Transmis par Elisabeth777

Je reçus un jour d’un des jeunes officiers les plus dévoués que je connaisse, une lettre dans laquelle il disait:

«   j’aime de plus en plus la sainteté, mais je me décourage à  ce sujet. Il me semble que je ne pourrai jamais l’enseigner à  d’autres, car je mets le but ou trop haut ou trop bas  « .

Je comprends parfaitement ce qu’il éprouve. Quelques mois après avoir reçu la bénédiction de la sanctification, je me sentis très malheureux à  cause de mon incapacité d’amener d’autres personnes à  cet état. Je savais, sans l’ombre d’un doute, que mon coeur était pur, et cependant je ne parvenais pas à  enseigner le moyen d’arriver à  ce résultat.

Un matin, je rencontrai un ami chrétien qui avait amené à  la sanctification beaucoup d’âmes, et je lui fis part de mes perplexités.  »  Comment, lui dis-je, dois-je donc enseigner la sanctification pour que mes auditeurs parviennent à  l’obtenir? «   

Il me répondit:

 »  Chargez votre arme, puis tirez. Chargez, puis tirez. »

Ce fut un trait de lumière. Je compris que pour moi, il s’agissait de prier, d’étudier ma Bible, de m’entretenir avec ceux qui avaient reçu cette grâce, jusqu’à  ce que je fusse « chargé » si abondamment que mon coeur débordât, pour ainsi dire. Dieu Lui-même ferait ensuite pénétrer la vérité dans les coeurs et les sanctifierait.

Cette rencontre eut lieu un samedi. Le lendemain, je parus devant mon auditoire, revêtu de vérité, et soutenu par l’amour et la foi. Je parlai sans détours et aussi vigoureusement que je le pus, et voici, vingt personnes vinrent s’agenouiller au banc des pénitents pour demander la grâce de la sainteté.  Je n’avais jamais rien vu de semblable jusqu’alors, mais depuis, cette expérience s’est répétée souvent.

Depuis ce moment-là , j’ai fait consciencieusement la part qui m’incombait, me confiant en Dieu pour qu’Il accomplît la sienne et partout où je suis allé, des résultats ont couronné mes efforts. Mais partout aussi, Satan m’a fortement tenté, particulièrement quand les foules endurcissaient leurs coeurs, ne voulant ni croire, ni obéir. Je me disais alors:  »  Le mal vient de ma manière de prêcher la vérité  « . Tantôt le diable me suggérait que j’allais trop loin et risquais de mettre mes auditeurs en fuite; tantôt que je n’allais pas droit au but, et que je les empêchais ainsi de parvenir à  la sainteté. J’ai parfois beaucoup souffert, mais dans ma détresse, je me suis toujours adressé au Seigneur, Lui disant qu’Il connaissait mon sincère désir d’annoncer la vérité pour amener mes auditeurs à  L’aimer et à  Lui faire pleinement confiance.

Le Seigneur me consola en me montrant que le diable me tentait pour m’empêcher de prêcher la sainteté! Parfois, certaines personnes qui se donnaient pour pieuses, tout en ayant, comme les décrit Paul, « l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force«  (2 Tim. 3:5), sont venues me trouver pour me dire que je faisais plus de mal que de bien. Aussi, ai-je suivi le commandement: « Eloigne-toi de ces hommes-là « , n’osant pas plus prêter l’oreille à  leurs insinuations qu’à  celles du diable.

Ainsi qu’on m’approuve ou qu’on me blâme, j’ai tenu bon, et l’Eternel ne m’a jamais abandonné. Il m’a soutenu, m’a donné la victoire, de sorte que j’ai toujours vu des âmes s’ouvrir à  la lumière qui leur révélait la liberté et l’amour parfait. Satan a cherché de plusieurs manières à  me détourner de la prédication de la sainteté, sachant bien que s’il y parvenait, Il m’aurait bientôt entraîné au péché, consommant ainsi ma ruine.

Mais très tôt, le Seigneur m’avait saisi d’une frayeur salutaire, en attirant mon attention sur Jérémie 1:6-8 et 17. Le dernier verset me fit, en particulier, comprendre que je devais dire exactement ce que voulait le Seigneur. De même, certains passages du livre d’Ezéchiel (2:4-8 et 3:8-11) m’impressionnèrent fortement. Le Seigneur m’ordonnait de prêcher Sa vérité telle qu’Il me la communiquait, qu’on m’écoutât ou non. Dans l’épître aux Ephésiens (4:15), Il m’indiqua comment je devais prêcher « dans la charité« .

Je compris alors qu’il me fallait annoncer la vérité sans détour, mais il importait aussi que j’eusse toujours le coeur rempli d’amour pour ceux auxquels je m’adressais.

Je constatai dans la deuxième épître aux Corinthiens  (12:14-15) l’amour intense  de Paul. « Ce ne sont pas vos biens que je cherche, » disait-il, « c’est vous-mêmes. . . Pour moi, je dépenserai très volontiers et je me dépenserai moi-même pour vos âmes, dussé-je en vous aimant davantage, être moins aimé de vous ». Puis, dans les  Actes (20:20 et 27): « Vous savez que je n’ai rien caché de ce qui vous était utile .  . . car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher« .

Ainsi, je compris qu’il était pire  encore de se dérober à  l’enseignement de la sainteté (indispensable au salut éternel) que de refuser le pain à  des enfants affamés, pire  encore de laisser périr les âmes que les corps.

Je priai donc pour recevoir l’amour des âmes et la force de prêcher toute la vérité, dût   -on me haïr -Dieu soit béni! Il a exaucé ma prière.

Il y a trois points sur lesquels le Seigneur m’a montré que je devais insister continuellement.

Premièrement  :  l’homme ne peut pas plus se sanctifier lui-même qu’un Ethiopien ne peut changer  sa peau ou un léopard ses taches (Jér. 13 :23). La purification du coeur ne s’obtiendra pas par les oeuvres ou le travail en vue du salut du monde, ni par le renoncement ou l’abnégation. Les racines du mal -orgueil, vanité, colère, impatience, luxure, haine, envie, intempérance, égoïsme- la honte et la peur de la croix ne disparaîtront pas pour autant, cédant la place à   l’amour, la paix, la patience, la douceur, la bonté et la fidélité, la bénignité et la tempérance (GaI. 5:22).

Après avoir vainement essayé de purifier les mobiles secrets de leur coeur, des millions d’hommes peuvent affirmer qu’on n’y parvient pas par les oeuvres, de peur que l’homme ne se glorifie (Eph. 2:9).

Deuxièmement  : celui qui recherche la sanctification ne doit jamais perdre de vue que cette bénédiction s’obtient uniquement par la foi. Une pauvre femme demandait pour son enfant malade quelques grappes de raisin du jardin du roi. Elle offrit de l’argent au jardinier, mais il ne voulut point lui en vendre. Elle revint et rencontra la fille du roi, lui offrant également de l’argent. « Mon père est roi, répond celle-ci; il ne vend pas son raisin », puis elle conduisit au roi la pauvre femme qui raconta son histoire et obtint tout le raisin qu’elle désirait.

Dieu, notre Père céleste, est le Roi des rois. Il ne vend ni Sa sainteté ni les grâces de Son Esprit, mais Il les donne à  tous ceux qui les demandent avec la foi simple d’un enfant. » En vérité, Il le fait:  « Demandez et l’on vous donnera » (Mat. 7:7).  « Où donc est le sujet de se glorifier? Il est exclu. Par quelle loi? Par la loi des oeuvres? Non, mais par la loi de la foi. . .

Anéantissons-nous donc la loi par la foi? Loin de là . Au contraire, nous confirmons la loi » (Rom. 3:27-31).  

C’est par la foi que la loi de Dieu est inscrite dans nos coeurs, de sorte qu’en lisant ce commandement:  « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur » (Mat. 22:37),  nous trouvons en nous une loi d’amour parce que nous avons en nous une loi qui correspond à  ce commandement. L’apôtre dit: « C’est en croyant de coeur qu’on parvient à  la justice (Rom. 10:10).  

Cette déclaration se vérifie par l’expérience, car partout la vraie foi fait du voluptueux un homme chaste, rend humble l’orgueilleux, et généreux l’avare; l’homme coléreux devient doux, le menteur véridique; la haine se transforme en amour, le désespoir en joie. La foi garde l’âme dans une sérénité et une paix constantes.

Troisièmement  : j’insiste sur cette vérité, que ce don doit être reçu maintenant par la foi. Celui qui l’attend de ses oeuvres, trouvera toujours autre chose à  faire avant de le demander; ainsi il n’arrivera jamais au point où il pourra dire: « J’ai maintenant reçu cette bénédiction« . Au contraire, l’âme humble, qui l’attend par la foi, comprend que c’est un don; et persuadée que Dieu consent à  la lui accorder maintenant, elle croit et la reçoit immédiatement.

En pressant ainsi les gens à  demander »  immédiatement » cette bénédiction, j’ai eu l’occasion d’en voir l’exaucement, tandis que je parlais encore. Certaines personnes qui, plus d’une fois étaient allées au banc des pénitents sans résultat, luttant et priant pour l’obtenir, la reçurent en prêtant simplement l’oreille à  « la parole de la foi que nous prêchons » (Rom. 10:8).

Mon âme, bénis l’Eternel!

Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom! (Psaume 103 :1)

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