Note M.A.V en bas d’article

La question de la prière directement adressée au Saint-Esprit est soulevée de plus en plus souvent au sein des églises dites charismatiques, et plus largement, au milieu de ceux qui partagent le même salut en Jésus-Christ (Jude 3).

Pourquoi est-elle pertinente ?

Parce que la question du Saint-Esprit va se trouver au centre de l’action de l’antichrist, et de sa stratégie religieuse.

Il est donc important pour les enfants de Dieu de chercher la lumière à  ce propos, et de s’exhorter mutuellement à  une fidélité sans faille à  la révélation dont nous sommes les héritiers.

Nous est-il réellement permis de prier, de louer, d’adorer le Saint-Esprit  ?

Cette question délicate n’aura pas manqué de se poser aux observateurs attentifs, responsables et enseignants. La poussée de certaines formes de christianisme dites «réveillées », et l’influence inconsciente du progressisme religieux d’outre-atlantique a entraîné certaines pratiques qui amènent la question posée dans notre introduction.

La première réponse qui peut être apportée, c’est que les Écritures ne font mention d’aucun exemple d’une telle prière.

Ce sera là le point central, le plus important de notre réflexion (voir la note 1). C’est un point qui aura à lui seul la capacité d’éclairer bon nombre de chercheurs de la vérité. Pour les autres, essayons d’aller plus loin.

Le modèle biblique qui nous est proposé est de prier le Père au nom du Seigneur Jésus-Christ.

On ne voit donc pas l’intérêt d’un enfant de Dieu de s’écarter ou d’innover – même un tant soit peu – de l’enseignement donné par la Bible. La véritable question sera donc  : pourquoi l’église de Jésus-Christ serait-elle tentée d’introduire une autre forme de prière, de louange, d’adoration ? Quelle pourrait être la raison de cette nouvelle pratique qui consiste non plus à s’adresser au Père, mais à l’Esprit Saint  ?

On avance évidemment, ici ou là, que le mal n’est pas bien grand puisqu’en toute circonstance, Dieu sera toujours prié, Père ou Esprit  ! Ne serait-ce d’ailleurs pas là un de ces mauvais procès biblico-biblique, qui ne servent qu’à noircir des pages et à dégrader le lien de la paix parmi les frères  ?

Ces arguments ont quelque chose de vrai, mais ne répondent pas à la question posée:

 »pourquoi faire une chose en dehors du modèle biblique ? »

La réponse à cette question entraînera fatalement chacun à se positionner par rapport à ce postulat qui fut immuable durant de nombreux siècles. Le danger ne résidera pas ici dans la pratique elle-même, qui pourrait, il est vrai, ne choquer personne au regard d’une certaine exégèse, mais dans le glissement hors du modèle biblique, qui est ne l’oublions pas une vieille méthode de l’ennemi pour tenter de semer la confusion  :

__  »  Dieu a-t-il réellement dit ?… « __

Sur ce sujet, il est bon de se souvenir que les temps d’obscurités que l’Église a connus au cours des siècles passés ont systématiquement été précédés de mélanges et de compromis avec la pensée divine, et qu’à  l’inverse, tout réveil a toujours commencé par un retour à  la stricte Parole de Dieu.

Que dit le Seigneur Jésus-Christ au sujet de la prière  ? :

 » Vous donc, priez ainsi  : NOTRE PÈRE qui es aux cieux… »(Mat. 6/9).

Puis, plus tard, les enseignements du Nouveau Testament nous montrent que la prière doit aussi être adressée à Dieu au nom de Jésus-Christ  :

 »  et quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai «  (Jean 14/13-15/16);

Pourquoi  ? …

Car en Lui a habité « toute la plénitude de la divinité » (Colossiens 2/9); afin « … qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2/10).

Peut-on imaginer le Seigneur Jésus-Christ, au cours de ses nombreuses prières publiques, s’adresser au Saint-Esprit plutôt qu’au Père ? Il lui aurait pourtant été facile, comme à ses apôtres après lui, de créer un précédent clair, qui aurait ouvert à chacun de larges avenues d’expressions de leur foi, mais cela ne s’est pas produit, et nous assistons plutôt à un exemple suivi et confirmé par tous.

Le Saint-Esprit

Dans son annonce de la venue et du don de l’Esprit-Saint, Jésus explique bien  :

«   Mais le consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera les choses que je vous ai dites «  (Jn 14/26);

 »  Le consolateur, que moi je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de Vérité qui procède du Père rendra témoignage de moi «  (Jn 15/27);

 »  Il vous conduira dans toute la vérité  : car il ne parlera pas de par lui-même … il me glorifiera «  (Jean 16/13).

Le Seigneur Jésus révèle donc un aspect important, qu’IL A VOULU INTÉGRER ICI afin que notre vision ne bascule pas dans une forme d’idolâtrie  :

« Il ne parlera pas de lui-même« .

Il n’existe pas de possibilité d’une action séparée, et la porte d’une quelconque forme d’indépendance est ici fermée. Le Saint-Esprit est défini comme un instrument de Sa volonté (Jean 15/27).

Nous prierons donc par l’Esprit (Ephésiens 6/18), mais jamais le Saint-Esprit lui-même – si nous voulons en croire l’exemple de Jésus

 » Car c’est à cela que vous avez été appelés; car aussi Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces «  (1 Pierre 2:21).

Si cette tendance à prier le Saint-Esprit venait à se renforcer et s’affirmer parmi les chrétiens, elle pourrait s’apparenter à une dérive en ce qu’elle contesterait indirectement les droits du Seigneur Jésus-Christ dans Son église, car

 » Il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes: Jésus-Christ l’Homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous …  » » (1 Tim. 2/5).

Cette digression, qui est basée sur une incompréhension de la Parole de Dieu, peut parfaitement être assimilée à une tentative subtile de Satan de produire parmi les enfants de Dieu l’idolâtrie d’une manifestation céleste, comme il y parvint avec le serpent d’airain durant plusieurs générations (2 Rois 18/4). Ce fait historique devrait nous enseigner davantage de rigueur et de prudence sur un sujet aussi sensible que celui-ci, et nous aurions tort de considérer les appels à revenir à la pureté et à la révélation des Écritures comme des formes de protectionnisme, ou de traditionnalisme rigide.

La tentation de prier le Saint-Esprit (et d’instituer cette prière, et ce rapport à Dieu) installerait dans l’esprit de ceux qui s’y livreraient la confusion et l’erreur, terrain propice à l’ensemencement des cœurs par des doctrines de plus en plus éloignées de la révélation des pères de la foi.

Ce qui est dit ici ne fait que plaider en faveur du modèle biblique.

Lors d’une première édition de cet article, certaines personnes ont réagi d’une manière virulente, probablement parce qu’elles ont été choquées : comment oser proscrire la possibilité de prier le Saint-Esprit ? La réponse est que le Seigneur, c’est l’Esprit (2 Corinthiens 3/18); et bien que le Seigneur soit l’Esprit (Jean 4/24), Il a pris TOUTES les précautions pour que n’apparaisse aucune prière « à l’Esprit ».

Certains pensent que le cœur de l’homme est désespérément religieux, et tombe facilement dans l’idolâtrie : sans doute est-ce une des raisons principales.

 » Nous sommes le temple du Saint-Esprit » (1 Corinthiens 3/16), mais la gloire de la Schékinah ne peut remplir le temple que lorsque toutes choses sont conformes au plan divin, et que la construction dans son ensemble est consacrée à l’Eternel, et à Lui seul (Exode 40 et 2 Chroniques 5).

C’est lorsqu’Il est Lui-Même le réel objet de l’adoration, et qu’Il est élevé au-dessus de tout (culte, service, connaissance, ministère, dons, et surtout : dogmes) que Son témoignage apparaît sur Sa Maison (1 Timothée 2/15).

Pour parvenir à cet aboutissement, un attachement inaltérable à la Parole de Dieu est nécessaire. Le Seigneur veut que nous apprenions à dire « oui » à Sa voix afin de pouvoir dire « non » à  celle de l’ennemi et de ses subterfuges, et que nous entrions dans cet exercice qui consiste sans relâche à  » séparer ce qui est précieux de ce qui est vil  » afin d’être comme Sa bouche (Jérémie 15/19).

Jérôme Prekel, Le Sarment


Note 1  : Le contre-exemple le plus emblématique de l’absence de prière (ou d’adoration) adressée au Saint-Esprit se trouve … au moment même de la Pentecôte,. Dans un premier temps, nous voyons que l’apôtre Pierre, rempli de l’Esprit, atteste que c’est Jésus-Christ qui est le déclencheur de cette onction, ce qui n’est pas sans importance  :

Actes 2:33 Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez.

Dans un second temps, nous constatons qu’au moment où les disciples rencontrent leur première difficulté, qui annonce les persécutions à  venir, ils se retrouvent ensemble pour prier et apporter leur fardeau. Il n’existe sans doute pas de meilleure occasion pour que des hommes prient le Saint-Esprit, mais ce n’est pas dans cette forme qu’ils sont conduits  :

Actes 4:23 à  31 « Et ayant été relâchés, ils vinrent vers les leurs et leur rapportèrent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit. Et l’ayant entendu, ils élevèrent d’un commun accord leur voix à  Dieu, et dirent: O Souverain ! toi, tu es le Dieu qui as fait le ciel et la terre, et la mer, et toutes les choses qui y sont: qui as dit, par la bouche de David ton serviteur: «  ourquoi se sont déchaînées les nations, et les peuples ont-ils projeté des choses vaines ? Les rois de la terre se sont trouvés là, et les chefs se sont réunis ensemble, contre le Seigneur et contre son Christ ».

Car en effet, dans cette ville, contre ton saint serviteur Jésus que tu as oint, se sont assemblés et Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël, pour faire toutes les choses que ta main et ton conseil avaient à l’avance déterminé devoir être faites. Et maintenant, Seigneur, regarde à leurs menaces, et donne à tes esclaves d’annoncer ta parole avec toute hardiesse, en étendant ta main pour guérir, et pour qu’il se fasse des miracles et des prodiges par le nom de ton saint serviteur Jésus.

Et comme ils faisaient leur supplication, le lieu où ils étaient assemblés fut ébranlé, et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et annonçaient la parole de Dieu avec hardiesse ».

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Note M.A.V.: Voici plusieurs années que je ressens (et que je signale) qu’une des séductions DANGEREUSES où ont glissé les chrétiens charismatiques aujourd’hui, c’est de s’adresser au Saint-Esprit, SANS PASSER PAR LA PORTE: Jésus, seule Porte pour entrer dans le Royaume, seule Porte pour se présenter devant le trône de grâce, seule Porte pour être pardonné, seule Porte pour prier et être entendu de Dieu, donc exaucé, et bien sûr, seule Porte pour être sauvé !

Jésus-Christ HOMME est seul médiateur entre Dieu et les hommes : Il fallait que Jésus vienne en chair, sur terre, pour que le voile du temple puisse être déchiré et que nous puissions entrer dans le Saint des saints sans risque d’être foudroyés sur place à cause de nos péchés  ! Toute la Bible nous montre que la principale mission du Saint-Esprit est la révélation de Christ  : « Il rendra témoignage de moi… » (Jn 15:26), et c’est Jésus qui nous envoie son Esprit-Saint (Jn 15;26)  ! Ce n’est donc pas nous qui pouvons Lui ordonner de venir

Il n’est qu’un seul cas, dans toute la Bible, où l’on voit un homme s’adresser directement au Saint-Esprit. Mais, justement, c’est sur ordre de Dieu, un acte prophétique par lequel Ezéchiel se fait porte-parole de Dieu, « bouche de Dieu », pour une mission très particulière : la vallée des ossements, qui ne concerne que la résurrection spirituelle d’Israël. Il ne fait que transmettre l’ordre du Père :

37:9 Il me dit  : Prophétise, et parle à  l’esprit  ! prophétise, fils de l’homme, et dis à l’Esprit  : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel  : Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts, et qu’ils revivent !

Une exception ne fait que confirmer la règle, surtout une exception aussi… exceptionnelle !

S’adresser au Saint-Esprit en direct ne demande pas de s’humilier afin de pouvoir passer par la Porte étroite. Cela peut déboucher sur l’illusion d’une spiritualité possible qui évite de passer par la croix. Mais quelle spiritualité ? De quel Royaume vient-elle ? Du Royaume de Dieu ? En sommes-nous certains?

Je ne crois pas que ce soit une abomination devant Dieu que de s’adresser à l’Esprit Saint … mais peut-être l’est-ce, puisque nous sommes en décalage évident avec le modèle que nous ont laissé Jésus et les apôtres… Même si nous avons un doute, abstenons-nous et veillons. L’ennemi est malin. On peut le constater: beaucoup de chrétiens ont si bien pris le pli de s’adresser au Saint-Esprit que le nom de Jésus finit par ne plus faire partie de leur vocabulaire… ni de leurs prières  ! Ou si peu que l’on peut se demander s’ils pensent avoir encore besoin du Seigneur !

J’ai aussi dû, et ce à plusieurs reprises, chasser de certaines personnes un FAUX SAINT-ESPRIT.

2Co 11.4 montre que DES CHRÉTIENS NÉS DE NOUVEAU, parce qu’ils acceptent un « autre évangile », un « autre Jésus » (par exemple un Jésus humaniste, tolérant avec le péché…), peuvent recevoir UN AUTRE ESPRIT, et le recevoir fort bien  ! Un « autre esprit » procure des manifestations et sensations spirituelles mensongères et trompeuses. En sorcellerie aussi, ne l’oublions pas, par transes, incantations ou autres techniques occultes, notamment simple appel à des entités célestes qui ne sont pas le Dieu d’Israël, des gens reçoivent un esprit qui les fait « prophétiser », « guérir », avoir des « paroles de connaissance », comprendre les parlers en langues et avoir d’autres langues spirituelles*… Mais rien de cela ne vient du Saint-Esprit ! Pourtant, la sorcellerie, sous forme de chamanisme, avec quantité de faux dons et miracles trompeurs entre aussi dans certaines réunions chrétiennes dont Jésus n’est pas le centre. Paul nous a mis en garde contre cela  : 2Th 2:9 à 12 –

Jésus aussi: Mt 24:24

  • * Ces dons spirituels ressemblent à  s’y méprendre aux dons du Saint-Esprit, au point que ceux qui manifestent ces dons dans les assemblées chrétiennes s’y trompent parfois eux-mêmes. C’est à ce risque que l’on s’expose lorsqu’on fait appel au Saint-Esprit, sans passer par Jésus, et donc dans l’insoumission aux paroles et recommandations de Christ.

Prenons garde: les temps sont mauvais, très mauvais. L’apostasie n’est pas que chez les autres: elle est omniprésente. Est-il donc si difficile de rester dans « la simplicité à l’égard de Christ et de ne pas s’en détourner », comme nous le recommande Paul en 2Co 11:3 ? Juste avant, justement, de dire que si on se détourne de cette simplicité, on peut recevoir un autre esprit. Il a d’abord parlé de SÉDUCTION conduite par Satan.

Le diable rode et aime particulièrement nous entraîner dans toutes les séductions qui ne nous demandent pas de passer par la croix ! Je pense sisncèrement que prier le Saint-Esprit, plutôt que le Père au nom de Jésus, fait partie de ces séductions. Jésus nous a ORDONNÉ de prier le Père en son nom, et nous a dit que ce que nous demanderions EN SON NOM nous serait accordé ! Alors, rappelons ce qui est dit en Apocalypse car le chemin devient de plus en plus étroit, tant les séductions sont nombreuses et subtiles…

Apocalypse 14:12 C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus

Apocalypse 12:17 Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre au restes de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus

Apocalypse 3:8…Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer… 3:10 Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre.

Soyons vigilants, et revenons à la simplicité de l’évangile de Christ : nous y trouverons le cœur de Dieu… et le seul bon chemin pour le Royaume

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