» Car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu  » (Mat 10 :26)

Avertissement : cet article est une protestation contre la mainmise de la France et des Nations Unies sur l’Afrique, la Côte d’Ivoire en particulier, à  l’heure où les élections présidentielles laissent le pays dans un profond désarroi, vivant une situation autant absurde qu’inédite. Beaucoup de nos lecteurs sans doute connaissent bien ce pays, et cet article voudrait apporter un peu de vérité à  ceux qui ne le connaissent pas, et ils sont certainement nombreux. Puissent ces quelques lignes écrites sans haine, mais avec objectivité, les éclairer.

Nous avons pu obtenir des documents officiels démontrant de façon caractérisée comment ces élections ont été  » truquées « , et nous reproduisons ces documents ci-dessous en fin d’article.

Petit raccourci historique

La Côte d’Ivoire est une ancienne colonie française qui a accédé à  l’indépendance le 7 août 1960. Son premier Président fut le Docteur Félix Houphouët-Boigny qui  » régna  » sans partage sur le pays jusqu’à  son décès survenu le 7 décembre 1993. Son prénom d’origine est Dia qui signifie en langage Baoulé prophète ou magicien... Le nom de son père provient du baoulé ufué. Ce nom  » expiatoire  » serait donné aux enfants nés aux abords d’un village ou dans une famille où plusieurs enfants sont morts successivement avant la naissance.

De son nom d’origine Dia Houphouët, il y ajouta le nom Boigny signifiant le bélier en baoulé. Ces détails ne sont pas anodins et peuvent expliquer l’origine spirituelle de certains problèmes que connaît ce pays depuis la venue au pouvoir de cet homme. Il entre au gouvernement français de Guy Mollet en février 1956 jusqu’en juin 1957, puis devient ministre de la Santé Publique dans le gouvernement Félix Gaillard de novembre 1957 à  mai 1958. Il a été ensuite Ministre d’État successivement dans les gouvernements Bourgès-Maunoury, Pflimlin, De Gaulle puis Michel Debré, où il élabore la politique africaine de la France notamment dans le secteur culturel.

Il est à  l’origine de ce que l’on appelle la Françafrique. Il s’agit d’une sorte de  » partenariat  » entre la France et l’Afrique de l’Ouest qui au départ se voulait économique et culturel mais qui servit en fait à  des tractations, intrigues et scandales politico-financiers sous les auspices plus ou moins malveillantes des services secrets français.

Coups d’États, assassinats, corruption et complots divers ont été fomentés en coulisses par les  » gourous  » de la Françafrique pour le bénéfice des dirigeants de notre Hexagone moyennant de bons et loyaux services de la part de certains dirigeants africains. Ainsi l’affaire d’Elf Gabon qui a défrayé la chronique et d’autres affaires plus ou moins opaques qui ne seront probablement jamais élucidées(1).

Quelles élections pour quel Président ?

La Côte d’Ivoire compte actuellement plus de 21 millions d’habitants, avec une forte proportion de jeunes de moins de 30 ans(2). Cinq grands groupes ethniques avec une soixantaine d’ethnies  » locales  » composent ce pays. La population ivoirienne connaît une très forte croissance en raison d’une importante immigration –26% d’immigrés en 1998, soit plus du quart de la population totale– Ce fait a une grande importance par rapport à  l’organisation politique de ce pays.

C’est la première fois qu’ont lieu des élections présidentielles officielles et régulières en Côte d’Ivoire. L’actuel Président Laurent Gbagbo avait accédé à  la magistrature suprême à  la suite de la guerre civile de 2002 dont le point de départ avait été donné par l’  » enlèvement  » par coup d’État de l’ancien Président Henri Konan Bédié en décembre 1999, fils  » spirituel  » de feu Félix Houphouët-Boigny. C’est le Général Robert Gueï qui devient chef d’une junte qui gouvernera la Côte d’Ivoire jusqu’à  son assassinat en septembre 2002.

Dès lors le pays sera scindé en deux parties, l’une au Nord et à  l’Ouest tenu par le parti rebelle (MPCI) armé par le Burkina-Faso et le Libéria voisins, l’autre partie, au sud dirigé par le pouvoir en place dirigé par M. Gbagbo, chef du FPI (Front Populaire Ivoirien), Président au pouvoir depuis le 26 septembre 2000, face à  son opposant Alassane D. Ouattara chef du RDR, dont la nationalité ivoirienne a toujours été fortement contestée (cf. documents ci-joints).

Tandis qu’il se trouve à  Rome, Laurent Gbagbo fera l’objet d’un coup d’État manqué, le 19 septembre 2002, organisé par M. Jacques Chirac et ses  » hommes de main  » de la cellule africaine de l’Élysée (3). Va naître alors un très grave conflit entre le nord et le sud dans lequel la France, sous le couvert de l’ONU et des États-Unis, à  travers l’opération Licorne, prendra une part très active et néanmoins assez sombre quant aux véritables objectifs de son action.

Les accords de Marcoussis, ou accords de paix Kléber sont signés le 23 janvier 2003 à  Linas-Marcoussis en France. Ces accords prévoient notamment le maintien au pouvoir de Laurent Gbagbo et la formation d’un gouvernement de réconciliation nationale multipartite. En même temps l’ONU s’installe en Côte d’Ivoire et forme l’ONUCI qui doit, en principe veiller à  la stricte application de ces accords de paix. Le 30 juillet 2004 les Accords de Marcoussis, à  l’initiative de l’ONU dans le but d’organiser le désarmement des armées rebelles, sont repris au Ghana et prennent le nom d’accords d’Accra.

On comprend alors que la Côte d’Ivoire est désormais étroitement surveillée par la communauté internationale par l’intermédiaire de l’ONU, qui, sous le couvert de maintien de la paix, sert plutôt de bras armé aux nations occidentales, USA, France et autres alliés. Une résurgence de guerre civile survient en 2004, remettant en cause les accords signés en 2003.

Ce sursaut de violence atteint son apogée avec l’intervention de l’armée française en riposte d’un supposé bombardement de la base militaire française de Bouaké, au centre du pays, et par l’attaque  » musclée  » de l’armée (française) contre une population excédée par les exactions commises dans l’arrière-pays depuis 2002-innombrables exécutions sommaires de plusieurs centaines d’innocents, viols, assassinats- devant l’hôtel Ivoire à  Abidjan.

Cette journée sanglante a eu son lot supplémentaire de morts et de blessés. Des documents vidéo, bien entendu non diffusés sur les chaînes officielles (que nous détenons personnellement) témoignent de l’horreur de la situation. Avec l’accord d’Ouagadougou signé le 4 mars 2007 la guerre civile prend fin.

La candidature contestée de M. Alassane D. Ouattara

Après des études d’économies aux États-Unis(diplômé de l’Université de Pennsylvanie),ancien premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, de 1990 à  1993, A. D. Ouattara avait fait emprisonner son opposant et ennemi juré Laurent Gbagbo et sa famille, qui furent ensuite amnistiés en 1992. Il avait été Directeur-adjoint du Fonds Monétaire International et occupa de hautes fonctions au sein de la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest).

Il n’avait jamais pu se présenter à  des élections en Côte d’Ivoire, sa filiation ivoirienne étant fortement contestée, en vertu du Code électoral qui n’autorisait que des candidats dont les quatre grands-parents seraient régulièrement de nationalité ivoirienne, ce qui n’a jamais été le cas de M. Ouattara.

Par les accords d’Accra qui stipulent une révision de l’article 35 de la Constitution ivoirienne, les critères d’éligibilité à  la Présidence sont modifiés et donc, en prévision du scrutin des élections présidentielles de 2010, M. Ouattara a désormais la faculté de se présenter aux élections contre son adversaire Gbagbo.

Celui-ci est donné vainqueur des élections avec 54,1% des voix selon La CEI (Commission Electorale Indépendante) le 2 décembre 2010, mais le Conseil Constitutionnel, organe souverain du pouvoir déclare invalides les résultats de la CEI et Laurent Gbagbo est déclaré vainqueur le 3 décembre 2010, avec 51,7% contre 48% pour M. Ouattara.

Ces résultats sont aussitôt contestés par l’ONU, l’Union européenne, les présidents Obama et Sarkozy, la majeure partie des nations occidentales ainsi que par l’Union Africaine, alors que de graves dysfonctionnements ont été révélés au sein des bureaux de vote, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à  l’extérieur, en France notamment, où la diaspora ivoirienne (près de 15000 personnes) a été empêchée dans bien des villes françaises de voter selon les règles du code électoral, où des bureaux de vote ont été barricadés, des urnes volées et des bulletins de votes rendus nuls par les instances surveillantes.

Les résultats ont donc été invalidés et non comptabilisés dans le total des voix en Côte d’Ivoire. D’autres pays ont connu le même sort, aussi bien en Afrique qu’en Europe ou aux États-Unis, mais l’opinion internationale s’est bien gardée d’en parler…

Une situation intolérable

Pourquoi donc l’opinion internationale s’oppose-t-elle à  la décision souveraine d’un Conseil Constitutionnel souverain ?

De quel droit l’Union européenne, Le FMI, L’Union Africaine viennent-ils s’ingérer dans les affaires d’un pays souverain, libre et indépendant ?

Qu’est-ce qui pousse et autorise MM. Sarkozy, Obama, van Rompuy, Mmes Clinton, Ashton et d’autres encore à  sermonner puis à  menacer la Côte d’Ivoire à  aller dans le sens qui leur convient et à  ne pas respecter l’avis d’un organe gouvernemental souverain ?

Comment se fait-il que les résultats donnant M. Ouattara vainqueur aient été annoncés sur des chaînes de TV et Radio françaises et européennes alors que tous les résultats n’étaient pas encore validés officiellement et qu’on avait déjà  connaissance des fraudes et irrégularités décelées au cours du scrutin ?

Comment considérer les comptes rendus des observateurs mandatés par l’ONU comme dignes de foi lorsqu’on sait que seuls quelques centaines de bureaux de vote ont été  » contrôlés  » tandis qu’il y en avait plus de 16000 répartis dans tout le pays ?

Pourquoi avoir, de façon indigne et brutale, boycotté les résultats de France et des autres pays, européens ou non, de sorte qu’ils ont été purement et simplement invalidés ?

Une seule raison :

Le néocolonialisme est encore bien vivant et la Côte d’Ivoire possède un sous-sol riche en matières premières, pétrole, or, diamants, minerais, qui excitent la convoitise des pays occidentaux. Il faut donc éliminer sans états d’âme celui qui représente le dernier bastion contre l’impérialisme des Nations unies, quitte à  exterminer quelques milliers de pauvres forcément inutiles, et installer de gré ou de force celui qui marche  » main dans la main  » avec Paris, Londres et Washington, c’est-à -dire l’oligarchie financière internationale qui tire les ficelles du Nouvel Ordre Mondial planétaire, surtout quand on sait qu’il est fortement endetté…

Il s’agit bel et bien d’une conspiration, et le mot n’est pas trop fort, contre un pays en voie de développement (pour le bien de l’Europe et des nations occidentales s’entend) qui veut résister contre l’oppression et entend protéger son peuple qui ne demande qu’à  vivre. Mais sans doute est-ce trop demander…

 » Plus de cinq ans de crise politique en Côte d’Ivoire, comme bien d’autres pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine, poussent à  une réflexion sur la nécessaire réforme politique du système des Nations unies qui ne se limitent pas à  des luttes intestines au sein de chaque continent pour désigner le représentant permanent au Conseil de sécurité. Longtemps boudé par le système des Nations unies pendant la tragédie ivoirienne, le président Gbagbo a fait front pour que s’impose une solution ivoirienne appuyée par l’Afrique. Mais il a su pouvoir compter dans les moments les plus difficiles, tant au plan militaire que diplomatique, sur des États africains, en particulier l’Afrique du sud et l’Angola, qui n’étaient pas dans l’orbite de l’État français . «  (Guy Labertit- Adieu Abidjan-sur-Seine ! les coulisses du conflit ivoirien p.301)

(1)L’association Survie, fondée par François-Xavier Verschave-aujourd’hui décédé- dénonce depuis des décennies cette organisation qui touche pratiquement tous les pays de la zone CEDEAO (Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest). On peut avec grand profit consulter son site Internet (survie.org, 107 Bd de Magenta 75010 Paris).

(2) en 1998 les jeunes de moins de 15 ans représentaient 43% de la population locale contre 4% de personnes âgées.

(3) Jacques Foccart (1913-1997), le  » Monsieur Afrique  » du Général de Gaulle puis de G. Pompidou, homme de réseaux, joue un très grand rôle dans la politique étrangère africaine dès les années 60. Il fut l’instigateur de nombreuses conspirations et coups d’État pendant cette période. Proche du Maréchal Mobutu il fut un acteur important du soutien apporté par la France à  la sécession du Biafra par livraisons d’armes et mercenaires interposés (Bob Denard, Jean Kay) et travaillait en étroite collaboration avec les services secrets français (SDECE, DST). Ce qu’on appelle Françafrique, terme emprunté à  Houphouët-Boigny, s’est révélé être en fait un gigantesque réseau de corruption franco-africain, toujours soigneusement entretenu depuis par tous les gouvernements français jusqu’à  ce jour (Mitterrand et Sarkozy y compris).


ADDITIFS

ANALYSE SUCCINCTE DES INDICATEURS DE FRAUDE RELEVÉS SUR UN ÉCHANTILLON DE PROCÈS VERBAUX (PV) PRÉLEVÉS PÈLE-MÊLE DANS LE WORODOUGOU ET DANS LE DENGUELE


Les membres de nos réseaux d’observation ont signalé à  travers les média, des irrégularités graves caractérisées par : l’expulsion des représentants du candidat Gbagbo et des observateurs des bureaux de vote (BV) des régions du nord de la Côte d’Ivoire ; le bourrage systématique des urnes ;

des ordres de vote donnés par des hommes en armes ;

des intimidations ;

etc.

Les échantillons de PV ci-après et les commentaires qui suivent permettent de comprendre les objectifs visés par tous ces actes ayant porté gravement atteinte à  la liberté, et au caractère sincère, transparent et démocratique du vote.

À l’analyse de ces différents PV, il ressort qu’une des clés de la fraude a consisté à  enregistrer systématiquement des votants non inscrits. A l’échelle du bureau de vote, cet acte apparait anodin. Mais reporté au niveau des régions suivantes : WORODOUGOU ; DENGUELE ; SAVANES ; BAFING ; VALLEE DU BANDAMAN, la stratégie des votants non inscrits peut avoir une incidence cruciale sur les résultats nationaux de l’élection.

En effet l’addition des nombres de votants non inscrits des PV 2, 3 et 4 donne une moyenne d’environ 20 votants non inscrits par bureau de vote. En appliquant cette moyenne aux cinq régions sus évoquées, comme l’illustre le tableau ci-dessous, la stratégie de fraude par les votants non inscrits permet de bonifier les résultats finaux de 2% au moins en faveur du candidat Ouattara, si l’on considère un taux de participation de 70% comme annoncé par le RHDP dans les média.


Ci-joint pour information une copie du courrier adressé à  la CEI par la société chargée du comptage électronique des résultats. Dans ce courrier, ladite société attire l’attention de la CEI sur les irrégularités dans les PV rejetés par sons système de traitement des résultats.

ANNEXES

Grossière erreur élémentaire d’arithmétique

PV 1 – Absence de scrutateurs , Nombre de votants (92) supérieur au nombre d’inscrits (89) , Absence de sticker CEI sur le PV , Soupçon de fausse signature attribuée aux représentants du candidat LMP chassés des BV avant les dépouillements

PV 2 – Absence de scrutateurs ,Chiffres raturés et illisibles avec des traces de correcteur liquide, 08 électeurs non inscrits sur la liste électorale , Soupçon de fausse signature attribuée aux représentants du candidat LMP chassés des BV avant les dépouillements

PV 3 – Nombre d’électeurs non inscrits (22) représentant près de 10% du nombre d’électeurs inscrits , Tous les six scrutateurs ont tous le même nom de famille (DIARRASSOUBA) , Soupçon de fausse signature attribuée aux représentants du candidat LMP chassés des BV avant les dépouillements

PV 4 – Nombre de votants (428) supérieur au nombre d’inscrits (400) , 28 votants non inscrits soit 7% des électeurs inscrits , Soupçon de fausse signature attribuée aux représentants du candidat LMP chassés des BV avant les dépouillements.