Chapitre 3 du livre: La grande tromperie de l’Évangile – La dénonciation de la fausse promesse du ciel sans la sainteté

Une vieille femme coréenne se tient à votre droite. Les rides de nombreuses années dures sont inscrites sur son front. À votre gauche, se tient un jeune homme russe de petite taille. Ses habits déchirés et ses mains calleuses vous font penser qu’il était laboureur ou travailleur dans une usine.

Comme toutes les personnes autour de vous, ces deux gens se tiennent silencieusement en face d’une plate-forme. De là où vous vous tenez, celle-ci semble s’élever à plus de quinze mètres de haut. Elle brille plus que toute chose que vous ayez jamais vu. C’est comme si elle était faite d’or encastré dans un diamant massif. Un siège, vraisemblablement un trône de roi, est placé au-dessus de la plate-forme. Des multitudes de gens se pressent pour regarder avec émerveillement. Apparemment, quelque chose de grandiose est sur le point de se passer sur cette estrade.

En vous efforçant un instant d’enlever vos yeux de cette scène, vous observez la foule autour de vous. Il y a des gens tels que vous n’en avez jamais vu, s’étendant sur des kilomètres dans toutes les directions. En fait, vous vous rendez compte que le sol n’est visible nulle part et même l’horizon est bordé par des foules que ciel de bronze recouvre comme un dôme.

Observant ceux qui sont proches de vous, vous remarquez qu’il s’agit d’un kaléidoscope de tous les peuples: des blancs, des noirs, des asiatiques, des indiens. Certains portent des costumes d’hommes d’affaires, d’autres sont dans des tenues traditionnelles. La seule similarité entre toutes ces personnes, c’est qu’elles sont toutes silencieuses, débout, figées, regardant l’estrade qui brille et le trône doré posé dessus.

Son avènement

Soudain, le silence se brise. Venant de la plate-forme, on entend un son profond, résonnant, puissant et majestueux, comme vous n’en avez jamais entendu. Cela monte graduellement comme le son d’un millier de symphonies couplé au rugissement du Niagara. Un arc-en-ciel lumineux apparaît au-dessus de l’estrade et alors un Être apparaît, assis sur le trône. Sa forme est difficilement discernable et Il brille comme le soleil. Sa présence est ressentie par tous pendant qu’ils masquent leurs yeux devant Sa gloire. Une pensée collective se répand sur tout le monde : Il est pur, plus pur que l’eau fraîche qu’on tire de la source ou que les cristaux de neige. Il est Saint, rien ne Lui est caché.

Les cœurs battent.

L’Être brillant lève ses mains au dessus de lui puis écarte les bras de part et d’autre. Instantanément, vous sentez une puissance invisible vous élever jusqu’à ce que vous vous retrouviez en train de flotter, avec beaucoup d’autres, au-dessus des têtes de ceux qui sont restés en place. Ensemble, vous êtes poussés par une force irrésistible vers la droite. Vous constatez que le peu de personnes qui étaient restées sont poussées vers la gauche, et dès que les deux groupes sont séparés, la force invisible vous pose à nouveau par terre. Ni la femme coréenne, ni le Russe ne sont plus avec vous maintenant. Le Grand Être parle à  la foule qui se tient à sa gauche. Sa voix n’est pas audible, mais dans votre for intérieur, vous entendez distinctement ses déclarations. Il est évident, en regardant les visages choqués des gens qui vous entourent, que toutes les personnes avec vous entendent la même chose dans leur propre langue  :

 » Ensuite, il dira à  ceux qui seront à sa gauche : retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j’ai eu faim, vous ne m’avez pas donné à  manger ; j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à  boire ; j’étais étranger et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu, et vous ne m’aviez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, vous ne m’avez pas visité. » (Matthieu 25:41-43)

Dans une horreur incroyable, la foule jusqu’alors silencieuse répond dans une cacophonie de questions  :

 » Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant faim ou ayant soif, ou étranger ou nu, ou malade, ou en prison et ne t’avons-nous pas assisté  ? «  (Matthieu 25:44).

 » Certainement, tu n’as jamais été dans ces conditions ! Tu es le Seigneur ! Nous te voyons maintenant brillant comme le soleil ; si nous t’avions déjà vu auparavant, nous nous en souviendrions. Que veux-tu dire en disant que nous t’avons déjà vu, affamé, assoiffé, nu, malade ou en prison ? »

Il leur répond  :

 » Ceux qui avaient cru en moi sur Terre sont devenus un avec moi. Ils sont devenus membres de mon corps et je suis venu vivre en eux. J’ai mis en eux mon amour. Il s’agit évidemment de ceux qui ont réellement cru en moi. Ceux qui l’ont fait aiment mes frères. Ceux qui ne l’ont pas fait, n’aiment pas mes frères ou n’ont pas cru en moi. Et ceux qui ont aimé mes frères ont démontré leur amour. Ils ont pris soin de leurs frères qui souffraient et ils ont fait ce qu’ils pouvaient pour adoucir leur peine, même si cela leur a coûté de l’argent ou du temps. Ils se sont privés eux-mêmes pour me suivre réellement. Ils n’ont pas fait de telles choses pour gagner le salut. Ils ont agi ainsi parce qu’ils ont été transformés par ma grâce.

 » Je vous avais averti à propos de ce jugement et ma mise en garde est dans Matthieu 25. Vous n’avez pas écouté mon avertissement et maintenant, il est trop tard. En vérité, je vous le dis, ce que vous n’avez pas fait au moindre de mes frères, c’est à  moi que vous ne l’avez pas fait. Écartez-vous de moi et allez dans le feu éternel. « 

La condamnation

Sa parole est sans appel. Il n’y a pas de discussion. Cela semble impossible, mais vous êtes condamné. Pendant qu’une nouvelle force commence à  vous faire descendre, les images traversent votre pensée. Ensemble, elles constituent l’idée que vous vous faisiez de la chrétienté  :

– * De cultes à  l’église. Des centaines de ces cultes.

– * Les dîners de l’église.

– * Les pique-niques de l’église.

– * Les répétitions de chorale.

– * Les réunions du comité de l’église.

– * Des sermons et des sermons.

Qu’est-ce que le pasteur avait dit concernant le jugement de Matthieu 25 ? Maintenant, vous le revoyez debout derrière la chaire :

« Ce jugement des brebis et des boucs ne s’applique pas aux chrétiens. Mais beaucoup de théologiens disent qu’il s’agit du dernier jugement des païens ».

Quels insensés ! Pourquoi n’avons-nous pas remarqué qu’il y avait aussi des croyants dans la scène de Matthieu 25 ? Pourquoi n’avons-nous pas remarqué que la foule était constituée de personnes de « toutes les nations »  ?

Une autre scène traverse votre pensée : au volant de votre voiture sur le chemin du travail, vous écoutez à la radio ce prédicateur dire : « Aucun chrétien ne doit avoir peur de ce jugement de Matthieu 25. Vraisemblablement, c’est le jugement de diverses nations après la période de tribulation. Ces nations qui se sont montrées bonnes envers Israël pourront entrer dans le millénium. Elles sont représentées par les brebis. Celles qui ont été méchantes envers Israël pendant la tribulation, sont représentées par les boucs et seront envoyées en enfer ».

Pendant que votre descente s’accélère, d’autres images entrent dans votre pensée, des choses qui ont consommé tout votre temps, tout votre argent et toute votre énergie sur terre au point que vous n’aviez ni temps, ni argent, ni énergie pour venir en aide aux chrétiens qui souffraient. Maintenant vous voyez toutes ces choses sous une nouvelle lumière  :

– * Regarder la télévision et payer les factures pour le câble.

– * Les loisirs. Les vacances.

– * Les périodes de Noël.

– * Les sports.

– * Les nouveaux équipements électroniques.

– * Les dîners au restaurant.

– * L’achat de vêtements de mode.

– * Naviguer sur internet.

Quelques secondes plus tard, vous vous retrouvez devant les portes de l’enfer. Une dernière pensée vous arrive avant que l’horreur de votre cauchemar éternel n’envahisse chaque cellule de votre cerveau. Et l’argent alors ? L’argent que j’ai donné pour l’église ne compte t-il pas  ?

Votre conscience, maintenant libérée de toutes oppressions de ces mensonges, parle clairement  : L’église où vous alliez ne donnait pas de l’argent pour aider les chrétiens pauvres et démunis. Le peu d’argent que vous aviez donné à votre église a permis de payer les dettes afférentes au bâtiment dans lequel vous vous plaisiez à suivre le culte. L’argent que vous avez donné a servi à payer les services d’entretien afin que vous ayez chaud en hiver et que vous soyez dans la fraîcheur en été pour jouir de vos cultes. Votre argent a servi à payer le programme de l’école de dimanche afin que vos enfants puissent avoir de quoi s’amuser. Votre argent a aussi servi à payer les salaires des pasteurs et du personnel dont la préoccupation était de garder la congrégation dans la joie et la distraction.

Donc, votre argent vous a profité et il n’était pas donné pour l’amour de Dieu, mais par amour pour vous-même.

Premièrement, vous aviez donné peu par rapport aux autres membres. En plus, le peu que vous avez donné ne vous a demandé aucun sacrifice.

L’écho d’un rire démoniaque se fait entendre au-delà  des vallées enfumées que l’on perçoit derrière les portes de l’enfer.

Pendant la dernière année, combien de chrétiens affamés avez-vous nourris ? À combien de chrétiens assoiffés avez-vous donné à boire ? À combien d’enfants de Dieu sans maison avez-vous offert asile ? Combien de chrétiens nus avez-vous habillé ? Combien de malades ou de prisonniers avez-vous visités ? Si vous deviez mourir maintenant et que vous deviez vous tenir dans le jugement décrit dans Matthieu 25, seriez-vous parmi les brebis ou parmi les boucs ?

Ces questions peuvent paraître bien sobres pour ceux dont les vies ressemblent de près à celles des chèvres.

La vérité sur le jugement des brebis et des boucs

La mise en garde de Jésus dans Matthieu 25:31-46 s’applique-t-elle à tous  ? Ou décrit-elle un jugement dont les chrétiens sont exemptés  ?

Nous pouvons répondre à ces questions en disant qu’il y aura vraiment des individus sauvés, chrétiens croyants qui auront part à ce jugement. Personne ne peut nier le fait que les brebis, ceux à la droite de Jésus soient des gens sauvés et de véritables chrétiens. Ils héritent du royaume préparé pour eux depuis la fondation du monde (Matthieu 25:34). On les appelle les justes qui reçoivent la vie éternelle (Matthieu 25:46).

La théorie selon laquelle la séparation des brebis et des boucs n’est pas celle des personnes mais des nations, basée sur la façon dont chacune d’elle traitera Israël pendant les tribulations s’avère être absurde au regard des faits. En effet, comment pouvons-nous croire qu’après deux chapitres de mises en garde sortant des lèvres de Jésus où il est question des responsabilités individuelles, ses propos puissent changer brusquement pour parler des nations en tant qu’entités géopolitiques ? Nous prévient-il afin que nous nous arrangions pour vivre dans l’un des ces pays dits « brebis », si toutefois nous sommes encore vivants au moment des tribulations ? Devons-nous croire que le pays dans lequel nous vivons pendant les tribulations, quelles que soient nos actions, va déterminer si nous allons recevoir la vie ou la condamnation éternelle  ?

De plus, concernant cette théorie selon laquelle il s’agirait de nations géopolitiques qui sont séparées et non pas des individus, le mot « nations » ne représente pas les deux cent nations connues actuellement. Le mot grec « ethne » signifie groupes ethniques, distincts les uns les autres par des choses telles que la langue, la culture, le lieu géographique, etc. et qui sont des milliers dans le monde aujourd’hui. Jésus a dit que toutes les nations se rassembleront devant Lui (Matthieu 25:32) indiquant ainsi qu’aucun groupe ethnique ne sera absent à ce jugement. Devons penser qu’il va séparer les différents groupes ethniques en brebis et boucs selon qu’ils auront bien ou mal traité Israël pendant les tribulations ? Prendra-t-il les Coréens du milieu des nations pour les faire entrer dans le millénium, si par exemple la majorité d’entre eux étaient bienfaisants envers Israël pendant les tribulations ? Plus on l’étudie, plus cette théorie devient absurde.

Une deuxième mauvaise théorie

Est-il possible que les chrétiens mentionnés dans le jugement de Matthieu 25 soient un groupe spécial de chrétiens comme ceux qui seront sauvés pendant les tribulations ? Peut-être. Mais cette idée ne vient pas de Jésus.

Êtes-vous prêt à baser votre salut sur quelque chose que Jésus n’a pas dit  ?

Même si nous supposons que seul un groupe de chrétiens issu de la tribulation sera concerné par ce jugement de Matthieu 25, avons-nous une bonne raison de croire qu’ils seront jugés sur la base d’un autre critère, et que celui-ci sera même plus exigeant que celui utilisé pour les autres qui hériteront le royaume préparé pour eux depuis la fondation du monde ? Non, il n’y a aucun lieu de supposer cela, surtout au regard d’autres écritures qui présentent la même chose, mais en d’autres termes. Par exemple, dans la première épître de Jean, nous trouvons un écho de Matthieu 25:31-46  :

Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous ; nous aussi nous devons donner nos vies pour nos frères. Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure t-il en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en parole et avec la langue, mais en actions et avec vérité. Par là  nous connaîtrons que nous sommes de la vérité et nous rassurerons nos cœurs devant lui (1 Jean 3:14, 16-19).

Jean ne pouvait être plus explicite. Les vrais chrétiens sont ceux qui sont passés de la mort spirituelle à la vie spirituelle et qui naturellement aiment leurs frères chrétiens. Et l’amour dont parle Jean ne concerne pas les simples sentiments, mais un véritable amour qui s’exprime par des actions, spécialement en pourvoyant aux besoins matériels.

Jean dit que si nous exprimons notre amour envers nos frères de cette manière, nous sommes «  de la vérité  » (1 Jean 3:19). Si nous avons ce qu’il faut pour venir en aide au prochain que nous savons être en train de faire face à une situation critique et que nous ne l’aidons pas, l’amour de Dieu ne demeure pas en nous et nous n’avons pas l’assurance que nous sommes passés de la mort à la vie.

Jacques et Jean-Baptiste sont d’accord

Un autre écho de Matthieu 25 se trouve dans l’épître de Jacques. Il a aussi présenté l’amour des frères, exprimé par l’assistance matérielle comme étant le signe d’une foi authentique et du salut  :

Mes frères, que sert-il à  quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas des œuvres  ? La foi peut-elle le sauver  ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez. Et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi  : Si elle n’a pas des œuvres, elle est morte en elle-même (Jacques 2:14-17).

D’après Jacques, la foi sans les œuvres ne peut pas nous sauver. Et alors quels types d’œuvres a-t-il spécifiquement mentionnées pour illustrer son sujet ? Les actions qui consistent à fournir la nourriture et les habits aux chrétiens pauvres.

Un autre écho de Matthieu 25 vient de Jean-Baptiste. Personne ne peut dire que Jean ne prêchait pas le message de la repentance qui conduit au pardon des péchés que Luc nous présente comme étant la bonne nouvelle (Luc 3: 3,18). Jean avertissait les gens en leur disant qu’à moins qu’ils ne se repentent et ne portent des fruits, l’enfer était leur destination (Matthieu 3:7-12, Luc 3:7-17). Donc, le message de Jean doit être considéré comme celui du salut.

Lorsque la foule convaincue lui demanda ce qu’elle devait spécifiquement faire pour démontrer leur repentance, Jean leur répondit  :

 »  Que celui qui a deux tuniques en donne une a celui qui n’en a pas ; que celui qui a de la nourriture fasse de même  » (Luc 3:11).

Jean appelait clairement les gens à se repentir de leur égoïsme qui se manifeste par l’ignorance aux besoins manifestes de la nudité et de la famine de leurs voisins. S’ils avaient répondu en disant que nous croyons au Messie, nous avons foi qui doit venir, mais nous n’aurons pas compassion des pauvres au milieu de nous, pensez-vous que Jean les auraient assurés de leur salut  ?

Le message invariable de Jésus

D’autres échos de Matthieu 25:31-46 se trouvent dans d’autres enseignements de Jésus. Le jeune homme riche (dont l’histoire est racontée dans les trois autres évangiles) est venu vers Jésus, cherchant la vie éternelle. Jésus lui a dit de garder les commandements et lui en a cité six en particulier auxquels le jeune homme disait avoir obéi depuis sa jeunesse. Jésus lui dit alors  :

 »  Il te manque une seule chose ; vends tous tes biens et donne l’argent aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Ensuite, viens et suis-moi «  (Luc 18:22).

Et le jeune homme n’a pas voulu le faire.

Jésus disait-il par là que pour entrer au ciel, il devait vendre ce qui était en sa possession et donner l’argent aux pauvres ? Aussi difficile et inadmissible que cela puisse paraître pour beaucoup, la réponse est oui. Les paroles immédiates de Jésus, alors que le jeune homme s’en allait tristement étaient  :

 » Comme il est difficile pour ceux qui ont de l’argent d’entrer dans le royaume de Dieu  ! Car il est plus facile à  un chameau d’entrer par le trou de l’aiguille qu’à  un riche d’entrer dans le royaume de Dieu (Luc 18:24-25). »

Jésus parlait d’entrer au ciel (Matthieu 19:23).

Il est évident que les paroles de Jésus ne s’appliquaient pas seulement au jeune homme riche d’il y a 2000 ans, mais aussi à  toute personne riche qui souhaite la vie éternelle et qui refuse de se repentir de la cupidité et de l’égoïsme. Ceci s’applique aussi aux pauvres. Jésus a dit :  » Comme il est difficile pour ceux qui sont riches d’entrer dans le royaume de Dieu« . Cela n’aurait pas été  » dur  » pour eux s’il ne leur était pas demandé d’abandonner un seul de leurs biens. Mais comme ils ne peuvent pas aimer leurs voisins autant qu’eux-mêmes en partageant avec eux leurs biens matériels, refusant donc de se repentir et d’obéir à Dieu, ils ne peuvent pas être sauvés. Ceci n’est-il pas un écho supplémentaire de Matthieu 25:31-41  ?

Le jeune homme riche sera parmi les boucs. (sauf s’il s’est repenti)

Il est important de noter que Jésus ne voulait pas faire croire à quelqu’un qu’il puisse gagner la vie éternelle en donnant toutes ses richesses. On reçoit la vie éternelle en croyant, et donc en suivant Jésus. C’est ce qui manquait au jeune homme riche. Sa richesse est ce qui s’est élevé en obstacle sur sa route vers Jésus. Son argent était son maître comme cela a été prouvé par ses actions ; ainsi, Jésus ne pouvait pas être son Maître. Comme Jésus l’a dit  :

 »  Personne ne peut avoir deux maîtres, car soit il haïra l’un et aimera l’autre soit il s’attachera à l’un et détestera l’autre. Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon «  (Matthieu 6:24).

D’autre part, il est important de noter que Jésus a reconnu la foi du centurion romain, et a dit que le royaume des cieux serait constitué de Gentils tels que lui (voir Matthieu 8:10-1). Et pourtant Jésus ne lui a rien dit concernant son besoin de vendre tous ses biens et de donner son argent aux pauvres même si de toute évidence il possédait des richesses importantes. Pourquoi ? Parce que dans son cas, l’argent n’était pas son dieu. Il en avait déjà partagé une partie de ses richesses avec les Juifs à Capernaum (ce qui est tout à  fait remarquable pour un romain), puisqu’il leur a bâti une synagogue (voir Luc 7:5). Contrairement au jeune homme riche, il n’avait pas besoin de se repentir du péché de l’avarice. Il est tout à fait possible qu’il ait été sauvé même avant de rencontrer Jésus, à voir l’estime que les anciens des Juifs avaient envers lui. En temps normal, les juifs détestaient tout représentant de la puissance étrangère occupante.

D’autres échos

Quelle est le véritable message dans l’histoire de l’homme riche et de Lazare que Jésus a racontée ? Un homme riche mais insensible au malheur du pauvre à  sa porte, meurt et va en enfer (Luc 16:19-31). Un bouc de plus.

Que dire de la parabole de l’homme riche dans Luc 12:16-21 ? Le préface de Jésus était un avertissement solennel  :

 »  Prenez garde à toute forme d’avarice, car la vie d’un homme ne consiste pas en ses richesses, fussent-elles abondantes «  (Luc 12:15).

Il raconta alors la parabole suivante  :

Les terres d’un homme riche avaient beaucoup rapporté. Et il raisonnait en lui-même, disant, Que ferai-je car je n’ai pas de place pour stocker ma récolte. Voici, dit-il, ce que je ferai : j’abattrai mes greniers, j’en bâtirai de plus grands, j’amasserai toutes mes récoltes et tous mes biens ; et je dirai à  mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années ; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi. Mais Dieu lui dit : Insensé  ! Cette nuit-même, ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera t-il ? Il en est ainsi pour celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n’est pas riche pour Dieu.

Bien que Jésus n’ait pas dit que cet homme soit en enfer, il n’est pas raisonnable de conclure que ce riche égoïste se soit retrouvé au ciel. Dieu l’a appelé insensé, car au moment où il mourrait, il était matériellement riche mais spirituellement pauvre. Jésus ne condamnait pas la prospérité de cet homme. En fait, il était partiellement responsable de sa richesse : Il avait envoyé un climat favorable qui lui avait donné une bonne moisson. Jésus condamnait ce que cet homme avait fait de ses richesses. Au lieu de considérer ce que Dieu voulait qu’il fasse de ses richesses, il n’a pensé qu’à  lui-même, s’est accordé une retraite anticipée et a planifié de mener une vie aisée. La nuit même du jour où il a pris sa décision, il est mort. Sera-t-il une brebis ou un bouc au jugement de Matthieu 25  ?

Jésus a déclaré que le salut était entré dans la maison de Zachée après que celui-ci ait déclaré qu’il allait donner la moitié de ses richesses aux pauvres et rembourser quatre fois plus d’argent à ceux qu’il avait volés (Luc 19:8-9). Comment Jésus aurait répondu si Zachée lui avait dit :

 » Seigneur, je t’accepte comme Seigneur et sauveur, mais je vais continuer à détourner les biens des gens et à ignorer la souffrance du pauvre «   ?

Jésus mettait évidemment en pratique ce qu’il prêchait. Obéissant parfaitement à  la loi, il avait certainement donné aux pauvres tout le long de sa vie (Jean 12:6, 13:29). Quand Jésus vient vivre dans un chrétien, est-ce le même Christ qui donne aux pauvres ? Bien sûr que c’est LUI ! Jésus lui-même a dit  :

 »  En vérité, en vérité je vous le dis, quiconque croit en Moi fera aussi les œuvres que j’accomplis «  (Jean 14:12).

Les premiers chrétiens prenaient soin des pauvres

Matthieu 25:31-46 se retrouve dans les Actes des apôtres où nous découvrons que s’occuper des pauvres est une chose régulière dans la vie des chrétiens du Nouveau Testament. Certainement, ces premiers chrétiens ont pris au sérieux le commandement de Jésus à  ses disciples  :

 »  Vendez vos biens et donnez-les en charité. Faites-vous des réserves qui ne s’épuisent pas et des trésors au ciel où les voleurs ne peuvent dérober et les mites ne peuvent détruire «  (Luc 12:33):

Et tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens ; et ils en partageaient le produits entre tous, selon les besoins de chacun. La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ces biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux. Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux-tous. Car il n’y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient les fruits de ce qu’ils avaient vendu, et les déposaient aux pieds des apôtres  ; et l’on faisait des distributions à chacun selon qu’il en avait besoin (Actes 2:44-45  ; 4:32-35).

Remarquez que Luc mentionne dans le passage ci-dessus que la grâce de Dieu était sur tous les partages qui se faisaient dans la première église. La même grâce qui avait pardonné ces premiers chrétiens les avaient aussi transformés.

Les écritures sont claires sur le fait que l’église primitive nourrissait et pourvoyait aux besoins pressants des veuves pauvres (Actes 6:1 ; I Timothée 5:3-10). Était-ce parce qu’ils essayaient de gagner leur salut ? Non ! C’est parce qu’ils s’étaient repentis de l’avarice et qu’ils étaient régénérés par le Saint-Esprit.

Paul, le plus grand Apôtre, à qui Dieu a confié la mission d’amener l’évangile aux païens, l’auteur humain du plus grand nombre d’épîtres, a considéré l’aide apportée aux pauvres comme faisant partie de son ministère. Dans les églises qu’il avait fondées, il avait récolté de larges sommes d’argent pour les chrétiens pauvres (Actes 11:27-30 ; Romains 15:25-28 ; 1 Corinthiens 16:1-4 ; 2 Corinthiens 8-9 ; Galates 2:10). Au moins dix-sept ans après sa conversion, Paul est allé à  Jérusalem pour que l’évangile qu’il avait entendu soit attesté par Pierre, Jacques et Jean. Personne n’a eu à redire du message qu’il prêchait et comme Paul le dit dans sa lettre aux Galates, parlant de cette occasion, il s’est souvenu  » Ils nous ont demandé de nous souvenir des pauvres «  »ce que j’étais bien disposé à faire  » (Galates 2:10). Dans la pensée de Pierre, Jacques et Jean, avoir compassion des pauvres venait tout de suite après la prédication de l’évangile.

L’enseignement de Paul contre l’avarice

Paul aussi a mis en garde contre l’avarice, utilisant des termes forts. Il l’a mise sur le même pied d’égalité que l’idolâtrie (Ephésiens 5:3-5), et a déclaré avec insistance que les avares n’entreront pas dans le royaume de Dieu  :

Que l’impudicité, qu’aucune espèce d’impureté, et que la cupidité ne soient même pas nommées parmi vous, ainsi qu’il convient à  des saints. Car, sachez-le bien, aucun impudique, ou impur, ou cupide 1, c’est-à -dire, idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu (Ephésiens 5:3; 5-6; 1 Corinthiens 5:11; 6: 9-11).

Qu’est-ce que la cupidité ? C’est un désir égoïste de possession et de richesse. Il est possible d’avoir un désir non égoïste de richesse matérielle lorsque le motif ultime est le partage de ce qu’on acquiert. En fait, personne peut réellement bénir autrui matériellement à moins qu’il ne le soit lui-même. Cependant lorsque quelqu’un vit pour acquérir et accumuler les richesses pour son seul plaisir, lorsque cette poursuite devient la priorité la plus grande, cette personne devient coupable d’avarice.

L’acquisition égoïste de l’argent

L’avarice est une attitude du cœur qu’il est impossible de cacher. Cela se manifeste à  travers ce que les gens font pour acquérir des biens matériels et de l’argent et à travers ce qu’ils font de leur argent et leurs biens dès qu’ils les ont acquis. Considérons d’abord l’aspect acquisition de la cupidité. Lorsque l’acquisition des biens matériels est l’un des buts majeurs dans la vie, qu’elle soit riche ou pauvre cette personne pèche. Jésus prévenait même les chrétiens pauvres contre ce péché, les gens qui s’inquiétaient à propos des besoins fondamentaux  :

Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et il aimera l’autre ; ou il s’attachera à  l’un, ou il méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. C’est pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, et n’amassent rien dans les greniers ; et votre père céleste le nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à  la durée de sa vie  ? Et pourquoi vous inquiétez au sujet des vêtements ? Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-il pas à  plus forte raison, gens de peu de foi ? Ne vous inquiétez donc pas, et ne dites pas  : que mangerons-nous, que boirons-nous, de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, se sont les païens qui les recherchent. Votre père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus (Matthieu 6:24-33).

Remarquez que Jésus a commencé cette partie de son sermon sur la montagne en prévenant le gens de l’impossibilité qu’il y a de servir Dieu et l’argent. Pour lui, la cupidité équivaut à faire de l’argent notre dieu. Ceci signifie que nous laissons la direction de notre vie à l’argent plutôt qu’à Dieu. Jésus a mis en garde ceux qui l’écoutaient contre le risque de faire de la satisfaction de leurs besoins fondamentaux leur désir le plus ardent. À combien plus forte raison ces mots s’appliquent-ils à la poursuite des biens matériels non essentiels ? Le premier objectif des vrais disciples de Christ devait être  » Son Royaume et Sa justice  » (Matthieu 6:33). Évidemment, les chrétiens peuvent et doivent avoir d’autres objectifs. Jésus n’a pas dit  » Ne cherchez que « , mais  » Cherchez d’abord « .

Être un grand travailleur, en soi-même, n’est pas une manifestation de cupidité, mais cela peut en être un signe. Lorsque quelqu’un travaille pendant des heures pour atteindre un certain niveau dans la vie et que sa dévotion à Christ est négativement affectée, cette personne a fait de son argent un dieu. L’ancien proverbe prévient ceux qui se retrouvent dans cette catégorie  :

 »  Ne te tourmente pas pour t’enrichir, n’y applique pas ton intelligence. Veux-tu poursuivre du regard ce qui va disparaître ? Car la richesse se fait des ailes et, comme l’aigle, elle prend l’envol vers les cieux «  (Proverbes 23:4-5).

Obtenir l’argent d’une manière malhonnête et sans éthique est toujours incorrect et c’est une autre manifestation de la cupidité. La parole de Dieu dit :  » Celui qui augmente ses biens par l’intérêt et l’usure les amasse pour celui qui a pitié des pauvres  » (Proverbes 28:8)2

Les écritures félicitent celui qui s’enrichit par des moyens honnêtes et qui donne une partie de ses revenus (Proverbes 13:11, 22:9). De même, la Bible condamne le paresseux et l’indolent pour plusieurs raisons. L’une d’elle est que toute personne qui n’a rien ne peut rien donner non plus aux nécessiteux (Ephésiens 4:28). Lorsqu’on recherche de l’argent pour en avoir à partager, obtenir de l’argent devient vertueux.

L’usage égoïste de l’argent

Voyons maintenant comment l’avarice se manifeste une fois l’argent acquis. Ici, la cupidité est l’usage égoïste de l’argent. Qu’y a t-il de moralement mauvais à dépenser tout l’argent que vous avez gagné pour vous-même ? Cela a-t-il à faire avec le fait que beaucoup, y compris les enfants de Dieu, qui travaillent durement, si pas plus durement, ou qui sont incapables de travailler, luttent pour survivre, manquant des biens élémentaires comme une nourriture suffisante ? Est-il moralement correct qu’une seule personne vive dans le luxe alors que d’autres passent des nuits affamés, sans que cela ne soit de leur faute ?

Il y a évidemment des myriades d’excuses pour ne pas aider les pauvres désespérés, qu’ils soient chrétiens ou pas ; mais les vrais chrétiens n’en trouveront pas une seule dans la Bible. Bien que personne ne puisse établir des règles sur le montant ou sur ce qu’on doit donner et combien doit-on garder, un consensus biblique est clair à ce sujet : Les chrétiens qui sont capables de donner, Dieu veut qu’ils le fassent, spécialement au bénéfice d’autres chrétiens (Galates 6:10). Ceux qui se déclarent chrétiens et qui ne font pas preuve d’une telle préoccupation sont certainement de faux chrétiens, y compris tous ces chrétiens modernes qui ont accepté le mensonge du christianisme de consommation.

Selon un sondage d’opinion mené par Gallup, 25% seulement des chrétiens évangéliques paient leur dîme. Quarante pour cent déclarent que Dieu est le numéro un de leur vie et pourtant, parmi ceux qui gagnent entre 50.000 et 75.000 dollars, ceux-là  ne donnent qu’une moyenne de 1,5% de leurs revenus aux œuvres de charité. Pendant ce temps, ils dépensent en moyenne 12% de leurs revenus pour les loisirs.

La cupidité n’est pas seulement exprimée par ce que nous faisons avec notre argent, elle se traduit aussi à travers ce que nous faisons de notre temps. Si nous passons tout notre temps à la poursuite des buts égoïstes et pour le loisir, nous sommes cupides. Le temps que Dieu nous a donné sur Terre est un investissement sacré. Nous devons passer autant de temps que possible à Le servir. Chacun d’entre nous (et non seulement les pasteurs) doit obéir à cet ordre de visiter des frères malades ou emprisonnés.

Les justifications de la cupidité

Comme tout péché, l’avarice a aussi ses excuses. L’une d’elles est qu’aussi longtemps que nous payons nos taxes dont une partie est utilisée pour aider les pauvres, nous n’avons plus de responsabilité personnelle vis-à-vis des nécessiteux.

Nous remercions Dieu du fait que l’État s’engage à  les aider. Cependant, beaucoup de ce que l’État donne aux pauvres est en fait en opposition à la volonté de Dieu. Selon la parole de Dieu, les pauvres qui sont capables de travailler mais qui refusent de le faire, ne doivent pas être aidés :

 »  Si quelqu’un refuse de travailler, qu’il ne mange pas non plus «  (2 Théssaloniciens 3:10).

Par ailleurs, les gens qui sont pauvres à cause de la pratique du péché doivent faire preuve d’un peu de repentir avant d’être aidés. L’État ne devrait pas accorder des allocations financières pour encourager les paresseux, les irresponsables et les gens aux comportements immoraux. Contrairement à l’État, nous devons donner avec sagesse, avec le but ultime qui est de faire avancer le royaume de Dieu. Quand nous aidons les païens, nous devons aussi les évangéliser. Et ceci, l’État ne le fait pas.

En plus, l’État ne fait pas grand chose pour aider nos autres frères chrétiens dans d’autres parties du monde. Et nous avons la responsabilité à l’égard de la grande famille chrétienne mondiale et non seulement à l’égard de ceux qui sont à l’intérieur de nos frontières.

Quel est notre niveau de pauvreté  ?

Une autre excuse pour notre cupidité est que beaucoup d’entre nous pensons que nous sommes pauvres nous-mêmes, donc nous ne devons pas en aider d’autres. Mais quel est notre degré de pauvreté ? 1,45 milliards de gens sur cette terre vivent avec un revenu de moins d’un dollar par jour. Deux autres milliards vivent avec moins de deux dollars par jour. Je viens de décrire la moitié de la population mondiale.

Selon les statistiques des Nations Unies, 1,45 milliards de gens n’ont pas d’accès aux soins médicaux ; 1,33 milliards n’ont pas accès à l’eau potable ; 2,25 milliards n’ont pas droit aux services hygiéniques appropriés. Depuis que vous avez commencé à lire ce chapitre plus de cinq cents enfants sont morts de faim ou à cause de maladies que l’on sait soigner ! Cinq cents mamans sont en train de pleurer leurs enfants qu’elles ont perdus depuis moins de 25 minutes, et cela à cause de la malnutrition ou de quelques maladies qu’on sait soigner aujourd’hui. Si nous demeurons indifférents, en quoi sommes-nous différents du riche qui ignorait Lazare  ?

Dans son livre, «  Chrétiens riches dans une ère de famine », Ron Sider cite l’économiste Robert Heilbroner, qui dénombre «  les objets de luxes que nous devrions abandonner si nous voulions adopter le style de vie de 1,33 milliards de nos voisins qui vivent dans une terrible pauvreté « 

Nous commençons par vider notre imaginaire maison américaine de ses meubles. Tout s’en va : lits, chaises, tables, téléviseur, lampes. Nous garderons quelques vieilles couvertures pour la famille, une table de cuisine, une chaise en bois. Les habits s’en vont aussi avec les meubles. Chaque membre la famille garde des plus vieux habits dans sa garde robe : la plus vieille veste, robe ou chemise. Nous permettrons au chef de famille d’avoir une paire de chaussures, mais pas à la femme, ni aux enfants.

Nous allons dans la cuisine. Les appareils ont déjà été emportés. Nous ouvrons donc les armoires. Les boîtes d’allumettes peuvent rester, avec un petit sac de farine, un peu de sel et de sucre. Une petite quantité de pomme de terre servira de nourriture ce soir. Nous pouvons laisser une poignée d’oignons et un bol de haricots secs. Nous emportons tout le reste  : viande, légumes frais, les boîtes de conserves, les biscuits.

Maintenant que nous avons vidé la maison : la salle de bain a été démontée, l’eau ne coule plus, les fils électriques arrachés. Ensuite, nous perdons la maison. La famille peut s’installer dans le garage.

La communication doit être coupée ensuite. Plus de journaux, de magazines, de livres (Wifi, tablettes, smartphone, ordis…) — mais peu importe, puisque la famille n’est plus lettrée. Dans ce bidon-ville imaginaire, nous ne permettrons qu’une seule radio pour tout le monde.

À présent, on doit faire partir tous les services gouvernementaux. Plus de facteur, plus de sapeurs pompiers. Il y a une école, mais à trois kilomètres et qui n’a que deux salles de classe. Il n’y a évidemment ni hôpital, ni médecin dans les voisinages. La clinique la plus proche est à  dix kilomètres et elle est tenue par une sage femme. On peut y aller par vélo, à condition que la famille en ait un. Enfin, l’argent. Nous allons donner à notre famille une somme de cinq dollars. Ceci empêchera au chef de famille de connaître la tragédie de ce paysan iranien qui est devenu aveugle parce qu’il ne pouvait pas réunir $3,94 qu’il pensait nécessaire pour être admis dans l’hôpital où il aurait pu être guéri.

Qu’est ce que nous ne pouvons pas nous offrir ?

Notre excuse que nous ne pouvons pas nous permettre d’aider nos frères et sœurs en Christ s’avère être une hypocrisie éhontée au vu de ce que nous pouvons nous permettre : abonnement mensuel aux chaînes câblées, les téléphones cellulaires, les abonnements dans des magazines, la nourriture de luxe, les loisirs, les vacances et les distractions, les nouvelles voitures, les dîners à l’extérieur, les habits à la mode, les appareils électroniques dernier cri, les tas insignifiants des cadeaux faits à nos enfants à  Noël ou lors des anniversaires.

Observez votre maison ou appartement et voyez tout ce que vous possédez que personne n’avait il y a un siècle. Des gens ont vécu pendants des siècles sans ces  » nécessités  » et la plus grande partie du monde continue à vivre sans ces choses. Et pourtant les revenus de plusieurs de ceux qui se déclarent chrétiens sont dépensés sur ces choses. De même, celui que nous appelons notre Seigneur avait dit  :

 »  Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, ou la teigne et la rouille détruisent, et ou les voleurs percent ou dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là  aussi sera ton cœur «  (Matthieu 6:19-21)

Nous voulons avoir les mêmes choses que les voisins, et il nous les faut maintenant ; ainsi, nous achetons ces choses qui se déprécient avec de l’argent que nous empruntons et qui fait qu’une grande partie de nos revenus sert à payer des dettes ainsi que leurs intérêts. Dans beaucoup de cas, plus d’un quart du revenu des gens est utilisé pour payer les intérêts. Et ceci généralement est généralement pour assouvir un désir égoïste et momentané. Dieu pourra t-il accepter leurs excuses lorsqu’ils diront qu’ils ne pouvaient pas se permettre de soulager la misère des ses enfants qui vivaient dans la pauvreté  ?

Je ne suis pas en train de dire qu’il faut vivre dans des endroits démunis pour être un chrétien ou que c’est un péché pour un chrétien d’avoir des équipements modernes. Mais la Bible nous enseigne que Dieu veut que nous donnions une partie de nos revenus aux pauvres. Dieu nous bénit, en partie pour que nous soyons capables de bénir d’autres.

 »  Mais que peut bien faire mon petit geste au regard de tous ces besoins dans le monde ? « , telle est l’excuse de certains.

Voici la traduction de cette excuse :  » Je ne peux pas tout faire, donc je ne ferai rien « . La vérité est que vous pouvez donner un peu et changer positivement la vie de quelqu’un. En donnant deux dollars par jour, vous pouvez doubler le revenu d’une personne parmi les trois milliards qui vivent avec moins de deux dollars par jour.

 » Jésus n’a t-il pas dit que le monde aura toujours des pauvres ? «  disent d’autres.  »  Alors, pourquoi essayer d’éliminer ce que Jésus a dit allait toujours exister ? « 

Oui, Jésus a dit :  » Car il y aura toujours des pauvres parmi vous « , mais il a continué en disant  »  et à chaque fois que vous le souhaiterez, faites leur du bien  » (Marc 14:7). Nous aurons toujours l’opportunité de démontrer l’amour de Dieu aux pauvres, et Jésus suppose que nous souhaiterons, occasionnellement, leur faire du bien.

D’autres pensent que notre responsabilité se limite à démontrer notre amour aux seuls chrétiens pauvres, pour que notre conscience soit pure alors que nous ignorons la misère des païens pauvres. Bien que les écritures insistent sur notre responsabilité envers nos frères chrétiens, elles ne nous disent pas que notre responsabilité ne couvre que ceux qui sont dans notre famille spirituelle. Car, par exemple, Proverbes 25:21 déclare  :

 »  Si votre ennemi a faim, donne-lui à manger ; et s’il a soif, donne-lui à boire « .

Il y a une myriade d’excuses que les chrétiens de nom donnent pour justifier leur égoïsme, mais aucune d’elles n’annule l’ordre clair donné par Christ et les écritures.

Que devons-nous faire  ?

L’unique réponse adéquate à tout commandement de Christ que nous ne respectons pas est de nous repentir. Où devons-nous commencer ? Commençons par faire un inventaire spirituel. Si vous avez toujours mené une vie caractérisée par la cupidité, vous n’êtes pas encore né de nouveau. Repentez-vous de tout péché connu et invoquez le Seigneur, avec foi, pour qu’il devienne votre Sauveur et votre Seigneur et Maître absolu. Tournez toute chose vers Lui et soumettez-vous à Lui comme un esclave.

Ensuite, faites un inventaire financier. Avez-vous des revenus ? Alors, vous devez en donner une portion. Sous la loi de Moïse, la dîme était la part la plus élémentaire. Cela signifie dix pour cent de votre revenu. Payer la dîme est un bon point de départ pour tout chrétien qui a un certain revenu. Si vous décidez de donner toute votre dîme dans votre église, soyez sûr qu’elle, à son tour, donne quelque chose aux pauvres. Sinon, je ne donnerais pas la totalité de mes dix pour cent et personnellement, je ne pourrais pas être membre d’une église qui ne donne pas aux nécessiteux.

Vous ne pouvez pas donner un dixième de vos revenus ? Alors, quelque chose doit changer. Vous devez, soit augmenter vos revenus, soit réduire vos dépenses. Bien sûr, il vous faudra vous priver vous-même. Et c’est ça, le christianisme (Matthieu 16:24).

Comment pouvez-vous réduire vos dépenses ? Faites la liste de vos dépenses du mois passé. Alors commencez à supprimer les dépenses, l’une après l’autre, en commençant par la moins essentielle, jusqu’à  ce que vous arriviez à épargner dix pour cent de vos revenus. Tant que vos revenus n’augmentent pas, ne dépensez rien sur ce qui a été supprimé de la liste. Maintenant, vous pouvez payer votre dîme.

Éliminer les dettes

Si vous êtes comme la plupart des américains, vous avez déjà  une dette personnelle considérable. En tant que véritable disciple de Christ, vous devez vous sortir de ces dettes afin de pouvoir donner plus aux pauvres. Commencez par éliminer les dettes à  grands intérêts, comme les dettes sur cartes de crédit. Il y a quatre voies pour avoir de l’argent pour payer vos dettes : (1) Augmentez vos revenus, (2) vendez les articles non essentiels en votre possession, (3) enlevez de votre liste de dépenses les choses non essentielles et éliminez-les de votre budget, (4) réduisez certaines dépenses en économisant. Par exemple, vous pouvez baisser votre thermostat pendant l’hiver, ajouter quelques couvertures dans votre lit et baisser ainsi la facture sur le chauffage. Si on prend au sérieux ces quatre voies, on peut facilement éliminer les dettes sur la carte de crédit.

Si vous ne pouvez pas contrôler les dépenses sur carte de crédit, (et si vous avez une dette sur carte de crédit, qui est une bonne indication que vous ne pouvez vraiment pas vous contrôler), arrêtez d’utiliser les cartes de crédit.

Ensuite, faites tout pour éliminer toute dette sur les articles dont la valeur se déprécie. Vous pouvez utiliser votre revenu pour payer d’abord les dettes à  fort taux d’intérêt. Dès que vous avez payé ce que vous deviez sur les biens dépréciatifs, épargnez et investissez l’argent que vous utilisiez au service de la dette. Vous pourrez alors après acquérir ces choses avec de l’argent liquide. En d’autres termes, ce que vous ne pouvez pas acheter au comptant, ne l’achetez pas. Et n’achetez pas ce dont vous n’avez pas besoin.

Utilisez le même procédé pour éliminer les dettes sur les biens qui ne se déprécient pas.

Enfin, tracez votre voie financière pour le reste de votre vie. Être constamment intelligent et faire des choix non égoïstes vous rendra capable d’être une bénédiction pour les indigents. Il y a beaucoup de façons qui nous permettraient de vivre simplement et qui nous aideraient à  offrir plus d’argent aux malheureux. Par exemple, une personne qui achète au comptant des voitures d’occasion toute sa vie, au lieu d’acheter des nouvelles voitures à  crédit, sera capable de donner dizaines, voire des centaines de milliers de dollars durant toute sa vie, en fonction de l’âge des voitures qu’il achète et de combien de temps il les garde. Nous pouvons prendre des décisions en ce qui concerne les maisons, les habits, le transport, les loisirs, les cadeaux, les habitudes destructives, la nourriture et les amusements qui nous permettront d’épargner et de donner des milliers de dollars.

Un mot aux riches

Si vous êtes une personne riche même selon le standard américain et que vous avez de l’argent épargné ou investi, devez-vous le donner aux pauvres ? Si vous êtes persuadé dans votre cœur que Dieu vous demande de le donner, évidemment, faites-le. Cependant, les dividendes d’un investissement peuvent être une plus grande bénédiction que de donner le capital. Par exemple, si vous avez investi 100.000 dollars qui produisent 10%, vous pouvez donner 10.000 dollars pendant le reste de votre vie. Voilà  pourquoi il est important que chaque chrétien puisse investir une partie de son excédent financier dès qu’il est libéré de ses dettes. Incidemment, en tant que disciple de Christ, vous ne devez pas investir dans quelque chose qui va déplaire à  Dieu.

Chaque disciple de Christ, spécialement ceux qui sont riches doivent comprendre que c’est Dieu qui est la source de leur richesse (Deut.8:18). Donc, celui qui bénit a le droit absolu de dire ce que celui qui est béni doit faire avec ses bénédictions. Les vrais chrétiens soumettent tous leurs biens matériels à la seigneurie de Jésus Christ. Jésus a dit :  » Ainsi donc, quiconque d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple  » (Luc 14:33). Toute décision financière est une décision spirituelle pour ceux qui se sont réellement soumis à Jésus.

Ceux qui sont abondamment bénis doivent être réellement généreux. Paul a écrit à Timothée  :

 »  Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toute chose pour que nous en jouissions. Recommande-leur de faire du bien, d’être riches en bonnes œuvres, d’avoir de la libéralité et de la générosité, et de s’amasser ainsi pour l’avenir, un trésor placé sur un fondement solide afin de saisir la vie véritable «  (1 Timothée 6:17-19).

En clair, Paul croyait que les riches ne pouvaient espérer  » saisir la vie véritable  » que s’ils étaient  » riches en bonnes oeuvres  » et avaient  » de la libéralité et de la générosité « .

Les cupides iront en enfer.

Quelle portion de votre revenu devez-vous donner ? Autant que vous pouvez. Je vous garantis qu’au ciel, vous ne regretterez pas un seul sacrifice que vous aurez fait sur terre.

Plus vous vous privez vous-mêmes, plus vous ressemblez à Christ. Ayez en tête que la somme d’argent donnée est moins importante que le sacrifice que cela entraîne. Nous lisons dans l’évangile de Marc ce qui suit:

 »  Jésus s’étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Et il vint aussi une pauvre veuve et elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou. Alors Jésus ayant appelé ses disciples, leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu’aucun de ceux qui ont mis dans le tronc ; car tous ont mis de leur superflu mais elle, a mis son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre «  (Marc 12:41-44).

Les canaux de bénédictions.

Comment pouvez-vous faire parvenir de l’argent à ces pauvres gens dans le monde ? Il existe de nombreuses organisations chrétiennes à cette fin. Toutes, à un degré ou à un autre sont engagées dans l’évangélisation couplée avec la satisfaction des besoins matériels les plus pressants. En voici dix qui méritent d’être supportées *  :

  • * Note M.A.V.: Il s’agit bien sûr d’œuvres plus axées vers les Américains;.. Mais nous n’en manquons pas autour de nous, qui ont fait leurs preuves. Et des vrais pauvres peuplent nos églises; et nos rues et nos quartiers ! J’ai donc supprimé la liste des oeuvres purement américaines

Le pauvre parmi nous.

Évidemment, donner aux pauvres ne doit pas se limiter à rédiger des chèques en faveur des agences chrétiennes. Il y a des pauvres vivant autour de nous. Ils peuvent ne pas être aussi pauvres que ceux vivant dans les pays en voie de développement, mais ce sont des gens qui luttent financièrement. Il y a certainement des pauvres qui sont membres de votre église. Vous pouvez demander à votre pasteur s’il y en a qui ont un besoin pressant afin que vous puissiez obéir à Tite 3:14  :  » Il faut aussi que les nôtres apprennent à pratiquer les bonnes œuvres pour subvenir aux besoins pressants, afin qu’ils ne soient pas sans produire des fruits « .

Dieu promet de récompenser ceux qui aident les pauvres de même qu’il punira ceux qui les ignorent  :

 »  Celui qui ferme les oreilles au cri du pauvre criera lui-même et n’aura point de réponse. Celui qui donne au pauvre n’éprouve pas la disette, mais celui qui ferme les yeux est chargé de malédictions «  (Proverbes 21:13, 28:27)

Une histoire vraie

Pour conclure, je voulais vous raconter un interview touchant d’un pauvre homme chrétien du nom de Pablito qui vivait avec sa famille non loin d’une décharge publique à Manille, aux Philippines. Cette interview était initialement publiée par le magazine mensuel du Christian Aid, Christian Mission, accompagnée de ce mot de l’éditeur  :

En 1985, L’Association des églises de Philippines (APC) avait envoyé un jeune couple missionnaire, Nemuel et Ruth Palma, vers les plus pauvres d’entre les pauvres, les habitants de la décharge de Manille. Ici vivent des centaines de familles dans des rangées de huttes serrées comme des boites d’allumettes, couvertes de plastiques ou de tôles de tonneaux comme toits et des cartons comme murs. Une famille moyenne de sept personnes vivant dans un endroit peu supérieur à une porcherie et pas plus grand qu’un lit d’adulte !

Cette terrible scène, cette odeur insupportable, la fumée continuelle qui provient des détritus brûlants, la présence des bandes de voleurs et des voyous ont amené un travailleur de l’APC à décrire cet endroit comme étant  » la version humaine de l’enfer où le ver ne meure jamais et où le feu est éternel.  » C’est un endroit où le nombre des rats dépasse par milliers celui des enfants et où le nombre de mouches dépasse par millions celui des rats.

L’interview de Pablito

Q. Quand avez-vous reçu le Seigneur Jésus ?

R. J’ai reçu le Seigneur Jésus grâce au témoignage d’un des ouvriers de l’APC il y a cinq ans. Mais ma foi a été puissamment fortifiée par le témoignage de mes trois petits enfants.

Au moment où je suis venu à  Christ, j’étais un vendeur de rue de cigarettes importées frauduleusement. J’ai tout de suite compris que ceci n’allait pas de pair avec ma foi chrétienne. Alors, j’ai arrêté de vendre des cigarettes et je me suis mis à vendre des journaux et des magazines locaux sur le trottoir. Bien que je vendais beaucoup et que je faisais beaucoup de bénéfices, je ne suis pas resté longtemps dans cette activité parce qu’aussi, j’ai découvert que ces littératures contenaient des images sales et des histoires pornographiques.

Q. Comment êtes-vous devenu un fouilleur d’ordure ?

R. Je voulais réellement mener une vie digne d’un chrétien. Alors, j’ai bâti une petite carriole en bois et je suis allé dans les ordures des marchés publics de Manille, cherchant les restes de nourriture, les boîtes de conserve et les bouteilles vides que je pouvais vendre au recyclage. Par rapport à la vente des cigarettes et des journaux, c’est un travail dur et sale. À la fin de la journée, je suis toujours très fatigué et je sens mauvais. Mais je me sens propre à l’intérieur, ce qui est important tant pour moi que pour ma famille. Nous voulons avoir des cœurs et des pensées purs devant le Seigneur.

Q. Comment votre vie a t-elle changé après que vos enfants aient reçu le Seigneur Jésus ?

R. Ma famille et moi avons une petite cabane au coin sud de la décharge. C’est une maison provisoire faite de matériel trouvé sur place mais c’est un foyer plein de joie parce que nous aimons le Seigneur. Nous avons une dévotion familiale chaque soir. Nos filles chantent déjà  des chansons apprises à l’école de dimanche. Comme j’aime les entendre chanter ! Elles sont la lumière de ma vie. L’enthousiasme de mes filles à aller à l’église, à participer à l’école de dimanche et à prier nous a grandement touché, ma femme et moi. Dans la classe de Palma, on leur a parlé de l’hygiène ; alors mes filles veulent porter des habits propres à tout moment. Elles nous demandent, à ma femme et moi lorsque nous ne fouillons pas, de mettre les vêtements propres. Le résultat est que notre famille se distingue ici dans tout le voisinage.

Q. Comment croissez-vous dans le Seigneur ?

R. Nos trois filles participent au programme de nutrition et d’éducation conduit par Nemuel et Ruth Palma. Ma femme et moi allons à  l’étude biblique hebdomadaire pour les parents organisée par les Palma à la décharge. Je suis reconnaissant à Dieu pour avoir rendu notre vie heureuse malgré la pauvreté ; Je suis tellement heureux que je me retrouve moi-même en train d’en parler à  mes collègues fouilleurs. Je tiens une étude biblique pour mes voisins et j’ai commencé une étude biblique pour 12 personnes à  l’ouest de la décharge. Mais nous avons besoin de beaucoup de Bibles ici. Les Bibles sont la seule chose que nous ne pouvons pas trouver dans la décharge parce qu’on les jette jamais ici. Elles coûtent cher. (Notez qu’une Bible en langue philippine coûte 4 dollars).

Q. Comment arrivez-vous à gagner votre vie en tant que fouilleur ?

R. Un fouilleur ne gagne pas beaucoup. On gagne 20 à  30 pesos (environ 1,5 dollars) par jour. Mais le Seigneur pourvoit bien à  nos besoins à partir de la décharge. Regarde ce pantalon que je porte. Il est bon, n’est pas ? Je l’ai eu de la décharge. Il y a quelques mois, je me suis rendu compte que j’avais besoin de lunettes de lecture. J’ai prié au Seigneur et quelques jours après, j’ai trouvé ceci ! (Pablito montre la paire de lunettes qu’il porte, attachée à ses oreilles avec du fil de fer). Je les ai trouvées dans un tas d’ordures fraîchement jetées. Et elles étaient exactement ce qu’il fallait pour corriger ma vue. Presque tout ce que nous avons, de ma ceinture aux attaches de cheveux de ma femme de même que les chaussures et les jouets de nos filles, nous les trouvons dans la décharge ? Dieu connaît nos petits besoins ; et tout ce que nous désirons, nous arrive comme une pierre qu’Il nous jette.

Q. Quel autre changement important est survenu dans votre vie ?

R. Avec Jésus dans notre vie, Rosita et moi avons appris à prendre la dureté de la vie avec sourire. Nous avons cessé d’utiliser un langage insensé et j’ai appris à aimer mes voisins et à pardonner rapidement.

Savez-vous pourquoi je n’ai pas une paire de chaussures ? Hier, c’était dimanche et j’avais prévu arriver plus tôt pour la prière. J’ai mis mes meilleurs habits et ma seule paire de chaussures que j’avais trouvée dans le dépotoir. Je voulais être présentable pour le Seigneur parce que c’était seulement deux jours après mon quarante et unième anniversaire. Je m’étais décider de dépenser 5 pesos pour que le cireur fasse briller mes chaussures. Il les a prises et j’ai attendu à coté.

Alors, j’ai remarqué une jolie fleur de l’autre coté de la rue et je me suis dit que je pouvais offrir au Seigneur un bouquet de fleurs jaunes. J’ai traversé la rue et je les ai achetées. Mais quand je me suis retourné, le cireur avait disparu avec mes chaussures.

J’étais sur le point de pleurer ! Je n’étais pas surpris de me rendre compte que je ne m’étais pas énervé bien que j’étais un peu gêné en rentrant à la maison, pieds nus et un bouquet des fleurs jaunes à la main. Et je suis arrivé en retard pour le culte du matin.

Mais quand j’ai prié ce matin à l’église, j’ai su qu’un jour, je trouverai une autre paire de chaussures et contrairement à la précédente, les deux chaussures seraient de la même pointure.

Plusieurs mois après l’interview, un correspondant de Christian Aid avait visité Pablito et avait découvert qu’il ne vivait plus de la fouille des poubelles. Mais il puisait de l’eau dans un puits privé, à un kilomètre de distance et vendait de l’eau aux autres fouilleurs à six cents par bidon. Il payait un cent par bidon au propriétaire du bidon et pouvait gagner 1,5 dollars par jour. Cependant, Pablito ne travaillait que pendant quatre matinées par semaine pour lui permettre conduire des études bibliques pour les autres fouilleurs, les après-midi et les soirs. Pablito a dit au correspondent qu’il lui arrive de donner la moitié de ses revenus aux  »  pauvres « .

Source: http://www.eglisedemaison.com/livres/kirkwood/ggd/index.html