Dire que la façon dont l’immense majorité de la presse française a décrit la présente crise coréenne est consternante, c’est utiliser un mot très faible.

Même si elle a provisoirement quitté la premiere page des journaux, c’est une crise très grave, qu’il faut regarder sans baisser les yeux.

Ce n’est pas une crise qui permet de mettre sur le même plan Donald Trump et Kim Jong-Un, et le faire est scandaleux.

 

 

C’est une crise dans laquelle Donald Trump agit en défenseur de ce qu’on appelait autrefois le monde libre et en défenseur, aussi, de la sécurité du monde, et il faut avoir perdu la raison pour ne pas le voir et pour ne pas voir que face à  lui, il y a un dictateur criminel dangereusement mégalomane.

C’est une crise dont les implications se situent bien au delà  de la péninsule coréenne et concernent la Chine, la Russie, l’Iran, l’ensemble du Proche-Orient, l’Europe elle-même.

Il est heureux qu’il y ait un Président digne de ce nom à  la Maison Blanche aujourd’hui, et il est malheureux qu’avant lui Barack Obama ait été président pendant huit ans. Nous vivons dans un monde modelé par Barack Obama et l’héritage laissé par Barack Obama est effroyable au sein des Etats-Unis, mais aussi sur la planète entière. Les crimes commis par Barack Obama ne pourront indéfiniment être occultés.

Il est consternant que les dirigeants européens adoptent une attitude d’apaisement munichoise et ne semblent pas voir ce qui est en jeu.

Le régime nord-coréen a été mis en place et soutenu par la Chine et l’Union Soviétique. Il a été, ces dernières années, soutenu par la Chine et par la Russie.

L’objectif était de maintenir des tensions et un abcès de fixation face aux Etats-Unis en Asie orientale.

Sous Obama, le régime s’est sanctuarisé tout en continuant à  jouer son role d’abcès de fixation. Obama se montrant faible et complaisant, le régime a été utilisé par la Chine pour intimider les Etats-Unis et le pousser à  céder du terrain et à  abandonner peu à  peu l’Asie orientale, et l’Asie en général à  l’hégémonie chinoise. Avec l’accord passé avec les mollahs iraniens une nouvelle étape a été franchie. Une coopération nucléaire s’est mise en place entre l’Iran et la Corée du Nord. Les programmes nucléaires nord-coréens se sont renforcés, et l’Iran disposant soudain de milliards de dollars, s’est virtuellement doté de l’arme atomique tout en permettant au régime nord-coréen de faire des progrès fulgurants. Le régime nord-coréen s’est sanctuarisé et a ouvert à  l’Iran les portes de la sanctuarisation. La Chine a pensé disposer de l’hégémonie sur l’Asie, ou presque. La Russie a pensé pouvoir contribuer à  cette hégémonie et avancer vers le projet de domination sur l’Eurasie. L’Iran allié à  la Russie a pensé pouvoir s’assurer une position hégémonique au Proche-Orient.

L’élection de Donald Trump est venue perturber tout cela. Donald Trump s’est entouré de stratèges qui ont compris que ce qui était en jeu était un projet de domination mondiale par un axe Pékin-Moscou-Téhéran. (Je décris cela dans mon livre La révolution Trump ne fait que commencer*) Il est apparu impératif d’arrêter la nucléarisation de la Corée du Nord, et, par conséquent, la nucléarisation de l’Iran. Kim Jong-Un a voulu intimider Trump et inciter Corée du Sud et Japon à  se dissocier des Etats-Unis. Il n’y est pas parvenu. Trump est resté ferme sur ses positions. Corée du Sud et Japon ne se sont pas dissociés des Etats-Unis. Kim Jong-un s’est alors lance dans une fuite en avant et a échappé des mains de la Chine et de la Russie, créant des tensions telles qu’il apparait désormais comme un péril majeur. Il est allé beaucoup trop loin, plus loin que la Chine et la Russie n’auraient voulu qu’il aille.

Il ne reculera pas. Reculer serait pour lui perdre la face. Il ne renoncera à  rien. Poutine et Xi Jinping ont tenté d’obtenir une issue négociée. En vain. Ils ont accepté le régime de sanctions exigé par Trump parce que ce régime de sanctions est la moins mauvaise solution pour la Russie et pour la Chine, qui ne veulent pas d’une intervention militaire américaine, ou d’un renforcement militaire de la Corée du Sud et du Japon. Poutine et Xi Jinping savent que si Kim Jong-Un va trop loin, Trump interviendra. Ils savent que les sanctions peuvent asphyxier le régime nord-coréen, et ils préféreraient un changement de régime à  une intervention militaire américaine, et à  un renforcement militaire de la Corée du Sud et du Japon. Les sanctions commencent à  se mettre en place, et la Chine semble mettre en place les sanctions trés strictes demandées par Trump.

Trump sait que si les sanctions ne fonctionnent pas, il n’y aura pas d’autre issue qu’une intervention militaire américaine. Il veut visiblement pousser Kim Jong-Un à  la faute, et il montre délibérément qu’il ne respecte pas Kim Jong-Un et le considère comme un dictateur abject et ridicule, d’où le sobriquet de Rocket Man et le recours à  des photos humoristiques telles que celle reproduite ici.

Une intervention serait difficile, complexe, périlleuse, mais pas du tout impossible à  mener. Elle impliquerait l’incapacitation préalable de tous les moyens électriques et électroniques de Corée du Nord. L’armée américaine a les moyens de cette incapacitation. Une intervention n’impliquerait pas de déploiement de troupes.

L’autre issue, celle visiblement préférée par les dirigeants européens de l’axe des fouines et des taupes, Macron-Merkel-May, laisserait le régime Kim en place et en possession des armes atomiques dont il dispose et qu’il perfectionne.

Les conséquences seraient dramatiques. Le régime nord-coréen aurait bientôt les moyens de menacer la planète entière et d’exercer des chantages à  l’infini. Il envisagerait très vraisemblablement une réunification par la force de la péninsule coréenne, ce qui conduirait à  une guerre plus grave qu’une intervention militaire aujourd’hui. La Chine serait quasiment assurée de disposer de l’hégémonie sur l’Asie. Le projet eurasien de Vladimir Poutine pourrait se concrétiser, en synergie avec la Chine. L’Iran serait quasiment assuré de devenir hégémonique au Proche-Orient, et une guerre contre Israël deviendrait difficilement évitable. Les Etats-Unis, paralysés par la menace, ne pourraient que très difficilement réagir. Une prolifération nucléaire s’ensuivrait. Le terrorisme islamique pourrait disposer de matériaux nucléaires. Les Etats-Unis et l’Europe seraient asservis.

C’est l’ordre du monde même qui est présentement menacé. C’est aussi la sécurité du monde.

Heureusement que Trump est à  la Maison Blanche. Mais la tâche de Trump est très complexe et très âpre. Il a hérité d’un désastre que j’ai décrit dans un de mes livres: Le désastre Obama*.

Les dirigeants européens de l’axe des fouines et des taupes, Macron-Merkel-May, semblent accepter passivement le désastre et attendre la mort en se crevant eux-mêmes les yeux.