Le « Ouf » de soulagement poussé par nombre de citoyens et de nations après les élections présidentielles françaises et la victoire Emmanuel  Macron pourrait, en fin de cette année, virer au cauchemar.

Hormis toutes les options et tendances politiques évoquées lors de cette campagne, un des enjeux majeurs de cette élection était le maintien ou non de la France dans la zone euro et le Frexit.

Plusieurs partis et candidats le préconisaient, avec des raisons plus ou moins convaincantes, mais aucun n’a révélé la menace qui pèse sur cette Union Européenne et sur le monde.

En effet, depuis près d’un an, on tait la réalité économique européenne et la crise qui va éclater après les élections générales en Allemagne du mois de septembre. Avec pour unique but d’empêcher les partis souverainistes ou d’extrême droite d’accéder au pouvoir et retarder l’implosion de cette Europe bancale….

Cette crise sera aussi grave que celle des subprimes américaines, rappelez vous ce maelstrà¶m et cette crise économique de 2008/2009. Son ampleur avec les recapitalisations de banques et les milliards de dollars qui partirent en fumée.

Cette nouvelle menace s’appelle la crise des créances bancaires européennes douteuses

Le 20 juillet 2016 le journal le Monde lance la première alerte (lemonde.fr)

Ces 360 milliards d’euros de créances douteuses italiennes expliquent en grande partie pourquoi nombre d’éminents économistes, qui ne regardent qu’à  travers le trou de la serrure, parlaient et parlent encore du redressement économique de l’Italie, omettant cette donnée essentielle.

Si l’Italie a pu créer une dynamique de relance c’est bien par le biais de ses banques privées qui ont ouvert le robinet aux prêts à  tout va et constituent aujourd’hui ces créances douteuses en suspend  !!!

L’Italie est donc touchée, mais pas seulement, l’Allemagne, le gendarme de l’Europe, est part active pour 2,5% de ces créances soit environ 20 milliards à  éponger, ce n’est pas trop dramatique.

La France s’en sortirait avec 3,5% soit 30 Milliards, pas trop dramatique non plus.

Devinez donc qui est le plus enfoncé dans cette crise après l’Italie ? …. La Grèce qui en a pris pour 250 milliards  d’euros.

Les Echos, le 31 janvier  2017 (lesechos.fr)

Créances douteuses  : la proposition choc d’une « bad bank » européenne

L’Autorité bancaire européenne plaide pour une structure de défaisance.

Les banques européennes détiennent encore 1  000 milliards d’euros de prêts douteux.

Et si l’Europe créait une vaste « bad bank » pour enfin délester les banques des créances douteuses (« NPL » dans le jargon bancaire) qui les plombent encore, dix ans après la crise financière  ? Cette proposition choc, de mettre en place une vaste mécanique de défaisance de crédits pourris à  l’échelle du Vieux Continent, émane de l’Autorité bancaire européenne (EBA), l’un des maillons européens de la régulation du secteur bancaire. Son président, Andrea Enria, a déclaré lundi à  Luxembourg qu’une telle initiative était à  la fois « urgente et réalisable ». Pour l’Autorité -qui évalue le stock de s créances douteuses à  1  000 milliards d’euros dans l’Union, dont un quart pour l’Italie-, le traitement de ce problème n’avance que trop lentement, tant pour des motifs juridiques qu’en raison de failles de marché. L’EBA estime en particulier que les données disponibles ne sont pas assez nombreuses, ni suffisamment comparables, ce qui constitue un frein à  la cession de ces prêts impayés. « L’Union européenne a reconnu le problème des créances douteuses plus rapidement que le Japon [la « décennie perdue » japonaise des années 1990, NDLR], le risque est à  présent de s’en occuper encore plus lentement que le Japon  ! », explique-t-on du côté de l’EBA.

Une bouteille à  la mer

Dans le détail, cette proposition pourrait prendre la forme d’une structure centralisée ou alors d’un réseau de « bad banks » nationales. Cette structure reprendrait les prêts à  leur « valeur économique réelle » après examen détaillé de ces portefeuilles. Elle aurait ensuite environ trois ans pour les céder à  des repreneurs.

Les actionnaires des banques enregistreraient immédiatement une première perte au moment du transfert de la créance (si la valeur de reprise est inférieure à  celle inscrite sur les comptes de la banque), puis devraient encore éponger la totalité de la perte si la « bad bank » ne parvenait pas à  revendre sa créance au prix espéré.

Reste que cette idée assez radicale n’est à  ce stade qu’une bouteille à  la mer. L’EBA n’a en effet pas le pouvoir d’introduire un tel projet, ce qui ne l’empêche pas de mettre tout son poids politique dans la balance. Cette proposition constitue une initiative « valable » susceptible d’améliorer la stabilité financière dans l’Union, a salué le président du Mécanisme européen de stabilité (MES), Klaus Regling. « Nous suivrons avec intérêt toute proposition » permettant de régler le problème des NPL, a réagi la BCE, le gendarme des banques de la zone euro, qui mène aussi ses propres réflexions. Elle interroge actuellement les 130 banques qu’elle supervise en direct afin de connaître leur politique en matière de créances douteuses. A l’issue de cette consultation, le superviseur bancaire devrait publier au printemps 2017 des orientations (« guidelines ») sur les meilleures méthodes pour faire face aux NPL. Selon le « Financial Times », plusieurs ministères des Finances européens travaillent actuellement à  un rapport sur le sujet, qui pourrait être remis en mars prochain.

Edouard Lederer, Les Echos.

Dans cet article on évoque 1000 milliards, lors du fameux rapport évoqué par les échos, il s’agit en fait de 921 milliards d’euros. Christine Lagarde a donc fait le déplacement le 5 avril dernier, très discrètement afin de tenir conseil à  Bruxelles ainsi que le confirme le journal La Tribune (latribune.fr)

Créances douteuses  : ce trou noir dans le bilan des banques européennes-Par Florence Autret.

Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE), le Mécanisme européen de stabilité (MES), l’Autorité bancaire européenne (ABE)  : tous demandent aux dirigeants européens d’accélérer le délestage des 921 milliards d’euros de prêts non remboursables qui grèvent depuis des années le bilan des banques. Sans beaucoup d’effet jusqu’à  présent…

Invitée mardi du think tank Bruegel à  Bruxelles, Christine Lagarde a alerté les Européens au sujet des « prêts non-performants », le terme pudiquement utilisé pour décrire les créances douteuses, qui grèvent les bilans des banques de l’Union européenne depuis des années. « Il faut terminer le nettoyage complet du secteur financier dans certains coins d’Europe, particulièrement dans le sud de l’Europe », a expliqué la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

« C’est l’ancienne avocate qui parle à  travers moi… Un régime de faillite approprié, au moins au niveau national, de la façon aussi harmonisée que possible (en Europe)… pour que l’on n’ait pas des économies qui ploient sous la charge d’entreprises zombies », a-t-elle ajouté.

Le sujet est bien connu des observateurs avertis, moins du grand public  : les banques européennes, qui ont dû reconstituer et augmenter leur capital à  marche forcée ces dernières années, ne dégagent pas les profits suffisants pour rémunérer leurs actionnaires. Motif  : la crise économique a creusé dans leur bilan un véritable trou noir de 921 milliards d’euros correspondant aux « bad loans », ces prêts qu’entreprises et ménages sont dans l’impossibilité de rembourser faute de dégager des bénéfices ou de disposer de revenus suffisants.

Le stock de « bad loans » a doublé entre 2009 et 2015

Le vice-président de la Banque centrale européenne, Vitor Constâncio, s’en était également inquiété le 3 février dernier  :

« Le problème des prêts non-performants est une des principales raisons expliquant la faible profitabilité agrégée des banques. Laissez-moi vous rappeler que le rendement du capital des banques de la zone euro est passé sous les 5%, ce qui ne couvre pas le coût estimé du capital. »

Une semaine plus tard, devant les députés européens, l’ancien gouverneur de la Banque du Portugal ajoutait  : « L’étendue et la nature macro-prudentielle du problème appelle une réponse complète et coordonnée au niveau européen. »

En 2015, déjà , le Fonds monétaire international consacrait une étude au problème des « NPL » (Non Performing Loans) européens, dont le stock atteignait à  l’époque 1  000 milliards d’euros, soit le double de ce qu’il était en 2009. Ses auteurs proposaient une médecine assez conventionnelle  : une combinaison entre réforme des régimes de faillite et de restructuration de dettes, politique plus musclée des superviseurs bancaires pour encourager le management à  agir, et, enfin, développement d’un marché secondaire avec, le cas échéant, l’appui d’une « bad bank », autrement dit une structure de défaisance, où loger ces créances en attendant qu’elles trouvent preneurs auprès d’investisseurs.

Parmi les plus touchés  : Grèce, Italie, Irlande, Portugal

Les économistes du FMI avaient largement de quoi opérer des comparaisons  : l’accumulation de « bad loans » est un phénomène classique après une crise financière et économique. La particularité du cas européen réside dans l’extrême lenteur de sa résorption. Au rythme où vont les choses, il faudra une dizaine d’années pour apurer les pertes, souligne l’Autorité bancaire européenne (ABE). Au cours des trois dernières années, seuls 200 milliards de prêts non-performants ont ainsi pu être cédés aux investisseurs, soit directement par les banques, soit par le truchement de véhicules spéciaux, comme en Irlande ou en Espagne, selon les données collectées par Deloitte et citées dans une étude du Parlement européen.

A ce jour rien n’a été fait, mais qu’arrivera-t-il dans un futur proche sinon une crise européenne majeure avec la désintégration de la zone euro. Les pays du nord se réorganisant autour d’un euro bis ou chacun pour soi et sauve qui peut.

Je ne suis par économiste, encore moins un expert, mais il est des signes qui ne trompent point.

Cette année a vu la France adopter une loi sur les assurances vie qui est l’épargne favorite des Français et représente plus de 1  500 milliards d’euros.

Cette loi permet aux organismes financiers de geler les demandes de rachat durant une période de six mois.

Motif invoqué pour la faire passer  ? Eviter toute panique bancaire.

Loi Sapin II  : le blocage de l’assurance vie confirmé.

Le Conseil constitutionnel vient de valider les dispositions d’encadrement de l’assurance-vie prévues par la loi Sapin II, confirmant les craintes des épargnants.

L’encadrement de l’assurance-vie par le HCSF conforme à  la Constitution.

Le dispositif de contrôle de l’assurance-vie intégré à  loi Sapin II a été ratifié par le Conseil constitutionnel le 8 décembre dernier. Désormais, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) aura le pouvoir de suspendre, retarder ou limiter les nouveaux versements ou les retraits de fonds sur une période de six mois maximum, en cas de « risques représentant une menace grave et caractérisée » pour « la stabilité du système financier ».

Boursorama

Comme le disent nos amis chrétiens  : La messe est dite.

Verra t-on les Etats laisser ponctionner les épargnes françaises par les banques comme ce fût le cas à  Chypre ou en Grèce  ?

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