De Jérusalem,

Jusqu’au 15 mai, date de la prétendue « Nakba », les Gazaouis ont décidé de manifester haut et fort pour réclamer le droit au retour des réfugiés et protester contre le blocus de Gaza.

Quelques 30.000 Palestiniens sont ainsi  massés devant les frontières d’Israël, essayant par la présence de civils, femmes et enfants, d’émouvoir la Communauté internationale et forcer Israël à  réagir pour afficher des victimes au tableau d’horreur…

On peut voir là  une énième tentative du Hamas de vouloir détruire Israël, quand les autres stratégies ont échoué : la stratégie de la  terreur par le lancement de milliers de roquettes a été contrée par le système du Dôme de fer, et celle des  tunnels qui échoue grâce au nouveau système de détection israélien.

La Charte du Hamas n’a pas changé – la paix n’est pas le but de la vision de ses dirigeants mais la destruction d’Israël :   »  La promesse faite par le Hamas devant Dieu est de libérer toute la Palestine –  a déclaré Mahmoud al-Zahar, co-fondateur du Hamas en mai 2017 – La charte est le cœur de la position (du Hamas)…  Après la libération de la Palestine jusqu’aux frontières de 1967, nous irons libérer les territoires de 1948 et il n’y aura aucun compromis « , a-t-il déclaré.  

 »  La « marche du retour » organisée par le Hamas et financée par la confrérie des Frères musulmans est la plus absurde de l’Histoire contemporaine. Elle représente en réalité, un soi-disant retour vers les conquêtes musulmanes contre les Chrétiens et Juifs en Terre sainte. Elle a pour but de marcher sur les traces de Saladin vers Jérusalem, d’écraser sur son chemin toute présence juive pour créer un Etat islamique. Bafouant la légitimité de l’Etat d’Israël, 70 ans après sa renaissance et son épanouissement dans tous les domaines   » (Freddy Eytan – le CAPE)

 » Ils forment contre ton peuple des projets pleins de ruse, et ils délibèrent contre ceux que tu protèges. Venez, disent-ils, exterminons-les du milieu des nations, et qu’on ne se souvienne plus du nom d’Israël  ! Ils se concertent tous d’un même coeur, ils font une alliance contre toi  »  – Psaume 83

Rappelons qu’Israël s’est retiré unilatéralement de la bande de Gaza en 2005. L’Etat hébreu a   expulsé des milliers de pionniers israéliens qui faisaient fleurir le Goush Katif (la Bande de Gaza). Rappelons également que si Israël limite le transfert de matériaux servant à  la fabrication des tunnels, le transfert de marchandises  vers Gaza  pour cause humanitaire n’a jamais cessé.  

Écoutons la voix d’un Arabe israélien qui a su voir l’opportunité d’Israël comme gage de paix et de prospérité au Moyen-Orient – par Georges Deek, actuellement diplomate israélien.


La cause palestinienne vue par un diplomate  arabe israélien !

Vice-ambassadeur d’Israël à  Oslo et Arabe israélien, il partage son point de vue sur la question palestinienne.

Par George Deek


 »  Quand je me promène dans les rues de ma ville natale, Jaffa, je me souviens de l’année 1948. Les allées de la Vieille Ville, les maisons du quartier d’Ajami, les filets de pêche au port – tout semble raconter différentes histoires sur l’année qui a changé ma cité pour toujours.

Une de ces histoires concerne l’une des plus anciennes familles de cette cité – la famille Deek – la mienne. Avant 1948, mon grand-père George, dont j’ai hérité le nom, travaillait comme électricien, dans la Compagnie d’électricité Rotenberg. Il ne s’intéressait pas beaucoup à  la politique. Et comme Jaffa était une ville mixte, il avait naturellement des amis juifs. En fait, ses amis, à  la compagnie d’électricité, lui parlaient même en Yiddish, faisant de lui le premier Arabe ayant jamais parlé cette langue.

 

En 1947, il se fiança à  Vera – ma grand-mère, et ensemble, ils firent des plans pour fonder une famille dans la ville même où la famille Deek vivait depuis environ 400 ans – Jaffa. Mais quelques mois après, ces plans furent modifiés, littéralement, du jour au lendemain. Quand l’ONU approuva l’établissement d’Israël, et que l’État d’Israël fut créé quelques mois plus tard, les dirigeants arabes avertirent les Arabes que les Juifs se préparaient à  les tuer s’ils restaient chez eux, et se servirent du massacre de Deir Yassim comme exemple. Ils disaient à  tout le monde :  » Quittez vos maisons et fuyez « . Ils ajoutaient qu’il leur suffirait d’à  peine quelques jours pour que leurs cinq armées réunies détruisent le nouvel État d’Israël.

 

Ma famille, horrifiée par ce qui pouvait arriver, décida de s’enfuir, avec beaucoup d’autres. Un prêtre s’était précipité dans la maison de la famille Deek, et se hâta d’y marier George et Vera, mes grands-parents. Ma grand-mère n’eut même pas le temps d’enfiler une tenue appropriée. Après ce mariage express, toute la famille fila au nord en direction du Liban.

 

Mais quand la guerre fut terminée, les Arabes n’avaient pas réussi à  détruire Israël. Ma famille se trouvait de l’autre côté de la frontière. Le destin avait semble-t-il voulu que les membres de la famille Deek se dispersent aux quatre coins du globe. Aujourd’hui, j’ai de la famille en Jordanie, en Syrie, au Liban, à  Dubaï, en Angleterre, aux États-Unis, au Canada, en Australie, et ailleurs encore.

 

L’histoire de ma famille n’est qu’une histoire – et probablement pas la pire – parmi toutes les histoires tragiques de l’année 1948. Et pour être tout à  fait franc, il n’est pas nécessaire d’être anti-israélien pour reconnaitre la désastreuse humiliation des Palestiniens en 1948, qu’on nomme la Nakba.

 

Le fait que je communique par Skype avec des parents au Canada qui ne parlent pas l’arabe, ou à  un cousin dans un pays arabe qui n’a pas encore la citoyenneté du pays, bien qu’il appartienne à  la troisième génération, est un témoignage vivant des conséquences tragiques de la guerre.

 

Un déplacement global

D’après l’ONU, 711 000 Palestiniens furent déplacés, les uns ayant fui, les autres ayant été expulsés de force. Au même moment, à  cause de la création d’Israël, 800 000 Juifs furent forcés de quitter le monde arabe, le vidant quasiment de sa population juive.

 

Comme nous l’avons déjà  entendu, les atrocités n’épargnèrent aucun des deux camps. Mais il semble que ce conflit ne fut pas le seul au cours du 19ème et du 20ème siècle, qui aboutit à  des expulsions et à  des transferts.

De 1821 à  1922, 5 millions de Musulmans furent expulsés d’Europe, en majorité vers la Turquie.

Dans les années 1990, la Yougoslavie explosa, faisant près de 100 000 morts et environ 3 millions de personnes déplacées

De 1919 à  1949, pendant l’opération Visa entre la Pologne et l’Ukraine, 100 000 personnes trouvèrent la mort et 1,5 million furent déplacées.

Après la 2ème guerre mondiale et la convention de Postdam, entre 12 et 17 millions d’Allemands furent déplacés.

À la création de l’Inde et du Pakistan, environ 15 millions de personnes furent transférées.

Cette tendance existe aussi au Moyen Orient, par exemple le déplacement de 1,1 million de Kurdes par les Ottomans, 2,2 millions de Chrétiens expulsés d’Irak. Et à  l’heure actuelle, des Yazidis, Bahai, Kurdes, Chrétiens et même Musulmans sont assassinés, et expulsés à  raison de 1000 par mois, suivant la progression de l’Islam radical.

Les chances de l’un ou l’autre de ces groupes de revenir chez eux, sont quasiment nulles.

 

La manipulation de la Nakba

Alors comment se fait-il que les tragédies des Serbes, des Musulmans d’Europe, des refugiés polonais ou des Chrétiens d’Irak ne soient pas commémorées ?

 

Comment se fait-il que le déplacement des Juifs du monde arabe soit tombé dans l’oubli, tandis que la tragédie des Palestiniens, la Nakba, est toujours vivante dans la politique actuelle ?

Il me semble qu’il en est ainsi, parce que la Nakba a été transformée d’un désastre humanitaire en une offensive politique. La commémoration de la Nakba n’est plus le souvenir de ce qui est arrivé mais le ressentiment envers seulement l’existence de l’État d’Israël.

 

Cela est démontré très clairement dans le choix de la date de commémoration. La date de la Nakba n’est ni le 9 avril, jour du massacre de Deir Yassin, ni le 13, de l’expulsion de Lod. Aux yeux des dirigeants palestiniens,  le désastre fut la création d’Israël. La Nakba a été fixée au 15 mai, le lendemain du jour où Israël a proclamé son indépendance. Par cela, les dirigeants palestiniens ont déclaré que le désastre de la Nakba n’était pas l’expulsion, la désertion des villages, ou l’exil – à  leurs yeux, la Nakba n’est autre que la création d’Israël.

 

Ils sont moins affectés par la catastrophe humanitaire qui s’est abattue sur les Palestiniens, que par la renaissance de l’État juif. Autrement dit, ils ne souffrent pas du fait que mes cousins soient Jordaniens, ils souffrent du fait que je sois Israélien ! En agissant ainsi, les Palestiniens sont devenus esclaves de leur passé, retenus captifs par les chaînes du ressentiment, prisonniers d’un monde de frustration et de haine.

 

L’héritage de mon professeur de musique

Mais, chers amis, la pure vérité est que, pour ne pas être réduits à  la tristesse et à  l’aigreur, nous devons regarder de l’avant. Pour le dire plus clairement, pour réparer le passé, il faut d’abord assurer le futur.

 

C’est une leçon que j’ai apprise de mon professeur de musique,  Avraham Nov. Quand j’avais 7 ans, j’ai rejoint l’orchestre ambulant de la communauté arabo-chrétienne de Jaffa. C’est là  que j’ai rencontré Avraham, mon professeur de musique, qui m’a appris à  jouer de la flûte puis de la clarinette. Avraham est un survivant de la Shoah, et toute sa famille fut assassinée par les Nazis. Il est le seul qui ait réussi à  survivre, parce qu’un officier nazi avait remarqué ses dons pour l’harmonica et l’avait recueilli chez lui pendant la guerre pour distraire ses invités.

 

À la fin de la guerre, Avraham se retrouva tout seul. Il aurait pu s’assoir dans son coin et pleurer tout son soûl contre ce plus grand crime humanitaire que toute l’histoire ait connu, et sur le fait qu’il était désormais tout seul. Mais il ne fit rien de tout cela, il regarda vers l’avant, et non vers l’arrière.

 

Il choisit la vie, et non la mort. L’espoir, plutôt que le désespoir.

 

Avraham arriva en Israël, se maria, fonda une famille, et commença à  enseigner ce qui lui avait sauvé la vie – la musique. Il devint le professeur de musique de centaines et de milliers d’enfants dans toute la région. Et quand il vit la tension entre Arabes et Juifs, ce survivant de la Shoah décida d’enseigner l’espoir à  travers la musique, à  des centaines d’enfants arabes comme moi.

 

Les survivants de la Shoah comme Avraham sont parmi les gens les plus extraordinaires que vous puissiez trouver. J’ai toujours été curieux de comprendre comment ils étaient capables de survivre, sachant ce qu’ils avaient connu et ce qu’ils avaient vu. Mais pendant les 15 ans ou j’ai été son élève, il ne m’a jamais parlé de son passé – hormis une fois – quand j’ai exigé de savoir.

 

Ce que j’ai découvert alors, c’est qu’Avraham n’était pas le seul, et que beaucoup de survivants de la Shoah ne parlèrent pas de ces années, pas même à  leur famille, parfois pendant des dizaines d’années ou même durant toute leur vie. Ce n’est que lorsqu’ils eurent assuré leur futur qu’ils se permirent de regarder en arrière vers le passé… que quand ils eurent forgé un temps d’espoir qu’ils se permirent de se remémorer les jours du désespoir.

 

Ils bâtirent le futur dans leur ancienne-nouvelle maison, l’État d’Israël. Et à  l’ombre de cette immense tragédie, les Juifs furent capables de bâtir un pays à  l’avant-garde du monde dans les domaines de la médecine, l’agriculture et la technologie. Pourquoi ? Parce qu’ils regardent de l’avant. […]

D’après un discours prononcé à  Oslo, le 27 septembre 2014

Traduit de l’anglais par Sr Isabelle Gelain

Intégralité du discours

Vidéo du discours en anglais