Note: j’ai lu le livre de Rafaël Perrodin avec beaucoup de joie. C’est toujours merveilleux de voir comment le Seigneur nous touche un à  un, en particulier ceux du peuple juif. Voici déjà  son témoignage. D’autres parties du livre seront mises sous forme d’article, mais l’ouvrage entier est passionnant.*

Le témoignage :   MA VIE

                                                                                               

Je suis né en France en 1959. Ma mère, Mireille, née en Algérie (colonie française) appartenait au clan Chouraqui, famille juive française très célèbre. Et ma famille a connu la douloureuse et par trop commune  »  expérience juive  « .

Expulsée d’Espagne, elle a fui vers l’Algérie puis, quand l’Algérie a acquis son indépendance après la Seconde Guerre Mondiale, elle a été contrainte de quitter le pays en même temps que la plupart des minorités non musulmanes. Cette fois-ci, ma famille est venue en France.

Mon père était français, de tradition catholique. Cependant, mes deux parents étaient non-croyants et non-pratiquants. Bien que ma mère n’ait jamais connu le sort ni la souffrance des Juifs d’Europe, la guerre l’a profondément traumatisée. A tel point qu’à  son arrivée en France, elle a caché son identité juive. Mon père, communiste dans l’âme, était indifférent à  sa judéité mais ma mère a cru bon de nous révéler que nous étions Juifs. Nous avions compris, tout comme elle, que c’était quelque chose qu’il valait mieux taire.

Ma mère vivait encore avec le traumatisme de l’Holocauste, obsédée par l’idée d’être poursuivie par les Nazis. D’ailleurs, même après ma naissance, elle a dû poursuivre une thérapie dans un hôpital psychiatrique pendant de nombreuses années.

De ce fait, mon enfance a été perturbée par ses fréquentes absences. Etant seulement mon aînée de quatre ans, c’est ma sœur Marie qui s’occupait de moi quand ma mère séjournait à  l’hôpital. J’ai également passé beaucoup de temps chez ma grand-mère paternelle qui me manifestait beaucoup d’affection. Moi aussi je l’aimais  : je l’appelais  »  Mamie  « .

Ma famille ne parlait jamais de l’Holocauste  ; de plus ce n’était pas un sujet abordé en classe. C’est vers 14 ans que j’ai découvert, dissimulé dans un placard de la maison, un magazine avec des photos de camps nazis. Ce fut le choc. Soudain, je compris l’origine des souffrances de ma mère. Et je savais que c’était quelque chose que, moi aussi, je devais cacher  ; c’est pourquoi je ne dis rien à  personne de ma découverte.

J’avais 18 ans quand ma mère est enfin revenue à  la maison en nous déclarant que sa foi en Jésus l’avait guérie  ! Nous pensions que ces déclarations faisaient partie de sa  »  folie  « . C’était pourtant vrai  ; et, au fil du temps, nous pouvions voir que Jésus lui redonnait des forces et de la stabilité. Cependant ce miracle n’a conduit aucun de nous à  la foi. Mon père était dévoué au communisme, ma sœur et moi n’étions tout simplement pas intéressés.

J’ai fait mes études dans un lycée technique de fonderie mais je n’étais pas un bon élève. Je ne pensais qu’à  sortir avec les copains et les copines… et à  rouler à  moto. J’étais un fou du guidon  ! J’ai donc quitté l’école à  18 ans sans réussir mes examens. J’ai trouvé du travail dans un atelier de vente et de réparation de véhicules à  deux roues où j’ai appris à  réparer vélos et motos. J’adhérais également à  un club de moto  ; de ce fait, je voyageais beaucoup en France.

Vers l’âge de 20 ans, j’ai eu un grave accident de moto. J’ai été hospitalisé suite à  une fracture ouverte de la jambe et j’ai dû rester immobilisé pendant 3 mois. C’est aussi à  cette époque qu’un de mes meilleurs amis est mort carbonisé dans son camion lors d’un accident encore inexpliqué. Et j’ai commencé alors à  réfléchir à  la mort et au sens de la vie ; c’est là  que j’ai réalisé qu’il fallait que les choses changent.

C’est ainsi qu’à  21 ans j’ai mis mes affaires dans ma voiture et j’ai quitté la maison d’Oyonnax, petite ville montagnarde près de la frontière suisse, en direction du Sud de la France.  J’aimais le soleil  ! Là -bas j’ai trouvé un travail temporaire de  2 semaines avant d’être employé dans un magasin de motos à   Monaco.             Je m’y suis fait des  amis. Mais c’est aussi là  que j’ai commencé à  faire la fête et à  fumer du  haschisch.

A cette époque, le service militaire était encore obligatoire en France  ; j’ai donc été appelé pour un an, et muté à  la base française de Landau en Allemagne. Non seulement je détestais l’armée mais, après avoir vécu dans cette belle région du Sud de la France, j’ai commencé à  déprimer en me retrouvant dans ce  »  trou noir  « . J’ai également commencé à  ressentir les angoisses et les traumatismes dont ma mère avait souffert et je désespérais de trouver un moyen d’en sortir. Bien que je marchais normalement, j’ai feint de boiter. On m’a donc conduit à  l’hôpital militaire pour un bilan et, après 3 semaines d’examens, j’ai obtenu une dispense médicale.

J’étais heureux de pouvoir retourner dans le Sud de la France où j’ai continué à  travailler et à  faire la fête. L’appartement que je louais était toujours envahi de gens  » défoncés   »  ; quant à  moi, je  »  dealais   » un peu pour pouvoir fumer de l’herbe meilleur marché. Dieu merci, j’étais encore capable de garder mon emploi  : un secours pour ne pas  »  perdre la tête  « .

Par la suite, j’ai eu un autre accident de moto  et je me suis retrouvé, une fois encore, à  l’hôpital avec une clavicule cassée. J’étais en état de choc mais l’occasion m’était donnée, à  nouveau, de réfléchir au sens de la vie. Jusque-là , j’étais quelqu’un de très matérialiste mais, dès lors, j’ai commencé à  chercher un sens à  ma vie. Mes amis ont bien essayé de m’attirer vers leur philosophie et leur religion orientales mais ce mysticisme, mêlé à  la drogue, ne me procurait aucune paix.

J’avais le sentiment de plus en plus récurrent qu’il me fallait abandonner ce style de vie  ; c’est ainsi que j’ai commencé à  planifier un voyage à  moto. Pour aller n’importe où  ! C’est à  ce moment-là  aussi que j’ai rencontré Michel. Il était différent. De plus, il avait déjà  traversé deux fois le Sahara à  moto  ! Il me captivait et tout ce qu’il me disait me touchait vraiment. Comme d’autres amis, il parlait beaucoup de Dieu mais, chose étrange, il lisait la Bible et en parlait  !

Je n’avais jamais imaginé pouvoir me rapprocher de Dieu par ce livre. Cependant, il y avait de la lumière dans les yeux de Michel et, de plus, il ne se droguait pas comme nous autres. Je constatais que c’était un homme bon et honnête, rempli de joie. C’est pourquoi, quand il m’a offert une Bible, je l’ai acceptée. A l’époque, j’essayais de la lire mais je restais sans comprendre, tout me paraissait si obscur  !

Je voulais voyager mais je n’avais pas d’argent. Il fallait également que je revienne à  la maison pour me faire ôter la plaque de métal que j’avais dans la jambe. Je restai donc une semaine à  l’hôpital et je retrouvai une jambe toute neuve  ! Curieusement, malgré mon entière responsabilité dans cet accident, ayant pris le virage trop à  gauche et percuté la voiture qui venait en face de moi, j’ai reçu une forte somme d’argent de la Sécurité Sociale, l’accident s’étant produit dans le cadre du travail.

Fort de ce revenu inattendu (était-ce déjà  une bénédiction de Dieu  ?), je suis parti en Afrique avec ma moto. J’ai traversé l’Italie et ensuite j’ai pris le bateau en Sicile pour la Tunisie en direction de l’Algérie. J’ai traversé le désert du Sahara – 1500 km de désert sans route – pour finalement atteindre les anciennes colonies françaises du Mali et du Sénégal où j’ai séjourné deux ans.

J’aimais l’Afrique et ses habitants. Malgré leur extrême pauvreté, les Africains m’ont très bien accueilli. Ils m’ont nourri et logé bien que je n’aie rien à  offrir en contrepartie. Que Dieu le leur rende au centuple avec une bénédiction spirituelle  !  « 

Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à  l’un de ces plus petits de Mes frères, c’est à  Moi que vous les avez faites.   » (Matthieu 25:10)

Je ne vais pas raconter ici ce périple dans le désert. Bien que merveilleux, ce n’était pas toujours facile. Je ne raconterai pas non plus mes deux années passées au Sénégal. Non seulement j’ai perdu mon journal, mais cela prendrait trop de pages pour relater tout ce qui m’est arrivé pendant cette période. L’essentiel à  retenir, concernant mon séjour en Afrique, c’est que j’ai reçu la foi en Yéshoua HaMashiah (Jésus le Messie en hébreu).

Au Sénégal, j’ai retrouvé mon ami Michel, celui qui m’avait offert la Bible et qui m’avait encouragé à  faire un voyage en Afrique.      Il était français mais vivait dans l’ex-colonie française du Sénégal. J’ai passé deux ans dans ce pays, la plupart du temps dans la région de Ziguinchor, et parfois dans la capitale Dakar. Je suis aussi allé en Gambie, en Mauritanie et au Mali.

C’est pendant mon séjour au Sénégal que j’ai pu expérimenter la puissance libératrice de YESHOUA dans ma vie. J’avais alors 22 ans. C’est en lisant la Nouvelle Alliance (Nouveau Testament), que j’ai accepté Jésus comme Messie et Sauveur, Lui seul capable de pardonner les péchés par Son sacrifice volontaire sur la croix, pour moi et pour tous les pécheurs. Il a donné Sa vie pour le rachat de mon âme et, par sa grâce et son œuvre rédemptrice,  j’ai accès au  Père et j’ai reçu la vie éternelle.

Je voudrais mentionner ici que, parce que je n’ai pas grandi dans  la religion juive ou chrétienne, quand je suis devenu un disciple de Jésus, je n’avais pas conscience de faire partie de l’Eglise. C’est en lisant l’Ancienne Alliance (Ancien Testament) que j’ai découvert l’Histoire d’Israël, le peuple de ma mère. Ainsi, en acceptant Yéshoua comme Messie, j’en suis venu à  découvrir mon propre héritage juif et à  l’accepter.

Alors, malgré mon attachement à  l’Afrique et mon affection pour ses habitants, tout ce que je lisais me donnait envie de m’installer en Israël. Et c’est ce que j’ai fait  !

J’ai vendu ma moto, j’ai ensuite retraversé le désert en  »  taxi-brousse  « , puis en faisant du stop. En passant par le Mali, j’ai rencontré, dans la ville de Gao, plusieurs croyants autochtones ainsi que des missionnaires américains baptistes en compagnie desquels je suis resté plusieurs semaines. Les missionnaires américains parcouraient la brousse à  moto en annonçant la bonne nouvelle de Yéshoua à  la population locale. Et, un jour, leurs motos sont tombées en panne et avaient besoin d’être réparées. Ces missionnaires cherchaient un mécanicien et moi je voulais me faire baptiser  !

J’étais croyant depuis deux ans et la lecture de la Nouvelle Alliance m’a fait comprendre que le baptême était un commandement donné aux nouveaux croyants en Yéshoua. J’habitais avec l’un des missionnaires et lui expliquais que je désirais me faire baptiser sans toutefois devenir membre de son église. Il a parfaitement compris et a accepté ma demande. J’ai donc reçu le baptême en février 1984 dans une petite assemblée baptiste de Gao. Et j’étais loin de m’imaginer que, bien des années plus tard, je rencontrerais en Israël l’un des membres de cette congrégation. Abdou Ovadia Maïga est devenu le pasteur de cette église, par la suite il est allé vivre au Sénégal où il donne des cours bibliques et enseigne l’hébreu et le grec ancien. Il est venu à  Jérusalem l’an dernier pour 6 mois d’étude à  l’Université Hébraïque et c’est là  que nous nous sommes rencontrés à  nouveau car nous nous étions perdus de vue depuis de nombreuses années. Nous sommes donc redevenus de bons amis.

Chemin faisant vers Israël, je suis repassé par la France pour revoir mes parents. Quel choc de me retrouver dans une ville aussi industrialisée et matérialiste après avoir vécu dans la brousse et dans la plus stricte simplicité  ! Mais c’était bon de pouvoir partager ma nouvelle vie avec ma mère. Nous pouvions prier ensemble et elle était enthousiasmée de connaître mes projets. Elle m’a donné tout l’argent qu’elle possédait, tellement heureuse de pouvoir m’aider à  partir pour Israël.

Après quelques mois passés auprès de mes parents, c’est en juin 1984 que je suis parti en Israël. Je pensais rencontrer là -bas beaucoup de croyants mais, apparemment, j’étais le seul Juif d’Israël croyant en Yéshoua  ! Au Kotel (Mur Occidental), j’ai rencontré un rabbin qui m’a emmené dans une yeshiva (école religieuse juive) mais, au bout d’une semaine, je me suis rendu compte que ma place était ailleurs. J’ai fait du volontariat dans plusieurs communautés juives (kibbutzim  /moshavim) puis un court séjour dans un village arabe en compagnie de mon ancien ami Michel, celui qui m’avait conduit au Seigneur. Lui aussi faisait du volontariat en Israël et nous allions parfois ensemble à  Jérusalem pour y passer le week-end. Il m’a fait découvrir un lieu très calme où prier – un lieu qui, plus tard, allait devenir très important pour moi. Une fois encore, comme pour l’Afrique, j’aurais tant de choses à  raconter… Un an et demi plus tard, j’ai dû rentrer en France parce que ma maman était gravement malade. Elle avait une leucémie.

Mireille, ma maman, profita de mon séjour à  ses côtés pour me confier qu’elle aimerait faire la connaissance de ma famille avant de quitter ce monde. Mais je n’avais pas encore trouvé d’épouse  ! Nous avons donc prié ensemble à  ce sujet. Un mois plus tard, je descendais dans le Sud de la France pour travailler à  la récolte des fruits et c’est là  que j’ai rencontré le meilleur des fruits  ! – Lydia  !!! Elle vivait seule, dans le village voisin, avec son petit garçon âgé de 8 ans.

Bien qu’élevée dans un authentique foyer chrétien, elle ne connaissait pas le Seigneur et elle avait vécu de bien difficiles expériences dans ce monde. Quand je l’ai rencontrée, Lydia était disposée à  découvrir cette vie nouvelle accessible en Yéshoua et c’est ainsi qu’elle est venue à  la foi. L’amour a grandi entre nous, puis nous nous sommes mariés.

Nous étions encore en France à  la naissance de notre premier enfant  ; nous tenions à  lui donner un prénom hébraïque. Lydia reçut du Seigneur le prénom Yédidya (ami de Dieu) et moi, j’affectionnais le prénom Eliel (mon Dieu est Dieu)  ; or, la mairie de la ville n’a accepté aucun des deux parce qu’elle ne les reconnaissait pas.  Je suis revenu plus tard auprès du responsable municipal, Bible en main, pour lui montrer l’endroit où figuraient ces prénoms. Convaincu, il les a finalement acceptés. Nous avons donc appelé notre fils Yédidya – Eliel.

En 1988, Lydia et moi, ensemble, avons ressenti l’appel pour Israël. Le père de Lydia était heureux que sa fille ait épousé un Juif croyant en Jésus et qu’elle le suive en Israël. Il était pasteur en France d’une petite église protestante (il est aujourd’hui retraité) et, bien que l’Église n’ait pas toujours eu une attitude favorable envers Israël, certains prédicateurs affirmant que l’Église avait remplacé Israël, mon beau-père a toujours présenté Israël comme le peuple élu de Dieu.

C’est donc en juin que nous avons quitté la France avec la bénédiction de nos parents  ; nous avons voyagé en train jusqu’au Sud de l’Italie, ensuite nous avons pris un premier bateau en direction de la Grèce et, de là , nous avons embarqué sur un autre bateau à  destination d’Israël. Avec mon épouse Lydia, son fils Abraham (que j’ai adopté par la suite) et Yédidya âgé d’un an, nous avons fait notre  »  Aliyah   » (immigration vers Israël).

Etant plutôt limités financièrement, nous avons vécu dans un hôtel bon marché de Jérusalem Est dans un quartier Arabe de la vieille ville, près de la Porte de Damas.

Nous sommes arrivés en pleine  »  intifada   » (soulèvement palestinien), et dans le quartier où nous vivions, de jeunes Arabes lançaient des pierres contre les policiers Israéliens qui ripostaient avec des gaz lacrymogènes. Les gaz pénétraient dans l’hôtel et c’était terrible. Cela rendait tout le monde malade, sauf Yédidya qui continuait à  jouer comme si tout était normal  !

Etant arrivés dans le pays avec des visas de touristes, je suis donc souvent allé auprès du Ministère de l’Intérieur pour réclamer la citoyenneté israélienne. Puisque ma mère était Juive, je pouvais prétendre à  la loi du retour (qui autorise tout Juif à  recevoir la citoyenneté israélienne). C’était pourtant difficile de prouver que j’étais Juif  ; c’est alors que j’ai dû faire appel au cousin de ma mère, André Nathan Chouraqui qui vivait à  Jérusalem.

André Chouraqui (1917-2007) était avocat, écrivain, penseur et politicien. Il était bien connu en France pour ses traductions de la Bible (Ancien et Nouveau Testaments) et du Coran  ; il a aussi écrit de nombreux livres. Comme ma mère, il est né en Algérie puis il a émigré en France, mais en 1958 il s’est installé en Israël. L’année suivante, il a été nommé Conseiller du Premier Ministre David Ben Gourion, chargé de l’éducation et de l’intégration des nouveaux immigrants. En 1965, il est adjoint du maire de Jérusalem, Teddy Kollek. C’est André Chouraqui qui nous a aidés à  obtenir la citoyenneté israélienne.

Dans le quartier où nous vivions, quelques Arabes savaient que j’étais Juif. Une nuit, une pierre a été jetée contre la fenêtre de notre chambre à  coucher. Le bruit de la vitre brisée m’a alors tiré de mon sommeil. J’ai trouvé étrange de ne rien entendre tomber sur le sol de la pièce. Muni d’une lampe torche, j’ai inspecté chaque recoin, en vain. Avant de me recoucher, j’ai jeté un coup d’œil dans le lit de notre enfant endormi. A ma grande stupeur, j’ai vu une grosse pierre sur l’oreiller, juste à  côté de sa tête  ! Dieu l’avait protégé  ! A ce moment-là , j’ai compris que nous ferions mieux de changer de quartier.

Nous avons trouvé une chambre dans une autre auberge arabe dans la vieille ville, à  la Porte de Jaffa. Nous étions près d’une ancienne église anglicane. Par la suite, nous avons appris qu’un groupe de Juifs croyants en Jésus se réunissait chaque Shabbat matin pour prier, chanter et étudier la Bible (c’était Christ Church, l’endroit paisible où Michel et moi nous rendions pour prier  !). Nous nous sommes joints à  eux et, comme nous ne comprenions pas l’hébreu, quelqu’un traduisait pour nous. C’est là  que nous avons fait la connaissance de deux sœurs françaises, retraitées de l’Enseignement, et vivant en Israël. Nous nous sommes liés d’amitié, et elles sont maintenant comme nos  »  grand-mères  « .

Notre vie à  l’auberge de Jaffa était très difficile car les amateurs de haschich étaient nombreux et la fumée de leurs joints nous rendait malades. Nos deux sœurs françaises, qui partaient pour passer le mois d’Août en France,  nous ont alors proposé de vivre chez elles pendant leur absence. Leur appartement se trouvait dans le centre-ville et jouxtait  »  Mahaney Yehuda  « , le marché juif ouvert. C’était le  »  paradis   » comparé à  ce que nous avions vécu depuis notre arrivée.

Trois mois après notre arrivée dans le pays, nous avons reçu la citoyenneté israélienne, puis nous avons été hébergés dans un centre d’intégration pour nouveaux immigrants. Nous vivions à  Beer Shéva, ville du Néguev, au sud d’Israël, dans un grand immeuble en compagnie d’autres Juifs dans la même situation que la nôtre et venus du monde entier

Pendant que Lydia et moi suivions un  »  Oulpan   » (cours d’hébreu intensif) avec les autres immigrants, Avraham (ou de son diminutif Avi) était à  l’école et Yédidya au  »  gan   » (jardin d’enfants). Nous recevions un peu d’argent (aide de l’Etat aux nouveaux immigrants) pour la nourriture et les dépenses domestiques. Mais, après 7 mois d’étude, nous allions devoir voler de nos propres ailes.

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«   Dieu est Lumière, et en Lui, il n’y a point de ténèbres.   » (1 Jean 1:5)

*  On peut se procurer le livre auprès de Raphaël Perrodin, pour environ 9 à  10 €: cela couvre les frais d’impression et les frais d’envoi en Europe, depuis Israël

Mail : perrodinraphael@gmail.com