Il a déjà  été dit ici que le discours de Donald Trump aux Nations Unies avait été un très grand discours. Binyamin Netanyahu, l’un des rares grands hommes d’Etat de l’époque actuelle, l’a dit. John Bolton l’a dit.

 

Ce fut un discours à  placer au côté du discours prononcé par Donald Trump à  Varsovie voici quelques semaines. Ce fut un discours qui appartient à  l’histoire et qui trouvera sa place au côté d’autres grands discours prononcés par de grands Présidents des Etats-Unis: Abraham Lincoln ou Ronald Reagan. Ce fut un discours qui avait des accents reaganiens.

Ce fut un discours exposant la doctrine Trump telle que je l’ai expliquée dans mon livre La Révolution Trump ne fait que commencer: Suivi des discours de Donald Trump*. Et effectivement, la révolution Trump ne fait que commencer.

 

Apres avoir souligné que le redressement des Etats-Unis, malgré l’obstructionnisme du Congrès, s’était enclenché, grâce à  de nombreux décrets de déréglementation (créations d’emploi et investissements sans précédents depuis plusieurs décennies, taux de chômage le plus bas depuis seize ans), Donald Trump a exposé sa vision du monde: celle d’un réalisme fondé sur des principes réalistes (principled realism).

Les Etats-Unis ont des valeurs, mais ne cherchent pas à  les imposer. Ils respectent la souveraineté des autres nations pour peu qu’elles contribuent à  l’harmonie du monde, à  la paix et au respect des êtres humains. Mais quand des régimes menacent tout cela, les Etats-Unis ont le devoir moral de réagir. Quand les alliés des Etats-Unis sont menacés, les Etats-Unis sont résolument à  leurs côtés. Et quand des régimes se font menaçants, les Etats-Unis doivent répondre.

L’état du monde étant ce qu’il est, Donald Trump a expliqué pourquoi les Etats-Unis devaient répondre au comportement du régime de Kim Jong-Un : parce que le régime de Kim Jong-Un, outre les crimes innommables qu’il commet contre sa propre population depuis trop longtemps, menace ses voisins, Corée du Sud et Japon, et menace aussi directement les Etats-Unis. Et Donald Trump a tracé une ligne rouge: la Corée du Nord devra se trouver dénucléarisée. Il a souligné, calmement mais fermement, que si le régime devait s’en prendre aux Etats-Unis ou aux alliés des Etats-Unis, la Corée du Nord serait rayée de la carte du monde (cela s’appelle la dissuasion). Il a rappelé que la survie du régime devait tout à  ceux qui commercent avec lui, et a condamné toute forme de commerce avec le régime, sans aucune forme d’équivoque. Cela visait la Chine en tout premier lieu, mais aussi la Russie.

Donald Trump a aussi évoqué le problème brûlant posé par la dictature des mollahs en Iran. Cette dictature (dirigée par le guide suprême et inamovible Ali Khamenei, pas du tout par le pantin pour idiots inutiles appelé Hassan Rouhani) opprime la population iranienne et commet de multiples crimes contre celle-ci, finance le terrorisme islamique, et fomente la guerre au Yémen, au Liban, en Irak, en Syrie, ailleurs. Elle cherche à  se doter (en collusion avec la Corée du Nord) de l’arme atomique. Elle menace de détruire Israël. Elle a pu tirer des avantages considérables de l’accord désastreux passé par l’administration Obama, et cet accord désastreux doit être rejeté d’une manière ou d’une autre par les Etats-Unis, et le sera bientôt.

Le régime vénézuélien n’est pas un résultat du socialisme mal appliqué, mais le résultat auquel conduit toujours le socialisme

Donald Trump a évoqué le régime vénézuélien: pour souligner que les Etats-Unis ne pouvaient rester indifférents au sort du peuple opprimé par ce régime. Et il a prononcé une phrase très juste, disant que le régime vénézuélien n’était pas un résultat du socialisme mal appliqué, mais le résultat auquel conduisait toujours le socialisme. Et il a, sur cette base, évoqué aussi les souffrances du peuple cubain, et celles des peuples soumis à  d’autres régimes socialistes.

Donald Trump a souligné que les Etats-Unis avaient les moyens d’agir dans le cadre ainsi défini: le redressement du pays repose aussi sur le redressement de l’armée, qui, a dit Donald Trump, doit rester la plus puissante et la plus efficace du monde. Sept cent milliards de dollars sont consacrés au redressement de l’armée.

Il a rappelé que si l’Organisation des Nations Unies avait été fondée sur des principes nobles, elle s’était éloignée de ces principes, et les violait de manière éhontée en admettant par exemple à  la Commission des droits de l’homme des pays qui piétinent les droits de l’homme.

Nul ne doit douter que le discours sera suivi d’effets.

Concernant la Corée du Nord, toutes les options sont sur la table, mais avant d’envisager une option militaire, complexe à  mettre en oeuvre (on en parle néanmoins à  Washington, où on évoque la destruction de toutes les lignes de communication internes au pays grâce à  la technologie mise au point par Boeing), Donald Trump va renforcer considérablement les sanctions et mesures de rétorsion vis-à -vis de ceux qui commercent avec la Corée du Nord et vis-à -vis de la Corée du Nord elle-même.  La Russie sera visée, mais bien davantage encore la Chine, et les Etats-Unis peuvent interdire toute transaction financière entre des institutions américaines et les banques chinoises impliquées dans des échanges avec la Corée du Nord. L’interruption des échanges entre la Chine et la Corée du Nord serait à  même d’asphyxier le régime de Kim Jong-Un. Cette asphyxie serait la moins mauvaise issue envisageable.

Concernant l’Iran, toutes les options sont sur la table aussi. Nul ne peut savoir si Donald Trump a décidé de sortir de l’accord passé avec la dictature des mollahs de manière directe, ou s’il se contentera de dire que la dictature des mollahs viole l’accord, ce qui impliquera des sanctions américaines contre le régime, et des mesures contre ceux qui commercent avec le régime (cela concerne plusieurs pays d’Europe). Dans tous les cas, des décisions seront prises. Et il n’est que temps. Des décisions seront prises aussi concernant la présence de l’Iran en Syrie et au Liban, sur la frontière Nord d’Israël.

Des décisions seront prises concernant le Venezuela et Cuba: les accords passés par Obama avec Cuba ne resteront pas en l’état, et les Etats-Unis vont exiger que l’ouverture enclenchée par Obama soit accompagnée d’un retour au respect des droits de l’homme à  Cuba.

La question « palestinienne » a été absente du discours de Donald Trump, qui la considère comme une question très mineure, la laisse en suspens, et pense qu’elle relève des décisions souveraines d’Israël. Il a raison.

Binyamin Netanyahu a dit que le discours de Donald Trump était un très grand discours. Il en partage toutes les orientations.

Les Etats-Unis de Trump et l’Israël de Netanyahu oeuvrent en synergie, et c’est très bien ainsi.

Je préfère ne rien dire du médiocre discours d’Emmanuel Macron. Je pourrais employer des adjectifs plus adéquats que « médiocre » pour le qualifier, mais je n’ai pas envie en cet instant d’être insultant. La France est une petite puissance qui veut faire croire encore qu’elle est grande. Elle en est réduite à  se prostituer auprès de gens comme Ali Khamenei. Triste spectacle. Passons.

Nombre de journalistes français ont trouvé le discours de Macron très bon et ont dit que c’était un discours inverse de celui de Donald Trump: on ne saurait mieux dire. Fort heureusement, la grenouille n’est pas aussi grosse que le boeuf. Mais est-ce une grenouille ou un ballon de baudruche gonflé à  l’hélium?

Macron est trop jeune pour être un enfant de Pétain, mais il y a en lui des accents qui ne trompent pas.

 

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.