J’aimerais parfois ne pas avoir à  parler de la France, car il se passe des choses importantes dans le monde. Malheureusement, il se passe aussi des choses en France.

 

 

De grands garçons en culottes courtes qui tapent dans un ballon, et qu’on appelle équipe de France de football, gagnent des matchs et sont finalistes d’une compétition planétaire, et il se dit que s’ils gagnent la compétition, toute la France sera « unie » dans l’enthousiasme. Que tout un pays puisse s’enthousiasmer parce que de grands garçons en culottes courtes tapent dans un ballon me semble consternant. Que des gens qui ont parfois des difficultés à  boucler leurs fins de mois aient un tel engouement pour des gens qui gagnent en six mois ce qu’eux ne gagneront pas en toute une vie, et qu’ils considèrent que ces gens devenus très riches parce qu’ils tapent dans un ballon (et qui, pour la plupart, accordent moins d’importance au futur de la France et de l’Occident qu’à  leur plus récente paire de chaussettes) comme incarnant « la France » me laisse absolument perplexe. Cela ne date pas d’hier, je sais.

Il se passe des choses en France, disais-je et des grands garçons en culottes courtes n’effacent pas le reste. Les émeutes qui viennent d’avoir lieu à  Nantes sont bien plus significatives de l’état réel de la France.

Une criminalité largement musulmane (soixante dix pour cent des détenus dans les prisons françaises sont musulmans) est à  l’oeuvre dans le pays et y crée une insécurité croissante. Face à  elle la police est largement impuissante et a le choix entre deux attitudes : fermer les yeux et ne rien faire (c’est pour cela qu’il existe dans le pays six cent zones de non droit où la police n’intervient quasiment pas et où la loi qui règne est celle des gangs et des imams), ou bien intervenir et risquer alors, si l’intervention tourne mal (ce qui est toujours très envisageable car les criminels musulmans ne respectent pas la police), d’avoir un criminel blessé ou mort, ce qui entraînera automatiquement des émeutes et des scènes de guerre civile qui ne se calmeront qu’avec un geste de reddition : la mise en examen, voire l’incarcération du policier coupable d’être intervenu.

Ce qui s’est passé à  Nantes a suivi une logique effroyable, qui sera vite oubliée, jusqu’à  la prochaine fois. Cette logique fait qu’une incitation existe chez les policiers à  ne pas intervenir et cette logique peut conduire, par exemple, à  la passivité des policiers lorsqu’ils ont entendu l’assassin de Sarah Halimi crier Allahou Akbar. Cette logique fait aussi que des criminels constatent l’impuissance de la police et en tirent leurs propres conclusions. Il existe une économie de la criminalité, qui repose sur un principe bien connu par les économistes dignes de ce nom : tout criminel fait un calcul coût-avantage et commet un crime si l’avantage qu’il peut tirer du crime est supérieur à  ce que le crime peut lui coûter. Il n’est pas difficile de voir que, pour des criminels musulmans en France, l’avantage qu’ils peuvent tirer d’un crime est très supérieur à  ce que le crime peut leur coûter. Et il en va de même pour les émeutiers qui peuvent se donner la joie de montrer leur haine en saccageant sans risquer grand chose.

Si l’on veut voir à  quoi cela conduit, il suffit de regarder un département qui incarne le futur du pays et qui a fait brièvement les titres de l’actualité ces derniers jours : la Seine Saint Denis. C’est le département français qui compte le plus grand nombre de zones de non droit, la plus forte proportion de musulmans dans sa population, le plus grand nombre de voitures brûlées chaque année par tête d’habitant, une quantité de chômeurs et d’assistés à  plein temps qui crève tous les plafonds statistiques, et, parce que la France continue à  connaitre une immigration clandestine, le plus grand nombre d’immigrants clandestins (les services gouvernementaux sont tellement efficaces qu’ils ignorent le nombre d’habitants du département et le nombre exact d’immigrants clandestins qui y sont installés). La Seine Saint Denis est en réalité en train de devenir dans son intégralité une grande zone de non droit dans laquelle subsistent quelques ilôts préservés. Dans la ville de Saint Denis où se situe l’université où j’ai enseigné pendant des années, des groupes de femmes intégralement voilées côtoient des groupes de barbus en djellabah. Les librairies islamiques et les mosquées prolifèrent. Quand j’étais invité à  la télévision française et que je me risquais à  passer par le centre commercial situé près de la basilique, je recevais des insultes et des menaces et je devais être très prudent. L’université était touchée et, sur les murs de la cafétéria figuraient fréquemment des appels au meurtre de Juifs, parfois des appels au meurtre de policiers.

Si je dis que le département incarne l’avenir du pays, c’est parce que la Seine Saint Denis n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui il y a trente ans. Le basculement s’est opéré très vite. D’autres endroits en France sont en train de basculer. Il n’y avait pas six cent zones de non droit en France il y a trente ans.

Le basculement est géographique et politique, par l’émergence et l’accroissement des zones de non droit, qui sont des zones autonomes sur le sol français.

C’est aussi un basculement en termes de sécurité: l’impossibilité pour la police de faire son travail n’avait pas, et de loin, atteint ce degré il y a une vingtaine d’années.

C’est, surtout, un basculement culturel.Je dis ici que la criminalité est largement musulmane parce que c’est vrai. C’est une évidence que nul n’ignore, et qui repose sur deux éléments essentiels : d’une part, selon l’islam, les Occidentaux sont des dhimmis méprisables qu’on peut maltraiter et qui devraient être soumis (et il suffit d’aller sur des sites internet islamique pour voir que ce discours y est tenu), les gestes de jeunes musulmans suivent. D’autre part, le discours de gauche n’a cesse de répéter que l’Occident était coupable de colonisation, avait opprime les musulmans et devait en assumer les conséquences. Les gestes de jeunes musulmans suivent aussi.

Parce que le poids de l’islam et la mentalité de dhimmi montent dans l’atmosphère, et parce que le discours de gauche est hégémonique en France, parce que des lois liberticides imposent cette hégémonie, les policiers sont dans une position impossible. Les commentateurs sont dans une position impossible aussi. Ecrire ce que je viens d’écrire peut valoir sur le territoire français de lourdes amendes, voire davantage. Je ne vis plus en France, et je suis libre.

Parce qu’écrire ou dire ce qui doit l’être est devenu inconcevable en France, remédier au problème est quasiment impossible. Sans diagnostic adéquat, pas de remède adéquat.

 

L’avenir de la France dès lors me semble sombre.

Il me semble d’autant plus sombre que l’information a largement disparu. Ivan Rioufol et Gilles-William Goldnadel font un travail remarquable. Le magazine Valeurs Actuelles aussi. Mais c’est infiniment trop peu. Quand je parcours la presse française, ce n’est presque jamais pour m’informer.

Politiquement, aucun candidat à  une élection majeure ne se rapproche du conservatisme au sens américain du terme. Et j’en viens à  penser qu’il serait suicidaire pour un politicien en France d’être conservateur au sens américain du terme. Ce serait pourtant à  ce prix qu’un redressement serait envisageable.

Puis-je espérer que le vent qui souffle de Hongrie et d’Autriche et qui touche maintenant l’Italie puisse toucher la France ? Est-ce trop espérer ?

Le discours de Macron à  Versailles a, en tout cas, montré plusieurs choses que je sais depuis le jour où Macron est apparu sur la scène politique : Macron est un être vide et inconsistant qui ne réformera rien. Il est vide. Les quelques brindilles de faible pensée qui traversent le vide sidéral qui se situe entre ses deux oreilles sont

a) une volonté de dissoudre la culture française et la culture occidentale dans une bouillie multiculturaliste,

b) une adhésion à  une conception socialiste du monde dans laquelle une nomenklatura planétaire gouverne tandis que la plèbe est traitée comme une plèbe à  laquelle on distribue des miettes, un aveuglement volontaire et pusillanime devant l’avancée de l’islam,

c) un cynisme absolu qui peut conduire à  embrasser des terroristes s’ils ont de l’argent,

d) une arrogance qui est le complément du cynisme. Avoir lu qu’il a dit être « humble » donne envie de sourire. Avoir vu qu’il a dit « je ne réussis pas tout«  pousserait à  répondre que non, il ne réussit pas tout puisqu’il ne réussit rien.

Il a dit aussi qu’il « faut restaurer l’ordre et le respect républicain«  : on a vu à  Nantes et on voit en Seine Saint Denis comment il s’y prend. Sa plus belle phrase : « la République n’a aucune raison d’être en difficulté avec l’islam« . Non, aucune raison. Tout va bien. Il a promis de réduire la pollution de l’air. S’il arrêtait de polluer l’air en parlant, ce serait un bon début.

Des Français lui trouvent un « air présidentiel », disent les sondages qui, par ailleurs, montrent un effondrement de la confiance que les Français peuvent avoir en lui. Un air présidentiel ? Je préfère ne rien ajouter. À mes yeux, il aimerait avoir l’air, mais n’a pas l’air du tout.

Le Royaume Uni a eu Margaret Thatcher et a maintenant l’absolument médiocre Theresa May. A l’époque de Margaret Thatcher, la France avait François Mitterrand, un vil imposteur. Depuis Mitterrand, il n’y a pas eu un Président digne de ce nom. Après Hollande il était difficile de trouver pire : Macron a été trouvé par ceux qui l’ont mis sur le marché comme un baril de lessive. Il n’y a rien d’étonnant à  ce qu’il soit en train de lessiver la France. Une guerre civile froide (avec épisodes chauds) est en cours, et ceux qui sont censés gouverner le pays se conduisent comme s’ils avaient déjà  perdu.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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