Transmis par Armande – Source, lesdokimos

 » … Hélas, de lalaicite-inch-allah laïcité il n’en reste qu’un vague souvenir puisqu’elle s’est muée en une sorte d’hypocrisie nationale…. »

La France a longtemps été considérée comme la fille aînée de l’Église catholique romaine. Désormais, c’est un État areligieux, laïc, c’est-à -dire qu’elle n’est plus sous la domination ou l’influence du clergé. Le mot laïc vient du latin  »  laïcus   » qui signifie  » commun, ordinaire, qui est du peuple « .

LES ORIGINES DE LA LAàCITÉ À LA FRANà‡AISE

Le concept de laïcité est propre à  la France et est dû à  une histoire mouvementée et ambivalente entre le pouvoir politique, le trône, le roi et le pouvoir religieux, l’autel, le Pape. Il a vu le jour au sortir du siècle des Lumières et de la mise en place de la libre-pensée par des philosophes français tels que Voltaire (1694-1778) et Jean Jacques Rousseau (1712-1778) ou encore le néerlandais Spinoza (1632-1677). Précurseurs en matière de laïcité, les Français se sont révoltés et ont décapité dieu  ; par dieu il faut comprendre le roi. En effet, le souverain français avait un statut privilégié  : il était à  la fois chef temporel et chef spirituel de son pays, le Pape n’ayant que très peu, voire pas d’autorité sur l’Église de France. C’est ce qu’on appelle le gallicanisme, concept mis en place par le roi Philippe Le Bel (1268-1314). Il étaya par des plans théologiques et juridiques que l’Église Française était libre face à  la papauté et que le pouvoir royal était supérieur au pontifical. Les desseins du pape qui visait l’instauration d’une théocratie pontificale furent ainsi anéantis.

C’est sous le règne de Louis XIV (1638-1715) que ce système atteignit son apogée par la  Déclaration des quatre articles  en 1682    [rédigée par Bossuet (1627-1704)], considérée comme la charte du gallicanisme. Elle stipulait que le pouvoir des papes était purement spirituel et que les rois ne pouvaient donc pas leur être soumis. Par ailleurs, la puissance spirituelle du pape fut limitée par les conciles généraux, et en France, par les coutumes du royaume et de l’Église. Même si le pape avait une  »  part principale   » dans les questions de foi, son jugement n’était  »  irréformable   » que s’il était confirmé par l’Église.

Mais ne nous y trompons pas, la part du religieux était très importante en France et n’avait pas été écartée du pouvoir temporel puisque la religion catholique avait un monopole en la matière. L’histoire de France est jalonnée d’interdits, d’expulsions, voire de massacres à  l’encontre des autres religions. Pour exemple, les juifs n’ont été déclarés citoyens français qu’en 1791 par ratification. On peut aussi citer les dragonnades, ces persécutions dirigées sous Louis XIV contre les communautés protestantes de toutes les régions de France. Le roi se servait donc du spirituel pour asseoir son pouvoir temporel. Il récompensait l’Église de France de son soutien en lui octroyant des faveurs telles que la dîme. En France, cet impôt devint une obligation religieuse puis civile sous Charlemagne (742-814). Imposé à  tous les possesseurs de terres, il représentait entre le onzième et le treizième des produits de la terre et de l’élevage. Directement perçue par le curé de la paroisse, la dîme assurait la subsistance des ministres du culte, l’entretien de leurs bâtiments et l’assistance aux pauvres.

Fin tragique de Louis XVIEn décapitant le roi le 21 janvier 1793, les représentants du peuple mettaient un point final à  la monarchie de droit divin et au gallicanisme. Ils imposaient par la même occasion un nouvel interlocuteur à  l’Église catholique. Elle n’avait plus face à  elle une famille longtemps présentée comme envoyée de Dieu et ses courtisans, mais des hommes politiques, des philosophes, des libres penseurs à  la tête d’un peuple plus que démuni, souffrant de la pesanteur des taxes et surtout de la famine due à  une succession de mauvaises récoltes. Au début de la Révolution, lors des premiers Etats Généraux, les révolutionnaires n’étaient pas réfractaires à  la présence des religieux dans la gestion de l’État. Le schisme s’est opéré en août 1789 à  l’abolition du privilège des dîmes. Le clergé fut privé de l’une de ses principales sources de revenus et ses biens furent mis à  disposition de la nation pour renflouer les caisses de l’État. La séparation fut définitive en juillet 1790, suite à  la réorganisation du clergé. Celui-ci conserva toutefois une certaine légitimité auprès du peuple et donc une forme de pérennité dans les rapports préétablis avec les monarques de droit divin.

Mais cette alliance à  la République, pour l’autel, était vouée à  l’échec et n’aurait jamais pu se faire. Pour preuve, les propos du pape Pie VI (1717-1799), au sujet de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen  :  »  cette liberté absolue qui non seulement assure le droit de n’être point inquiété sur ses opinions religieuses, mais qui accorde encore cette licence de pensée, d’écrire et même de faire imprimer impunément en matière de religion tout ce qui peut suggérer l’imagination la plus déréglée  : droit monstrueux, qui paraît cependant à  l’assemblée résulter de l’égalité et de la liberté naturelles à  tous les hommes  « . Et il avait bien vu, car les principaux articles de cette déclaration sont les fondements de la laïcité.

Article I :  Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Article X  : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. Article XI :  La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à  répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi.

L’ÉGLISE CATHOLIQUE CONFINÉE DANS SES ÉDIFICES

 En écartant le clergé du pouvoir temporel, la République devint areligieuse, donc laïque. La laïcité n’empêche pas le peuple de croire en Dieu, mais par la neutralité de ses institutions, la République permet une certaine liberté de choix et de pratique religieuse à  ses citoyens, tant que ces derniers ne vont pas à  l’encontre des valeurs républicaines et ne mettent pas en péril la sécurité de la nation. Commença alors une laïcisation de l’espace public marquée par des actes forts et symboliques. Le 18 août 1884, les prières publiques à  la rentrée des Chambres furent supprimées. Par la suite, le 14 décembre 1900, on promulgua la suppression de la messe du Saint-Esprit (présence obligatoire) à  la rentrée des cours des tribunaux.  Le 1er  avril 1905, une circulaire du ministre de la Justice ordonnait l’enlèvement des crucifix dans les prétoires des tribunaux…La loi de décembre 1905 ratifiant la séparation des Églises et de l’État était celle qui devait clore définitivement le débat de la place du religieux dans l’État et inversement.

ARTICLE PREMIER. –  La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.  ART. 2.- La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à  partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à  l’exercice des cultes. Par cette loi, l’État manifeste sa volonté absolue de neutralité religieuse mais ne s’exonère pas de ses responsabilités et veut  « garantir »  à  chacun les moyens d’exercer librement sa religion dans le respect de celles d’autrui.

Apres des débuts plus que violents, tant physiquement que moralement, à  l’encontre du clergé français, la République et la religion catholique se sont au fil des années accordées, chacune ayant révisé à  la baisse ses exigences vis-à -vis de l’autre. Elles se sont surtout adaptées à  l’évolution des mentalités de leurs partisans.  Cette union contre nature, pour Pie VI, a donné naissance à  un concept politique  : le socialisme-chrétien, et à  une nouvelle religion  : l’œcuménisme. Les deux ayant le même discours :   » Unissons-nous pour le bien des peuples et donnons-lui un monde meilleur ici-bas sur terre « .

LE SOCIALISME  CHRÉTIEN

La question de l’œcuménisme a été traitée à  de nombreuses reprises dans Les Dokimos. Nous avons maintes fois averti quant au danger qu’il représente car c’est la religion babylonienne par excellence qui prépare les hommes à  accepter les œuvres de la bête.

Les concepts du socialisme chrétien ne sont pas nouveaux. Ils sont apparus entre la révolution Française et la révolution industrielle dans les années 1820-1830. Ils visent à  promouvoir une politique sociale conformément aux enseignements de l’Église,  voire même à  bâtir une nouvelle société humaniste à  base chrétienne, en opposition au libéralisme économique et politique.

En France, suite au conflit entre l’Eglise catholique et la jeune République, ces concepts ne furent pas bien vus par la nouvelle garde politicienne socialiste. Jean Jaurès (1859-1914) s’insurgea en 1894 lors d’une intervention à  la chambre des députés, s’adressant ainsi à  Albert de Mun (1841-1914),  l’une des figures emblématiques de ce mouvement  :  »  vous avez essayé d’emprunter au socialisme tout ce que vous pouviez lui emprunter pour restaurer dans ce pays-ci l’influence du christianisme constitué à  l’état d’Église  « .  Peu à  peu, ces mouvements se sont fondus dans la grande famille du socialisme. C’est à  eux que nous devons certaines institutions de la République telles que la CIMADE, le Planning Familial ou encore le syndicat CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail).

Gauche comme droite, chacune de ces voix politiques a pour base des principes et des concepts bibliques. C’est ce que l’on appelle communément les racines judéo-chrétiennes de la France mais aussi de l’Europe. Rajoutons à  cela l’humanisme, la libre pensée, et nous obtenons une situation de crise identitaire. En effet, d’un côté il est demandé à  l’homme de respecter des règles édictées par Dieu, et de l’autre côté on le persuade qu’il est au centre de l’univers. D’un côté les lois de Dieu sont gravées dans le cœur de l’homme et de l’autre, on lui demande de s’émanciper et de réfuter ces lois. Difficile de raisonner convenablement avec de tels paradoxes.   C’est ainsi qu’après des années de schizophrénie, la France se réveille violement et se rend compte que le modèle d’exemplarité qu’elle voulait donner au monde en terme de laïcité, de droits de l’homme ou encore de terre d’asile, ne fonctionne pas.

LA  LAàCITÉ  MISE A MAL AU PROFIT DE LA PAIX SOCIALE

Hélas, de la laïcité il n’en reste qu’un vague souvenir puisqu’elle s’est muée en une sorte d’hypocrisie nationale.

D’une loi   stricte, édictant les principes de la séparation des églises et de l’Etat, permettant ainsi à  la République d’être neutre et aux croyants de pratiquer leur religion en toute liberté (dans la mesure où cela n’entrave pas la   sécurité publique), elle  est devenue une sorte de consensus général, où il faut ménager la chèvre et le chou. Cela consiste à  adapter la loi en fonction des situations rencontrées afin que les différentes religions ne se sentent pas stigmatisées et ainsi obtenir une paix sociale. C’est ce que préconisaient les membres de la commission STASI dans leur rapport, des  » accommodements raisonnables « , c’est-à -dire des réponses pouvant être données aux situations qui sortent du champ de la loi de 1905. Mais une fois que le doigt est mis dans l’engrenage, il est impossible de ne pas être emporté par la mécanique.  Prenons l’exemple des signes religieux. En principe, ils devraient être interdits dans les écoles mais dans les faits, ils sont souvent tolérés. Conséquence  : les religions ont réinvesti ce lieu de l’institution républicaine si difficilement conquis. L’école qui devait être un lieu exempt de toute influence religieuse et politique est désormais le théâtre de luttes inter-religieuses. Ainsi, les cours de récréation se sont transformées en terrains d’affrontement entre groupes de religions différentes. Le problème est tel que certains professeurs craignent même d’aborder des sujets comme la géopolitique au Moyen Orient ou encore la shoah de peur de devoir affronter l’obscurantisme religieux ou politique de certains élèves. Ce laisser-aller général a même encouragé certains encadrants périscolaires à  faire du prosélytisme violent auprès de jeunes enfants.laicite-inch-allah

Nos gouvernants défenseurs de la laïcité n’ont-ils pas les moyens d’appliquer les valeurs qu’ils plébiscitent  ?

Bien sûr que si, mais ils ne veulent pas passer pour des non démocrates. De plus, l’application des lois sur la laïcité se heurte au mélange des concepts humanistes et sociaux-chrétiens mais aussi à  la chasse aux voix lors des élections locales et nationales. La laïcité et la loi de 1905 ont été mises en place pour ne plus revivre sous le poids pesant de la religion tant au niveau dogmatique qu’économique.  Mais force est de constater que les représentants politiques les réintroduisent peu à  peu en se refusant de réprimer trop sévèrement les faits religieux, en dehors du cadre légal, afin d’obtenir un semblant de paix sociale et surtout une réélection.

LA LAàCITÉ EMPÊCHE-T-ELLE DE CONNAàŽTRE DIEU  ?

Remarquez que tout au long de l’article il n’a été fait mention que de religion et non de Dieu. Les lois sur la laïcité ont été mises en place non pour chasser Dieu du territoire français mais pour empêcher les religieux, principalement catholiques, d’avoir une trop grande emprise sur la gestion politique et financière du pays. Ces lois dures et restrictives à  l’encontre des hommes d’église ont donné au peuple la possibilité de ne plus appartenir à  l’église catholique, le catholicisme n’étant plus la religion de l’État. Amusez-vous à  imaginer la situation de la France si l’Église Catholique avait toujours les pouvoirs absolus. Serions-nous différents des États islamistes ? Cependant il y a eu un effet pervers  : celui de confiner la foi dans la sphère du privé. Ainsi, témoigner de sa foi en Christ est devenu tabou car la majorité des Français fait un amalgame entre la foi en Christ et l’appartenance à  une religion.

 La Bible est remplie de témoignages d’hommes et de femmes vivant dans des nations païennes et qui ont pourtant connu Dieu (Abraham, Moïse, Ruth…). Prenons aussi le cas de Josias, fils d’Amon et descendant du roi David, qui était monté sur le trône pendant une période de grande apostasie. En effet, le peuple élu de Dieu en était arrivé à  prier le dieu des fientes. Il pouvait invoquer Baal, puis se présenter au temple de Jérusalem pour offrir un holocauste à  l’Eternel (Jérémie 7  : 9-10).  L’immoralité était devenue normalité. Comme il est relaté dans les livres de 2 Rois chapitres 22 à  24 et 2 Chroniques chapitres 34 à  36, Josias accéda au trône de Juda à  l’âge de huit ans. Il se mit à  chercher Dieu à  seize ans. À vingt ans, il commença à  débarrasser Juda et Jérusalem des idoles, de leurs grands prêtres et autres prostituées sacrées. Mais ce n’est que dix-huit ans plus tard qu’on lui lut le livre de la loi de Dieu, lorsque ce dernier fut retrouvé par le sacrificateur Hilkija, père du prophète Jérémie. À la lecture des lois de Dieu, Josias ne put s’empêcher de déchirer ses vêtements  :   » la colère de l’Eternel est grande ; et elle a fondu sur nous parce que nos pères n’ont point gardé la parole de l’Eternel, pour faire selon tout ce qui est dans ce livre.  » (2 Chroniques 34: 21). Suite à  cela, Josias ramena le peuple à  l’adoration du vrai Dieu (2 Chroniques 34: 33).  Ce qui est remarquable dans ce récit, c’est que Josias a connu Dieu avant d’avoir eu une pleine connaissance de ses lois. Il n’a pas attendu la lecture des rouleaux pour savoir ce qu’il avait à  faire. Au temps de Josias, il y a eu bien plus que de la laïcité, et cela ne l’a pas empêché de connaître Dieu. Dire que la loi de 1905 et celles qui ont suivi empêchent de connaître Dieu est une grossière erreur, voire un blasphème. Cela revient à  dire que l’Esprit de Dieu ne peut rien faire face à  une loi d’homme et qu’il suffit d’une loi humaine pour l’empêcher de toucher les cœurs. Que dire dans ce cas des pays où la charia est en vigueur  ? Il n’y aura donc jamais de disciples de Christ ?

Ne permettons plus à  nos compatriotes de faire un amalgame entre foi et religion. Montrons-leur par nos vies sanctifiées et par la démonstration de la puissance de Dieu que Jésus-Christ est vivant et qu’il n’est pas confiné dans une religion  : catholicisme, protestantisme ou tout autre mouvement finissant par  »  isme  « . Et face à  la montée conjointe de l’islamisme et de  l’immoralité dans les nations, soyons dans la joie car ces instruments de persécution pousseront l’Eglise de Christ à  se réveiller et à  soupirer après son retour.

Estelle.