Dans un monde où chaque fois de nouveau la haine et la guerre éclatent et semblent réclamer toute puissance, nous entendons parfois des voix qui nous rappellent que, vaguement, l’humanité languit après un amour réel et sincère, un amour qui ne fait pas de mal, mais rien que le bien.

Mais hélas, combien inefficaces paraissent ces voix et ces efforts, lorsque chaque fois de nouveau la violence est employée comme seule solution aux problèmes de l’humanité.

Comment se fait-il que l’amour humain reste si impuissant ?

Cela vient de ce que l’amour n’est efficace que lorsque nous remontons vers la source de l’amour, vers Dieu lui-même ! Car Dieu seul peut unir le désir de l’amour, à  savoir ne faire que du bien, avec la puissance pour achever ce bien et pour ainsi triompher du mal.

Un des points faibles de l’amour humain est qu’il se tend naturellement vers ceux qui nous sont sympathiques, ou, comme le Seigneur Jésus l’exprima :

« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous ? » (Matth. 5:46) –

ou bien comme Paul l’exprime :

« Car à  peine, pour un juste, quelqu’un mourra -t-il, (car pour l’homme de bien, peut-être quelqu’un se résoudrait même à  mourir) ; mais Dieu constate son amour à  lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Rom. 5 : 7,8)

L’AMOUR DE DIEU

Non seulement nous lisons au sujet du caractère triomphant de l’amour de Dieu :

« lorsque nous étions des ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son fils » (Rom. 8:10),

mais aussi sur le résultat merveilleux de l’amour divin :

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle ». (Jean 3:16)

L’amour de Dieu est infini et il est tout-puissant pour achever tout bien. La mesure de l’amour de Dieu envers nous est la même que celle dont il a aimé son propre Fils bien-aimé dès avant la fondation du monde. C’est l’amour éternel et infini de Dieu qui était la base de l’œuvre de Christ. L’amour de Dieu a payé le prix, ayant trouvé le sacrifice par lequel les péchés seraient effacés. Face à  un monde qui était entièrement tombé dans la haine et dans l’hostilité contre Dieu,

Dieu a montré son amour infini en donnant dans la mort ce qu’il possédait de plus cher et de plus précieux auprès de lui, son Fils bien-aimé, et ceci pour ses ennemis déclarés. Christ a accompli la volonté de Dieu lorsqu’il a donné sa vie sur la croix du Calvaire.

Ce fait démontre le caractère éternel de Dieu : « Dieu est amour« .

L’amour de Dieu est annoncé maintenant dans l’évangile : la rémission des péchés est offerte à  quiconque croit.

L’amour de Dieu attire des âmes malheureuses et opère l’atmosphère de recueillement dans lequel elles réfléchissent et reviennent à  Lui.

Ensuite vient la lumière divine et révèle pleinement leur état de péché et de perdition. Ensuite l’amour de Dieu leur assure que leurs péchés leur sont pardonnés dès qu’ils croient.

« Dieu est amour. En ceci a été manifesté l’amour de Dieu pour nous, c’est que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. En ceci est l’amour, non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que Lui nous aima et qu’il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés… Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu et Dieu en lui. »(1 Jean 4 : 9,10,16)

C’est en effet envers un monde plein de haine et de violence que l’amour de Dieu s’est manifesté. Dieu n’a pas exclu même les plus grands pécheurs de Sa grâce, et fait proclamer l’évangile du salut à  tous :

« Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même… Nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu. » (2 Cor. 5)

L’amour de Dieu est venu pour nous rencontrer dans la personne de Christ.

« Et je leur ai fait connaître ton Nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux. » (Jean 17 : 26)

L’amour mutuel entre le Père et le Fils s’est révélé dans la mort et la résurrection du Seigneur Jésus.

« À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne.«  (Jean 10 : 17)

Lorsque le Seigneur Jésus dit qu’il a fait connaître le Nom du Père, cela signifie que par Son exemple, Son enseignement et Sa mort, Il a manifesté toute la longueur, la profondeur, la largeur et la hauteur de la bonté divine, de l’amour qui éternellement remplit le cœur de Dieu.

Déjà  bien des siècles avant Christ, le Psalmiste avait chanté la bonté divine, dont il connaissait quatre dimensions.

« Car comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Sa bonté est grande envers ceux qui le craignent. »

Après ces hauteurs, il mentionne la largeur :

« Autant l’orient est loin de l’occident, autant il a éloigné de nous nos transgressions. »

Ensuite vient la longueur :

« Mais la bonté de l’Eternel est de tout temps et à  toujours sur ceux qui le craignent. »

Ensuite il mentionne les profondeurs des tourments éternels dont nous sommes sauvés :

« Qui rachète ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de compassions. » (Ps. 103 : 4,11,12,17)

Le Seigneur Jésus qui nous a manifesté sur terre tout cet amour divin, pouvait dire :

« Celui qui m’a vu, a vu le Père. »(Jean 14:9)

Toute la vie du Seigneur Jésus était une grande manifestation de l’amour divin en activité.

Dans son enseignement, il parlait du Père qui a compté les cheveux de nos têtes, qui fait briller son soleil sur les méchants et les bons, qui allait à  la rencontre, en figure, du fils prodigue, et qui a donné son propre Fils pour nos péchés.

Durant toute sa vie, qui débordait d’un service constant, le Seigneur Jésus a montré le cœur de Dieu par sa compassion et sa miséricorde envers chaque forme de souffrance humaine, nourrissant les foules, guérissant les malades, chassant les démons, ressuscitant les morts. Jamais il ne se fatiguait de faire le bien, de bénir, de pardonner ou de guérir, pendant que, du matin jusqu’au soir, les foules se pressèrent autour de Lui avec toutes leurs misères. Il voulait que ce même amour soit versé dans nos coeurs :

« Que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux. »(Jean 17:26)

Le Seigneur Jésus n’a pas voulu nous faire don d’un amour inférieur à  celui dont Il avait été éternellement l’objet. Ici-bas, au milieu des ténèbres de l’homme, l’amour du Père était son soutien et ses délices, et il veut que nous soyons soutenus et réjouis du même amour. Deux fois, lorsque Christ était ici-bas, le Père a exprimé Son bon plaisir en l’homme Jésus, d’abord au Jourdain, lorsqu’il fut baptisé et que le Saint Esprit descendit comme une colombe sur Lui :

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir. » (Matth. 3:17)

Et plus tard, sur la montagne de la transfiguration :

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez- le. »

(Luc 9:35)

Connaissant la puissance réconfortante et opérante d’un tel amour, Jésus désirait qu’il vienne aussi en nous, et Sa prière a été exaucée, lorsque « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné« . (Rom. 5:5)

Au milieu de la froideur et de l’égoïsme, quel bonheur de savoir et de réaliser journellement par la foi qu’un tel amour pur et insondable habite dans nos coeurs. Ainsi nous sommes devenus participants de la nature divine, et en possédant Son amour qui est victorieux du mal, nous possédons toutes choses.

Rien dans le ciel ni sur la terre n’est capable de nous séparer d’un tel amour, voilà  la bénédiction et la richesse de notre vie nouvelle.

« Grâces soient rendues à  Dieu pour Son don inexprimable ! » (2 Cor. 9:15)

Ceux qui sont conscients du fait que Dieu Lui-même est amour, comprennent aussi pourquoi l’amour est une puissance si efficace lorsqu’il opère. Christ a vaincu l’homme fort, a vaincu tous ses ennemis, dans Sa mort et Sa résurrection, et maintenant il prend leurs dépouilles, délivrant les âmes de la domination de Satan. Et du moment que Son amour est répandu dans un cœur croyant, il triomphe d’abord de notre égoïsme naturel, et ensuite de toutes les autres formes de mal qui s’y trouvent par nature.

Dieu veut vaincre en nous toute résistance intérieure en brisant l’opposition de la chair par Son Esprit.

Comme nous l’avons déjà  vu, le secret du caractère victorieux de l’amour de Dieu se trouve dans le fait que Dieu n’a pas besoin de découvrir préalablement du bien ou quelque chose d’attrayant dans les objets de Son amour. Dieu aime même ses ennemis, parce que Lui-même est amour.

Lorsque Satan avait concentré toute la haine de l’homme autour de la croix de Christ, l’amour de Dieu a triomphé. Et si Dieu nous a aimés, lorsque nous étions encore des ennemis, combien plus Il nous aimera, maintenant que nous sommes ses chers enfants.

L’AMOUR DE CHRIST

Nous avons lu que Dieu a aimé le monde et nous lisons en Eph. 5:23 que Christ a aimé l’assemblée. Nous avons une image touchante de l’amour de Christ dans les prescriptions pour l’esclave hébreu en Exode 21 :

« Si tu achètes un serviteur hébreu, il servira six années et la septième il sortira libre, gratuitement… Mais si le serviteur dit positivement : J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre ; alors son maître le fera venir devant les juges et le fera approcher de la porte ou du poteau et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon ; et il le servira à  toujours. » (Ex. 21:1-6)

De cette manière, le Seigneur Jésus qui avait quitté la gloire du ciel pour séjourner ici-bas dans la forme d’un esclave, a montré son immense amour pour son Père, pour ses disciples, pour le résidu juif et pour son assemblée, son épouse, des êtres jadis morts dans leurs fautes et dans leurs péchés, et il a refusé de se libérer de la mort de la croix.

Lorsqu’il fut crucifié, ses ennemis disaient, en se moquant :

« Toi qui détruis le temple et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, descends de la croix. » (Matth. 27:40)

Le Seigneur Jésus avait en effet la puissance de se sauver lui-même, d’anéantir les clous et les cordes qui le tenaient là  attaché à  la croix, mais il n’a pas voulu user de sa puissance pour se sauver lui-même. Il a préféré user d’une puissance supérieure, celle de donner sa vie et de la reprendre en résurrection, car son Père, et son amour pour nous, lui avaient donné ce commandement.

Comme le serviteur hébreu préférait rester esclave à  cause de ses bien-aimés, ainsi notre bien-aimé Sauveur, par amour pour nous et pour son Père, est resté sur la croix, jusqu’à  ce que toute l’œuvre de la rédemption fût accomplie. C’était bien là  le triomphe d’un amour qui ne chercha point ses propres intérêts, mais qui s’oublia lui-même afin de se sacrifier entièrement pour les autres, ses ennemis.

C’est ce qui fait de la croix la source de l’amour la plus riche de tout l’univers.

La croix est également la réponse divine à  toutes les questions posées par le scepticisme concernant l’amour de Dieu, telles que :

« Pourquoi l’amour de Dieu n’a-t-il pas empêché le mal de venir dans le monde ? »

Ou bien :

« Pourquoi les croyants ont-ils tant d’épreuves ? »

Ou :

« Comment un Dieu d’amour peut-il faire tourmenter les impies pendant toute l’éternité dans l’étang de feu et de soufre ? »

Ou bien :

« D’où viennent tant de désastres et de guerres ? »

Aucune de ces questions n’a autant de puissance saisissante que celle de Jésus sur la croix :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

La foi seule, par la révélation divine, peut trouver la réponse à  de tels mystères. La réponse donnée par le Saint Esprit à  la question du Seigneur Jésus sur la croix est celle-ci :

« Dieu préférait abandonner la sainte victime, que de laisser subsister le péché dans l’univers. »

Car le Dieu d’amour est saint. Ensuite la gloire du Père a ressuscité Christ d’entre les morts. Le péché devait être expié et lorsque Jésus fut fait péché pour nous, Dieu détourna ses yeux de la victime expiatoire.

On comprendra tous les autres problèmes, lorsqu’on accepte le message de la croix et lorsqu’on se soumet à  l’enseignement du Saint Esprit par la Parole de Dieu.

L’intelligence naturelle de l’homme ne résoudra aucun mystère divin, mais c’est le Saint Esprit qui est donné à  quiconque est né de nouveau et qui croit. Voilà  la clé que l’homme naturel et inconverti ne possède pas, de sorte qu’il ne comprend pas les choses de Dieu, qui plutôt lui semblent être une folie.

Nous avons un exemple de la manière paradoxale dont Christ montre parfois son amour, dans le récit de la résurrection de Lazare. Marthe et Marie avaient fait parvenir ce message au Seigneur :

« Seigneur, voici celui que tu aimes est malade.. Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. » (Jean 11:3,5)

Le mot « voici » exprime un certain étonnement : Tu l’aimes et pourtant il est malade !

L’amour de Christ n’avait pas seulement une réponse à la maladie, mais aussi à  la mort, et en faisant passer Lazare par la mort et la résurrection, la gloire de Dieu et de son Fils brillait d’un plus grand éclat que si Lazare avait été guéri de sa maladie. Le Seigneur a attendu jusqu’à  ce que Lazare meure, car ses pensées sont aussi élevées au-dessus des nôtres que le ciel est élevé au-dessus de la terre.

Sans la mort et la résurrection cette famille de Béthanie n’aurait pas connu le Seigneur Jésus comme la RÉSURRECTION ET LA VIE.

Nous avons à  apprendre combien l’amour de Christ surpasse toute connaissance, et les choses de Dieu ne peuvent pas être mesurées à  l’échelle de l’intelligence humaine. Parfois les épreuves sont nécessaires pour

« la destruction des forteresses,… les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu,… amenant toute pensée captive à  l’obéissance de Christ. » (2 Cor. 10:4-6)

Un des caractères les plus précieux de l’amour de Christ, c’est la constance, la permanence. Le même amour qui ressuscita Lazare, qui prenait tendrement soin des disciples et des foules comme un berger prend soin de son troupeau, est maintenant actif dans le ciel, intercédant en faveur de chaque croyant et coopérant au salut des pécheurs. Ceux qui ont fait l’expérience du caractère changeant de l’amour humain apprécieront davantage que

« Jésus Christ est le même, hier, et aujourd’hui et éternellement… Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à  la fin. » (Hébr. 13:8 ; Jean 13:1)

CHRIST A AIMÉ L’ASSEMBLÉE.

Dans le passé, sur la croix, Il a donné sa vie pour elle, AUJOURD’HUI Il purifie et sanctifie l’assemblée des saints par le lavage de l’eau, c’est-à -dire par la Parole de Dieu, et dans L’AVENIR, il se présentera cette assemblée à lui-même, glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable. Ensemble avec son épouse chérie, l’Assemblée, il régnera sur l’œuvre de ses mains.

Une telle destinée surpasse en effet tout ce que nous pouvions désirer ou penser, et toute connaissance humaine, nous, qui étions des pécheurs.

Aujourd’hui déjà  le Seigneur nous chérit et nous nourrit, puisque nous sommes les membres de son propre corps, de sa chair et de ses os. Car pour toujours nous sommes unis avec lui. Son amour habite dans nos cœurs et la volonté de Dieu est que nous soyons remplis de cet amour jusqu’à  la plénitude de Dieu.

C’est sa volonté que nous connaissions toujours plus l’amour de Christ et que nous en soyons inspirés et dirigés pour faire son œuvre d’amour ici-bas.

(SUITE le 28/9)