Le séjour a été excellent, avec une totale protection de l’Eternel et un groupe en grande majorité bien ancré dans le Seigneur et du coup, très attachant. Le soir de présentation de chacun, il s’est créé une atmosphère remarquable. L’ensemble était touchant de gentillesse, voire d’amour fraternel, docile, consacré, aimant sincèrement le Seigneur et sans compromis : un pur plaisir !

Il y a eu une onction de mariage, ce qui est toujours très bon. Le deuxième soir, un couple a donné, excellemment, un témoignage très fort : tous deux avaient été puissamment visités par le Seigneur la nuit même et leur mariage – dont l’anniversaire tombait le 29 avril – a été complètement rétabli.

D’autres ont annoncé un mariage très proche.

Et plusieurs personnes se réjouissaient de leurs anniversaires imminents, car, nés en 1948, ils avaient le même âge qu’Israël…

Nous avons aussi tous prié avec ferveur pour Israël, puisque nous venions pour bénir le pays…

La tempête sur le lac : un moment prophétique.

Comme nous arrivions sur le ponton pour la sortie en mer, la pluie est tombée, de plus en plus drue. Nous nous sommes hâtés vers le bateau, cherchant son abri… très relatif, car les bâches de protection ne se rejoignaient que lâchement, en outre la pluie fouettait de tous côtés. Plus aucun horizon. On voyait à  peine le rivage, pourtant à  une vingtaine de mètres… Les vents tourbillonnaient, se faisaient violents, les bateaux, même amarrés, dansaient sur les vagues de plus en plus hautes, même si près du rivage. Le ciel a pris une couleur très étrange, anormale. Des éclairs sillonnaient le ciel jusqu’à  trois ou quatre ensemble, occupant tout l’espace au-dessus de nous…

Autour, des gens hurlaient. La grêle s’est mise à  mitrailler… Dans toutes les autres embarcations, tout le monde criait de plus en plus fort. Alors le propriétaire de notre bateau a mis de la musique israélienne et des dames de notre groupe se sont mises à  danser, puis le cercle de danse s’est élargi, même si le fort tangage faisait rater quelques pas… Pour moi je restais dans une paix parfaite… commençant à  comprendre.

Les patrons des barques déjà  parties ont fait demi-tour, mais ne pouvaient pas s’arrimer à  cause de la violence de la tempête  ; ils ont commencé à  paniquer, car des embarcations se sont heurtées violemment à  plusieurs reprises, leur faisant craindre pour les coques et ils se sont disputés. Leur peur s’est transmise à  leurs passagers, qui jusque-là  ne réalisaient pas vraiment le danger. Tous criaient de peur et de détresse en dehors de notre bateau, où par contre les uns dansaient, les autres tapaient dans leurs mains, ou encore prenaient des photos en souriant.

Du coup, certains passagers des autres bateaux – pourtant chrétiens – nous ont filmés et pris en photo, incrédules.

Là  je ressentais que bientôt allaient arriver les fléaux apocalyptiques, terrifiants pour le monde, mais que ceux qui appartenaient au Seigneur seraient indemnes, et resteraient même dans la paix et dans la joie de la Présence bien-aimée… C’était un avertissement, que plusieurs ont également ressenti comme tel.

Quand nous avons continué le circuit du jour, vers le sud, nous avons entendu répéter que  »  jamais Israël n’avait connu un orage aussi violent  « , qu’un pareil événement était vraiment  »  historique  « , du  »  jamais vu  « , même pour les personnes âgées ; rien que sur le bord de notre route, nous avons vu de grands arbres renversés, leurs grosses racines à  l’air, deux voitures écrasées par une chute d’arbre, de la boue, des débris partout.

Nous avons appris que l’orage avait tué dix jeunes en sortie (très tristes, nous avons prié immédiatement pour leurs familles…) Et nous n’avons pas pu aller à  Massada, la route détruite étant restée coupée plusieurs jours. (Pour les trois premiers fléaux d’Egypte, les Hébreux les ont traversés aussi, mais c’étaient les plus légers… Par contre les rebelles ont été, et allaient encore être, durement frappés…)

Nous, nous n’avons rien eu  ; c’était un peu désagréable d’être mouillés, de voir le programme perturbé, mais nous avions tous des imperméables et personne n’a rien perdu (même si ma casquette, arrachée par le vent sous ma capuche, a été emportée, je l’ai retrouvée un peu plus tard, intacte, délicatement posée sur un banc). Quand Dieu protège, Il le fait totalement  !

Le baptême

V., sérieusement préparée, consciente du sens du baptême, avait annoncé qu’elle voulait se faire baptiser. D’autres ont semblé vouloir lui emboîter le pas, du moins c’est le bruit qui courait dans le groupe, car personne ne s’est nommément désigné. Comme il n’y avait pas de pasteur parmi nous, D., la guide, toujours dévouée a proposé de nous en trouver un, mais pas question pour nous de prendre n’importe qui  ! De plus, je redoutais un baptême de tourisme, voire une idolâtrie du Jourdain, sans engagement ni fondement sérieux. La preuve  : quand O. a annoncé, de la part de D., qu’il fallait obligatoirement réserver et louer les tuniques ainsi que les serviettes, plus aucun candidat en dehors de V.  !

Nous avons tous décidé de nous en remettre au Seigneur pour le lieu et le moment favorables. Les complications dues à  l’orage interdirent le baptême à  Yardenit, mais la porte s’ouvrit à  Kasser-al-Yahoud (là  où Jésus fut baptisé).

Et ce fut glorieux. Une cinquantaine de personnes du groupe ont entouré V. et loué D.ieu à  pleine voix, et la rive du côté jordanien, clairsemée au début, s’est vite remplie de spectateurs. V. en est sortie rayonnante.

Les guides

D., en professionnelle, nous a témoigné qu’elle avait été interpellée. Elle répétait :  »  Si nous étions arrivés un quart d’heure plus tôt, ou si l’orage avait commencé un quart d’heure plus tard, nous nous serions trouvés en pleine mer et nous aurions été perdus…  «  (elle aussi aurait péri, pensait-elle…) Il paraît que les vents tourbillonnent sur le lac et qu’il est quasiment impossible d’en réchapper, à  moins sans doute d’être un nageur hors pair…

Cette tempête, ainsi que nos réactions, l’ont beaucoup frappée. D’abord, parce que plusieurs lui ont manifesté l’amour de Christ, pour elle… Ensuite, parce qu’il y avait toujours une atmosphère de paix, de joie, de bienveillance… A cause des annulations, elle s’attendait à  de vives protestations… mais personne ne s’est plaint, ce qui l’a beaucoup étonnée  : pour des Français, nous ne râlions pas du tout  ! Je ne sais trop comment elle le ressentait, mais elle s’est détendue, riait, et nous trouvait  »  un groupe super !   » et a déclaré qu’elle n’en avait  »  jamais connu un pareil.  « 

Plus tard encore, quand les F. ont prié pour son genou, elle a senti une chaleur et elle a été guérie presque instantanément : vu son travail, elle n’est pas près de l’oublier ! Elle a déclaré apprécier les évangéliques (dont, apparemment, elle devait se méfier quelque peu auparavant.)

B., notre chauffeur, arabe chrétien (plutôt catholique) et fervent partisan d’Israël, baragouinait son indignation quand d’autres chauffeurs se conduisaient mal, mais il faisait le signe de croix sur eux pour les bénir. Dès le deuxième jour, il s’écriait sans cesse  »  Oh my God !  «  avec par moments :  »  Alléluia  « . Il était aux anges et ne savait comment le montrer : avec des paroles de bienvenue ou d’encouragement ou d’enthousiasme, il nous serrait la main à  tous chaque fois que nous descendions et remontions dans le car – et ce, toute la journée – ou alors il nous prenait dans les bras… Il avait toujours des paroles positives pour nous :  »  Don’t worry ! Just smile…  « 

Le deuxième guide, N., Juif croyant, est arrivé avec sa Bible, et nous avons été tout de suite sur la même longueur d’onde… Au tombeau d’Abraham, où il s’était précipité quand il a aperçu la pièce vide, il n’y avait que deux enfants à  kippa et papillotes, qui lui ont parlé : ils lui demandaient de nous présenter les livres de la torah, nous a traduit le guide…

N. a un peu attendu, puis soudain a ouvert l’armoire des torahs en disant que JAMAIS il ne le faisait, mais parce qu’il sentait que nous étions un groupe spécial, très particulier, très respectueux du Seigneur, il a profité de ce que nous étions seuls dans la pièce : non seulement il a ouvert l’armoire, mais il nous a chanté la psalmodie qui accompagne toujours une telle ouverture, il a sorti successivement les deux plus belles torahs, ouvrant même la plus luxueuse, la déroulant et nous la commentant…

Nous étions unis dans le même amour et respect du même « Je suis », alias Yeshoua, et nous étions reconnus UN avec nos frères aînés juifs.

Nous avons beaucoup apprécié et aimons ce N., plein de qualités et tout entier à  la gloire du Seigneur. Il s’est démené toute la journée pour nous assurer le spectacle, mimant, chantant, sonnant du shofar, jouant de la flûte, de l’harmonica, ne ménageant pas sa peine pour que nous passions une journée inoubliable  : tout le groupe l’a remarqué et en a été à  la fois reconnaissant et admiratif.

A la sortie du tombeau d’Abraham, une jeune soldate de Tsahal postée en faction nous souriait, plusieurs personnes du groupe se sont fait prendre en photo avec elle et F. l’a prise dans ses bras, émue aux larmes, et lui a dit en anglais à  quel point elle était touchée par le courage et par le sacrifice de la jeunesse israélienne. Elle lui a également donné quelques paroles, auxquelles la jeune femme a répondu  »  Thank you, thank you   » à  plusieurs reprises.

Le dernier guide, F., tout jeune, compétent et efficace, nous a dit qu’il avait fait son alyah à  vingt ans. Puis il a déclaré lui aussi n’avoir  »  jamais connu un groupe comme nous.   » Certes il savait, nous a-t-il dit, que les Juifs ont des soutiens dans le monde, et dans le monde chrétien, mais ils ont tellement d’ennemis et subissent tellement d’attaques, qu’ils finissaient par l’oublier. Et quand ils en avaient la preuve,  »  cela faisait vraiment beaucoup de bien…  « 

Lui aussi nous a dit qu’il n’avait  »  jamais eu de groupe comme nous   » …

Et nous de le taquiner en lui demandant si c’était parce que… nous avions toujours été en retard (le dernier jour en effet nous avions dû attendre des retardataires quasiment à  tous les RV)  ! Quand on a eu retrouvé C., il nous avait même demandé si nous en avions perdu beaucoup au cours de la semaine, et l’un de nous lui a répondu que oui, car nous étions 80 au départ… Voilà  l’ambiance…

Le groupe, uni, a annoncé Yeshoua par l’amour, le respect et en vivant sa foi. J’ai félicité et remercié tout le monde, car c’est bien un témoignage de groupe. Nous sommes heureux que nos frères bien aimés juifs en aient été profondément touchés.  

Mission accomplie. Merci à  l’Association qui a organisé ce voyage ! Que notre pasteur et son épouse en soient très honorés et très bénis.