Note M.A.V. – Michel-André se propose de nous donner chaque semaine, dans la rubrique « NOUVELLES – SCOOPS – ÉVÉNEMENTS » un nouvel article sur un sujet d’actualité brûlant. Merci pour cette excellente initiative. Nous pourrons ainsi entendre les points de vue chrétiens, et peut-être avoir une meilleure compréhension de certains événements à  la lumière de l’eschatologie….

L’actualité nationale et internationale de cette semaine provoque bon nombre de questions graves et essentielles, si l’on en juge d’après les divers forums et commentaires passionnés, inquiets et parfois haineux que l’on trouve sur le net sur les sites de divers quotidiens et magazines.

Je retiendrai cette semaine un sujet  »  brûlant  « , et le terme n’est pas trop fort, en l’occurrence le  »  débat   » sur l’identité nationale, parmi d’autres sujets tout aussi sérieux tels que le problème de l’ingérence de l’ONU concernant Jérusalem-Est, et le sommet de Copenhague, qui, à  force de vouloir faire parler de lui, finit par passer au second plan dans notre pays…stratégie politique  ? En tout cas il est curieux que ce débat sur l’identité nationale tombe en même temps que ce sommet, que l’on sait très bien être un prétexte à  des manipulations secrètes visant à  l’instauration d’un gouvernement mondial, pour l’instant encore-mais pour combien de temps- axé sur de  »  soi-disant   » problèmes climatiques…

 »  Respecter ceux qui arrivent, respecter ceux qui accueillent  « , dixit notre président Sarkozy  (« Le Monde » du 9 décembre) ; on pourrait même ajouter :  »  respecter ceux qui doivent partir  de gré ou de force…  « . Quand on sait comment ceux que l’on doit expulser sont bien souvent traités, aussi bien sur notre sol qu’une fois arrivés chez eux, mais là  n’est plus notre problème, chacun se devant de balayer devant sa porte.

Ce débat sur l’identité nationale déchaîne en effet les passions les plus vives et l’on ne peut que s’en réjouir, ou s’en inquiéter. Cet abcès ancien mais toujours douloureux va-t-il enfin crever, ou bien faudra-t-il encore débattre et puis débattre, pour enfin débattre encore sur ce sujet qui ne fait qu’attiser les haines et les rancœurs les plus tenaces.

Voici quelques commentaires puisés au sein de notre classe politique  :

Jean-Luc Mélanchon, président du parti de gauche (PG)  :  

 »  La tribune du chef de l’Etat(…) est un acte d’escalade dans les surenchères identitaires franchouillardes. En justifiant la lamentable votation des Suisses, dont l’existence même est la négation de la liberté de conscience, le chef de l’Etat confirme le contenu de sa prétendue laïcité positive. En insinuant que des minarets peuvent être une menace pour l’identité nationale de la France, il prend la relève de ceux qui, avant guerre déjà  prétendaient la même chose à  propos des synagogues. (…)

Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à  l’Assemblée  :  

–  »  La tribune est une séance de rattrapage mais il aurait mieux fait de ne pas ouvrir un débat qui divise. Il essaie de corriger le tir mais le mal est fait.  « 

Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l’UMP  :  

 »  En soulignant que l’identité nationale est le meilleur antidote au communautarisme, le président de la République fait taire les détracteurs d’un débat fondamental qui a été ouvert pour nos concitoyens et auquel ces derniers ont déjà  pris une large part.  « 

Jean-Pierre Grand, député UMP villepiniste  :

 »  ce débat est un merveilleux appel d’air pour le front national. Je le regrette profondément. L’identité nationale est un débat dangereux, inutile, qui ne fait pas honneur à  la classe politique.  « 

Marine Le Pen, vice-présidente du Front National, déplore le  »  métissage   » prôné par N.Sarkozy, tout en estimant qu’il  »  donne raison au Front National   » dans son analyse du vote anti-minarets en Suisse. (sources  : nouvelobs.com 08/12)

 »  Les peuples d’Europe sont accueillants, sont tolérants, c’est dans leur nature et dans leur culture. Mais ils ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés. Et le sentiment de perdre son identité peut être une cause de profonde souffrance.

La mondialisation contribue à  aviver ce sentiment.

La mondialisation rend l’identité problématique parce que tout en elle concourt à  l’ébranler, et elle en renforce en même temps le besoin parce que plus le monde est ouvert, plus la circulation et le brassage des idées, des hommes, des capitaux, des marchandises sont intenses, et plus on a besoin de sentir que l’on n’est pas seul au monde. Ce besoin d’appartenance, on peut y répondre par la tribu ou par la nation, par le communautarisme ou par la République.  « 

On sent là  dans ces propos, un désir d’uniformiser, de gommer, d’amoindrir et au final de faire disparaître toute trace de différence qui mettrait  »  en danger   » l’institution républicaine. On accepte d’un côté et on refuse de l’autre  !

Cette déclaration reconnaît à  l’être humain la nécessité d’avoir une identité mais en même temps il faut éviter à  tout prix que cette identité porte ombrage aux institutions. Il faut choisir entre vivre en tribu ou vivre dans une nation, vivre en communauté ou vivre en République… Que je sache, il n’existe plus de  »  tribus   » stricto sensu en Europe, le terme est franchement déplacé dans notre contexte. Quant aux communautés il y en a beaucoup, et on peut le comprendre sans que ce soit nécessairement antinomique ou contradictoire par rapport au fait de vivre en république.

Beaucoup de personnes issues de l’immigration souhaitent se retrouver entre elles à  certains moments de leur vie et ce besoin légitime ne présente aucun danger pour la société, à  moins que cela mette en péril l’ordre public.

Ce besoin d’uniformiser, qui en réalité transparaît au travers de ce plaidoyer, correspond bien à  l’esprit de la mondialisation. M. Sarkozy, tout en ayant l’air de déplorer que la mondialisation contribue à  affecter le sentiment identitaire, à  l’instar de bien d’autres chefs d’Etats se fait le chantre d’un Nouvel Ordre Mondial qui, dans sa finalité ultime contribuera à  effacer justement toutes traces d’identité nationale.

Plus de frontières, donc plus de nations, donc logiquement plus d’identité nationale  !

Par conséquent ce débat n’a plus sa raison d’être, excepté sans doute de  »  noyer le poisson   » par rapport à  la question des minarets musulmans. Un débat chasse l’autre, c’est une stratégie politicienne bien connue.

Il est normal pour une nation de placer des barrières pour éviter certains débordements, et c’est là  que la notion d’intégration peut se comprendre. Un pays ne peut accepter un déferlement de populations qui ne désirent pas en réalité respecter les lois en vigueur et risquent de troubler l’ordre public par des agissements incontrôlés, donc qui refuseraient de s’intégrer au sens noble du terme, c’est-à -dire faire  »  partie intégrante   » d’un peuple.

Si l’on examine la question des minarets, c’est une vraie question, car elle cache un problème bien plus vaste qui est celui de l’emprise d’une religion sur une société, religion qui, en ce qui concerne l’islam, a une très fâcheuse tendance au prosélytisme et cherche à  s’imposer, alors qu’une religion, à  priori, ne s’impose pas, elle se vit, au mieux elle se partage.

Que diraient les pays musulmans si les catholiques ou autres qui y vivent, se mettaient en tête de vouloir construire des églises ou des temples à  tout va sur leurs territoires  ?

Ce débat, pour terminer, porte en lui-même une contradiction. On accepte-ou plutôt on tolère- tout le monde pourvu que cela ne dérange personne…et on finit par exclure. Parler d’identité nationale équivaut à  faire sournoisement le lit d’une forme de pensée qui s’apparente à  une idéologie proche du nazisme.

Mais n’est-ce pas ce que  »  Ordo Novo Seclorum   » nous propose sous des aspects faussement alléchants de politique  »  sécuritaire   »  ?

Michel-André

10/12/2009