Résumé de l’article :

Les disciples du Seigneur Jésus-Christ sont ceux qui écoutent Sa Parole, et qui la mettent en pratique.

Une des facettes du discipolat est exposée ici, sans compromis, afin de rappeler les différences entre le christianisme authentique et la séduction d’une religion chrétienne présentant encore des points conformes avec l’original, mais également des déficiences profondes.

FONDEMENT DU DISCIPOLAT, LA COLONNE ET LE SOUTIEN DE LA VÉRITÉ

Pour une bonne définition de ce que la Parole de Dieu entend par le mot « disciple » : le fondement du discipolat de Christ est constitué d’une grande quantité d’enseignements pratiques, et repose principalement sur quatre versets majeurs:

Luc 14:26

Si quelqu’un vient à  moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple.

Luc 14:33

Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il a, ne peut être mon disciple.

Marc 8:34

Et ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit: Quiconque veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive:

Matthieu 16:24

Alors Jésus dit à  ses disciples: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive.

Les 4 versets cités ici sont les composants de la même pensée, rapportée par les 4 évangiles :

Renoncer à tout, y compris à soi-même, voilà la seule base de communion possible, le chemin que le Seigneur propose à ceux qui veulent Le suivre.

Non comme une voie mortifère et névrosée, non en se livrant à un suicide social, mais en désinvestissant notre confiance innée et viscérale dans l’Homme (en nous-mêmes) et en la déplaçant en Christ, volontairement, entièrement, énergiquement et obstinément, dans une expérience quotidienne et persévérante.

Il n’y a pas d’autre chemin, pour la Vie véritable, que celui dont la croix fait partie. Celui qui veut épargner sa vie la perdra, mais celui qui l’engagera pour la cause de l’Évangile, en dépit des risques représentés, la retrouvera.

L’Évangile, c’est l’annonce (et la démonstration) que Christ est vivant, et non la transmission d’une info racoleuse qui dit de manière simpliste que « Dieu est bon »

(voir note 1, en fin d’article).

En aucune manière l’appartenance à un groupe, une dénomination ou une église ne peut se substituer à l’expérimentation personnelle de cette vérité fondamentale, celle qui imprègne ces 4 versets. C’est pourquoi les  » églises  » pourraient bien être le théâtre de quelques illusions … faute de consécration, de sacrifice et surtout des enseignements nécessaires devant conduire les hommes, de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal vers l’arbre de Vie.

Les groupes, les églises, et les dénominations ont évidemment leur place, et le Seigneur composera avec ces éléments. Mais l’appartenance à une église, la fidélité à une église, ne représentera RIEN si nous remplaçons la définition de « disciple  » par celle de  « membre« .

La nuance est mince, encore une fois, mais d’importance. Extérieurement, on pourrait admettre que les membres de l’église de Sardes étaient des disciples, mais l’opinion de l’Esprit est toute différente :

 » Tu passes pour être vivant, mais tu es mort «  (Apocalypse 3/1).

Depuis les débuts de l’Église (en tant que corps spirituel), les responsables, pasteurs, docteurs, prophètes, enseignants ont été confrontés à cette difficulté de maintenir un enseignement conforme à  l’Esprit des Écritures, parce que la nature du cœur de l’homme l’incline à tenter de faire l’économie de la croix, et de son expérimentation personnelle.

Il n’y a pas une seule église, dans toute l’Histoire du christianisme qui n’ait dû affronter l’esprit antichrist, qui pèse de tout son poids À CET ENDROIT-LÀ. C’est évidemment dans le but que les fondements de la Vérité ne soient ni prêchés, ni vécus.

Il emploiera pour cela tous les moyens, jusqu’à la Parole de Dieu «  énaturée par le légalisme ou la religiosité », afin que ce chemin étroit soit obscurci et bouché par toutes sortes de raisonnements et d’impossibilités …

 » Dieu a-t-il réellement dit ?… « 

NOUVEAU DÉPART

La Parole de Dieu nous encourage, par de multiples promesses et exhortations, à nous saisir de la Vérité (Note 2). Non pas pour faire d’elle un sujet de messages, mais pour consacrer du temps à  chercher, pour nous-mêmes, de quelle manière nous pouvons être amenés à en expérimenter une plus grande profondeur, dans une confiance renouvelée, et dans un esprit de renoncement à toutes choses, avec Son aide, même si nous ne sommes pas capables humainement de mener par nous-mêmes un tel combat.

C’est notre adhésion à la pensée de Dieu qui est le premier pas de la délivrance.

Nous avons besoin d’un nouveau départ. Chaque jour. Nous avons besoin d’une nouvelle prière, forte et ardente, pour remplacer tout ce qui ne lui ressemble pas et qui est morne, terne, creux et faible. Nous avons besoin de croire de nouveau que le christianisme authentique est un fleuve de VIE, une puissance de renouvellement qui est prévue pour jaillir de notre cœur, une puissance qui nous entraîne à  dépasser les constantes limites de l’homme, de ses peurs et de sa religion.

Nous avons besoin de la force de Christ afin de ne plus fuir devant toutes les circonstances qui nous coûtent quelque chose, et afin de ne plus craindre les pertes au point de ne plus connaître le sens même du verbe partager (Note 3).

Et cette Force, cette VIE, cette puissance, ne viennent que de la Croix, c’est-à-dire de l’alignement de notre volonté sur la Sienne. Il n’y a rien d’autre que la croix acceptée, pour que les disciples reçoivent cette Vie dont ils ont besoin et qui en est la face cachée.

Désirer la lumière de la croix sans les ténèbres de la croix, c’est presque normal ! Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’esprit (Gal. 5). Nous voulons probablement tous le chemin joyeux sans le fardeau, nous voulons moissonner avec allégresse sans semer avec larmes (Ps. 126/5), nous voulons la Vie sans avoir à  mourir (Jean 12/24), nous voulons entrer dans la Gloire en chantant ! alors que les fils entrent dans leur autorité par le chemin d’une obéissance coûteuse (Note 4).

Tout cela relève de la sphère naturelle, mais Dieu nous a préparé une place au-dessus d’elle : c’est à  nous de nous y rendre, et d’user de ce droit inespéré de DEVENIR des enfants de Dieu, c’est-à-dire pouvant prétendre à un statut d’héritiers naturels (2 Pi. 1/4).

LA VIE ET LA MORT

Les auteurs des épîtres ont parlé de beaucoup de choses, mais ont pris la précaution de ne pas extraire de leurs enseignements LES FONDAMENTAUX du message de Jésus :

Romains 8:13

 » car si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez « .

Nous pouvons ajouter que si vous vivez un christianisme charnel, vous mourrez spirituellement. Vous connaîtrez l’apparence de la piété, mais vous en aurez renié ce qui en fait la force (2 Timothée 3/5). Si vous vivez votre christianisme en étant davantage débiteur à la chair qu’à l’Esprit (Romains 8/12), vous perdrez le feu de votre premier amour (Apocalypse 2/4). Vous mourrez sans entrer dans le pays promis, dans le royaume de Dieu sur lequel Christ est roi.

Colossiens 3:5

 » Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre, la fornication, l’impureté, les affections déréglées, la mauvaise convoitise, et la cupidité, qui est de l’idolâtrie « 

Le corps de Christ ne peut prétendre à ce statut glorieux (« de Christ ») que parce que LA VIE s’y trouve présente. Et le principe de la VIE est l’abondance, la régénération, le dynamisme, le progrès … Enlevez cette VIE et le corps n’est pas vraiment le corps. Tous ceux qui sont tournés vers les structures religieuses en comptant sur elles pour être nourris sont en danger. Elles ont leur raison d’exister, à  condition que le Seigneur en soit le centre, mais le devoir de chacun est d’être attaché à Christ, et de demeurer EN LUI. Ensuite vient le rassemblement.

SANS PRESSOIR, PAS DE VIN

La mort de la croix, la mort du grain de blé, la porte étroite, le chemin étroit, le renoncement, le sacrifice vivant de nos corps (voir note 5), l’abandon de notre vie, la mortification de Colossiens 3, sont des vérités qui ont parfois été prêchées dans un esprit mystique, religieux, ou névrosé. C’est vrai.

Mais c’est sans doute parce que, dans ces cas-là, la croix était un simple sujet de message. La croix n’est pas un sujet, elle est une expérience, une expérience que chacun d’entre nous doit apprendre à acquérir et qui peut devenir quotidienne.

Elle est un fardeau, oui, mais que le Seigneur par Son Esprit rend doux et léger (Matthieu 11/30), un bois grâce auquel toutes les amertumes, toutes les impossibilités deviennent surmontables (Exode 15).

C’est elle enfin, qui agissant dans l’homme naturel par les principes décrits dans Colossiens 3:5 (cité plus haut), produit les effets de la vraie vie dans l’homme spirituel, c’est-à -dire le jaillissement de cette source d’eau vive « jusque dans la vie éternelle » (Jean 7/38).


(Note 1) : Et il y aurait beaucoup à  dire à  propos de cette nuance. Le très grand drame de notre époque, c’est que nous connaissons encore le prix du sang de Jésus, mais que nous n’en connaissons plus la valeur.

De tout temps, ceux qui annonçaient l’Évangile disaient à leurs interlocuteurs qu’ils étaient perdus. Puis on leur expliquait la Grâce de Dieu, Son amour et le nécessaire sacrifice qu’imposait le péché du monde. Enfin, on les conduisait, repentants, au Rédempteur.

Aujourd’hui on commence par leur dire qu’ils sont sauvés et que Dieu est bon. En éradiquant donc la repentance, trop compliquée à gérer, on fabrique des membres à la pelle mais on ne trouve plus de disciples .

Le Dieu de jadis acceptait le cœur repentant et lui donnait une place dans Sa maison, aujourd’hui, c’est le contraire : on nous demande d’accepter Dieu dans notre vie, ce qui établit un terrible malentendu sur le péché et la justice .

(Note 2) : « Ce sont les violents qui s’emparent du royaume des cieux » (Matthieu 11:12).

(Note 3) : Parce qu' »ils n’ont pas aimé leur vie au point de craindre la mort » (Apocalypse 12/11), ils n’ont pas voulu faire partie de ceux qui échangent la promesse de bénédiction contre un plat de lentilles (Genèse 25/34 et Hébreux 12/16).

(Note 4) :  » Le Fils … a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes  » (Hébreux 5:8)

(Note 5) : Abraham dut sacrifier Ismaël avant de sacrifier Isaac. Il y a parmi nous des chrétiens qui voudraient offrir à Dieu des sacrifices spirituels, avant d’offrir en sacrifice leurs dons naturels. Le seul moyen pour nous d’offrir à Dieu un sacrifice spirituel, c’est de lui offrir notre corps en sacrifice vivant.

La sanctification est plus que la délivrance du péché : elle suppose l’abandon conscient et volontaire de notre vie à Dieu quoi qu’il puisse en coûter. Si nous ne sacrifions pas ce qui est naturel à ce qui est spirituel, l’élément naturel tournera sans cesse en dérision l’élément spirituel, qui est la vie du Fils de Dieu en nous, et produira une perpétuelle instabilité. C’est ce que provoque toujours le manque de discipline dans la vie spirituelle.

– « On ne m’a pas appris la discipline quand j’étais jeune« , dites-vous.

C’est donc à vous de vous discipliner maintenant. Dieu ne veut pas s’occuper de notre vie naturelle tant que nous en faisons une idole. Mais si nous l’exposons au désert, si nous la tenons assujettie, alors il ouvrira devant nous des puits d’eau fraîche et de vertes oasis (Oswald Chambers).