!

Parfois, pour obéir à Dieu lorsque sa volonté nous a été clairement exprimée, nous devrons avancer malgré les hommes, dans la solitude et le rejet, et parfois en subissant une méchante persécution des frères, qui, unanimement, nous traiteront d’insoumis.

Les Pharisiens et les Scribes s’étaient positionnés comme intermédiaires incontournables entre Dieu et les hommes, avec toute une hiérarchie organisée en leur sein, pour pouvoir se distribuer sièges d’honneur, titres et salaires, en fonction de leur ancienneté, ou de leur capacité à  s’imposer aux autres, par la ruse ou par la force. Et non pas par l’Esprit du Seigneur  !

Jésus a dénoncé ce système hiérarchique. Il appelle ses disciples à être puissants et efficaces, chacun pour sa part, parce que chacun a reçu un accès direct au trône de la grâce. Sans autre intermédiaire, sans autre médiateur, sans autre avocat, sans autre Sauveur, en bref sans autre passeport que Jésus, et seulement Jésus.

Il est évident que si le peuple de Dieu est avec un bel ensemble, toutes appellations confondues, tombé dans le piège du système clérical dominants/dominés, ce n’est pas parce que les chrétiens de tous les temps ont été faibles, aveugles, ou mauvais. Mais parce qu’on a sous-estimé la violence de l’attaque de Satan contre l’Église, mal écouté les puissants avertissements du Seigneur, et donc pas trop cherché à comprendre ce que recouvraient les termes: Nicolaïtes, Balaam et Jézabel donnés dans l’Apocalypse. On n’a pas su déceler et éradiquer le levain des Pharisiens, contre lequel Jésus, puis Paul, avaient lancé de très fortes mises en garde. Si nous nous sommes laissés mettre sous l’emprise du nicolaïsme, si nous nous sommes laissés voler notre héritage, il n’est pas trop tard. Mais, nous l’avons compris, nous sommes tout aussi coupables que les Nicolaïtes; nous sommes leurs complices  ! Dans l’Apocalypse, Jésus ne s’adresse pas aux Nicolaïtes: IL S’ADRESSE AUX CHRÉTIENS, les félicitant d’avoir rejeté leurs œuvres, ou leur reprochant de les avoir agrées.

C’est NOUS QUI FABRIQUONS LES NICOLAÏTES PAR NOTRE PASSIVITÉ  ! C’est de la rébellion contre Dieu, comme le disait Néhémie (9:17). C’EST NOUS QUI AVONS REJETÉ NOTRE HÉRITAGE DE LIBERTÉ (celle d’obéir à Christ !) ET D’AUTORITÉ EN JÉSUS-CHRIST (pour devenir une bénédiction pour les autres !). C’EST NOUS QUI AVONS ATTRISTÉ SON SAINT-ESPRIT, en acceptant d’être déresponsabilisés et démis.

C’est nous qui n’avons répandu autour de nous que quelques gouttes de vie, parfois rien du tout, au lieu de répandre des fleuves de vie, et, de surcroît en nous défaussant sur ceux qui se levaient ! Parfois, nous avons combattu de notre langue, précisément ceux qui se levaient pour obéir à  Christ, en les traitant de rebelles ! Alors que les rebelles, c’était nous…

Si certains ont pu mettre sur nous leur joug de contrôle, c’est que nous leur avons nous-mêmes fourni ce joug  !

Si nous pensons faire partie de l’Épouse enlevée parce que nous nous serons assis gentiment durant des années, c’est que nous n’avons pas entendu l’ordre de Jésus:

Mt 28:19 – 20 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à  observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à  la fin du monde.

ou  :

Mt 10:7, 8 Allez, prêchez, et dites  : Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.

Mais, avec Jésus, il n’est jamais trop tard ! Si notre coeur est vraiment tourné vers Jésus, si nous sommes prêts à abandonner notre passivité coupable, à  nous en repentir, il nous pardonnera, nous transformera, et son alliance pour nous ne faiblira pas.

Quand les montagnes s’ébranleraient, quand les collines chancelleraient, ma bienveillance pour toi ne sera pas ébranlée, et mon alliance de paix ne chancellera pas, dit le Seigneur qui a compassion de toi. Es 54:10

La liberté qu’a le Seigneur de nous transformer ne dépend que de notre aptitude à  accepter les vérités qui nous dérangent, à  nous remettre en cause et à  nous repentir. Le reste, c’est Lui qui le fait.

MAV.

(Note: le livre ayant été réédité en 2013, dans une nouvelle version qui tient compte de l’évolution importante survenue en 14 ans dans l’Église, il ne peut plus être téléchargé gratuitement sur internet, mais on peut se le procurer à  la CLC. Voir catégorie: livres de Michelle d’Astier)