« Ce qu’il y a de plus horrible au monde, c’est la justice séparée de la charité. »(François Mauriac)

 » Car le Seigneur te donnera l’intelligence en tout «  (2Tim2.7)

 » Il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé «  (Mat 10.26)

Quelqu’un a dit un jour  » On a le gouvernement que l’on mérite « .

Le peuple d’Israël avait réclamé à  cor et à  cri un roi ; Dieu, contre son gré, leur a donné Saül qui fut un despote épouvantable et un rebelle à  la volonté divine, ce qu’était le peuple lui-même.

Nous aimons nous plaindre de tout et de rien, de notre travail, de notre église, de notre situation, et surtout de nos dirigeants.

Cette attitude bien française a des racines profondes.

Bien sûr nous ne sommes pas les seuls, ce qui n’enlève rien à  la nocivité d’un tel état d’esprit qui est le révélateur d’un certain malaise de nos sociétés occidentales.

Nous sommes depuis trop longtemps habitués à  être assistés dans bien des domaines, et cependant nous sommes insatisfaits. Nous voulons tout attendre de nos gouvernements qui prennent cela comme une excellente raison de s’immiscer de plus en plus dans nos vies privées, et cependant nous nous en plaignons.

L’assistanat chronique entraîne la paresse et tue l’esprit d’initiative et la créativité.

Nous vivons de plus en plus dans un monde formaté, sécurisé à  outrance, qui risque de nous transformer en robots sans intelligence, soumis et devenus esclaves d’un système qui s’achemine vers davantage de répression et d’aliénation de nos libertés. Est-ce cela que nous voulons ? C’est en tout cas ce qui est en train d’arriver.

La réforme de la justice française prônée par M. Sarkozy pose un certain nombre de questions sur cette tendance qu’à  le pouvoir en place à  vouloir contrôler le plus possible ses propres institutions. Ceci est un exemple à  méditer : que se passe-t-il donc dans la tête de nos dirigeants ? Pourquoi tant de réformes en si peu de temps ? Vers quelle sorte de gouvernement nous acheminons-nous ?

 » En 2010, nous réformerons notre justice pour qu’elle protège davantage les libertés et qu’elle soit plus attentive aux victimes. » Le vœu présidentiel adressé par Nicolas Sarkozy aux Français, le 31 décembre 2009, se heurte à  plusieurs difficultés, que la ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie, tente de résoudre en dévoilant peu à  peu les grandes lignes de sa réforme de la procédure pénale, comme elle l’a fait, lundi 4 janvier, devant l’école de formation du barreau de Paris.

En annonçant, il y a un an, la suppression du juge d’instruction, magistrat indépendant, pour confier l’ensemble des enquêtes à  des procureurs soumis hiérarchiquement au ministère de la justice, M. Sarkozy a suscité de vives réactions dénonçant une volonté de mise au pas de juges qui ont parfois mis en cause des élus dans des affaires politico-financières.  » (Alain Salles-Le Monde 06/01/10)

 » Une majorité des personnes interrogées n’est pas favorable à  la suppression du juge d’instruction. La réforme de la procédure pénale est aux yeux de la majorité des Français un dossier « important, mais pas prioritaire », selon notre sondage OpinionWay pour Le Figaro. C’est ce que déclarent en effet 59 % des personnes interrogées. La réforme de la justice, lancée la semaine dernière devant les magistrats de la Cour de cassation par Nicolas Sarkozy, apparaît toutefois comme « prioritaire » aux yeux de 43 % de ses électeurs.

Les Français expriment une position nuancée sur les mesures que pourrait comporter cette réforme, et notamment sur la mesure phare annoncée par le chef de l’État : la suppression du juge d’instruction. 45 % des sondés y sont défavorables et seuls 34 % la défendent. Personnage central des grandes affaires médiatiques des quinze dernières années, hérité du droit napoléonien, le juge d’instruction reste auréolé d’une certaine popularité. Sauf, sans doute, chez les électeurs de Nicolas Sarkozy, qui sont majoritairement favorables à  sa disparition.

Une idée des grands enjeux

Remplacer le juge d’instruction par un juge « de » l’instruction, chargé de contrôler le déroulement des enquêtes ? Une partie des sondés peine toutefois à  se forger une opinion sur ce sujet complexe qui nécessite une certaine connaissance des mécanismes judiciaires : 21 % des personnes interrogées ne se prononcent pas. Malgré tout, et même sans maîtriser tous les articles du Code pénal, les Français se font déjà  une idée des grands enjeux en cause : ils estiment que la réforme de la procédure aura des effets positifs (43 %) sur le respect des droits de la défense, mais négatifs (46 %) sur l’indépendance de la justice.

La principale critique qu’a suscitée l’annonce présidentielle est, en effet, la crainte que les magistrats du parquet qui se verraient confier toutes les enquêtes, ne subissent des pressions.

Parmi les autres pistes de réforme, l’idée de confier à  plusieurs juges, et non plus à  un seul, la décision de placer sous les verrous en détention provisoire un suspect remporte, elle, l’adhésion du public : 79 % des personnes interrogées approuvent ce qui était d’ailleurs l’une des recommandations de la commission parlementaire créée après le drame d’Outreau. Au contraire, le projet de supprimer le secret de l’instruction ne séduit pas du tout l’opinion : 55 % des sondés, toutes opinions politiques confondues, s’y montrent opposés.  » (Laurence de Charrette- Le Figaro.fr 15/01/10)

Quel sont les buts réels de cette réforme ?

1. Retirer aux juges d’instruction leur pouvoir décisionnel, donc éliminer l’existence même de ce magistrat, ce qui équivaut à  ôter toute souveraineté à  la justice qui deviendra un simple outil entre les mains du pouvoir en place. Les magistrats ne rendront la justice qu’en fonction, non plus de leur  » intime conviction  » mais de celle de ceux sous l’autorité desquels ils seront désormais assujettis.

Conséquence :

1. c’est le pouvoir hiérarchique qui fera autorité et le juge ne sera plus qu’un maillon de la chaîne judiciaire qui recevra ses directives  » d’en haut  » selon un modèle pyramidal bien connu…

2. Eviter que des  » affaires  » douteuses, scandales, délits d’initiés et autres émanant de personnalités politiques connues ne soient placées entre les mains de juges d’instruction  » non-corrompus  » donc n’appartenant pas aux milieux, qui risqueraient de dévoiler l’inavouable en place publique.

3. Faire de notre justice un formidable instrument répressif, car s’il n’y a plus véritablement d’instruction, c’est le procureur qui décidera directement des sanctions, applicables très rapidement, avec mises en examens et détentions préventives quasi systématiques. C’est le résultat escompté d’une politique  » archi sécuritaire  » conformément aux protocoles du Traité de Lisbonne dont l’objectif-plus ou moins caché- est de supprimer lentement mais sûrement l’autonomie judiciaire des pays européens. Nous devrons alors faire face à  une justice sans états d’âme, expéditive, qui s’embarrassera le moins possible des détails d’instructions bâclées pour être  » efficace  » rapidement.

Cette justice ira même jusqu’au rétablissement de la peine capitale, ainsi qu’il est écrit dans le Traité de Lisbonne, à  l’endroit des  » insurgés  » au sein de l’Union Européenne. L’entrée en vigueur du Traité permet en effet explicitement de  » réprimer – si nécessaire -, conformément à  la loi, une émeute ou une insurrection « .Ce texte, peu connu, est inséré dans le Bulletin Officiel de l’Union européenne du 14 décembre 2007.Pourtant, l’article2 de la nouvelle Charte des droits fondamentaux dit que  » nul ne peut être condamné à  la peine de mort ni exécuté. « 

Mais il y a des exceptions !

 » La mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un recours à  la force rendu absolument nécessaire :

a) Pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale ;

b) Pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l’évasion d’une personne régulièrement détenue ;

c) Pour réprimer, conformément à  la loi, une émeute ou une insurrection. « 

Avec l’entrée en vigueur de ce Traité de Lisbonne, le gouvernement de l’Union Européenne dispose désormais des pleins pouvoirs pour faire ce que bon lui semble, à  l’image du pouvoir de l’ex-Union soviétique. On a en sinistre mémoire les purges staliniennes et toutes les exactions et crimes commis par les agents du Kremlin…

Les magistrats ont été institués par Dieu lui-même :

 » Ce n’est pas pour une bonne action, c’est pour une mauvaise, que les magistrats sont à  redouter. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien et tu auras son approbation. Le magistrat est serviteur de Dieu pout ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal(…) «  (Rom 12.3-4)

Il ne s’agit pas ici de dénigrer la justice ni les magistrats car nous devons leur être soumis et les respecter, puisque nos nations ont des lois auxquelles il convient d’obéir.

Nous ne débattons pas non plus ici à  propos de la peine de mort- qui devrait cependant être en vigueur puisque la

 » » loi n’est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les indisciplinés, les impies et les pécheurs…  » (1Tim 1.9).

D’ailleurs la peine de mort, et la loi du talion existent toujours dans les pays musulmans et d’autres pays (Chine, Indonésie, Thaïlande…) qui obéissent à  leurs lois et où la clémence n’existe jamais. Chaque nation est souveraine quant à  l’usage qu’elle fait de ses propres lois, même si elles nous semblent barbares pour beaucoup d’entre elles, car bien trop souvent appliquées sans discernement. Même aux Etats-Unis, bon nombre de condamnés à  mort le sont sans preuves réelles de leur culpabilité…

Ce que nous dénonçons c’est l’hypocrisie et les contradictions de réformes qui prétendent apporter du mieux à  la vie des nations et qui en fait ne font que pousser à  l’extrême le désir de contrôle et de manipulation des peuples.

Nous allons vers un monde brutal, dominateur, sans scrupules, et nous devons nous préparer !

Prions pour nos autorités.

 » J’exhorte donc, avant toutes choses, à  faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâce, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à  la connaissance de la vérité. «  (1Tim2.1-4)


Soyez bénis