« Jacob partit pour Succoth… Il arriva heureusement dans la ville de Sichem, dans le pays de Canaan » (Genèse 33.17/18).

Le chapitre 33 de la Genèse, nous rapporte comment Esaü et Jacob se retrouvent, et se réconcilient après tant d’années de séparation. Jacob, ayant trompé son frère, craignait que les retrouvailles se transforment en guerre fratricide.

Mais il n’en est rien ! L’humilité et le respect que manifeste Jacob envers son frère, en se prosternant sept fois (verset 3), en se disant son serviteur (verset 5), en lui offrant un présent de bénédiction (verset 11), et en l’appelant son seigneur (verset 13), sont de nature à  favoriser la réconciliation. De son côté, ayant prospéré, Esaü a abandonné tout désir de vengeance. Ils s’embrassent, se jettent dans les bras l’un de l’autre, ils pleurent ensemble. Le passé est laissé derrière eux, le lien fraternel est retrouvé, ils peuvent se regarder en face. Finie la guerre froide, fini le conflit, la communion est rétablie.

J’aime cette scène, où la paix et l’amour triomphent de la haine, et de la vengeance. N’y a-t-il pas comme un appel à  rechercher la réconciliation là  où la haine a divisé et séparé des frères ou des sœurs ? N’est-ce pas ce que désire l’apôtre Paul lorsqu’il exhorte Evodie et Syntyche à  se réconcilier ? (Philippiens 4.2). Que de conflits fratricides divisent les croyants et nuisent au rayonnement de l’Evangile ! Que Dieu nous fasse la grâce de trouver le chemin de la réconciliation !

Mais cette réconciliation est suivie d’une séparation.

Esaü souhaitait emmener son frère à  Séir, mais Jacob refuse en invoquant la nécessité de marcher au pas du troupeau (verset 14). Il refuse également l’escorte que lui propose Esaü (verset 15). La réconciliation était-elle sincère ? On peut se poser la question, mais il n’y a aucune raison de douter de la sincérité des larmes et des embrassades.

Il y a eu une réelle réconciliation, mais qui dit réconciliation ne dit pas même direction.

Désormais ils sont en paix l’un avec l’autre, mais leur appel est différent, l’un va vers Séir (Edom), l’autre va vers Canaan, le pays promis à  Abraham.

Être en paix les uns avec les autres ne signifie pas que nous devons tous suivre la même direction.

Lorsque Paul et Barnabas virent qu’ils faisaient des choix différents, ils décidèrent de se séparer sans s’exclure mutuellement, et en respectant le travail de l’autre (Actes 15.39).

La réconciliation ne signifie pas qu’il ne faille pas garder certaines distances. La familiarité peut devenir une source de tensions, et briser la paix.

Ma prière en ce jour :

Seigneur, que je sache vivre la réconciliation lorsque cela est nécessaire, sans tomber ensuite dans le piège de la familiarité. Amen !

Paul Calzada