» Car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu.  » (Mat 10/26)

Avec la (fausse) affaire DSK, l’image de l’économie européenne et mondiale, déjà  ternie, est en passe de subir une transformation radicale et définitive.

Le chaos prédit depuis tant d’années aussi bien par les médias alignés que par les autres, (c’est-à -dire ceux que la classe bien-pensante qualifie de  » conspirationnistes « ) devient une réalité chaque jour de plus en plus tangible.

L’affaire de mœurs de l’ex directeur du FMI , que d’aucuns qualifieraient d’épiphénomène, a été le révélateur de tout un système politico-mafieux, auquel nous sommes hélas bien accoutumés, car basé sur la sempiternelle et universelle trilogie  » pouvoir-argent-sexe  » qui semble bien dicter la conduite de bon nombre de politiciens.

La crise grecque, (déjà  relatée dans une ancienne chronique), est le prétexte rêvé pour les mondialistes d’aggraver la dette souveraine des états, en votant des plans d’austérité successifs basés sur des renflouements aussi inutiles que dangereux. L’argent ainsi injecté n’a plus aucune valeur car il n’est plus indexé sur l’or mais sur du papier (monnaie fiduciaire), assorti de taux d’intérêts aussi absurdes qu’exorbitants. Les états se retrouvent donc dans un cycle infernal de sur-endettement très profitable aux prêteurs, à  l’affût des faillites pour s’arroger leurs possessions.

La Grèce a déjà  vendu une grande partie de son patrimoine terrien à  la Chine. En effet, dès 2010 celle-ci avait proposé son aide financière à  la Grèce en achetant les obligations émises par l’État grec. La COSCO (China Ocean Shipping Compagny) a remporté la concession d’une partie majeure du Port du Pirée, premier port grec athénien, et ce pour 35 ans, afin de faire de ce port le centre de transit commercial des marchandises chinoises vers l’Europe.

Toutes ces manœuvres ne sont rien d’autre que le pillage des ressources d’un État souverain et de celles du contribuable européen par la même occasion.

 » Le conseil d’administration du FMI devrait approuver, vendredi 8 juillet, le déblocage d’une tranche de trois milliards d’euros afin d’aider la Grèce à  rembourser la partie de sa dette arrivant à  échéance en juillet. Dans le même temps, les Européens vont tenter de s’assurer de la participation du secteur privé dans un second plan de sauvetage de cet État membre de la zone euro.

Ce versement fait partie d’un plan de sauvetage de 110 milliards d’euros mis au point en accord avec l’Union européenne et le FMI l’an passé. Le risque d’une contagion liée à  une aggravation de la crise de la dette grecque devrait peser sur les délibérations du conseil d’administration du FMI.

Le Fonds monétaire redoute que la crise gagne d’autres pays comme les États-Unis par le biais des marchés financiers, en particulier si la contagion se propage aux banques européennes exposées à  la dette grecque « . (Le Monde.fr et Reuters 08/07/11)

Une dette publique illégale- une dette privée pernicieuse ?

La question mérite d’être posée. Entre 1967 et 1974, eut lieu la  » dictature des colonels  » qui a fait quadrupler la dette du pays pour des motifs qui ne servaient pas en réalité les intérêts de l’État, mais plutôt pour  » fortifier un régime despotique, réprimer la population. C’est une dette de régime, qui normalement devait tomber en même temps que le pouvoir qui l’avait contractée  » (1).

On pourrait aussi évoquer la dette contractée à  l’occasion des Jeux Olympiques de 2004. Alors qu’en 1997 le gouvernement grec et le Comité olympique prévoyaient une dépense de 1,3 milliards de dollars, le coût total de l’ événement avait en définitive largement dépassé 20 milliards de dollars !…

D’autres  » anomalies  » comme le scandale des sous-marins allemands, produits par une firme de Thyssen (dont il fut question à  l’époque du Reich hitlérien) ou bien de juteux contrats passés avec Siemens à  base de commissions occultes et autres pots-de-vin qui ont servi à  alimenter les deux principaux partis politiques grecs (2) font partie des dettes illégitimes qui devraient être purement et simplement annulées.

Quant à  la dette du secteur privé, elle a été le moteur de l’économie grecque à  partir des années 2000. Les banques grecques – auxquelles il faut ajouter les filiales des banques étrangères – grâce à  un euro fort, pouvaient étendre leurs activités internationales et financer à  moindre coût leurs activités nationales.

Elles ont donc emprunté sans compter….

L’adhésion de la Grèce à  la zone euro en 2001 a fortement stimulé les entrées de capitaux financiers correspondant à  des prêts ou des investissements de portefeuille. Avec les liquidités conséquentes mises à  leur disposition par les banques centrales en 2007-2009, les banques de l’ouest européen-particulièrement françaises et allemandes-mais aussi belges, néerlandaises, britanniques, luxembourgeoises et irlandaises, ont prêté massivement à  la Grèce, sans se préoccuper le moins du monde de la solvabilité de ce pays. La Commission européenne, et particulièrement les gouvernements français et allemands, ont apporté un soutien déraisonnable aux banquiers privés d’Europe occidentale, et pour cela, ils ont mis les finances publiques dans un bien piteux état.

Vers la Tiers-mondialisation de l’Europe
ou  » vous reprendrez bien un petit morceau de dette ? « 

La vieille Europe ressemble étrangement à  un couple en situation de sur-endettement chronique à  qui l’on proposerait, en guise de remède, de s’endetter encore un peu plus, au lieu de lui proposer un plan d’aménagement et d’étalement de ses créances, avec à  la clef, interdiction absolue de contracter le moindre crédit pendant x années. Situation totalement absurde !

L’Union européenne a été depuis l’origine, et de plus en plus, une machine de redistribution et de corruption, prenant l’argent des États membres, pour non seulement le dépenser elle-même, mais pour l’utiliser et inciter de nouveaux pays à  adhérer, comme la Turquie, afin de renforcer le pouvoir de Bruxelles, que l’on peut assimiler à  un Comité central. Tous les États membres reçoivent, à  divers degrés, des subventions de l’UE, prétendument pour égaliser la prospérité au sein de l’Empire européen. Entre 1976 et 2008, les principaux bénéficiaires ont reçu les subventions suivantes (milliards d’euros) :

Espagne : 157,5
Grèce : 133 ,5
Portugal : 72
Irlande : 67,5

soit un total de 430,5 milliards d’euros.

De 2004 à  2008, les parts des contributeurs ont été réparties ainsi :

Allemagne : 31,4%
France : 16,7%
Grande-Bretagne : 13 ,8%
Italie : 12,1%
Pays-Bas : 10,4%

Au total, vingt années de redistribution n’ont pas réussi à  améliorer l’économie des bénéficiaires, mais leur ont permis de s’habituer à  cette manne  » facile « . Pour autant, cela ne les a pas empêché de continuer à  s’endetter, mais au contraire ils n’ont pas hésité à  précipiter leurs budgets, déjà  lourdement grevés par des dotations en subventions, dans des spirales d’endettement encore bien pires… car ils ne se sont pas contentés des subventions annuelles qui leur étaient allouées mais ont contracté des dettes encore plus importantes que les pays donateurs !

En 2010, l’ensemble de la zone euro présentait un endettement de 85% du PIB, la Grèce se retrouvait à  143%, l’Irlande à  96% et le Portugal à  93%. Le montant  » criminel  » de la dette grecque s’établissait à  329 milliards, celui de l’Irlande à  148 milliards et celui du Portugal à  161 milliards (3).

L’euro a grandement facilité l’endettement des pays membres de l’UE, tandis que les clauses des traités de l’Union interdisent la prise de responsabilité collective pour les dettes des différents pays. Les banques, toujours avides de profits et sachant bien le danger d’octroyer des prêts aux débiteurs seront toujours gagnantes, grâce au pouvoir démesuré de la haute finance américaine – la FED notamment- sur la finance européenne.

La Commission européenne, aux ordres de Wall Street, n’a eu de cesse d’encourager la création de  » plans de sauvetages  » successifs, tout d’abord de 440 milliards d’euros passé en 2011 à  700 milliards, pour soi-disant éviter la faillite de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal.

En fait, ces plans n’ont fait que permettre aux banques internationales d’éviter les pertes des crédits accordés à  la légère. Les conséquences ne se feront pas attendre, il s’agit d’appauvrir de nombreux citoyens, de porter un coup sévère aux entreprises, aux emplois et aux revenus du travail, de réduire les rentrées fiscales et les charges sociales, ce qui entraînera une diminution des prestations sociales, des pensions et des traitements des fonctionnaires.

Ainsi, la Grèce depuis 2010 enregistre une réduction des salaires du public de 20 à  30%, une réduction des allocations chômage et des aides aux familles nombreuses ; des plans de suppression des conventions collectives pour les remplacer par des contrats individualisés, des coupes drastiques des subventions aux mairies et aux communes avec des licenciements massifs de travailleurs municipaux, une augmentation des impôts directs (TVA à  23%), augmentation de l’impôt sur le revenu pour les classes moyennes, privatisation des ports, aéroports, chemins de fer, distribution d’eau et d’électricité, secteur financier et terres appartenant à  l’État.

Les plans d’austérité, comme il est de bon ton de les nommer, ne sont véritablement austères que pour les classes les plus modestes, qui, à  leur insu, travaillent et usent leurs dernières forces pour aider les banques à  se renflouer, et ne bénéficieront même pas de retraites décentes pour assurer leurs vieux jours…

La seule solution : sortir de l’euro !

Et remettre en place un nouveau système financier inspiré du modèle  » Bretton Woods « (4), c’est-à -dire remplacer la monnaie papier (fiduciaire)- sans valeur-par une monnaie indexée sur sa valeur en or.

Mais hélas, la FED et sa planche à  billets veillent au grain, et, depuis sa création illégale (et adoptée de force par le Congrès américain) par une bande de banquiers et affairistes gangsters en 1913, n’a qu’un mot à  dire pour faire complètement écrouler le système qu’elle a elle-même mis en place.

Ajouter à  cela le pouvoir des Agences de notation qui décident qui est solvable et qui ne l’est pas, et l’on obtient toute la panoplie de destruction de la démocratie occidentale.

Heureusement, grâce aux guerres menées de front en Libye, Afghanistan, Irak, et bientôt en Syrie et en Iran, l’occident pourra s’assurer quelques bonnes années de richesses pétrolières et autres diamanteries qui permettront à  notre riche et généreuse élite financière internationaliste et euro-atlantiste de survivre sur les cadavres de ceux qu’ils auront très subtilement dépouillés.

 » Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu qui nous donne tout avec abondance pour que nous en jouissions. «  (1Tim 6:17)

 » A vous maintenant, les riches ! Pleurez à  grands cris à  cause des malheurs qui viendront sur vous ! Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont mités, votre or et votre argent sont rouillés ; et leur rouille s’élèvera en témoignage contre vous et dévorera votre chair comme un feu.
Vous avez amassé des trésors dans ces jours qui sont les derniers ! Voici : le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues jusqu’aux oreilles du Seigneur des armées.
Vous avez vécu dans les voluptés et dans le luxe, vous avez rassasié vos cœurs au jour du carnage. Vous avez condamné, vous avez tué le juste ; il ne vous résiste pas. « (Jc 5:1-6)

Soyez bénis.

(1) D’après l’économiste Alexander Sack, théoricien de la  » dette odieuse  » (1927)

Cette doctrine a été formalisé sur le fait qu’en 1883 le Mexique avait dénoncé la dette contractée par l’empereur Maximilien en promulguant une loi dite « de règlement de la dette nationale » qui déclare: « Nous ne pouvons pas reconnaitre, et par conséquent ne pourront être converties, les dettes émises par le gouvernement qui prétendait avoir existé au Mexique entre le 17 décembre 1857 et le 24 décembre 1860 et du 1er juin 1863 au 21 juin 1867 ».
Le second exemple est fourni par les États-Unis, qui ont refusé que Cuba paye les dettes contractées par le régime colonial espagnol et obtenu gain de cause via le Traité de Paris en 1898. (source Wikipédia)

(2) Le principal dirigeant de Siemens-Hellas, à  la suite de la découverte du scandale, s’est enfui en Allemagne et n’a pu être extradé en Grèce malgré l’insistance des autorités grecques. Ces scandales incluent la vente par Siemens et ses associés internationaux du système antimissile Patriot (1999 avec 10 millions d’euros en pots-de-vin), la digitalisation des centres téléphoniques de l’OTE (Organisme Grec des Télécommunications-100 millions d’euros de pots-de-vin), la vente de matériel aux chemins de fer grecs (SEK), du système de télécommunications Hermès à  l’armée grecque, d’équipements très coûteux aux hôpitaux… les délits incriminés à  Siemens par la justice allemande étaient si évidents que pour éviter une condamnation en bonne et due forme, cette entreprise a accepté de verser une amende de 201 millions d’euros en octobre 2007 aux autorités germaniques. (source : Éric Toussaint  » Grèce: tout un symbole de dette illégitime  » www.mondialisation.ca 18/01/2011)

(3) Source : Mécanopolis 23/06/2011

(4) Les Accords de Bretton-Woods, signés en 1944, exigeaient que l’émission de monnaie américaine (dollar), qui avait supplanté la Livre-sterling comme monnaie d’échange, soit strictement couverte par le stock d’or détenu à  Fort Knox et à  New-York selon l’équivalence 1 once (31,1g)= 35 dollars. Mais la guerre du Vietnam engagée par les États-unis en 1962 créèrent des déficits si importants que ceux-ci dépassaient largement la valeur du stock d’or. Malgré des rappels à  l’ordre du Général de Gaulle qui sentait le danger pour l’Europe, le président Nixon, officiellement rompit les accords de B-W en 1971 (un an après la mort de Ch. de Gaulle).