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De nombreuses confusions sont commises quant à  l’usage du mot  »  étranger   » dans la Bible, du fait que ce seul mot recouvre plusieurs termes quelquefois même pratiquement opposés. Pour obtenir une compréhension claire de ces différents sens, il faut revenir au texte original.

Dans nos versions de la Bible, le mot « étranger » recouvre en fait trois appellations distinctes dans les textes vétéro-testamentaires, qui sont  :  nékhar, zar, guèr.

Nous citerons plusieurs passages afin d’illustrer les divers sens du mot « étranger » :

I – DIFFÉRENT

Tout d’abord le terme –nékhar– auquel sont associés les notions d’étrangeté, d’aspect insolite, hétéroclite, hétérogène, singulier, qui marque la différence soit par l’habillement, la couleur de peau, les coutumes, etc…

Ce mot ne contient aucun sens péjoratif, il est dénué de toute subjectivité et ne recouvre donc aucune valeur morale.

Voici deux passages bibliques dans lesquels ce mot figure  :

Néhémie 13  :30  :  »  Je purierai le Sacerdoce et l’Alliance de tout élément étranger (nékhar)  « .

Abdias 1  :12  :  »  Au jour où il sera méconnaissable (nakharo) par le malheur  « .

II  – PROFANE

Le terme –zar– qui lui aussi est traduit par étranger, se rattache à  la racine -zour- qui signifie répugnant, odieux, horreur, dégoût.

Nous trouvons ce terme dans  :

Job 19  :17  :  »  Mon souffle (ou mon haleine) est odieux [zara]  « .

Nombres 3  :4  :  »  Nadab et Abihou moururent devant l’Eternel lorsqu’ils apportèrent un feu étranger (èsh zara) [impur]  « .

Nombres 3  :10  : Tu établiras Aaron et ses fils pour qu’ils observent les fonctions de leur sacerdoce  ; et l’impur (l’infâme) [ha-zar] qui s’approchera sera puni de mort  « 

Lévitique 22  :12  : La fille d’un Cohen (sacrificateur) mariée à  un [zar] (infidèle) ne mangera pas des choses offertes par élévation  « .

Deutéronome 23  :2  :  »  Le [mamzèr] n’entrera point dans l’assemblée de l’Eternel  « . Les rabbins   du Talmud traduisent   -mamzèr- par  »  bâtard  « .

Si on décompose ce mot  : mé- ‘am- zar , cela signifie – provenant d’un peuple impur-.

Les peuples décrits dans le chapitre 7 du Deutéronome sont des peuples  »  zarim  « , car   ils étaient complètement voués aux abominations. Pour cette raison Israël devait les exterminer, et n’avoir aucun contact avec eux (Deutéronome 20  :16-18).

III  – RÉSIDENT

 

Le troisième terme est -guèr-, il est cité à  maintes reprises, en voici quelques exemples  :

Lévitique 19  :34  :  »  Vous traiterez l’étranger [ha-guèr] en séjour [ha-gar] parmi vous, comme un indigène du milieu de vous  ;   vous l’aimerez comme vous-même, car vous avez été étrangers  guérim  (résidents) dans le pays d’Egypte. Je suis l’Eternel, votre Dieu  « 

Il est à  noter que le nom d’Agar, la servante de Sarah, est construit sur les mêmes racines que le mot -séjour-, qu’elle est Egyptienne, et que privée de séjour auprès de sa maîtresse, elle errera [igguéréth] au désert. Plus tard, les enfants d’Israël résideront [guèrim] en Egypte sur invitation personnelle de Pharaon (Genèse 47  :6) et seront réduits par la suite en esclavage.

Tous ces termes sont construits sur une racine dont le verbe est -lagour- et signifie résider, demeurer  :

 »  Si un étranger [guèr] en séjour [ki-yagour] chez toi, veut faire la Pâque de l’Eternel, tout homme de sa maison devra être circoncis  «   (Exode 12  :48).

Nous pouvons au moyen de ces exemples, saisir facilement toutes les nuances extrêmement importantes que ce terme recouvre dans nos Bibles.

Nous devons retenir qu’il y a l’étranger/nékhar qui se distingue par son habillement, la pigmentation de sa peau ou sa morphologie, mais auquel ne s’ajoute aucune valeur éthique, morale ou sociologique. Ces différences superficielles de races, de cultures, n’empêchent pas les Chrétiens dans l’Eglise, Corps de Christ, d’être frères et sœurs, soudés dans une foi et une espérance communes.

Par contre il est important de distinguer les deux catégories d’étrangers suivants, par ce qu’elles sont antagonistes  :

Il y a l’étranger/zar hostile, voire ennemi des valeurs morales et spirituelles du Peuple de Dieu. Cet étranger symbolise le blasphémateur, l’homme inique, malfaisant, débauché, odieux, idolâtre, en rébellion contre Dieu. Le terme approprié pour définir ce type d’étranger est « profane », c’est celui dont l’Ecriture nous dit  :

 »  Ne vous mettez pas avec les INFIDELES sous un joug ETRANGER. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité  ? Ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres  ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial  ? Ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle  ?   » (2Cornthiens 6  :14-15).

Enfin il y a l’étranger sollicité par la grâce de Dieu qui devient un disciple que le Seigneur accueille parmi son peuple et dans lequel il se fond complètement, en adoptant toutes les exigences spirituelles qui lui incombent (Matthieu 11  :29-30).

L’Ecriture nous donne de saisissantes images d’intégration dans le peuple de Dieu, de personnes à  l’origine, totalement exclues de cette possibilité  : Rahab la prostituée de Jéricho et Ruth la Moabite.

De par le fait qu’elle était prostituée, Rahab était exclue  : (Deutéronome 23  :17), mais à  cause de sa foi, elle fut rendue juste (Hébreux 11  :31).

Une émouvante image nous est donnée au travers de Ruth la Moabite qui dit à  Naomi  :

 »  J’IRAI ou tu iras, où tu demeureras, JE DEMEURERAI  ; ton peuple sera MON PEUPLE, et ton Dieu sera MON DIEU, et là  où tu mourras JE MOURRAI…   » (Ruth 1  :16-17).

Ruth appartenait à  un peuple  »  zar   » que les Israélites étaient tenus de considérer comme odieux parce que d’origine incestueuse, mais par son choix de servir le Dieu d’Israël, Ruth devint une  »  guéra  « , une résidente de plein droit et à  demeure dans le Peuple Elu, une  »  naturalisée   » du Peuple de l’Alliance. Quelle merveilleuse image de la Grâce  !

 »  C’est pourquoi, vous autrefois païens (  en grec  :  èthné/nakhim   en hébreu)  [peuples disparates]  dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis, et qui le sont dans la chair par la main de l’homme, souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là  sans Christ, privés du droit de cité (apellotrauménoï  en grec/ag-grim  en hébreu, [privés d’affranchissement] en Israël, autrement dit  : privés de résidence dans le peuple de Dieu), étrangers (zénoï  en grec/zarim  en hébreu) aux alliances de la promesses, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ  «  (Ephésiens 2  :11-13).

Chers frères et sœurs, quoique étrangers par nature (Romains 11  : 13), nous sommes invités à  entrer dans la Jérusalem Céleste. Mais deux alternatives seules s’offrent à  nous  : l’intégration totale (Romains 8  :17) par une  »  naturalisation   spirituelle », ou un rejet total  :

 »  Le Roi entra pour voir ceux qui étaient à  table, et il aperçu là  un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noce. Il lui dit  : mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noce  ? Cet homme eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs  : Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements de dents   » (Matthieu 22  :11-13).

 »  Jésus lui dit  : Je suis la Porte des brebis   » (Jean10  :7).  »  En vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand   » (Jean10  :1).

Avons-nous notre habit de noce  ? Avons-nous notre robe lavée dans le sang de l’Agneau de Dieu  ?

Victor Escroignard

ETRANGER

Références dans l’Ancien Testament

GUER Résident

Genèse  17  :8, 19  :9, 23  :4, 28  :4 Exode  2  :22, 12  :1948-49, 18  :3,20  :10, 22  :20, 23  :9-12, Lévitique 16  :29, 17  :12, 18  :26, 19  :10-33-34 ,23  :22, 24  :16, 25  :6-25-47, Nombres 9  :14, 15  :14-16, 26-29-30, 19  :10, Deutéronome 1  :16, 5  :14, 10  :18-19, 14  :21-29, 16  :11-14, 23  :7, 24  :17, 24  :19-21, 26  :11-13, 27  :19, 28  :43, 29  :11, Josué 20  :9, 2Samuel 1  :13, 19  :15, 31  :32, Psaume 39  :13, 94  :6, 119  :19-54, Jérémie 7  :6, 14  :8, 22  :3 Ezéchiel 22  :7-29, 47  :23, Zacharie 7  :10, Malachie 3  :5

ZAR Profane

Exode  29  :33, 30  :9-33, Lévitique 10  :1, 22  :10-13, Nombres 1  :51, 3  :4-10-13, Nombres 1  :51, 3  :4-10-38, 18  :4-7, 26  :61, 35  :15, Deutéronome 25  :5, 1Rois 3  :18, Job 15  :19, Psaumes 44  :21, 69  :9, 81  :10, Proverbes 14  :10, 27  :2, Esaïe 43  :12, Osée 8  :12, Zacharie 9  :6

NAKHAR Hétérogène

Genèse 17  :12, Exode 12  :43, Lévitique 22  :25, Deutéronome 14  :21b, 15  :3, 17  :15, 23  :20, 29  :22, 32  :12, 2Samuel 15  :19, 22  :45-46, 1Rois 8  :41,-43, 2Chroniques 6  :32-33, 14  :2, Psaumes 18  :45-46, 144  :7-11, Ecclésiaste 6  :2, Esaîe 56  :3, 60  :10, 61  :5, 62  :8 Ezéchiel 44  :9, Daniel 11  :39, Malachie 2  :11


 

La   France  

Dès l’Antiquité la France fut abreuvée du sang des martyrs. Plusieurs d’entre nous ont encore en mémoire les récits des livres scolaires relatant l’histoire de Sainte Blandine et des Martyrs de Lyon à  une époque où la France s’appelait encore La Gaule. Tout au cours du Moyen-Age, divers groupes religieux subirent l’oppression, les persécutions et des massacres pour prix de leur attachement à  l’Evangile plutôt qu’aux dogmes de l’Eglise officielle. C’est ainsi que la sinistre Inquisition prit naissance sur le sol français, à  Toulouse. L’Edit de Nantes en 1598 accorda un court répit aux Chrétiens persécutés, sa révocation annonça une répression sans précédent qui déboucha sur les massacres, les rapts d’enfants, les viols, les emprisonnements, les galères et les exils massifs.

Les pays d’accueil reçurent la bénédiction et accrurent leur pouvoir économique, alors que des provinces françaises entières se vidaient de leurs habitants. L’Académicien André Chanson affirma que sans l’exil des Huguenots, la France serait un pays à  majorité Protestante.

Privée d’une grande partie de ses lettrés et de ses meilleurs artisans, la société française fut livrée à  l’obscurantisme religieux. La France régressa économiquement et socialement  ; son rayonnement dans le monde fut stoppé. Il s’ensuivit une consomption qui amorça la Révolution et son flot de sang, processus autoritaire implacable et violant auquel sont venus s’abreuver tous les dictateurs révolutionnaires de la planète.

 »  Les parents ont mangé des raisins verts, les enfants en ont les dents agacées   » nous enseigne la Bible (Jérémie 31  :30).

La menace révolutionnaire provoqua l’hostilité des pays voisins, engendra les guerres napoléoniennes et le bouleversement de l’Europe. Il s’ensuivit une succession de conflits nationaux et territoriaux en cascade jusqu’à  la deuxième guerre mondiale.

Le caractère français est marqué par l’insatisfaction, le sarcasme, la revendication et l’incrédulité. Le conservatisme des Français est de temps à  autre secoué de pulsions révolutionnaires. La France ne peut évoluer de manière progressive et continue. Elle n’est pas réconciliée avec son histoire ni avec elle-même.

Seule une profonde repentance et un retour au Dieu de la Bible peut guérir les stigmates de la Nation.

 

Si mon peuple sur qui est invoqué mon Nom  s’humilie, prie et cherche ma face, et revienne de ses mauvaises voies, Je l’exaucerai des cieux, Je pardonnerai son péché et je guérirai son pays.

2Chroniques 7  :14

 

La Ghilde de Prière pour la France sollicite tous ceux qui le désirent, de prier journellement pour la Nation Française afin qu’un réveil spirituel embrase le pays.

Souvenez-vous que la prière du juste (justifié par la foi en Christ) est d’une grande efficace (Jacques 5  :16), et que nous sommes environnés d’un grand nombre de témoins [martyrs] (Hébreux 12  :1 ). Ils furent très nombreux sur le sol dela France, ceux qui payèrent de leur vie, leur attachement à  la Parole de Dieu. Leur sang plaide jusqu’à  ce jour comme celui d’Abel.

V. E.